Revue de presse
Manifestations pour l'hôpital public
Plusieurs milliers de manifestants ont défilé un peu partout en France pour dénoncer la politique du gouvernement. © CAROLE FERRY
Des milliers de personnes ont dénoncé samedi la politique de santé du gouvernement.
Associations d’usagers, syndicats et élus ont participé samedi à des manifestations dans plusieurs villes de France pour dénoncer la politique de santé du gouvernement. Tous ont mis en avant un constat alarmant : l’avenir de la santé publique est en danger.
"La situation est grave"
Dans le collimateur des manifestants, la loi Bachelot, entrée en vigueur il y a un an et qui impose aux hôpitaux une gestion beaucoup plus rigoureuse. Les conséquences des coupes budgétaires sont pointées du doigt : personnel insuffisant, fermetures de service... C'est toute l'organisation de l'hôpital public qui change.
"Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que la situation est grave, que les inégalités de santé se creusent, que les restructurations hospitalières s’accélèrent. Au bout du compte c’est notre santé qui est en danger" a expliqué une manifestante à Paris.
Une santé à deux vitesses
Égalementdécriée, la multiplication des franchises et forfaits hospitaliers qui coûtent plus chers et qui excluent certains malades. "C’est la mort du soin pour tous" s'est indigné Jacques Bouver, gynécologue à Paris. Comme d'autres, il craint qu'un système "à l'américaine" soit mis en place.
D'autres manifestations annoncées
Cette première journée de mobilisation espère mettre le débat au coeur de la campagne pour la présidentielle de 2012. "Ces rassemblements sont un point de départ", a expliqué Nadine Prigent, responsable santé de la CGT, dont de nombreux drapeaux flottaient place de la Bastille. De nouvelles initiatives pourraient se mettre rapidement en place.
Des manifestations pour défendre l'hôpital public
Par lefigaro.fr, Avec AFP
02/04/2011
02/04/2011
Entre 2000 et 5000 personnes étaient réunies à Paris. Crédits photo : FRANCOIS GUILLOT/AFP
Plusieurs milliers de personnes ont participé samedi à des rassemblements contre la politique de santé du gouvernement.
L'appel à manifester avait été lancé pour défendre les hôpitaux et les maternités de proximité. Les rassemblements, organisés samedi dans plusieurs villes de France à l'appel d'un large mouvement d'associations d'usagers, de syndicats et de partis politiques, ont été l'occasion de s'opposer plus largement à l'ensemble de la politique de santé du gouvernement.
A Paris, entre 2000 (selon la police) et 5000 personnes (selon les organisateurs) réunies place de la Bastille ont ainsi dénoncé les difficultés d'accès aux soins liées à la désertification médicale en milieu rural et dans les banlieues, ou encore à la pratique des dépassements d'honoraires par les médecins libéraux. Des élus sont venus apporter leur soutien, comme le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.
A Lyon, un peu plus de 500 personnes ont défilé dans le centre-ville. Environ 400 personnes environ ont fait de même à Bordeaux, précédées par des handicapés en fauteuil. Ils étaient environ 300 à Toulouse et 450 à Niort. À La Seyne-sur-Mer, dans le Var, un millier de personnes a formé un H (pour hôpital), pour défendre la maternité de la commune, menacée de fermeture. Des rassemblements ont aussi été organisés à Nancy, Rennes ou encore Lille.
Une marche pour sauver l'hôpital
Derrière les tentes du village associatif pour le développement durable, les drapeaux militants flottent au vent. « Notre système de santé aussi, on doit le rendre durable », s'exclame Renée, une retraitée venue défendre en famille l'hôpital public et l'accès aux soins. Comme elle, un peu moins de 200 manifestants, personnels des hôpitaux, professionnels de santé, syndicats, partis politiques ou simples usagers étaient réunis hier après-midi place du Capitole pour une journée d'action nationale unitaire contre les effets de la loi HPST (loi Bachelot). Avec pour mot d'ordre « le droit aux soins pour tous », ils ont ensuite marché vers la Préfecture, tentant de rallier les passants à leur cause. « Cette journée s'adresse à tous. Il est important que les usagers prennent conscience de ce qui est en train d'arriver : on sacrifie l'hôpital sur l'autel des économies à faire, on le brade pour le livrer au privé. Dans les services, comme les moyens manquent, le personnel devient une variable d'ajustement, les aides-soignants remplacent les infirmiers et la qualité des soins ne repose plus que sur l'engagement des salariés », s'indigne Isabelle Morère, secrétaire du syndicat CGT de l'hôpital Marchant à Toulouse.
« Rentabilité, économie »
La réduction de moyens, les militants de l'association Act'Up la dénoncent également. « L'hôpital ne remplit plus sa mission de service public. C'est pourtant là que se rendent 99 % des patients séropositifs. Le temps consacré aux consultations a baissé, les rendez-vous ne s'obtiennent plus en un mois mais en trois », explique Guy Molinié, président d'Act up Toulouse. Rentabilité, économie, ces mots, les manifestants les avaient tous à la bouche hier dans les rues de Toulouse. Pour mieux les rejeter. « Aujourd'hui, tout est pensé en terme d'actes rémunérateurs. Pourtant, à l'hôpital, beaucoup de choses importantes se règlent dans les couloirs. Les réunions d'équipes, on ne les tarifie pas, pas plus que les coups de téléphone que je passe ou que je reçois », s'indigne Valérie, psychologue clinicienne à l'hôpital de Lavaur dans le Tarn. Venu avec le camion de la FSU (fédération syndicale unitaire, le syndicat des enseignants), Xavier Mouchard a pris le micro pour chanter « tous unis pour l'hosto ». « Parce que certaines luttes doivent être communes. Quand on a vécu l'hôpital de l'intérieur, en tant que malade, on se dit, heureusement que tous ces soignants sont là ».Des milliers de manifestants pour défendre l'hôpital public
Près de deux ans après le vote de la Loi Bachelot, une journée de mobilisation a eu lieu pour dénoncer une "privatisation" du système de santé.
Des rassemblements sont prévus dans 20 régions selon les syndicats pour la défense de l'hôpital public. AFP
Des milliers de personnes ont participé samedi 2 avril à des rassemblements contre la politique de santé du gouvernement. Ces manifestations avaient été organisées dans plusieurs villes à l'appel d'un large mouvement d'associations d'usagers, de syndicats et de partis politiques.
Près de deux ans après le vote de la Loi Bachelot (HPST), les protestataires entendaient dénoncer les fermetures d'établissements et une "privatisation" du système de santé. Mais aussi les difficultés d'accès aux soins liées à la désertification médicale en milieu rural et dans les banlieues, ou encore à la pratique des dépassements d'honoraires par les médecins libéraux.
Un "H" humain pour sauver une maternité
A Paris, entre 2.000 et 5.000 personnes se sont rassemblées Place de la Bastille selon que l'on se tourne vers la police où les organisateurs.A Lyon, un peu plus de 500 personnes ont défilé dans le centre-ville, d'après les chiffres de la police. A Bordeaux, 400 personnes environ ont fait de même, précédés par des handicapés en fauteuil. Les manifestants étaient environ 300 à Toulouse et 450 à Niort.
A La Seyne-sur-Mer, dans le Var, un millier de personnes ont formé un "H" (pour hôpital), pour défendre la maternité de la commune, menacée de fermeture. Des rassemblements ont aussi été organisés à Nancy, Rennes ou encore Lille.
Les manifestations ont souvent eu lieu devant des bâtiments des Agences régionales de santé (ARS), qui chapeautent désormais à l'échelon régional tous les domaines du système de santé (hôpital, médecine de ville et accueil des personnes âgées et handicapées).
"Réduction des moyens"
"Après des années d'une politique de réduction des moyens et de réformes successives, la mise en place par la loi Hôpital Patients Santé Territoire (loi Bachelot) des Agences régionales de Santé accélère la privatisation de notre système de santé", estime la coordination."Pour le service public cela se traduit par des fermetures de services, fusions d'hôpitaux et réductions de personnels. Cela aboutit à de véritables déserts médicaux, dans les secteurs urbains comme à la campagne. La permanence des soins est menacée. Pour les malades et leurs proches, les distances augmentent, avec tous les risques et les coûts supplémentaires que cela comporte", ajoute-t-elle.
Pour la coordination, "les directeurs des ARS, nommés par le gouvernement, sont des superpréfets sanitaires régionaux. Ils détiennent tous les pouvoirs pour organiser la santé dans son ensemble, en appliquant les directives gouvernementales".
"Désorganisation"
Les ARS planifient "la désorganisation et la réduction des soins publics", et "favorisent le transfert vers le privé lucratif des soins les plus rentables pour le plus grand profit des groupes financiers de la santé et de leurs actionnaires", accuse la coordination.Quant à la Sécurité sociale, "de nombreuses mesures ont fait reculer ce principe solidaire: forfaits, franchises, dépassements d'honoraires, pénalités, déremboursements. Ce qui reste à la charge des foyers ne cesse d'augmenter". "Tout cela pousse vers l'assurance privée individuelle celles et ceux qui en ont encore les moyens et c'est par millions aujourd'hui que des gens diffèrent ou renoncent aux soins", selon l'appel.
Dans un communiqué diffusé le 15 mars dernier, la Fédération hospitalière de France (FHF, qui représente les directions des hôpitaux publics) s'inquiétait "des suppressions d'emploi très importantes", dans les hôpitaux, "représentant plus d'un départ à la retraite d'agent sur quatre".
Sur l'année 2009, "en dehors du secteur médico-social, plus de 9.800 emplois ont ainsi été supprimés dans les hôpitaux publics, dont près de 5.000 personnels soignants, un chiffre qui devrait encore croître en 2010 au vu de la contraction constatée de la progression des dépenses de personnel dans les comptes des hôpitaux publics", selon la FHF.
La FHF estimait que cette évolution "en partie liée à la faible progression de l'enveloppe accordée aux hôpitaux", est "considérablement aggravée par la politique de 'convergence' conduite par le gouvernement au bénéfice des cliniques privées".
Nouvelobs.com avec AP