Le premier débat sur la fin de vie, entre posture et émotion
LE MONDE | Par Béatrice Gurrey Strasbourg Envoyée spéciale
Venir dans une université déserte, un week-end, pour parler de la mort, cela sonnait un peu comme un défi. Plus de 150 personnes se sont pourtant pressées au premier débat public sur la "fin de vie" organisé par la mission de réflexion du professeur Didier Sicard, samedi 22 septembre, à Strasbourg. Une preuve que, sept ans après la loi Leonetti sur les droits des malades en fin de vie, bien des interrogations demeurent.
Evidemment, cette réunion "expérimentale", première d'une série de huit, n'a pu éviter deux écueils attendus: l'affrontement entre ceux qui militent pour le suicide assisté ou pour l'euthanasie et ceux qui y sont farouchement opposés; et la présence en grand nombre de professionnels et d'experts, au détriment des "citoyens lambda" invités au premier chef à s'exprimer.
Pour autant, le débat est si sensible, il concerne tant de personnes, qu'il a trouvé son chemin, malgré les carapaces idéologiques, les pesanteurs professionnelles, les convictions irréductibles. Elles étaient plus patentes dans les ateliers au public fourni, comme si le nombre obligeait à défendre une posture publique, que dans les ateliers moins fréquentés, où les récits et les échanges pouvaient prendre un caractère intimiste.