blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 14 avril 2017

Allez-vous aux enterrements de vos patients ?







Paris, le samedi 15 avril 2017 – La plupart des médecins et des infirmières (voire même des pharmaciens) ont été confrontés à ce dilemme. Un patient suivi depuis de très longues années vient de mourir. Son épouse (ou époux) ou ses enfants précisent la date des funérailles. Et le praticien reste devant la feuille où il a noté rapidement les indications. A l’aube d’un malaise. Faut-il s’y rendre ou pas. La question est posée sur le site d’information médicale américain MDedge par le docteur Allan M. Block. Pour sa part, le praticien ne s’est jamais rendu sur la tombe d’un malade. Ses raisons sont multiples. D’abord, il considère qu’un enterrement est un moment très intime qu’il est difficile de partager quand on ne fait pas partie du cercle proche du défunt. Il avoue également nourrir des réticences à l’idée d’abandonner son service : « Après tout, cette personne n’est pas la seule que j’ai vue. Je dois continuer à prendre soin des patients qui ont encore besoin de moi ». Enfin, le praticien note qu’existe également la peur que certains des proches des patients voient sa présence comme un aveu de culpabilité de ne pas avoir réussi à soigner le malade.

Les anti-Lumières

Le Journal des idées par Jacques Munier 11.04.2017

« Ils ne croient pas au progrès, ils méprisent la démocratie, ils sont de retour. »


Drancy, 1942
Drancy, 1942 Crédits : AFP

La dernière sortie de la candidate du Front national sur la non-responsabilité de la France dans la rafle du Vel’ d’Hiv a suscité de nombreuses réactions
Et l’on peut se demander si ce n’était pas le but recherché sous le prétexte affiché de combattre « l’esprit de repentance »… Pour relancer sa morne campagne, ponctuée de ternes apparitions médiatiques. D’autant que, comme à son habitude, elle a tenté de concilier tous les bords de son électorat en ajoutant plus tard que le gouvernement de Vichy était « illégal », selon l’ordonnance publiée à Alger par le gouvernement provisoire du général de Gaulle le 9 août 1944, récupérant du même coup une référence gaullienne. Mais pour Annette Wieviorka dans Le Monde.fr « La France, c’était à la fois de Gaulle à Londres et Pétain à Vichy ». L’antisémitisme est l’angle d’attaque adopté par Jean Rouaud dans sa chronique de L’Humanité, et plus précisément celui de Céline. Il suffit de le lire dans son entier, dit-il – car « lui-même ne jugeait pas ses pamphlets comme des tirés à part » – pour « avoir un exemple de la grande manipulation qui a mis en scène ce refoulé national », et retrouver « en direct cette tension, cet effort permanent pour camoufler ce fond rageur, haineux ». C’est en l’occurrence le camouflage du style, mais « quand les attaques antisémites pleuvent contre Blum, Céline tombe le masque et, débarrassé de son surmoi poétique, livre ses pamphlets ». Un observateur éclairé de la vie intellectuelle française à l’époque dit son effarement devant le brûlot et son audience. Dans ses Lettres sur la littérature adressées à Max Horkheimer, Walter Benjamin souligne en mars 1938, que « dans les conversations et dans la presse » il tombe très souvent sur Bagatelles pour un massacre. Pourtant, face à ce « flot d’injures » qui semble avoir été écrit « en grande hâte et avec la conscience des possibilités avantageuses de ses ventes », « le lecteur peut difficilement être convaincu que l’auteur se prend lui-même au sérieux ». Ça n’empêche pas Marcel Arland d’écrire dans la NRF : « Il est bon que de tels réquisitoires s’élèvent, même confus, même brouillons, même faux sur la moitié des points. »

«LES GRANDS HOMMES ET LEUR MÈRE», DE L’ATTACHEMENT À L’EFFACEMENT

Par Geneviève Delaisi de Parseval — 

A travers les exemples de rejetons célèbres, l’historienne Sabine Melchior-Bonnet dépeint avec verve le sentiment maternel au fil des siècles en Occident.

«Néron et le corps de sa mère Agrippine», d’Antonio Zanchi.
«Néron et le corps de sa mère Agrippine», 
d’Antonio Zanchi.Photo Bridgeman


Grands Hommes et leur mère (Les) - Louis XIV, Napoléon, Staline et les autres

Le destin d’un grand homme se dessine-t-il dès l’enfance ? Sabine Melchior-Bonnet, spécialiste d’histoire moderne et contemporaine, montre dans son livre que derrière tout héros, qu’il soit grandiose ou maudit, il y a… une mère. Au terme de narrations passionnantes et très nuancées, l’auteure conclut (à propos de la mère de Martin Luther King) : «C’est le sort de beaucoup de mères de grands hommes que de rester dans l’obscurité.»


A Londres, arrêt des soins autorisé sur un bébé atteint d'une maladie mitochondrial

12.04.2017
Un tribunal britannique a autorisé mardi les médecins à cesser de soigner un bébé atteint d'une maladie rare et à le laisser mourir "dans la dignité", contre l'avis de ses parents, qui pourraient faire appel. "Le coeur très lourd" mais "pleinement convaincu", le juge Nicholas Francis a estimé que les médecins devaient cesser de maintenir artificiellement en vie Charlie Gard, un nourrisson de huit mois qui souffre d'une maladie génétique rare et dont le cerveau est fortement endommagé. Selon les experts consultés par la cour, le bébé ne pourra jamais guérir.

Appel à l'abrogation de l'ordre infirmier

Résultat de recherche d'images pour "Miroir social"
14 avril 2017

[...] Nous en appelons solennellement à Marisol Touraine, Ministre de la Santé et des Affaires sociales, pour qu’elle prenne la seule initiative qu’attendent d’elle les 500 000 infirmiers salariés existant dans différentes structures de santé : l'abrogation de l’ordre infirmier.

Nous en appelons à la cohérence des faits. Au printemps 2011, Marisol Touraine, en tant que parlementaire, a déposé une proposition de loi exigeant l’abrogation des ordres professionnels ; nous lui demandons qu’en 2017, en sa qualité de ministre, elle agisse en cohérence avec sa position de 2011.



jeudi 13 avril 2017

A Villepinte, « il y a autant de malades que dans un hôpital psychiatrique »

LE MONDE  | Par 

« En France, 10 % à 20 % des détenus souffrent d’un trouble psychotique, soit cinq à dix fois plus que dans la population générale » (Photo: prison de Fleury-Mérogis, le 7 avril).

TRIBUNE. L’actualité de la surpopulation pénale n’est pas seulement révélatrice de l’insuffisance des moyens dont dispose l’administration pénitentiaire pour mener à bien ses missions de sanction, de sécurité et de réinsertion ; elle doit aussi imposer un questionnement sur la véritable nature d’une institution qui accueille une population caractérisée autant par la délinquance que par la pathologie psychiatrique.

Ainsi, 10 % à 20 % des détenus en France souffrent d’un trouble psychotique, soit cinq à dix fois plus que dans la population générale. Ce qui représente cent à deux cents détenus sur les mille cent de la maison d’arrêt de Villepinte (MAV), en Seine-Saint-Denis, soit l’effectif des patients d’un hôpital psychiatrique de taille moyenne, mais qui n’aurait que l’équivalent d’un temps plein de psychiatre, de 3,5 temps plein de psychologues cliniciens, et de 5 temps plein d’infirmiers assurant à la fois les soins somatiques et les prises en charges psychiatriques.

Genre, normes et psychanalyse

Résultat de recherche d'images pour "éditions érès"


Critique et innovation 
Numéro 95 - Revue semestrielle

La mise en série « Genre, normes et psychanalyse » invite à accueillir ce qui nourrit la psychanalyse depuis son extérieur, au-delà de son territoire dont les frontières — celles abattues par les efforts de la cure — méritent de ne jamais être rétablies, pour quelque raison politique que ce soit. Avec l’outil qu’est le genre et l’analyse des discours normatifs, il n’est pas seulement question d’un intérêt épistémologique et théorique d’une psychanalyse en extension, il y a aussi une visée pratique de la clinique.

Exils et migrations

Résultat de recherche d'images pour "éditions érès"

Numéro 230 - Revue trimestrielle
Exils et migrations
L'arrivée d'un étranger dans un groupe humain, quel qu'en soit le motif, est toujours source de perturbations, sociales et psychiques, tant pour ceux qui accueillent que pour le nouveau venu.

Excision : encore 200 millions de victimes en 2016





excision
Crédit Photo : AlerteExcision

Les mutilations génitales féminines (MGF), reconnues par la communauté internationale comme une violation des droits humains et une atteinte grave à la santé des femmes, « ont commencé à reculer, mais lentement et de façon variable selon les pays », écrivent Armelle Andro et Marie Lesclingand dans le bulletin d'avril de l'Institution national d'études démographiques (Ined).
Selon l'Unicef, au moins 200 millions de filles et de femmes ont été mutilées en 2016, dans 30 pays, dont 27 en Afrique, plus le Yémen, l'Irak et l'Indonésie – sans compter les cas existants mais non renseignés statistiquement dans plusieurs pays d'Amérique Latine (Pérou, Colombie), en Asie (Inde, Thaïlande) ou encore au Proche- et Moyen-Orient (Iran, Arabie Saoudite, Jordanie, Syrie, Oman). Sans compter non plus les femmes issues de ces pays à risque et vivant dans des pays d'immigration (près de 500 000 aux États-Unis, plus de 500 000 en Europe).

Soumis à l’austérité budgétaire et au management néolibéral, l’hôpital est au bord du burn-out

Résultat de recherche d'images pour "basta !"




20 000 postes ont été supprimés dans les hôpitaux français en quinze ans. Sur le terrain, le travail s’intensifie, les soignants ne cessent de courir après des objectifs intenables, et finissent souvent par s’effondrer. Ils ont l’impression de négliger les patients, et perdent le sens de leur travail. Ils craignent de commettre des erreurs et tirent la sonnette d’alarme : la qualité des soins diminue dangereusement et la mortalité des patients s’accroît. Mais cette sévère cure d’austérité devrait se poursuivre : le dernier plan de financement des hôpitaux présenté par l’actuel gouvernement promet 20 000 suppressions supplémentaires. L’avenir de l’hôpital se jouera aussi lors de ces élections présidentielles.
6h50 du matin dans un hôpital en Bretagne. Anne, aide soignante en gériatrie, commence sa journée. C’est le moment des transmissions : l’équipe de nuit informe celle du matin de l’état des quarante patients du service. « On fait ça au pas de course, explique Anne. En un quart d’heure-vingt minutes maximum. Sinon, on prend du retard pour tout le reste. Quand il n’y a pas d’absente, nous ne sommes que sept. 

L'art brut en Finlande, la collection Korine et Max Ammann au musée de la Création Franche à Bègles



Résultat de recherche d'images pour "le poignard subtil"
Affiche-Art-brut-en-Finlande.jpg





















Affiche de l'exposition béglaise avec, au centre, 
un détail d'une œuvre d'Ilmari (ou Imppu) Salminen.
Le musée de la Création Franche, se détachant provisoirement de l'art singulier, qui est tout de même d'habitude son "cœur de cible", revient à l'art  brut stricto sensu, ou plus exactement à l'"I.T.E." (encore une nouvelle étiquette...), du 14 avril au 11 juin. Qués aco? C'est du finnois, Itse Tehty Eläma en toutes lettres, c'est-à-dire en anglais self made life. Et en français? : la vie faite par soi, en somme la vie fait maison? L'art de la vie en autodidacte? Cela dit, dans un livre que je possède, publié en 2011,  l'auteur (Seppo Knuuttila), dans son édition en anglais, parle, comme synonyme pour l'art de l'ITE, d'"art populaire contemporain", ce qui nous rapproche aussi de l'art modeste, terme utilisé par Di Rosa (dans une acception plus large). Un musée existe en Finlande qui défend cette catégorie d'art, The ITE contemporary folk art in Finland.
art brut en finlande,collection ammann,création franche
Le livre de Seppo Knuuttila, éd.Maahenki, Helsinki, 2011, avec des photos de Veli Granö (à noter que je ne sais pas pour l'instant si à Bègles, dans l'exposition Ammann, on retrouve des œuvres de quelques-uns des 23 créateurs recensés dans cet ouvrage, probablement... (puisqu'on en y retrouve au moins un, Ilmari Salminen,dont un détail paraît avoir servi pour l'affiche béglaise) ; la sculpture en couverture du livre est de Martti Hömppi (né en 1935) ; elle fait penser par association aux guitaristes de André Morvan au Bar du Mont Salut dans le Morbihan, qui recoure pour sa part davantage aux formes trouvées dans les arbres.

mercredi 12 avril 2017

Comment le film Corporate traite du rôle du Responsable des Ressources humaines dans le suicide d'un salarié

 Sandrine Vialle-Lenoël Ecrivaine, Psychanalyste, Psychosociologue, 


Le film entraîne notre regard sur l’éthique des pratiques d’une entreprise et de la place des Ressources humaines comme main armée des objectifs opérationnels. 


Dans le film Corporate, la courte distance focale sur la Responsable des Ressources Humaines, Emilie Tesson-Hansen (Céline Sallette), nous ferait oublier le suicide d'un salarié, qui donne pourtant un relief tout particulier au personnage principal. Le film entraîne notre regard sur l'éthique des pratiques d'une entreprise et de la place des Ressources humaines comme main armée des objectifs opérationnels.
Le suicide dans l'ensemble de son processus est traité par le réalisateur, Nicolas Silhol, avec une grande justesse.
Cette RRH n'a aucun questionnement sur les conséquences de ses actes. Ces derniers répondent à un objectif donné par le Directeur des Ressources Humaines et la Direction Générale. Elle ne pense pas à un "au-delà", des effets produits sur les salariés. Stéphane Froncart (Lambert Wilson), le DRH, bien plus cynique qu'Emilie, la mettra en réflexion sur les risques engendrés par leurs pratiques. Ces séquelles humaines, il les a envisagées, mais qu'importe, le résultat attendu justifie les moyens. Il ne se sent pas responsable du "choix" que fera le salarié que l'entreprise pousse dehors. La résilience du salarié ou son effondrement n'est pas du registre de sa responsabilité. D'ailleurs, les fragilités personnelles, les difficultés de la vie privée seront mises en avant, afin de donner une cause à l'acte et tenter de décharger l'entreprise d'une éventuelle responsabilité.

Un projet de décret durcit l'encadrement de l'activité libérale à l'hôpital

Anne Bayle-Iniguez
| 11.04.2017
Prévu dans la loi de santé, l'encadrement de l'activité libérale à l'hôpital se concrétise avec un projet de décret qui réduit la marge de manœuvre des praticiens hospitaliers éligibles à cette pratique.
4 678 praticiens temps plein – souvent des chirurgiens, obstétriciens, cardiologues et radiologues à forte notoriété dans les CHU – ont une activité libérale à l'hôpital public, à laquelle ils consacrent 10 à 20 % de leur temps. Parmi eux, 2102 y pratiquent des dépassements.
Le projet de décret subordonne l'exercice libéral à l'hôpital « à l’adhésion du praticien à la convention nationale ». Faisant écho au rapport Laurent, l'enjeu du texte réglementaire est d'interdire aux praticiens ayant eu une activité libérale en secteur 2 et sanctionnés par leur caisse primaire pour dépassements d'honoraires abusifs de continuer à pratiquer des tarifs très élevés en dehors des règles conventionnelles.