Mis en ligne le 05.01.2024
C’est la fête ! Les éditions du Chien rouge rééditent Barge, petit bouquin déjà culte, intime et percutant, autour de la santé mentale et de la psychiatrie. Entretien avec l’autrice, suivi de morceaux volés.
B
Tu as sorti la première édition de Barge en 2019. Peux-tu revenir sur ce qui a déclenché l’écriture du bouquin ?
« Cela faisait une dizaine d’années que je racontais des bouts de mon histoire, dans des brochures ou lors de rencontres autour de la psy organisées avec le collectif Crazy Horde1 à Toulouse. Le fait que mon amoureux se lance dans un film sur son histoire à lui2 m’a donné de l’élan pour assumer un récit de moi un peu plus complet. Comme lui, je ne visais pas tant l’autobiographie que de donner à comprendre et ressentir les états aigus qu’on peut traverser lors de bouffées délirantes. Depuis ma place, avec mes mots et mes convictions. »
Ces dernières années, les questions de santé mentale et les témoignages de personnes concernées par des troubles psy se multiplient dans les médias. Est-ce que tu y vois une forme de déstigmatisation de la folie ?
« Les témoignages à la première personne se multiplient et reçoivent plutôt un bon accueil, et c’est tant mieux. On peut trouver plein d’explications à cela : le champ ouvert par les réseaux sociaux pour l’expression de soi et la reconnaissance d’un vécu commun, l’impact des crises liées au Covid sur la santé mentale de la population générale, la présence croissante de personnes concernées dans les instances de la démocratie sanitaire3 (au sein des conseils locaux de santé mentale, des commissions de représentants des usager·es, lors de colloques, etc.). Mais il me semble important de pointer un travers de ces avancées dans la déstigmatisation : le propos y est souvent formaté pour correspondre aux besoins des plateformes (contenu catchy et parfois stéréotypé, montage ultra cut, peu de place pour l’analyse longue,etc.). »
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