Publié le 17 décembre 2022
CHRONIQUE
Une querelle d’amour ou d’amitié, un déchirement familial ou une engueulade professionnelle a marqué leur vie… Cette semaine, Cécile, 45 ans, fonctionnaire à Lyon.
« J’ai rencontré mon mari à 22 ans. Nos histoires familiales sont très différentes. Mes parents se sont faits tout seuls, ils ont commencé assez bas dans l’échelle de la fonction publique, se sont énormément investis et ont fini cadres tous les deux. Nous sommes une famille méditerranéenne, où l’on se dispute, on se dit ce que l’on a à se dire et on se pardonne. Evidemment, ce n’est pas idéal, il y a des hauts et des bas, mais c’est ainsi que j’ai grandi.
Chez mon mari, on ne parle pas. Sa mère vient de la bourgeoisie lyonnaise désargentée ; son père s’est fait tout seul, lui aussi, en exerçant une profession libérale. Mon beau-père avait une grande influence dans sa famille, une emprise sur son ex-femme et sur sa fille aînée, ma belle-sœur. Tout ce qu’il donnait avait un coût, un asservissement psychique, une dette morale. La sœur de mon mari avait eu une crise d’adolescence difficile dont elle est ressortie sans diplôme, sans qualification et presque sans éducation. Jeune, elle avait fait un grand mariage bourgeois qui n’avait pas duré plus d’un an et avait divorcé. Elle a fini par travailler pour mon beau-père – il l’a embauchée, maintenant par là même sa dépendance.