La Halle Saint Pierre présente du 5 septembre 2020 au 30 juillet 2021 une exposition exceptionnelle entièrement consacrée à Stéphane Blanquet, artiste essentiel et hors-norme qui vient déployer son imaginaire tentaculaire – dessins, photographies, tapisseries, sculptures… – dans le temple parisien de l’art brut et de l’art outsider. Carte blanche lui sera également donnée, à partir du 11 janvier 2021, ce qui sera l’occasion d’inviter des artistes internationaux avec lesquels il partage le même goût pour notre « humanité souterraine ».
Dessinateur, plasticien, metteur en scène, réalisateur, Stéphane Blanquet est considéré comme l’une des figures majeures de la scène artistique underground. Par un foisonnement d’images, de formes et de sons depuis la fin des années 1980 à travers des œuvres d’art, des installations, des spectacles vivants et scénographies, par l’édition indépendante, l’art urbain, mais aussi le cinéma d’animation, ou encore la musique… Stéphane Blanquet choque, provoque, trouble, aime créer le malaise en manipulant nos frustrations et ses propres obsessions.
Son univers torturé, angoissé est peuplé d’hommes, de femmes et d’enfants que nous voyons habités par le démon de la perversité. Mais cette tension entre innocence et cruauté, entre jubilation sexuelle et pulsion de mort n’est pas désespérance sans issue. Blanquet fait la peau au refoulé, ressuscite la chair, les corps délivrés de la culpabilité et de la peur de mourir.
L’artiste enrichit son travail en explorant avec passion les technologies et techniques les plus variées, des plus traditionnelles aux plus avant-gardistes : dessin à la plume, lithographie, tapisserie numérique, outils informatiques…
Verrons-nous un jour des singes aussi intelligents que les humains ? Cette perspective fait naturellement penser à la célèbre saga La Planète des Singes. Cependant, il est actuellement plutôt question d’en savoir davantage sur l’évolution du cerveau humain. Preuve en est avec ces recherches menées par des chercheurs du Max Planck Institute of Molecular Cell Biology and Genetics de Dresde (Allemagne), en collaboration avec l’Institut central pour les animaux d’expérimentation de Kawasaki (Japon)
Des chercheurs américains de l’Université du Kentucky ont découvert une nouvelle pathologie, dont le principal symptôme est la démence. « Beaucoup de gens que l’on pense atteints de la maladie d’Alzheimer n’en souffrent pas en réalité », explique Erin Abner, professeur du Sanders-Brown Center on Aging de l’Université du Kentucky, qui a participé à la recherche. Il y a d’autres maladies cérébrales qui provoquent les mêmes symptômes qu’Alzheimer »." Avec ses collègues, elle mène des recherches sur la santé cérébrale et le vieillissement sur le long-terme.
Il y a 5 ans, en septembre 2015, une équipe de recherche internationale parvenait, pour la première fois, à détecter des ondes gravitationnelles, en utilisant les nouveaux interféromètres laser géants de Ligo – l’un situé en Louisiane, l’autre à 3 000 kilomètres, dans l’État de Washington. Depuis ce moment historique, les astrophysiciens ont pu détecter de nombreuses autres émissions d’ondes gravitationnelles en provenance de lointaines régions du Cosmos.
À retrouver dans l'émission L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner LE 04/09/2020
Pour la première fois cette année, le temps de sommeil moyen des Français est passé sous la barre symbolique des 7 heures. Et le contexte sanitaire de l’année 2020 ne semble pas être vecteur d’une amélioration. A quoi est due la fatigue de notre époque ?
Pénibilité, charge mentale, stress … voici tout un champ lexical passé aujourd’hui dans le langage courant. Et pour cause, en 2017, plus d’un tiers des salariés déclarent avoir déjà fait un burn-out. Entre des temps de travail allongés, la multiplication du temps passé devant un écran ou l'épuisement lié à la gestion des tâches domestiques, les motifs qui entraînent la fatigue ne manquent pas. Au point qu’elle est désormais un fait global faisant partie de la condition humaine : à la fois invisible mais omniprésente. Comment la fatigue a-t-elle évoluée et comment s’est-elle façonnée au cours du temps ? Doit-on prendre la fatigue comme un problème majeur du XXIe siècle ?
Pour en parler ce matin sans manquer d’énergie, Georges Vigarello, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), auteur de “Histoire de la fatigue : du Moyen-Âge à nos jours” (Seuil, 2020) est l’invité des Matins.
La race n'est plus l'apanage des racistes. Chercheuses, chercheurs et intellectuels se saisissent du mot pour armer le débat et déconstruire le racisme. Certains crient au danger, mais l'outil était sur l'étagère depuis 50 ans. Retour sur les travaux pionniers qui ont arraché la race aux racistes.
Le mot “race” est tellement inflammable que beaucoup le croient surgi récemment, comme un boomerang inquiétant dont la trajectoire serait trop mal maîtrisée pour ne pas être dangereuse. Il est aussi trop polysémique pour ne pas charrier son lot d’écume, de la polémique à la va-vite au débat de fond. Avec son potentiel éruptif, la race s'est taillée une place imposante dans le débat d’idées aujourd’hui. Or il y a, au fond, “race” et “race” - et, non, ceux qui l'utilisent n’ont pas oublié qu’il n’y a, biologiquement, qu’une race humaine. Cette "race" n’est pas la “race” de ceux qui ont longtemps fouillé les crânes des indigènes dans l’espoir de hiérarchiser rationnellement les cerveaux humains. Dérivée du mot latin “generatio”, cette race-là s’arrimait à l’idée de lignage, avec un premier usage qui concernait les chevaux, et des critères de noblesse de race, au XVe siècle.
Aujourd’hui, les intellectuels et les chercheurs qui mobilisent le mot “race” ne pensent pas l’espèce humaine au pluriel. Ils pensent plutôt le racisme. Mais en le saisissant non pas comme un avis personnel ou une pulsion de la personne raciste, mais plutôt comme un rapport social. Leur “race” est d’abord un concept pour chercher, pour regarder et pour dire. Et un mot remis en circulation pour nommer des situations de racismes, et des positions d’infériorité où ceux qui sont, donc, les “racisés”, sont relégués - y compris de manière inconsciente. C’est-à-dire, éclairer un rapport de pouvoir (voire plusieurs rapports de pouvoir) et penser le groupe majoritaire en tant que groupe majoritaire. Dans Race qui paraît ce 3 septembre aux éditions anamosa, la chercheuse Sarah Mazouz écrit précisément :
La race n’existe nullement au sens biologique et naturel que le raciste lui attribue. Mais elle existe bel et bien socialement, comme régime de pouvoir.