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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 23 octobre 2011





MARDI 11 OCTOBRE 2011


Le malentendu des sexes. Freud, Lacan et l'amour

Juan-Pablo Lucchelli
malentendu
Septembre 2011 –
Presses Universitaires de Rennes 

La théorie freudienne qui postule le rôle étiologique de la sexualité dans les névroses a rencontré, par le passé, les plus vives objections. On pourrait penser à un phénomène d’époque, mais il n’en est rien. Et aujourd’hui pas moins qu’il y a un siècle, la pratique analytique est souvent considérée comme obsolète en raison, précisément, de l’importance accordée à la sexualité inconsciente. À l’époque où l’on choisit ses organes sexuels grâce à la chirurgie, il paraîtrait naïf d’interpréter une phobie infantile par les liens inconscients avec la mère. Pourtant, si l’on prétend démontrer la cause génétique des maladies mentales, on rencontrera plus de diffi cultés à faire de même quant au destin sexuel : rien ne semble moins programmé, et donc plus ouvert à la contingence, que la sexualité. Pour la simple raison que le seul organe sexuel qui vaille est la libido, à savoir tout sauf un organe de la reproduction.

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Doubles virtuels: quand la psychiatrie s’inspire des Sims



Soigner grâce au virtuel, une chimère ? Plus tellement. Au Pôle Aquitain de l’Adolescent de Bordeaux, un pédopsychiatre a en effet élaboré une thérapie très efficace à destination d’adolescents souffrant de troubles comportementaux et alimentaires : la création de doubles numériques.
Le Dr Pommereau déplorait l’efficacité limitée des entretiens psychologiques traditionnels, souvent ressentis comme longs et inconfortables par les jeunes patients, la plupart du temps incapables de verbaliser leur mal-être. « Que peuvent-ils dire de plus que Ma vie est pourrie, y’en a marre? » affirme le médecin. « Cette génération a tout à montrer mais rien à dire tant qu’il n’y a pas d’image pour support ». Le Dr Pommereaucommence par tâtonner, propose aux adolescents de se dessiner, de se sculpter, de se peindre. Puis, inspiré par une de ses patientes adepte des Sims, l’idée d’une autre technique d’auto-représentation commence à germer dans son esprit: celle de l’avatar numérique.
Lors des sessions de soin, on demande en fait aux patients de se construire un avatarsur un ordinateur: ils choisissent la forme de leur visage, de leur nez et leurs sourcils, ainsi que la couleur de leurs cheveux, de leurs yeux et de leur peau. Ils peuvent même ajouter des tâches de rousseur, du maquillage, voire des tatouages et des piercings. Ce double virtuel sert de miroir, moins cruel que celui du monde réel, car les patients y construisent leur reflet et se modèlent à leur guise. Un rapport au corps différent finit par s’installer, la parole se libère. « L’effet de distance leur permet d’observer ce qu’ils donnent à voir d’eux-mêmes », affirme le Dr Pommereau.
arton1786 Doubles virtuels: quand la psychiatrie sinspire des Sims
Une méthode comparable aux techniques projectives utilisées en marketing, dans le but de dépasser les blocages liés à la verbalisation directe de certains concepts (affects, valeurs, mort, sexe, famille…) lors d’entretiens avec des consommateurs. Concrètement, l’enquêteur demande aux participants de s’exprimer par l’intermédiaire d’un support de projection, ce qui les force à contourner un certain nombre d’écrans psychologiques, et à révéler des pensées latentes, cachées: une matière d’étude plus riche pour l’enquêteur. Plus riche également, donc, pour le psychiatre. Emilie, une patiente, l’a très bien compris :« En entretien, on sent bien qu’on est étudié, alors on reste évasif. On n’ose plus bouger ! Là c’est ludique, on sent moins le regard du psy ».
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Colloque Médecine et Psychanalyse

Du Vendredi 13 Janvier 2012 au Dimanche 15 Janvier 2012 à PARIS
A partir du :18:00 

SOCIÉTÉ MÉDECINE ET PSYCHANALYSE
13e COLLOQUE

Médecine et psychanalyse entre autorité et incertitude : moments critiques
Sous la direction de Danièle Brun
Professeur émérite à l’Université Paris 7 – Denis Diderot
Présidente de la société « Médecine et Psychanalyse » (SMP)


Vendredi 13 janvier 
18 h 30 à 22 h 00


Samedi 14 janvier 
8 h 45 à 19 h15

Dimanche 15 janvier 20129 h 00 à 13h 30

Cité Universitaire Internationale de Paris
17, Boulevard Jourdan
Paris – 75014

Avec le soutien de
L’Université Paris-Diderot (GIS et CRPMS)

ARGUMENT
La multiplicité des instances qui, aujourd’hui, prétendent réguler la pratique médicale et, à plus d’un titre, la pratique psychanalytique, fait contraste avec l’incertitude inhérente à l’exercice clinique. Au-delà des progrès du savoir et d’un consensus idéalisé, les acteurs de la santé sont confrontés à la complexité des situations, côté soignants et côté soignés. Les conférences de consensus, les recommandations de bonnes pratiques, les démarches d’évaluation se présentent comme des entraves à la pensée et à la prise en compte de la singularité. Aussi, le temps indispensable à la relation devient-il dévalorisé et délaissé. Si l’incertitude côtoie souvent la technicité et la scientificité de la médecine, n’est-elle pas la contrepartie inattendue des demandes de performance et des preuves d’efficience adressées à la psychanalyse et à la médecine? Un champ de réflexions balisé par l’autorité et l’incertitude nourrira ce 13e colloque pluridisciplinaire de la SMP.Comment chacun parvient-il à loger sa pratique personnelle au sein des carcans normatifs dans lesquels elle est supposée s’inscrire ? Comment et où situer la part individuelle des décisions face aux savoirs en vigueur ? La personnalisation du soin revient en urgence sur la scène de la consultation.

Dans les nombreuses branches de la médecine, imagerie comprise, qui jalonnent l’existence depuis la naissance jusqu’à la mort, les formations laissent de moins en moins de place à l’interrogation sur les modes de prise en charge. Les intervenants débattront de ces thématiques dans le champ de la médecine, de la psychanalyse, de la neurobiologie, de la philosophie et de l’anthropologie. 

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La consommation d'antidépresseurs a explosé en vingt ans aux Etats-Unis

LEMONDE.FR avec AFP | 19.10.11

Selon un rapport révélé mercredi 19 octobre, la consommation d'antidépresseurs a augmenté de 400 % en vingt ans aux Etats-Unis. Pis, un Américain sur dix en prend dès l'âge de douze ans.


Les antidépresseurs sont le troisième médicament le plus prescrit aux Américains de tous âges et le premier chez ceux âgés de 18 à 44 ans, précisent les auteurs du rapport publié par les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Cependant, les deux tiers des Américains souffrant de dépression grave ne sont apparemment pas traités, soulignent-ils, relevant aussi que plus de 8 % de ceux qui prennent des antidépresseurs n'ont pas de symptôme dépressif.
Ce dernier groupe "pourrait comprendre des sujets prenant des antidépresseurs pour d'autres raisons ou dont les symptômes dépressifs ont disparu", note le rapport, qui s'appuie sur des statistiques allant de 2005 à 2008 et les comparant à la période 1988-1994.
RICHES OU PAUVRES, MÊME COMBAT
Un tiers environ des Américains âgés de 12 ans et plus et ayant des "symptômes dépressifs graves" étaient traités avec des antidépresseurs, indiquent les auteurs du rapport. Ces derniers ont également constaté que les femmes sont deux fois et demie plus nombreuses que les hommes à prendre des antidépresseurs, quel que soit le degré de sévérité de la maladie dont elles souffrent.
Environ 14 % des Américains souffrant d'un état dépressif prennent leur médicament pendant dix ans ou davantage, et moins d'un tiers des personnes traitées avec un seul antidépresseur n'avaient pas vu un médecin au cours des douze derniers mois. Les Blancs aux Etats-Unis recourent plus aux antidépresseurs que les autres groupes ethniques et les plus de 40 ans en prennent plus que les 12-39 ans, indiquent ces statistiques, qui confirment des tendances déjà révélées dans d'autres études. Riches ou pauvres, il n'y a aucune différence dans la prise d'antidépresseurs, souligne le rapport.
Savoir lire, écrire, compter et prendre la parole
Point de vue | LEMONDE.FR | 20.10.11 

Souvent, à longueur de colonnes, les débats sur l'éducation opposent les "pédagogistes" et les "partisans des savoirs", schématisant des querelles qui fontoublier la réalité de la classe, le concret de ce qui est enseigné et de ce qui ne l'est pas. Ainsi en est-il de la prise de parole en public, grande absente des débats sur le contenu des enseignements.


L'objectif de savoir lireécrirecompter a eu ses vertus au XIXe siècle et a utilement accompagné l'apprentissage scolaire des 5 millions d'enfants de l'école primaire. Au début du XXIe, siècle se contenter de ce triptyque est devenu réactionnaire. Il faut bien sûr continuer à savoir lireécrire et compter ; mais, dans les études et la vie professionnelle, c'est la maîtrise de l'oral qui fera la différence. Or, la prise de parole en public n'est enseignée en tant que telle à aucun moment scolaire, de la maternelle jusqu'au bac.
Parfois, des discours de façade, à droite comme à gauche, laissent croire que cette maîtrise de l'oral par chaque élève est une préoccupation d'ordre public. On se félicitera que tel enseignant ait inauguré un atelier théâtre dans le collège ou le lycée, le mercredi après-midi ou le vendredi soir… On proclamera à qui veut l'entendre que l'enseignement des langues est une priorité nationale, que l'élève français doit pratiquer l'anglais à l'oral, dès les plus petites classes.
Le professeur passionné avec son atelier théâtre pour dix ou vingt élèves est le parfait alibi qui permet au système éducatif de ne pas avoir de politique en la matière pour les 1 000 autres de l'établissement. L'apprentissage des langues vivantes se fait bien souvent dans des classes surchargées ; de la sixième à la terminale, on a pu calculer le temps durant lequel l'élève a, chaque année, la possibilité de s'exprimer en anglais : il se compte en minutes ! Pour ceux qui voudraient encore s'illusionner sur la reconnaissance de l'oral par l'éducation nationale, il faut considérer les épreuves finales censées couronnerl'aboutissement des apprentissages : foin ! Les derniers masques tombent : l'évaluation des langues vivantes en terminale se fait… à l'écrit, moins complexe et coûteux à organiser que l'oral.
Au début du XXIe siècle, le triptyque pédagogique, à la rhétorique rassurante, dulireécrirecompter, sonne une sainte-trinité de la reproduction sociale, de la docilité, et d'un certain immobilisme intellectuel.
Reproduction sociale : à partir du moment où l'enseignement de la parole en public ne s'opère pas sur les bancs de l'école, c'est hors du temps scolaire qu'il peut – ou non – se faire. Avantage aux enfants bien nés, dont les parents maîtrisent le verbe, ont une place dans la société, un usage développé et subtil de la parole sociale. L'apprentissage par l'écoute et le mimétisme peutfonctionner à plein. Aux autres dont les parents n'ont pas de livres à la maison, dont le vocabulaire se limite à quelques centaines de mots, il leur faudraramasser quelques miettes de cet apprentissage si particulier, au détour de milliers d'heures de classe portant sur d'autres sujets, le plus souvent malgré soi, dans la timidité et le manque de confiance en soi. Pour parvenir finalement au même niveau de maîtrise ou de non-maîtrise que celui des parents.
Docilité : on continue de préférer l'élève écoutant servilement la parole du maître et absorbant les savoirs plutôt que celui qui débat et affronte l'écoute et le regard des autres.
Immobilisme intellectuel. On pourrait penser que ne pas enseigner les fondamentaux de la prise de parole résulte d'une politique délibérée visant àgarantir les privilèges intellectuels et culturels de ceux qui dominent socialement. C'est une hypothèse envisageable. Il est possible aussi que la réalité soit plus pathétique encore et que la prise de parole en public ne soit pas enseignée en tant que telle, non seulement parce qu'on craindrait qu'elle représente un trop grand pouvoir aux mains de tous, mais aussi parce qu'on ne sait pas l'enseigner.
Les maths, le français, la physique, etc., toutes matières disciplinaires de l'université et sur lesquelles on a calqué les programmes de l'enseignement secondaire, on sait faire – ou à peu près. L'enseignement de la prise de parole, non. Il serait pourtant simple. Il se fonde sur un art qui pourrait être très ouvert socialement et, en demandant peu de pré-requis culturels, serait aisément partageable par le plus grand nombre.
Il s'agit, par des exercices précis, d'approfondir la conscience et la maîtrise de son corps qui est l'instrument oratoire, comme le stylo et les règles d'écriture, le clavier et les logiciels informatiques sont les outils de l'écrit. Il suppose detravailler la gestion de son stress, la capacité à dire et à être en relation avec son auditoire, à la croisée des arts de la scène, du savoir-être et des savoirs.Apprendre le plaisir de parler. Au fil du temps, nouer avec le cercle vertueux de la confiance en soi et de l'apprentissage de l'altérité qui écoute, conteste ou contribue. Le débat, l'exposé, la prise de risque d'être soi devant les autres, on persiste à ne pas vouloir les enseigner. A qui profite la béance ?

Cyril Delhay a auparavant enseigné en Zone d'éducation prioritaire puis a été pendant dix ans responsable des programmes "égalité des chances" à Sciences Po. Il, avec Hervé Biju-Duval, Cyril Delhay et Michel Hulinest (illustration), coauteur de Tous Orateurs (Eyrolles, 2011).

samedi 22 octobre 2011


Par HÉLÈNE ROUQUETTE-VALEINS
Juger avec vérité

À Bordeaux, pour la première fois, se déroule un colloque sur la psychologie et la psychiatrie en justice.

 Michel Bénézech.  ph. Alexandre Sioc'Han de Kersabiec

Michel Bénézech. PH. ALEXANDRE SIOC'HAN DE KERSABIEC


« Sud Ouest ». La société médico-psychologique, dont vous êtes membre, organise à Bordeaux un colloque sur le thème « La recherche de la vérité en psychologie et psychiatrie judiciaires ». De quoi s'agit-il ? Professeur Michel Bénézech (1). C'est une première. Sur le thème, et à Bordeaux (2). La Société médico-psychologique est la plus ancienne des sociétés françaises de psychiatrie. Fondée en 1852, elle est composée de plus de 400 membres, la plupart psychiatres, et elle organise des journées thématiques scientifiques sur le psychisme humain et ses troubles

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“Polisse” analysé par un psychiatre criminologue


Le 19 octobre 2011 

Expert en criminologie, Roland Coutanceau commente le film “Polisse”, de Maïwenn. Il insiste sur l'écoute des victimes, mais aussi des auteurs de violences.






“Polisse”, de Maïwenn. DR.
Inceste, pédophilie, viol, délinquance forcée... Les héros de Polisse, de Maïwenn, des policiers de la brigade de protection des mineurs de Paris, y sont confrontés au quotidien. Sans juger de la qualité du film (lire les avis partagés), le psychiatre et criminologue Roland Coutanceau (1), expert pour les tribunaux et président de laLigue française pour la santé mentale, en éclaire plusieurs thèmes.

Les personnalités multiples de Sybil: un mythe créé lors d'une psychanalyse?



La fameuse "histoire vraie" de Sybil, aux 16 personnalités, qui a fait l'objet d'un livre et d'un film ayant connu un grand succès, a introduit dans la culture populaire le concept de personnalité multiple, aujourd'hui appelé trouble dissociatif de l'identité, caractérisé par la présence de plusieurs identités ou "états de personnalité" distincts qui prennent tour à tour le contrôle du comportement d'une personne.
La journaliste Debbie Nathan expose dans son livreSybil Exposed, The Extraordinary Story Behind the Famous Multiple Personality Case que les personnalités de "Sybil", Shirley Mason, ne seraient pas apparues spontanément en conséquence de son enfance difficile, mais auraient été provoquées par un traitement "qui violait presque toutes les normes éthiques de la pratique pour les professionnels de la santé mentale".
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jeudi 20 octobre 2011


Des avatars sur le divan.

Pulsions suicidaires, anorexie... Pour soigner des ados en grande souffrance, le Dr Xavier Pommereau, pédopsychiatre à Bordeaux, a mis au point une méthode inédite : une thérapie par le biais de doubles numériques. Avec des résultats qu'il dit « spectaculaires ».Par Pascale Krémer / Illustrations Séverine ScagliaLire la suite ici

jeudi 13 octobre 2011


Le psychologue en service de psychiatrie. Pratique clinique.

Le psychologue en service de psychiatrie. Pratique clinique.


Thème: Références
Sous la direction de Caroline Doucet
 Préface de Bernard Golse et Postface d'Alfredo Zenoni 2011.

Présentation

La substitution de la psychiatrie par la santé mentale a modifié la place des psychologues dans les institutions du champ de la santé mentale. Les psychologues cliniciens occupent désormais une position déterminante dans les institutions du soin psychique. 
Ils s'adonnent à la clinique, reçoivent les patients quelles que soient les formes du malaise : anorexie, dépression, angoisse, passage à l'acte suicidaire, addiction, errance, traumatisme, démence, maladie d'Alzheimer, etc.
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INTERSYNDICALE DE DEFENSE DE LA PSYCHIATRIE PUBLIQUE

Psychiatrie: une psychiatre du CH Sainte-Marie de Nice licenciée après l'évasion d'un détenu hospitalisé

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Le licenciement du Dr Catherine Laffranchi
Par  le centre hospitalier Sainte-Marie (Nice) illustre une dérive sécuritaire

La FNAPSY tient à apporter son soutien public au Dr Catherine Laffranchi, licenciée pour « faute grave » par le centre hospitalier Sainte-Marie de Nice.
C’est une grave dérive que de licencier un médecin psychiatre, dont le travail est connu  et apprécié, pour l’évasion d’un patient détenu. Si les médecins, d’une manière générale, sont tenus d’une obligation de surveillance des personnes hospitalisées, ils n’ont ni la formation, ni la compétence pour se substituer à l’administration pénitentiaire.

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Vers l'évaluation des élèves "à risque" dès 5 ans


Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l'échec scolaire. Pas sûr que l'argument convainque les organisations syndicales.
Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l'échec scolaire. Pas sûr que l'argument convainque les organisations syndicales. AFP/PIERRE VERDY

Le dossier est explosif. Peut-on, dès la maternelle, repérer les enfants "à risque" et à "haut risque" ? Passer au crible les comportements et les apprentissages des élèves dès 5 ans ? L'idée devait être proposée par le ministère de l'éducation nationale aux inspecteurs reçus par petits groupes, rue de Grenelle, à compter du mercredi 12 octobre. Objet des réunions : l'éventuelle mise en place d'une évaluation de tous les élèves de grande section de maternelle. Un livret appelé "Aide à l'évaluation des acquis en fin d'école maternelle", que Le Monde s'est procuré, détaille précisément, en vingt-deux fiches, un protocole très normé.

L'évaluation est prévue en trois phases. Entre novembre et décembre, une première phase dite de "repérage" : l'enseignant passerait au crible le comportement à l'école, le langage, la motricité et la "conscience phonologique" des élèves. La deuxième phase consisterait en un "entraînement progressif (…) avec les enfants repérés à risques lors de la phase1". Enfin, une étape bilan, entre mai et juin, permettrait de faire le point sur les acquis des élèves par des "séries d'épreuves collectives ou en petits groupes – d'une durée d'environ trente minutes par série".

CLASSEMENT DES ENFANTS EN TROIS CATÉGORIES

Une partie du livret d'évaluation porte sur le "devenir élève". Une façon politiquement correcte d'évoquer le comportement des enfants. L'enseignant devrait, entre autres, noter si l'élève "respecte les autres" et "contrôle ses émotions""L'enfant devenu élève agit de manière à respecter l'intégrité de toutes les personnes et de son environnement ; il ne les agresse pas, il a recours à la parole en cas de désaccord ou de conflit", peut-on lire dans le document. On n'est pas loin du bilan médical – et confidentiel – que les médecins faisaient passer aux enfants dans leur 6e année. Le protocole prévoit d'ailleurs d'"articuler le bilan de santé et l'évaluation des acquis".

Enfin, le vocabulaire choisi risque de faire grincer des dents, de même que le classement des enfants en trois catégories : "RAS" (pour "rien à signaler"),"risque" et "haut risque". Le maître devrait remplir une "fiche élève" et une "fiche classe" reprenant les "scores" obtenus par les enfants aussi bien pour leur comportement que pour leur maîtrise du langage, leur motricité ou leur conscience des syllabes (phonologie).

Ainsi, un enfant qui, à 5 ans, obtiendrait moins de 2 points en comportement à l'école serait classé "à haut risque". Une approche qui n'est pas sans rappeler la proposition faite par le secrétaire d'Etat à la justice, Jean-Marie Bockel, en novembre 2010, de repérer les troubles du comportement dès 3 ans. Ou encore une expertise de l'Inserm, rendue publique en septembre 2005, qui pointait l'insuffisance du "dépistage du trouble des conduites" chez les enfants.


"CELA RESTE UN CHOIX INDIVIDUEL"

Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l'échec scolaire. Pas sûr que l'argument convainque les organisations syndicales. L'évaluation en maternelle n'est pas tout à fait nouvelle, mais le dispositif actuel est facultatif : il s'agit d'une liste de fiches, proposées comme un outil que les enseignants utilisent ou non. "Cela reste un choix individuel", témoigne Laetitia Bordeau, 35 ans, professeure des écoles dans le Val-d'Oise. "Evidemment qu'en évaluant les élèves, on est aussi attentif à leur comportement, et ce dès la petite section de maternelle, l'idée étant de les préparer au mieux au CP, reconnaît-elle. Il faut aider l'enfant à devenir élève. Mais de là à le cataloguer…" Ce nouveau protocole d'évaluation pose, de fait, la question du rôle de l'école maternelle. "Les enseignants savent très bien identifier les enfants qui ont besoin d'un accompagnement particulier", estime Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA. "Ils n'ont nul besoin d'un dispositif inadapté qui va transformer la maternelle en structure de sélection, alors qu'elle n'a pas vocation à trier les élèves", s'insurge-t-il.

Même constat, inquiet, de la part de Pierre Frackowiak, inspecteur honoraire de l'éducation nationale : "Tests en CE1, en CM2, et aujourd'hui en maternelle… L'évaluation gangrène tout le système. La place que la maternelle accordait au jeu, au plaisir quotidien, me semble aujourd'hui fortement menacée par ce type de procédé." Dans le livret à destination des enseignants, il est précisé que "les taux nationaux de réussite seront calculés sur échantillon représentatif et diffusés pour permettre à chaque école de se situer par rapport à une valeur nationale". Revoilà exactement ce dont les enseignants ne veulent pas : une possible publication des résultats école par école, donc un palmarès des meilleurs établissements dès la maternelle !"En évaluant toutes les écoles, on crée un potentiel instrument de classement que quelqu'un finira bien par exploiter", craignait déjà Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT, à propos des évaluations mises en place à l'école élémentaire en 2008.

MARCHE ARRIÈRE FACE AU TOLLÉ DES TESTS RENDUS PUBLICS

Xavier Darcos, le prédécesseur de Luc Chatel au ministère de l'éducation nationale, avait annoncé, dans un premier temps, que les résultats des tests de français et de mathématiques en CM2 seraient rendus publics. Avant de faire marche arrière face au tollé de la profession. Cette intention, perçue comme une volonté de mise en concurrence des établissements, a suffi à discréditer toute la politique d'évaluation.

Le 14 septembre, le Haut Conseil de l'éducation rendait un rapport assassin dans lequel il remettait en cause l'ensemble du système actuel d'évaluation. Il préconisait de "confier à une agence indépendante la mise en œuvre" des évaluations des acquis des élèves, estimant "essentiel que, dans notre démocratie, les données concernant les résultats de notre système éducatif soient objectives et transparentes, donc incontestables".
Un mois après cette salve, pas sûr que les inspecteurs de l'éducation nationale reçus au ministère accueillent favorablement l'hypothèse de nouvelles évaluations.
Maryline Baumard, avec Mattea Battaglia et Aurélie Collas



Les tests sur 100 "items" dès le CE1 font polémique


Chaque année depuis 2008, près de 800 000 élèves de CE1 et de CM2 sont évalués sur 100 "items" (des "problèmes", dans le jargon de l'école) –60 en français et 40 en mathématiques. Chaque année aussi, ces évaluations font polémique, même si le ministère a tenté d'apaiser les débats en déplaçant les tests de CM2 de janvier à juin à compter de 2012. "Nous avons fait le choix de l'évaluation-bilan car notre système éducatif n'a pas assez les moyens de se comparer, a déclaré Luc Chatel en mai. Les évaluations auront lieu après l'affectation des élèves en 6e." Le ministère a aussi annoncé l'expérimentation d'une évaluation au collège, en fin de 5e. Sans compter les évaluations internationales – PISA, Pirls… – où l'école française ne brille guère.

C e numéro spécial est en grande partie centré sur les nouvelles dispositions relatives aux soins sans consentement en psychiatrie, qui ont été introduites par la loi du 5 juillet 2011, portant modification de la loi du 27 juin 1990.

A peine, un mois après sa publication les établissements ont dû se mettre en conformité avec la loi et prendre, en urgence, des mesures d’organisation, pour appliquer les nouvelles procédures de soins sans consentement. Sans surprise, celles-ci se sont déroulées dans des conditions extrêmement difficiles et elles ont compliqué le travail des soignants.
Une fois encore, l’hôpital public et ses agents subissent, avec cette loi, de nouvelles contraintes.
Nous avons caractérisé celle-ci d’ « usine à gaz ». Une fois encore, en dernier ressort, se sont les personnels qui en font les frais.
Nous assistons à un surcroît de travail, pour ne citer que deux exemples : que ce soit dans les bureaux des entrées dû, notamment, à la gestion des très nombreux certificats médicaux, ou avec les transports vers les tribunaux qui posent de réels problèmes de disponibilité des soignants pour l’accompagnement. Sans évoquer les répercussions sur l’ensemble du fonctionnement des établissements, et tout ceci en plein été.
Nous avons fait connaître au ministère notre appréciation sur ces dispositifs et leur retentissement sur les conditions de travail des personnels et de prise en charge pour les patients.
Quant à la situation budgétaire, comme l’ensemble des établissements hospitaliers, la psychiatrie publique subit la rigueur budgétaire. Régulièrement nos syndicats sont dans l’obligation d’organiser le rapport de force, d’appeler à la grève pour s’opposer à la dégradation des conditions de travail et défendre le maintien des postes.
Dans ce contexte, FO tire le signal d’alarme.

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