Jonathan M. Metzl
- Traduction (Anglais) : Antoine Bargel, Alexandre Pateau
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Jonathan M. Metzl
2 novembre 2020
ESPAGNE
Se réveiller. Remarquant un peu nerveux mais continuez avec la routine habituelle. Se doucher. Descendez prendre un café avant la réunion du matin. Jusqu’à ce que la tachycardie arrive. C’est le signal que le corps de Carlos a envoyé pour l’avertir que quelque chose n’allait pas.
«J’ai envoyé un message au travail en disant que je ne me sentais pas bien, je me suis couché et j’ai essayé de compter à partir d’une centaine», dit Carlos à Newtral.es, «quand je me suis un peu détendu, je suis sorti du lit et je suis allé directement à l’hôpital. ».
Là, on lui a diagnostiqué une dépression et un trouble anxieux. Et avec cela, il vit depuis juillet. Deux comprimés par jour, une visite chez le psychiatre tous les deux mois et une consultation privée avec le psychologue par semaine. Interrogé sur la vie quotidienne de la maladie, il a répondu: «J’ai du mal à me concentrer, ils me donnent des hauts et des bas d’esprit, parfois je suis abasourdi, parfois je suis avec des gens et j’ai envie de rentrer chez moi, parfois Je veux me défoncer, me saouler ou manger beaucoup ».
Selon les chiffres de notre système national de santé, 11% des problèmes de santé chroniques sont liés à la santé mentale. Et cette semaine le Organisation mondiale de la SANTE a averti que la pandémie augmentait la demande de ces services de santé. «De nombreuses personnes ont augmenté leur consommation d’alcool ou de drogues et souffrent de problèmes croissants d’insomnie et d’anxiété», conclut l’étude de l’OMS, menée auprès d’un échantillon de 130 pays.
Les symptômes du COVID-19 ne sont pas seulement subis par ceux qui sont infectés, mais aussi par ceux qui pleurent la perte d’un être cher, qui se sentent isolés en raison de l’isolement ou qui sont laissés sans travail par la crise sanitaire. Ces facteurs “engendrent ou aggravent des troubles de santé mentale”, prévient l’OMS.
Pour Celso arango, président de la Société espagnole de psychiatrie et chef du service hospitalier Gregorio Marañón, “la tempête parfaite” s’est produite. «Avec la crise de 2009, la maladie mentale a augmenté d’environ 20% et maintenant nous avons la crise économique et tout ce qui est dérivé du COVID-19», explique-t-il à Newtral.es.
Publié le 02/11/2020
Ce lundi 2 novembre, tous les élèves en France vont saluer, par une minute de silence, la mémoire de Samuel Paty, le professeur assassiné. Comment aborder ce drame avec les enfants ? Nous avons posé 3 questions à Myriam Cherel, psychologue et auteure du livre “Être parent au 21ème siècle”.
© Pascal GUYOT / AFP
Le 28 octobre 2020
Selon l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), un européen sur quatre est touché par une maladie cérébrale. Mais, grâce aux progrès de la recherche, on dispose de thérapies plus efficaces.
Maladie d’Alzheimer, Parkinson, épilepsie, dépression… En Europe, 179 millions de personnes souffrent d’au moins un trouble du cerveau. Ces affections du système nerveux central sont en augmentation, en raison du mode de vie moderne et du vieillissement de la population. Heureusement, grâce aux récentes découvertes en neurosciences, les chercheurs parviennent désormais à élucider les dysfonctionnements de l’organe le plus complexe du corps humain… le cerveau. Ils décryptent ainsi de mieux en mieux de nombreuses pathologies cérébrales et proposent de nouvelles thérapies susceptibles de minimiser, voire gommer, les symptômes des maladies neurologiques et psychiatriques.
Face au double choc sanitaire et terroriste que nous vivons, la philosophe souligne, dans un entretien au « Monde », qu’il nous faut « refonder nos modèles de résilience collective ».
Propos recueillis par Nicolas Truong Publié le 2 novembre 2020
Professeure titulaire de la chaire humanités et santé au Conservatoire national des arts et métiers, titulaire de la chaire de philosophie à l’hôpital, au GHU Paris psychiatrie et neurosciences, Cynthia Fleury vient de publier Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment (Gallimard, 326 pages, 21 euros). Alors que, pour la philosophe, le sentiment de ne plus comprendre le monde qui nous entoure n’est pas nouveau, elle explique comment affronter le sentiment de répétition et d’abattement qui peut gagner la population.
Il va falloir considérer la capacité de discernement comme une nécessité vitale : activer à la fois la faculté de jugement, sa fonction de déconstruction et de mise à nu des phénomènes : cesser de nier la politisation de l’islam, très active dans le monde et sur le sol français depuis la fin des années 1990, et de l’autre côté, consolider toutes les politiques publiques qui font l’honneur et la différence, universaliste, de l’Etat social de droit français. C’est une double gageure, le tout sur fond d’une crise pandémique qui nous précipite dans des sentiments d’insécurisations multiples que les générations les plus anciennes ont bien connus, mais dont elles nous ont finalement peu transmis les leviers pour y résister.
14.10.2019
SUISSE
Le suicide assisté en prison devrait sur le principe être possible en Suisse. Cette recommandation est formulée par un groupe d'experts dans un document-cadre, actuellement en cours d'examen par les cantons.
A l'heure actuelle, la Suisse ne réglemente pas cette question. La Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) souhaite changer la situation et a soumis aux cantons les propositions des experts pour consultation.
Le document-cadre, relayé lundi matin par la radio SRF, est disponible sur le site de la CCDJP. Il rappelle que les détenus ont les mêmes droits et obligations au regard de la loi que les personnes en liberté. Le désir de mourir d'un prisonnier capable de discernement doit donc être pris en considération.
La directrice du groupe d'experts, Barbara Rohner, a déclaré sur les ondes de la SRF que les détenus doivent donc se voir accorder le droit de recourir à une organisation d'aide au suicide.
Selon les époques et les autorités en place, les méthodes changent. Ce sont dans les grands ports, Venise Pise ou Gênes, qu’on met en place les premières mesures efficaces, notamment l’isolement des bateaux pendant quarante jours, d’où le terme de quarantaine.
Nous sommes entrés dans une nouvelle époque. Celle de la pandémie. Qu’on se dirige vers une série de crises et de pénuries ou bien vers un réajustement des excès de ce monde, on sait qu’il y aura un avant et un après coronavirus. Alors qu’en France nous entamons un déconfinement qui aura sans doute ses reculades, alors que chacun est en train de faire au jour le jour, et si nous prenions le temps de voir comment les épidémies ont été gérées par le passé ?
L’invention des antibiotiques et la diffusion des vaccins a permis en à peine un demi siècle d’éradiquer des maladies présentes depuis des siècles et qui ont ravagé les populations par million : variole, rougeole, coqueluche. L’amélioration des conditions d’hygiène a permis d’éradiquer celles qu’on associe encore aux périodes moyenâgeuses mais qui subsistaient encore au XIXè siècle : la peste, ou encore le choléra. La grande épidémie de la deuxième moitié du XXème siècle fut le sida. Celle du début du siècle fut la grippe espagnole. Des générations grandissent dans la peur d’une maladie qui touche tout le monde.
Les épidémies démarrent de virus ou de bactéries. On ne peut pas parler de « cause », car les virus et les bactéries sont des organismes vivants qui répondent à la même logique que toutes les espèces : se multiplier et se répandre. Mais on peut parler de lieu d’origine et de conditions idéales.
Pour que ces organismes se plaisent et se développent, il leur faut un environnement agréable, c’est-à-dire une concentration de population. Voilà pourquoi les épidémies se développent à partir de l’apparition de l’agriculture et de l’élevage, qui amènent la sédentarité et de grandes concentrations de populations. Si les maladies existaient bien avant, les petits groupes de chasseurs cueilleurs rendaient beaucoup plus difficile leur propagation. Si une maladie décimait un groupe, elle ne se répandait pas nécessairement à d’autres.
Selon les époques et les autorités en place, les méthodes changent. Au temps de la peste, on suppurait les pustules, car ceux qui survivaient à la peste étaient ceux qui s’étaient vidés de leur pus. Mais les conditions de stérilisation n’étant pas réunies, les surinfections étaient fréquentes. Pour apaiser les douleurs, on enduisait les pustules de miel ou de térébenthine. Selon l’hypothèse des parfums, on faisait des fumigations de bois ou de plantes aromatiques pour que les bonnes odeurs chassent le mauvais air, et on enduisait les pustules de salives d’animaux putrides pour que le poison attire le poison.
Par Derwell Queffelec
27/03/2020
Alors que la planète entière espère aujourd'hui la fin de la pandémie, nos aïeux, bien plus fatalistes, ont connu de nombreuses épidémies au cours de leur vie. Mais comment se sont-elles terminées ?
C’est un immense incendie qui met fin à la peste de 1665 à Londres. Mais en général, les épidémies ne s’arrêtent pas de cette façon… Voici comment elles peuvent se terminer.
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Par Nicolas Aubouin Publié le
Installée à Gouvieux, dans l'Oise, Toone Nicol s'est spécialisée dans l'art funéraire. Elle perçoit ses mosaïques comme une mission pour honorer les défunt.
Toone Nicol est mosaïste à Gouvieux, dans l’Oise. Avec une particularité. Elle destine ses œuvres à décorer des pierres tombales. Un travail qu’elle perçoit aujourd’hui comme une mission pour honorer les défunts et aider les familles dans le deuil.
« Quand on va dans un cimetière et qu’une pierre tombale n’est pas comme les autres, on imagine le défunt. C’est comme continuer à le faire vivre », explique l’artiste.