Présentation de l'ouvrage : Cette question est essentielle pour la psychanalyse des psychoses, quand bien même sa réponse est tenue pour évidente. On peut pourtant avoir l’impression que la problématique n’est souvent qu’effleurée. Il nous a semblé nécessaire de revenir sur l’histoire de ce concept majeur. Une logique se dégage de l’existence même des diverses conceptions qui jalonnent un siècle de traitement des psychoses par la psychanalyse. Les différents courants analytiques amènent des élaborations particulières, des théorisations renouvelées, qui contribuent toutes à appréhender les enjeux. Leurs apports respectifs, au-delà d’un simple intérêt critique, sont tous utiles pour saisir l’ampleur du problème. Ils sont susceptibles d’être repris pour mieux être dépassés. Il est significatif que notre époque soit celle d’une forme de dissolution du concept de transfert lorsqu’il s’applique à la psychose. Cela court le risque de perdre à la fois la spécificité de la psychose et celle de la psychanalyse. Nous montrerons que la conception du transfert est indissociable de son maniement comme la conception de la psychose est directement liée à celle de son traitement. Nous entérinerons l’intérêt de distinguer la relation psychotique du transfert névrotique. Nous verrons comment certaines conceptions ont été amenées à remanier la définition du transfert, parfois à l’affadir et perdre sa valeur et sa teneur. Cela a pu avoir pour conséquence logique de rabattre la psychose sur la névrose et la psychanalyse sur la psychothérapie. Ainsi la question du transfert dans la psychose a une fonction de nouage dans l’histoire de la psychanalyse de sorte qu’elle se pose comme une digue sur quoi ne pas céder.
12 jours, c’est le titre du nouveau documentaire de Raymond Depardon qui sort en salles le 29 novembre 2017. Douze jours, c'est aussi, depuis la loi de 2011 sur le consentement en psychiatrie, le laps de temps qui s'écoule entre le moment où un patient entre en hospitalisation sans consentement et le moment et où un juge des libertés et de la détention statue sur la prolongation, ou non, de son hospitalisation. Pour ce documentaire, Depardon s'est rendu, caméra à l'appui, au centre hospitalier Le Vinatier, en région lyonnaise, pour filmer ces audiences.
"Est-ce qu'il n'y a que les psychiatres qui ont le droit de parler de la folie ?" C'est la question que posait déjà Raymond Depardon en 1982 sur les ondes de France Culture, à l'occasion de la sortie de son film San Clemente, consacré à l'univers psychiatrique. Plus qu'une question, c'est en termes de défi que le cinéaste et photographe évoquait son projet dans l'émission "Le Cinéma des Cinéastes" le 9 mai 1982 :