Les schizophrènes, bipolaires ou dépressifs voient leurs chances d’être recrutés réduites comme peau de chagrin. La 21e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées se tient du 13 au 19 novembre.
LE MONDE ECONOMIE | | Par Adeline Farge
La naissance de sa fille, un déménagement, un transfert de service. Tous ces changements ont plongé Florian (dont le nom a été changé) dans une dépression sévère : « Des conflits au travail ont été la goutte de trop. Le matin, je partais la boule au ventre. Mes proches n’ont pas compris mon état. Ils me répétaient que tout était dans ma tête. » Comme ce comptable, près de 2 millions de Français vivent avec des troubles psychiques, deuxième cause d’arrêt maladie et premier motif d’invalidité.
Cible de stéréotypes
Schizophrénie, bipolarité, autisme, troubles obsessionnels compulsifs, dépressions chroniques… Ces pathologies, affectant la personnalité et les comportements, restent stigmatisées au bureau. Les dépressifs ? Des paresseux. Les schizophrènes ? Des tueurs. Les bipolaires ? Des manipulateurs. Longtemps enfermés dans les hôpitaux psychiatriques, ils sont la cible de stéréotypes. « Ces maladies, rattachées à la folie, suscitent la peur par méconnaissance. Dans l’imaginaire collectif, abreuvé de faits divers, ces individus représenteraient un danger potentiel. Or, leurs accès de violence sont rares », insiste Diane Flore Depachtère, du cabinet d’accompagnement en ressources humaines DFD Consulting.