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mercredi 2 septembre 2020

Mort d’un irrécupérable de l’art

 

Mort d’un irrécupérable de l’art

Celui qui fut longtemps diagnostiqué : « résidu asilaire irrécupérable » est mort ce dimanche 30 août à l'âge de 75 ans. L’œuvre de Franco Bellucci compte parmi les plus fortes de l'art brut.
Franco Bellucci, l’irrécupérable de l’art brut
Les sculptures hybrides que produisait Franco Bellucci sont constituées d’objets hétéroclites dont les destins sont inexorablement liés. Elles ont été présentées dans plusieurs grandes expositions comme la monographie qui lui a été consacrée au MADmusée de Liège, Banditi dell’arte (Halle Saint Pierre) et art brut, collection abcd/ Bruno Decharme (La maison rouge) à Paris ainsi qu’à la galerie Christian Berst en 2015. « Ces œuvres sont douées d’une puissance symbolique que bien des artistes ‘professionnels’ sont incapables d’atteindre. » (Philippe Dagen, Le Monde). On reconnaît le style de Bellucci comme on identifie immédiatement celui d’un autre géant de l’art brut Michel Nedjar. Et, cette reconnaissance est sans aucun doute due à la force immédiate que ses œuvres inspirent. A l’instar des célèbres poupées de Nedjar, les assemblages « néo vaudous » confectionnés par Bellucci suscitent, d’ailleurs, un étrange mélange d’attirance et de répulsion. L’artiste associe dans son travail déchets et objets hétéroclites, souvent issus de l’univers de l’enfance (jouets, poupées, figurines, etc.), qu’il enserre fermement dans de subtils imbroglios de cordages. Tout y passe et semble pouvoir faire office de nouage : chambres à air, chaussettes, tuyaux d’arrosage, fils électriques, bandages, bas de femme, câbles USB, etc. Il serait vain d’énumérer et de vouloir décrire toutes les figures qui naissent de ces enchevêtrements, tant leurs formes sont variées et inattendues.
De ces rencontres improbables naissent parfois des accouplements monstrueux entre un dinosaure et une poupée Barbie, une chaussure drag queen et un câble HDMI, ou des copulations plus prosaïques entre animaux de ferme. Parmi les pièces les plus intéressantes se trouvent celles dont les objets insérés ont été les plus démembrés. On peine, alors, à distinguer dans l’enchevêtrement des morceaux de tissus, de plastiques et des corps désarticulés, une figure familière. On pense parfois à certaines poupées de Bellmer, ou pour les assemblages plus abstraits à ceux de Pascal Tassini.
sans titre, sans date, technique mixte, 13 x 52 x 21 cm
Quelquefois, ces assortiments de jouets et de déchets sont carrément enchainés avec des tiges de fer comme si elles avaient été torsadées par la poigne d’un géant. On mesure ainsi la force hors du commun de leur auteur. Bellucci était dit-on capable d’arracher radiateurs et robinets lors de ses accès de violence. Ce qui lui causait de graves blessures aux mains, et justifiait, alors, sa contention lors de ses premières hospitalisations.
Toutefois cette brutalité, présente dans les assemblages, est nuancée par le choix des objets, et de leurs coloris. Bellucci affectionne tout autant les jouets en peluche que le chromatisme clinquant des T Rex et autres dinosaures qu’il se fait un malin plaisir d’étrangler.

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L'épigénétique, la nouvelle biologie de l'histoire individuelle ?

Dans Revue française des affaires sociales 2013/1-2, pages 21 à 31




L
es auteurs, respectivement neurobiologiste et neuroendocrinologue, proposent ici des éléments de réponses aux questions que posent les travaux qui impliquent l’épigénétique.


Depuis le milieu du xixe siècle, la biologie est convoquée pour expliquer la transmission d’une génération à l’autre des traits de caractères et des pathologies mentales. 
Le célèbre aliéniste Bénedict Augustin Morel développa en 1857 la théorie de la dégénérescence. Pour lui, par exemple, un « crétin des Alpes » était le dernier rejeton d’une longue lignée d’individus de plus en plus dégénérés. Confronté à l’hypothèse (correcte) selon laquelle cette débilité serait due à un manque d’iode, il la rejeta comme absurde. L’avènement de la biologie moléculaire il y a une trentaine d’années, puis le séquençage du génome humain, ont suscité de grands espoirs pour l’identification des facteurs génétiques influençant les pathologies mentales. Les découvertes initiales ont souvent été relayées de façon exagérée par certains médias. En réalité, les études de génétique quantitative montrent maintenant que l’influence des gènes varie de faible à modérée selon les pathologies mentales et les familles. 
De plus, la plupart des troubles mentaux sont hétérogènes et de multiples gènes ainsi que de nombreux facteurs environnementaux sont impliqués dans leur étiologie. Ceci se traduit par un effet faible de chaque gène pris individuellement et par une interaction forte entre gènes et environnement (Sonuga-Barke, 2010). Tant du point de vue du diagnostic que de la recherche de nouveaux traitements, ces observations sont donc d’une portée limitée (Evans et al., 2011 ; Gonon, 2011), mais elles pourraient tout de même permettre de préciser certains mécanismes neurobiologiques impliqués dans ces pathologies.

Modalités d’attribution de mesures nouvelles en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent pour l’année 2020

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31 août 2020
Enfants en classe
Accroche

Un renforcement des ressources allouées à la psychiatrie périnatale, de l’enfant et de l’adolescent a été réalisé en 2019. Ce dispositif est reconduit en 2020 pour un montant national de 20 M€.

Corps de texte
Les crédits nouveaux alloués en 2019 ont permis de financer 35 projets qui portaient notamment sur la création ou le renforcement de lits d’hospitalisation temps plein dans les territoires sous-dotés, de places de crise ou post-crise, de places d’hospitalisation de jour ou de nuit et de dispositifs de soins conjoints parents-bébé. Les projets ont également concerné le développement de l’ambulatoire à travers le renforcement des CMP et la création d’équipes mobiles.
Cette disposition est reconduite en 2020. Une instruction en date du 23 aout 2020 fixe ainsi les modalités d’attribution des mesures nouvelles en psychiatrie de l’enfant et l’adolescent pour l’année 2020.

Appel à projets - Fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie 2020 (FIOP 2020)

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31 août 2020
Image appels à projets
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Le fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie a vocation à permettre de financer ou d’amorcer de nouveaux projets innovants de prise en charge ou de transformation de l’offre de soins en psychiatrie.

Corps de texte
Dans une optique de financement de projets innovants de prise en charge ou de transformation de l’offre de soins en psychiatrie, les projets peuvent relever d’accompagnements ponctuels pour faciliter la transition vers de nouvelles pratiques organisationnelles, ou d’une démarche d’initiation du changement dans la durée, en lien avec les dynamiques territoriales des projets territoriaux de santé mentale (PTSM).

Elle aide les gens à accepter leurs cicatrices à travers des portraits puissants (11 photos)

POSITIVR : initiatives positives, causes, innovations et inspiration





La photographe, citée par NEON :
 « J’ai toujours été intéressée par la perception des défauts et par l’idée de photographier ce qui rend les gens uniques. je voulais plus en montrer la vraie beauté et ce qu’elle représente plutôt que de choquer. Chaque cicatrice raconte une histoire. »
Photo : « Behind The Scars »

OLIVIER BÉTOURNÉ, D’UN SEUIL À L’AUTRE

Par Frédérique Roussel Photo Roberto Frankenberg pour Libération — 

A la fois idéaliste et pragmatique, l’ancien PDG de la maison d’édition, passé par Fayard et Albin Michel, détaille dans ses mémoires quarante ans de métier, entre collections de sciences humaines, amitiés littéraires et cohabitations houleuses.

Olivier Bétourné chez lui à Paris, le 1er septembre.
Olivier Bétourné chez lui à Paris, le 1er septembre. 
Photo Roberto Frankenberg pour Libération

L’édition est un tout petit monde. Comme pour Eric Losfeld, c’est l’éditeur Pierre Belfond qui a déclenché la rédaction des mémoires d’Olivier Bétourné. On peut y voir chez ce commanditaire de l’ombre la gourmandise d’un passionné du métier et peut-être aussi son souci du legs patrimonial. Les mémoires de Losfeld sont sortis chez Belfond l’année de sa mort, en 1979 (1), ceux de Bétourné paraissent aujourd’hui, deux ans après son départ de la présidence du Seuil. Etre éditeur n’est pas être un écrivain. Et dans cet exercice périlleux qui consiste à relater son parcours, ses faits de gloire littéraires et gestionnaires, le résultat diffère selon la personnalité. Chez Losfeld, on rigolait bien. Chez Bétourné, on se retrouve en milieu plus austère et scrupuleux.

Alain Cocq demande à Emmanuel Macron le « droit à une mort digne »

Atteint d’une maladie orpheline incurable, un homme de 57 ans a annoncé qu’il cessera de s’hydrater et de s’alimenter dès vendredi.
Par  Publié le 1er septembre 2020
Alain Cocq,  à son domicile, à Dijon,  le 28 août. Il réclame le droit de mourir dignement.
Sur le mur d’entrée de son petit appartement situé au rez-de-chaussée d’un HLM du quartier des Grésilles, à Dijon, quelques coupures de presse jaunies témoignent des combats de jeunesse d’Alain Cocq. On peut y voir comment, dans les années 1990 et 2000, sur son fauteuil roulant, accompagné de ses deux chiens, cet homme victime d’une maladie orpheline incurable a traversé la France – puis une partie de l’Europe – pour sensibiliser à la cause des personnes handicapées.
Lors de l’hiver 2018, il a participé, alité sur son brancard, à des rassemblements de « gilets jaunes » à Dijon, contribuant à faire de lui l’une des « mascottes » des ronds-points de la région. A 57 ans, ce militant dans l’âme, membre du Parti socialiste et de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, dont il a aujourd’hui le soutien, a entamé son « dernier combat » politique et médiatique.

La fausse lettre qui permettrait aux parents de refuser de vacciner leurs enfants contre le Covid-19

De nombreux internautes ont partagé un « avenant dérogatoire » encourageant les parents à s’opposer au dépistage du coronavirus à l’école. Or ce document n’a aucune valeur.
Par  Publié le 31 août 2020

Le retour des enfants à l’école dans un contexte incertain de pandémie engendre de nombreuses inquiétudes. Sur Facebook, une publication virale prétend rassurer les parents sur les risques de dépistages forcés dans les établissements scolaires.

Amende de 200 euros contre le cannabis : "On massifie une méthode qui ne marche pas"

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Propos recueillis par Sébastien Grob  Publié le 31/08/2020

L'amende forfaitaire de 200 euros pour usage de stupéfiants sera généralisée à partir de ce mardi 1er septembre, après avoir été testée dans plusieurs villes. Selon le Dr William Löwenstein, président de l'association SOS Addictions, ce nouvel outil témoigne d'un entêtement dans une politique de répression inefficace.

[...] Marianne : Comment voyez-vous l'arrivée de cette nouvelle amende forfaitaire ?
William Löwenstein : Je suis à la fois surpris et désespéré du raisonnement. On pourrait le résumer ainsi : puisqu'une méthode ne marche pas, allégeons-la et massifions-la. La loi de 1970, qui prévoit un an de prison et 3.750 euros d'amende, n'a pas changé quoi que ce soit, et ce type d'action a échoué depuis 50 ans. Cette nouvelle amende ne va rien changer à la sécurité publique, ni à la prévention des risques.

mardi 1 septembre 2020

Prix d'interprétation non genré, bronzage topless, manuel de maths pour filles… Août dans la vie des femmes

Par Marlène Thomas — 
Violences

Le nombre de féminicides en augmentation en France

146 femmes ont été tuées en 2019 par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 féminicides de plus que l’année précédente (+21%), selon des chiffres de l’enquête de la délégation aux victimes, rendus publics par le ministère de l’Intérieur en août. 27 hommes ont également été tués au sein du couple (+16%). Cela représente, en moyenne, un décès tous les deux jours. 2019 a pourtant été une année de sensibilisation sur le sujet, déclaré «grande cause du quinquennat», avec notamment un Grenelle contre les violences conjugales à l’automne. Les principaux mobiles de ces crimes restent une dispute (43%), une séparation (34%) ou la jalousie (27%). Comme le relève le Monde, une autre donnée interpelle : celle montrant que 41% des femmes mortes l’an dernier avaient déjà subi au moins une forme de violences physiques ou psychologiques avant le passage à l’acte. Surtout, parmi elles, 63% avaient signalé ces faits aux forces de l’ordre. 26 victimes avaient même porté plainte et 17% des auteurs étaient connus des forces de l’ordre, notamment pour violences conjugales.
Depuis le 1er janvier 2017, Libération raconte chaque mois les histoires de ces femmes tuées par leur conjoint ou leur ex, à partir d’une revue de la presse locale et nationale. Ce décompte, destiné à raconter leur vie, est probablement incomplet, notamment car ces meurtres ne sont pas tous évoqués dans la presse. Il se doit aussi d’être prudent : notre litanie, qui recense des ­affaires qui n’ont pas encore été jugées, n’intègre que les cas dans lesquels la piste du féminicide conjugal est privilégiée par les enquêteurs.

Investir dans la santé psychique est une stratégie rentable

LE TEMPS   Léonore Porchet, Conseillère nationale Les Vert·e·s