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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 30 avril 2011


Fondation Fondamental : Aldous Huxley était-il un visionnaire ?

27 avril 2011
Par P.H.


La fondation Fondamental a été créée en juin 2007 par décret du Ministère de l’Enseignement et de la Recherche, dans le cadre des réseaux Thématiques de Recherche et de Soins. Son objet est de « faire reculer » les troubles psychiques, plus particulièrement la schizophrénie, les troubles bipolaires et l’autisme de haut niveau (syndrome d’Asperger). La vision et l’approche de Fondamental méritent réflexion pour mieux comprendre ce que l’avenir est censé réserver en termes de prise en charge des patients de la psychiatrie.
« Fondamental, fondation de coopération scientifique dédiée aux maladies mentales s’est donnée pour rôle de redonner espoir aux patients et à leurs proches », c’est ce que l’on peut lire sur leur site internet. Des scientifiques veulent « redonner espoir », préalable à toute entreprise moderne médicale crédible…L’espoir aurait-il été perdu par les patients et leurs proches ? Lequel ? A quel niveau ? Celui de guérir ? Oui, mais de quoi ?

« Aujourd’hui, les récentes avancées de la recherche permettent une nouvelle lecture des maladies mentales qui révolutionne leur approche… » poursuivent les rédacteurs du site web de Fondamental. « Ces travaux ouvrent non seulement des pistes en matière de diagnostic, de prévention et de traitements, mais peuvent – et doivent – accompagner l’émergence d’un nouveau regard sur ces pathologies. »

La fondation exprime donc que les « récentes avancées de la recherche » vont changer radicalement la donne, c’est à dire ne plus du tout envisager le patient de la même manière, et par conséquence ce qui l’affecte. Mais quelles sont ces avancées dans le domaine de la prise en charge au long cours des patients atteints de schizophrénie, d’autisme ou de troubles bipolaires ? Quel sera ce « nouveau regard » porté, non plus sur les patients, mais sur « ces pathologies » ?

Prenons la schizophrénie : Fondamental nous éclaire de façon précise sur son approche : « les recherches actuelles explorent l’interaction de différents facteurs à la fois génétiques, neurobiochimiques, neuro-développementaux, socio- environnementaux et psychologiques. »

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«L'aire de retrait, une mesure non appropriée»


Nancy Massicotte
Le Nouvelliste

(Shawinigan) La mesure consistant à placer un petit garçon dans une aire de retrait de sa classe n'était pas appropriée pour un enfant n'ayant aucun problème psychiatrique.

C'est ce qu'a déclaré, hier, le Dr Serge Gauthier, témoin expert en psychiatrie et pédopsychiatrie, lors du procès civil qui oppose les parents (la mère Louise Sinotte et l'ex-beau-père Jacques Turenne) à l'enseignante de l'école Saint-Paul et la Commission scolaire de l'Énergie.

Le spécialiste a en effet été appelé à témoigner à la demande de l'avocat des parents, Me Julius H. Grey. Selon lui, une telle mesure présentait un danger psychologique pour un enfant souffrant tout au plus de difficultés d'adaptation car il pouvait susciter de la colère, de la révolte, de l'anxiété, un sentiment d'exclusion, du rejet et de l'humiliation.

Dans les faits, le retrait derrière un paravent a entraîné un effet de perplexité chez le petit garçon de neuf ans. «Comme il avait une belle relation de confiance avec sa famille et qu'il était respectueux de l'autorité, il s'est retrouvé coincé et exclus. Il a même cru que cette mesure avait été mise en place parce qu'il n'avait pas d'amis», a expliqué le Dr Gauthier.

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Les Livres de Philosophie

La lutte initiale : quitter l'empire du nihilisme
Philippe Nassif

31
Avril 2011 - Denoël, Paris – Collection  Médiations – 25 €

Un formidable hiatus existe aujourd'hui entre l'abondance des ressources matérielles et culturelles et l'humeur noire qui anime les sociétés contemporaines. Les vieilles promesses de libération issues de la pop culture sont-elles dans l'impasse ? Puisant à différentes sources de pensée, occidentales et orientales, Philippe Nassif propose une lecture radicalement nouvelle de cette crise. Le centre de nos sociétés n'est plus constitué que par une médiasphère dont le message récurrent est la jouissance immédiate. Les grandes promesses d'une lutte finale pour l'émancipation de tous ont été avalées par l'image et la consommation. Que faire ? C'est à une lutte initiale que nous invitent les temps présents : une réforme de soi comme préalable à toute utopie politique.

Philippe Nassif nous engage donc à une démarche plus intérieure mais aussi plus concrète.

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mercredi 27 avril 2011

Une campagne choc qui va faire débat !

Paris, le 27 avril 2011 – À l’occasion de la Journée internationale contre les violences éducatives, samedi 30 avril 2011, la Fondation pour l’Enfance et l’agence Publicis Conseil lancent la première campagne TV et web de prévention des violences éducatives ordinaires.

A voir ici


Partant du constat que les parents qui battent ont souvent été des enfants battus, ce film choc de 30 secondes ne laissera aucun parent indifférent. " Il évoque très simplement un des facteurs les plus importants de la perpétuation de manifestations inappropriées envers les enfants " déclare Arnauld GRUSELLE directeur de la Fondation pour l’Enfance.
" C’est un film pour nous aider à réfléchir, à discuter et peut-être à changer. On ne peut rester insensible devant ce spot qui rappellera à nombre d’entre nous des événements avec lesquels nous n’avions pas fait le lien et qui sont directement responsables de nos violences éducatives avec nos enfants " déclare le Docteur Gilles LAZIMI, coordinateur de la campagne.
Conçue, réalisée et diffusée gracieusement, cette nouvelle campagne " cherche à susciter débat, réflexion, échange sur les pratiques éducatives envers les enfants, et notamment sur les punitions ou châtiments corporelles : claques, fessées, gifles, tapes… violences banalisées, encore justifiées et défendues par nombre de parents et tolérées par la société " souligne la Docteure Emmanuelle PIET coordinatrice de la campagne ; " Prés de 50% des parents d’enfants de moins de 2 ans déclarent avoir dans les douze derniers mois avoir eu recours à des punitions corporelles envers leurs enfants d’après une étude québécoise ", rapporte la Docteure Emmanuelle PIET.
" Les enfants d’âge préscolaire ne peuvent comprendre ces gestes, la seule chose qu’ils intègrent est la peur, la douleur, l’anxiété et l’apprentissage de la violence ! " déclare le Docteur Gilles LAZIMI.
Une campagne pour nous aider à nous remettre en question et changer nos pratiques héritées de notre enfance qui peuvent avoir des conséquences pour nos enfants et les adultes qu’ils deviendront.
La campagne sera visible à partir du 28 avril 2011 sur les chaînes télévisées ainsi que sur le web. Le film sera également disponible sur le site : www.fondation-enfance.org
Journée internationale contre les violences éducatives

Responsabilité infirmière : avoir conscience de sa pratique professionnelle

Isabelle Burbaud, avocate

Question de droit
26.04.11

La question de la responsabilité des infirmiers commence à s'imposer dans le paysage judiciaire. Pour éviter toute implication, la profession doit avoir conscience de cette responsabilité et prendre conscience des règles fixant l'exercice infirmier. Ce qu'explique Isabelle Burbaud.

Hospimedia : "Vous avez participé le mois dernier à deux réunions organisées par le Conseil départemental de l'ordre des infirmiers (CDOI) de Charente-Maritime sur la responsabilité infirmière. Qu'englobe cette notion de responsabilité pour la profession infirmière ?


Isabelle Burbaud :
La notion de responsabilité contient trois types de responsabilité différentes : la responsabilité pénale, la responsabilité civile ou administrative et la responsabilité disciplinaire. Ces trois responsabilités peuvent se cumuler ou exister indépendamment. La responsabilité pénale concerne le professionnel, l'infirmier personnellement et sa conséquence directe est d'obtenir une sanction pénale. Cependant, selon le principe de la légalité, il faut que l'acte ou que l'omission corresponde à une infraction punie par la loi, en vertu du code Pénal. L'infirmier risque alors une sanction pénale, une mention sur le casier judiciaire ou une peine d'emprisonnement, avec ou sans sursis, ou encore une interdiction d'exercer sa profession. Ensuite, il existe la responsabilité civile, pour les infirmiers exerçant dans le secteur privé, ou administrative, pour ceux exerçant dans le secteur public, qui a pour but d'accorder une indemnisation à la victime ou aux ayants droit dans le cas d'un décès. En règle générale, la responsabilité de l'indemnisation revient à l'employeur. Par exemple, dans le cas d'une erreur de médicament ayant entraîné un décès, le Parquet ouvrira une instruction. Généralement, l'indemnisation sera imputée à l'employeur même s'il s'agit d'un homicide involontaire car c'était dans l'exercice normal des fonctions de l'infirmier. On considère alors qu'il y a un défaut d'organisation ou de fonctionnement du service. La responsabilité revient alors à l'employeur, sauf avec la faute détachable, pour le secteur public, et la faute intentionnelle, pour le secteur privé qui s'applique quand un infirmier a commis une faute qui ne relève pas de l'exercice de sa profession, comme une agression sexuelle. Dans ce cas précis, ce n'est pas à l'employeur d'y répondre car les faits sont détachables du service. Par conséquent, l'établissement ne prendra pas en charge l'indemnisation mais celle-ci reviendra à l'agent.

H. : Pourquoi avoir choisi de traiter ce sujet ? S'agit-il d'un sujet récurrent ou qui pose problème à la profession ?


I.B. :
Il s'agit en effet d'un sujet important car la responsabilité pénale ne peut pas être occultée. L'erreur humaine existe. À titre d'exemple, dans le cas d'une erreur dans le dosage d'un médicament ayant entraîné le décès d'un patient, l'ouverture de l'instruction par le procureur peut conduire à la mise en cause de la responsabilité pénale de l'infirmier et ce, en dépit d'une absence de plainte par la famille car il s'agit d'un homicide involontaire.

La responsabilité pénale infirmière existe et la profession a tendance à l'oublier, la mettre de côté, pour ne retenir généralement que la responsabilité civile ou administrative. Pourtant, il existe des cas dans la jurisprudence qui, même s'ils ne sont pas nombreux, restent fréquents. Souvent, ces cas concernent la mise en danger d'autrui, un défaut de sécurité, des blessures involontaires... Par ailleurs, cette question de la responsabilité infirmière est un sujet qui est de plus en plus souvent mis en avant. D'une part, on peut considérer que les personnes n'hésitent plus à porter plainte et à demander une indemnisation. La poursuite judiciaire s'instaure de plus en plus dans les mœurs et s'accentue. D'autre part, on peut considérer que la situation actuelle de la profession infirmière (surmenage, charge de travail, organisation des tâches...) peut avoir des répercussions sur la qualité du travail. À l'avenir, la délégation de tâches pourrait conduire à des contentieux si cette pratique est mal encadrée.

H. : Au quotidien, qu'est-ce que cela implique pour la pratique de la profession infirmière ? Quels sont les moyens pour la profession de se prémunir ? Existe-t-il des outils ?


I.B.:
Il s'agit d'une problématique primordiale donc la prise de conscience de la part de la profession est extrêmement importante. Au quotidien, cela implique une prise de conscience du respect des règles d'exercice de la profession, prévues dans le code de la Santé publique et dans le code déontologique de l'Ordre infirmier, bientôt soumis à l'approbation. Cela implique aussi le respect des protocoles de soins, des règles de continuité des soins ou encore de l'information du patient. Il faut au maximum respecter toutes ces règles. De plus, il faut noter que les nouvelles pratiques induites, par exemple, par les nouvelles technologies, amènent de nouvelles responsabilités. La protection des données, la confidentialité des informations, l'utilisation de ces nouvelles technologies sont autant de paramètres supplémentaires à prendre en considération. Et ces sujets pourront être à l'origine éventuellement d'une responsabilité accrue pour les infirmiers.

Par ailleurs, avec la responsabilité professionnelle, même si l'employeur est responsable de l'indemnisation, une procédure disciplinaire sera également engagée à l'encontre de l'infirmier concerné. Cette procédure disciplinaire peut aller jusqu'à la démission, voire l'interdiction d'exercer. Un point qu'il ne faut pas non plus négliger. À noter également que les responsabilités peuvent se cumuler. Pour ce qui est des moyens, le code de déontologie infirmier peut s'imposer comme un outil à destination des infirmiers pour les aider dans leur exercice professionnel car le code devrait reprendre les règles d'exercice de la profession. Un élément important pour apprécier les règles de la profession et qui permet la prise de conscience."

Propos recueillis par Géraldine Tribault
Isabelle Burbaud
Docteur en droit, Isabelle Burbaud a comme activité dominante le droit de la santé. Elle est avocate au barreau de la Rochelle et intervient régulièrement devant toutes les juridictions et les Commissions régionales d'indemnisation et de conciliation (CRIC).
G.T.