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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 12 septembre 2020

« LA BOURGEOISIE EST EN TRAIN DE PERDRE SON HÉGÉMONIE SUR LE TRAVAIL » – ENTRETIEN AVEC BERNARD FRIOT




Le sociologue et économiste, Bernard Friot.


Sociologue du travail et 


Sociologue du travail et économiste, professeur émérite à l’université Paris-Nanterre, Bernard Friot anime l’Institut européen du salariat. Il est aussi à l’origine de la création de Réseau salariat, une association d’éducation populaire qui promeut l’idée d’un « salaire à la qualification personnelle » pour toutes et tous. Nous lui avons posé des questions sur son analyse de la situation actuelle, marquée par la crise liée au Covid-19, sur sa vision du monde d’après et plus largement sur ses travaux, fondés sur une étude approfondie de la création du régime général de sécurité sociale, véritable « déjà-là communiste » selon lui. Entretien réalisé par Léo Rosell et Simon Woillet. 

LVSL – D’une simple crise sanitaire, la situation provoquée par la pandémie de coronavirus a évolué en crise économique et promet une crise politique de grande ampleur. Comment analysez-vous le moment que nous sommes en train de vivre ? Comment a-t-on pu en arriver là ?
Bernard Friot – Certes, à court terme la crise sanitaire réduit la production et les ressources et porte donc des risques politiques pour le pouvoir, mais je ne mettrais pas les crises dans l’ordre que vous proposez car la crise sanitaire est une résultante des deux autres.
Cela fait plusieurs années que nous sommes dans une crise politique de grande ampleur. En témoigne le fait que le débat politique, si l’on ose l’appeler ainsi, est dominé depuis 2017 par la confrontation entre LREM et RN, deux frères jumeaux nés de la crise d’hégémonie de la bourgeoisie capitaliste. Frères jumeaux avec le même culte du chef, la même détermination à en finir avec les droits conquis par les travailleurs organisés, le même usage fasciste de la police comme point dur d’une attaque en règle contre les libertés individuelles et publiques au nom de la protection contre un ennemi aussi insaisissable qu’imprévisible : terrorisme, virus ou n’importe quelle entité instrumentalisée pour imposer un État autoritaire.
En effet, l’État républicain construit sous la Troisième République, et réaffirmé après l’échec de Vichy, comme écran protecteur, outil politique de la bourgeoisie capitaliste et instrument d’intégration des organisations populaires, est en échec. Les milieux d’affaires sont contraints de sortir du bois, d’acheter tous les grands médias et de bricoler directement un exécutif et une majorité parlementaire sans autonomie ni épaisseur, en mettant leurs commis au pouvoir.
Rappelons qu’en un peu plus de trois ans, dans une banque à faire de la fusac (fusion-acquisition), une de ces activités notoirement parasitaires des premiers de cordée dont le confinement a montré l’inutilité pour le bien commun, Emmanuel Macron a gagné plus de trois millions d’euros, entre autres au service de l’agrobusiness international en accompagnant Nestlé dans l’acquisition des laits maternisés Pfizer (contre Danone). La prétendue « société civile » qu’il a regroupée autour de lui au gouvernement et au Parlement est du même tonneau.
« En une phrase : la bourgeoisie est en train de perdre son hégémonie sur le cœur de son pouvoir, le travail, et c’est pourquoi elle s’appuie de plus en plus sur des États très autoritaires. »


«Le Covid n’est qu’un catalyseur du changement du centre de gravité de la planète»

Par Christian Losson — 
Des salariés en train de déjeuner à Wuhan, en Chine, le 23 mars.
Des salariés en train de déjeuner à Wuhan, en Chine, le 23 mars. Photo AFP

Pour Guillaume Zagury, expert en santé publique internationale, les démocraties occidentales ont pâti d’un manque de réactivité lors de l’apparition du virus, au contraire des régimes autoritaires, en passe de gagner la course au vaccin.

Médecin spécialiste de santé publique internationale et consultant en innovation médicale pour des entreprises, Guillaume Zagury travaille en Chine depuis vingt ans. Il a élaboré, dès l’apparition du Covid, un site internet singulier, Covidminute.com. Une équipe dédiée y livre et compile quotidiennement analyses, statistiques et graphiques sur l’évolution du virus.
Huit mois après son apparition, quel bilan dressez-vous de la lutte contre la pandémie ?
Il est prématuré de dresser un bilan définitif car le virus circule encore et une seconde vague plus grave peut survenir, comme avec la grippe espagnole en 1919. Certaines données ne sont pas encore disponibles pour dresser des comparaisons sanitaires, à l’instar de celles relatives aux années potentielles de vie perdues. Et il est toujours délicat d’opposer l’impact sur la santé publique de la pandémie aux dommages collatéraux - économiques ou relatifs aux libertés publiques - qui résultent d’un confinement prolongé. Néanmoins, il y a eu un retard dans la réaction à la propagation du virus. La grande majorité des démocraties occidentales tablaient sur une tempête et n’avaient pas les outils pour lutter efficacement contre ce tsunami. Elles ne pouvaient bénéficier des six outils nécessaires au combat, que j’ai résumé dans un mémo, «3M-3T», en mars : Masque-Main-Mètre au niveau individuel, et Test-Tracking-Triage (isolement des cas positifs) au niveau collectif.

Sur France Inter : burn-out parental, parlons-en !

Télérama  Carole Lefrançois Publié le 12/09/20

on aime beaucoup Interception, dimanche 13 septembre à 9h10, sur France Inter. Réalisation : Violaine Ballet. 45 mn.

Les parents épuisés peinent souvent à reconnaître ou à verbaliser leur détresse. Un mal qui touche particulièrement les femmes.
LLes parents épuisés peinent souvent à reconnaître ou à verbaliser leur détresse. Un mal qui touche particulièrement les femmes.
© SolStock / Getty Images
Être une mère idéale, un père irréprochable : voilà une injonction qui mène 5 à 8 % des parents au burn-out. Et le confinement a accentué le malaise… Cécile Soulé aborde ce tabou dans “Interception”, dimanche 13 septembre sur France Inter.
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La traversée de l’ombre

arte

93 min

Disponible du 04/09/2020 au 09/11/2020

https://img.aws.la-croix.com/2020/09/11/1201113451/Anna-Schinz-apporte-personnage-Christa-Liniger-fremissante-intensite_0_730_482.jpg

Le combat d’une jeune directrice de service social pour faire bouger les lignes de la psychiatrie dans la Suisse rurale des années 1970... Un téléfilm réaliste, inspiré de faits réels.

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Génération écrans, génération malade ?

arte   

53 min

Disponible du 26/09/2020 au 01/12/2020

Génération écran : génération malade ? - Société sur Télé 7 Jours

Omniprésents dans le quotidien, les écrans représentent un défi inédit pour le cerveau, surtout chez les enfants et les adolescents. Faut-il en avoir peur ? Tour d’horizon des dernières découvertes scientifiques en la matière, avec le témoignages de spécialistes en neurosciences et addictologie, de médecins psychiatres comme Serge Tisseron, mais aussi de jeunes ados "gamers". 


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Avant d’avoir l’âge d’entrer à l’école, en Chine comme en Occident, un enfant passerait jusqu'à six heures par jour devant un écran. En consultation, les pédiatres remarquent chez les tout-petits exposés à la télévision, au smartphone ou encore à la tablette des troubles du comportement et de l’apprentissage tels une intolérance à la frustration et un rejet des limites, mais aussi un retard de langage. À l’adolescence, période clé pour le développement du cerveau, les pratiques numériques se multiplient avec l’utilisation massive des réseaux sociaux et des jeux vidéo. Outre la mécanique des applis qui stimulent notre circuit de la récompense pour nous rendre dépendants, les médecins dénoncent aussi l’augmentation de l’addiction aux jeux vidéo, une maladie reconnue depuis 2018 par l’Organisation mondiale de la santé. En Chine, un des pays les plus touchés par le phénomène, les parents sont nombreux à envoyer leurs enfants dans des centres de désintoxication spécialisés qui "soignent" à coups d’entraînements militaires et de séances de méditation cette "pathologie" assimilée à une déviance.


Diapason : une application rennaise pour soulager les acouphènes

France 3 Bretagne
Publié le 11/09/2020

Leur application thérapeutique pour soulager les acouphènes est utilisée déjà par 25 000 personnes en France et dans le monde. Diapason a été développé par un élève ingénieur et deux enseignants de l'école Centrale Supélec de Rennes, qui depuis ont créé une petite entreprise au sein de l'école.


© Thierry Bouilly - France Télévisions

En janvier 2019, Lilian Delaveau, revenait du CES de Las Vegas où il avait présenté Diapason, une application pour smartphone, solution thérapeutique de rééducation destinée aux personnes souffrant d'acouphènes. Ces sons, sifflements continus, obsédants et très perturbants, qui peuvent transformer l'existence en cauchemar. Depuis 25 000 personnes ont téléchargé l'application en France mais aussi dans le monde et 1000 l'utilisent de façon thérapeutique. 



 

vendredi 11 septembre 2020

Maydée, une application pour mieux répartir la charge mentale

Fichier:Logo Challenges.png — Wikipédia
Mise en ligne début avril en plein confinement, l'application web Maydée fondée par Julie Hebting a pour objectif de faire progresser l'égalité femmes-hommes au quotidien. À ce jour, 5.000 comptes ont déjà été créés.

Maydée
L'application Maydée a été lancée début avril, en plein confinement
DR

Et si Julie Hebting détenait la clé pour une meilleure répartition de la charge mentale au sein du foyer? À la maison, les femmes réalisent 72% des tâches ménagères, et 65% des tâches parentales, selon la dernière enquête de l'Insee sur le travail domestique datant de 2012. En moyenne, elles réalisent une heure trente de travail quotidien supplémentaire par rapport aux hommes. Une situation inégalitaire qui a évolué "à la marge" en trente ans. Selon le sondage Ifop "Observatoire de la charge mentale" publiée en octobre 2019, 73% des femmes déclarent en effet faire plus de tâches que leur conjoint. Face à cette inégalité persistante, les tensions éclatent au sein du foyer, puisque 48% des femmes déclarent se disputer avec leur conjoint à propos des tâches ménagères. Et le confinement lié à la crise sanitaire n'a fait qu'amplifier cette détresse des femmes.


Un somnifère provoque l’éveil d’un patient qui ne parlait plus et ne marchait plus depuis un AVC




© Marc Gozlan
Relatée dans un article publié en ligne le 3 septembre 2020 dans la revue Cortex, c’est l’histoire d’un Néerlandais de 29 ans, victime huit ans auparavant d’une atteinte cérébrale sévère. Il s’était étouffé en avalant un morceau de viande. Son cerveau avait alors été privé de sang et d’oxygène. Suite à cette hypoxie/ischémie cérébrale, le patient est enfermé dans un mutisme et présente une absence de motricité volontaire et une apathie. Il présente ce que les neurologues appellent un trouble sévère de l’éveil.
Pour être maintenu éveillé, ce patient doit être stimulé sur les plans auditif et tactile. Le scanner cérébral n’a pas révélé de lésions structurelles. En d’autres termes, aucune anomalie anatomique n’est visible à l’imagerie du cerveau, permettant d’expliquer l’atteinte neurologique sévère.
Après un séjour en soins intensifs et dans un service de neurologie, le patient est transféré dans une maison de repos sans qu’un diagnostic précis n’ait pu être établi.
Huit ans plus tard
Huit années s’écoulent sans qu’aucune amélioration sur le plan neurologique ne soit observée chez ce patient. Jusqu’au jour où le Dr Hisse Arnts, neurologue au Centre médical universitaire d’Amsterdam et possédant une expérience dans les troubles de l’éveil, prend en charge ce patient et entreprend de le réexaminer sur le plan neurologique afin de tenter d’améliorer son état.
Le patient a alors 37 ans. Il passe ses journées les yeux ouverts mais n’a pas de mouvement volontaire (akinésie) et ne parle pas spontanément (mutisme). Il ne manifeste pas d’émotions, est incontinent et ne peut initier les mouvements nécessaires pour manger ou boire tout seul. Il parvient néanmoins à répondre à des questions en faisant quelques mouvements mais avec un retard de quelques secondes et en présentant un trouble de la coordination motrice (ataxie) et une rigidité musculaire.
Administration de zolpidem via la sonde de nutrition entérale. Arnts H, et al. Cortex. 3 September 2020
Confiné au fauteuil
Malgré le fait d’avoir une conscience intacte, le patient est si sévèrement handicapé qu’il reste confiné dans son fauteuil roulant et reste totalement dépendant pour toutes les activités quotidiennes, en particulier pour s’alimenter. Il reçoit une nutrition entérale, une solution nutritive parvenant dans le tube digestif par l’intermédiaire d’une sonde. Ce patient mutique, ne bougeant que très peu et restant au fauteuil, présente ce que l’on appelle un mutisme akinétique.

C’est alors, avec le consentement de la famille, que la neurologue qui le prend en charge décide d’administrer au patient une seule dose de 10 mg d’un somnifère (zolpidem, Stilnox®). Cette dose, qui correspond à la prise d’un comprimé, est celle qui entraîne un effet sédatif chez un sujet sain (non atteint d’une lésion cérébrale).