blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 1 mai 2021

Assises de la psychiatrie couchée. Episode 1: la consécration de la cérébrologie

Décidées par le gouvernement, « les Assises de la psychiatrie" sont l'un des éléments de la stratégie d'étouffement d'une psychiatrie soignante. Ces Assises de la psychiatrie couchée entérinerons sa disparition au profit de ce que nous décrirons sous le terme de cérébrologie.

De la psychiatrie à la cérébrologie

Dans le chapitre 2 de « La Révolte de la psychiatrie »nous évoquions l’assomption d’une neuropsychiatrie de deuxième génération alliant antipsychiatrie gestionnaire, neuropolitique et santé mentale néolibérale. La reprise de ce terme ancien de « neuropsychiatrie » correspondait aux discours politiques qui proclamaient que « au vu des progrès des neurosciences et de l’imagerie cérébrale, la partition entre neurologie et psychiatrie n’est plus de mise à l’heure actuelle ».

Mais reprendre le même mot – neuropsychiatrie- entretient l’idée du retour d’une forme ancienne, déjà connue. Or, la situation actuelle impose de clarifier, dans sa nomination même, la nouvelle discipline qui prend corps.

Penchons-nous sur le terme même de psychiatrie : « psych-iatros ».  « Le iatros », celui qui soigne ; la « psuchê », l’âme, la psyché. La racine grecque de iatros (iaomaï : soigner) suppose l’activité de soigner.

Or, depuis des années, nous constatons que la psyché et les soins s’effacent comme organisateurs structurants de la psychiatrie.

Remarquons qu’il n’y a que trois domaines de la médecine qui portent dans leur nom même cette activité de soigner : gériatrie, pédiatrie, psychiatrie. Les soins de la vieillesse côtoient ceux de l’enfance et de l’âme. Si nous ne comptons pas « la médecine générale », les autres spécialités sont constituées dans leur nomination du « logos », c’est à dire des lois et des discours rapporté à un objet. L’objet est ici tel ou tel organe comme cela apparaît dans cardiologie, neurologie, ophtalmologie, diabétologie, gynécologie etc.

Si nous prenons au sérieux cette nomination qui distingue le logos (pour les organes) du iatros articulé à l’enfance, à la vieillesse et à la psyché, quel est l’organisateur imaginaire reliant ces trois éléments ?

Si nous partageons avec les autres espèces de nombreux organes, des physiologies et des anatomies proches, l’analogie fonctionne-t-elle quand il s’agit de l’enfance, de la vieillesse ou encore de l’âme ?

L’activité de soigner sous tendue par le iatros induit une logique de l’indétermination qui tout en reconnaissant les lois de la rationalité scientifique ne les considèrent pas comme suffisantes. La trace et l’ampleur des constructions anthropologiques et sociales insistent aux côtés de ces trois notions. Nos enfances, nos âmes et nos vieillesses s’inscrivent dans le monde et ne se contentent pas d’obéir à des lois. Elles ont une part d’ineffable qui échappent à ce que Castoriadis nomme la logique ensembliste identitaire. Quand l’enfance, la psyché et la vieillesse sont frappées par la maladie, elles ne mobilisent pas que des lois, elles s’inscrivent dans des rapports complémentaires polydimensionnels, anthropologiques, existentiels, environnementaux, politiques. Elles sont instituées sur un fond imaginaire de la société qui se résume pas à une rationalité, qu’elle soit scientifique, économique ou autre.

La marque de ces trois spécialités fondées sur le iatros, n’est-elle pas la reconnaissance de processus constitutifs de notre humanité même qui ne se limiterait pas à une relation entre un objet, des discours et des lois ?

Lire la suite ...


Affaire Sarah Halimi : « Il faut réformer le régime de l’irresponsabilité pénale, mais pas n’importe comment »

Publié le 1er mai 2021

TRIBUNE

Auteur de l’expertise initiale du meurtrier de la retraitée, et seul à avoir conclu à l’altération et non à l’abolition de son discernement, le psychiatre Daniel Zagury estime, dans une tribune au « Monde », que l’arrêt de la Cour de cassation peut permettre de faire avancer le droit sur l’irresponsabilité des sujets, qui, pour l’instant, repose sur des facteurs très aléatoires.

[Psychiatre honoraire des hôpitaux, Daniel Zagury est l’auteur du premier rapport d’expertise établi en septembre 2017 sur la personnalité de Kobili Traoré, meurtrier de Sarah Halimi, défenestrée le 4 avril 2017. Il est le seul expert à avoir conclu à l’altération et non à l’abolition de son discernement]

Tribune. L’affaire Sarah Halimi n’a pas été un fait divers, mais un véritable séisme. Mon intention n’est pas de me justifier, ou de répondre aux nombreuses interventions médiatiques de mes collègues à propos des expertises psychiatriques de l’auteur des faits. Je dirai simplement que les contradictions entre experts ne concernent pas les dimensions proprement médicale et scientifique, puisqu’il y a unanimité sur le diagnostic de « bouffée délirante aiguë ». Le débat porte sur les domaines médico-légal et juridique.

Quelles conséquences tirer de ce diagnostic ? Au demeurant, le rapport entre les points de vue est beaucoup plus partagé qu’il n’a été dit (sept experts et une seule conclusion d’altération). J’ai en effet conclu à l’altération du discernement. Devant l’évidence, le deuxième collège d’experts a reconnu, lors de l’audience publique de la chambre de l’instruction, que le diagnostic de schizophrénie sur lequel reposait son raisonnement était erroné. Dont acte pour son honnêteté.

Irresponsabilité pénale : faut-il modifier la loi ?

Paris le samedi 1er mai 2021 - L’arrêt rendu par la Cour de cassation dans l’affaire Sarah Halimi a provoqué une véritable onde de choc politique mais aussi judiciaire. Faut-il réformer la politique en matière d’irresponsabilité pénale. Ce serait un euphémisme de dire que la discussion autour de cette question fondamentale du droit pénal ne s’est pas déroulée dans des conditions apaisées et raisonnées.

On peut tout d’abord souligner que le débat a mis en lumière une certaine méconnaissance globale du fonctionnement de l’institution judiciaire. Ainsi, la Cour de cassation, juge du droit, pouvait difficilement revenir sur une décision qui relevait de l’interprétation souveraine des juges qui composent la Chambre d’Instruction. L’arrêt rendu n’a pas délivré de « permis de tuer sous emprise du cannabis » pas plus qu’il n’a légitimé l’horrible meurtre antisémite commis à l’encontre de Sarah Halimi.

Mais tout débat sur la question de l’irresponsabilité pénale est-il pour autant interdit ? Simplifiant à l’extrême, l’opposition (parfois de circonstance) accuse le gouvernement de vouloir désormais « juger les fous » revenant ainsi sur un principe inscrit dans notre droit pénal depuis deux siècles. 

Lire la suite ...


Psychiatrie et sécurité : non aux amalgames !

29 avril 2021

 

Lettre de la Présidente


Les récents événements et déclarations sur le sujet de l’irresponsabilité pénale nous touchent ainsi que nos proches. Nous nous associons bien sûr à l’immense douleur des familles concernées par la disparition d’un des leurs. Mais nous ne pouvons pas accepter l’amalgame entre dangerosité et troubles psychiques qui vient renforcer la stigmatisation dont sont victimes les personnes vivants avec ces troubles. Des événements similaires ont déjà eu lieu par le passé ; leur utilisation médiatique nous appelle à la plus grande prudence. 

Pour le moment, face à l’émotion suscitée par l’irresponsabilité pénale retenue dans l’affaire Sarah Halimi, les médias ne sont pas le bon endroit pour faire entendre notre voix. Nous devons aller à la rencontre des pouvoirs publics pour éviter que l’émotion suscitée par cette actualité ne les amène à prendre des décisions inacceptables. 

C’est pourquoi nous travaillons activement avec les équipes de la Présidence de la République afin que le projet de loi à venir ne constitue pas un retour en arrière historique et inacceptable. Nous avons rencontré la semaine dernière la Conseillère santé handicap du Président de la République et approchons en ce moment le ministère de la Justice.

« Juger les fous » : le droit et la raison face à la pression populaire

 Stéphane VERNAY  Publié le 

Quatre ans après la mort de Sarah Halimi, tuée dans des circonstances terribles en avril 2017, à Paris la Cour de cassation confirme que le responsable ne pourra pas comparaître devant une cour d’assises. Cette décision, incompréhensible pour beaucoup, suscite une émotion légitime. Elle s’inscrit pourtant dans le strict respect du droit français, qui se refuse à « juger les fous ». Un principe fondamental, à préserver.

Émotion. Incompréhension. Colère. Comment la Cour de cassation a-t-elle pu reconnaître à la fois le caractère antisémite du meurtre de Sarah Halimi, 65 ans, sauvagement agressée à son domicile le 4 avril 2017 par un jeune voisin, tout en décidant de l’irresponsabilité pénale de ce dernier ? Gros fumeur de cannabis, en pleine bouffée délirante ​lors de son passage à l’acte, son libre arbitre était nul​, statue la Cour. Il ne répondra pas de ses actes devant une cour d’assises.

Cette décision, évidemment insupportable pour la famille de la victime et jugée aberrante par une partie de l’opinion, fait aujourd’hui scandale. Le besoin de procès est là​, avait déclaré le président de la République en décembre 2019, lorsque la cour d’appel de Paris avait conclu à l’abolition du discernement du meurtrier. Dimanche, après la confirmation de la Cour de cassation, Éric Dupond-Moretti a annoncé que le gouvernement présentera un projet de loi pour combler le vide juridique apparu dans l’affaire Sarah Halimi ​avant la fin du mois de mai. Cette histoire tragique qui nous a tous marqués va faire avancer notre droit.

Cette décision, évidemment insupportable pour la famille de la victime et jugée aberrante par une partie de l’opinion, fait aujourd’hui scandale. Le besoin de procès est là​, avait déclaré le président de la République en décembre 2019, lorsque la cour d’appel de Paris avait conclu à l’abolition du discernement du meurtrier. Dimanche, après la confirmation de la Cour de cassation, Éric Dupond-Moretti a annoncé que le gouvernement présentera un projet de loi pour combler le vide juridique apparu dans l’affaire Sarah Halimi ​avant la fin du mois de mai. Cette histoire tragique qui nous a tous marqués va faire avancer notre droit.

Lire la suite    


Dans quels lieux risque-t-on d'être contaminé le plus vite par le Covid-19 ?

par Armêl Balogog  publié le 

Vous avez envie de voir un film, d'aller au restaurant, ou simplement au bureau, mais vous ne connaissez pas précisément les risques. Le MIT a la solution : il vient de mettre en ligne un simulateur qui vous dit au bout de combien de temps vous risquez d'être infecté par le virus. France Inter l'a testé pour vous.

Première soirée de couvre-feu à 21h à Paris, le 17 septembre 2020
Première soirée de couvre-feu à 21h à Paris, le 17 septembre 2020 © Maxppp / Luc Nobout

Nous connaissons tous la règle : il faut se tenir à au moins un mètre de distance les uns des autres pour limiter la propagation du coronavirus. Mais est-ce suffisant pour passer entre les gouttes d'aérosols ? Non, pour des chercheurs du MIT, le Massachusetts Institute of Technology, qui estiment que cette distanciation physique "n'offre que peu de protection", comme ils l'expliquent dans une étude publiée mardi.

Pour pallier l'absence de consignes de sécurité sur comment nous comporter, ils ont mis en ligne un modélisateur très précis qui nous dit quand et comment nous risquons d'être contaminés dans un lieu clos, en s'appuyant sur des calculs savants. L'outil prend en compte le temps passé dans un endroit, l'aspect "cumulatif" du temps d'exposition, les dimensions du lieu, la ventilation, le port du masque, le nombre de personnes et, surtout, leurs comportements.

[...]

Tous les scénarios répondent à la même question : si un porteur du Covid-19 entre dans le lieu où je suis, combien de temps puis-je y rester avant d'être exposé au virus ?

Lire la suite ...


Covid-19 : selon une étude, une dose de vaccin permettra de réduire de 50 % la transmission du virus

Par Gabriel Foffano,  publié le 29 avril 2021

Une main prise en photo avec un vaccin.

Une main prise en photo avec un vaccin.Main photo créé par wirestock - fr.freepik.com

Une nouvelle étude britannique vient de prouver que la transmission du virus était réduite de 50% dès la première dose de vaccin.

Depuis le début de la pandémie, nous avons que le coronavirus se propage principalement lors de réunions privées ou bien dans l’enceinte du foyer familial. A travers une nouvelle étude menée par l’agence de santé anglaise (PHE), nous apprenons aujourd’hui qu’une seule dose de vaccin Pfizer ou AstraZeneca permettre de réduire la transmission du virus de la Covid-19 du 38 % à 49 % dans l’enceinte d’un même foyer par rapport aux personnes non vaccinées.

Une dose de vaccin pour protéger de la transmission au sein d’un même foyer

« C’est une excellente nouvelle », soulignait le ministre de la Santé britannique Matt après avoir pris connaissance des résultats de la nouvelle étude de l’agence de santé publique anglaise relayée ce mardi 27 avril 2021. Pour arriver à ces résultats prometteurs, les chercheurs ont suivi 57 000 personnes appartenant à 24 000 ménages où une personne vaccinée a été testée positive à la Covid-19, et les a ensuite comparés à environ un million de contacts de personnes non vaccinées.


Lire la suite ...


Tentatives : Fernand Deligny

3 ÉPISODES (3 DISPONIBLES)

TOUS LES ÉPISODES 
LE 29/04/2021

Première partie d’un documentaire diffusé en 1977 sur France Culture, consacré à Fernand Deligny (1913-1996), un éducateur hors du "commun".

LE 30/04/2021

Deuxième partie d’un documentaire diffusé en 1977 sur France Culture, consacré à Fernand Deligny, un éducateur hors du "commun" (1913-1996).


Lire la suite et écouter les podcasts ...



7 révolutions dans l'histoire de la médecine

21/04/2021

France Culture Education | L’histoire de la médecine est faite de tâtonnements, d’erreurs et de hasards, autant que d’intuitions géniales et de glorieuses découvertes. Cette sélection d'émissions vous propose d'en découvrir sept, de l'asepsie à la radiologie en passant par la vaccination.

Ballons à col-de-cygne utilisés par Louis Pasteur pour ses travaux sur la fermentation et la génération spontanée (Musée Pasteur)
Ballons à col-de-cygne utilisés par Louis Pasteur pour ses travaux sur la fermentation et la génération spontanée (Musée Pasteur) Crédits :  BSIP/UIG - Getty

La recherche médicale constitue un élément clé dans la période que nous traversons et suscite de vifs débats. Mais, si l'on n'employait pas encore ce terme, les travaux des savants, médecins ou biologistes ont, depuis l'Antiquité, contribué à produire des révolutions dans l'art de soigner, permettant une meilleure compréhension du corps et de ses maladies, et des progrès parfois spectaculaires dans la guérison de celles-ci. Le plus souvent nées de tâtonnements, de hasards heureux, quelque fois d'intuitions géniales, certaines de ces découvertes ont trouvé une application rapide dans le champ de la médecine. Pour d'autres, le chemin entre la théorie et la pratique a été long et semé d'embûches. Cette sélection d'émissions vous propose de mieux connaître l'histoire de quelques unes de ces innovations scientifiques majeures, de l'asepsie à la radiologie en passant par la vaccination.

Lire la suite et écouter les podcasts ...


vendredi 30 avril 2021

De la pulsion violente à l’abstinence militante : les natures du désir. Avec Matthieu Garrigou-Lagrange et Ovidie

LE 30/04/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

La sexualité… Un sujet qui ne sera sans doute jamais clos. 

.
. Crédits :  Jan Hakan Dahlstrom - Getty

Le mouvement MeToo, les débats sur le lesbianisme politique au sein du mouvement féministe, ou plus récemment, le succès critique du documentaire Vivre sans sexualité, diffusé par France Culture, qui donne la parole à des personnes qui n’ont pas ou plus de vie sexuelle, prouvent que la sexualité continue de poser d’innombrables questions. 

Comment fonctionnent les pulsions ? À quel point nos fantasmes sont marqués par une masculinité dominatrice ? L’attachement à la virilité et la culture de la disponibilité féminine interrogent de plus en plus de jeunes hommes et jeunes femmes qui s’en sentent prisonniers et aimeraient s’en débarrasser. 

Sortir de la sexualité peut-il, des années après les combats menée sous le mot d’ordre de la libération sexuelle, émanciper ? L’omniprésence de la sexualité dans le cinéma ou la publicité, en tout cas, interroge. 

L'histoire du Brutaliste, ou la chut d'une pulsion sexuelle violente

« Le Brutaliste » met en scène un architecte portugais, encore vivant aujourd’hui, qui, au sommet de sa gloire, a vu des enregistrements fuiter, révélant ses relations sexuelles avec des jeunes filles non consentantes. 

L’architecte décide de ne pas payer le journaliste qui le fait chanter. C’est une sorte de suicide social, il perd sa famille et son travail et il est devenu la risée des Portugais. Une espèce de monstre que tout le monde connaît. Ça ne fait pas tellement scandale à l’époque, mais il était devenu la risée de Lisbonne. Matthieu Garrigou-Lagrange

[...] 

De la pulsion violente à la remise en question du désir

Matthieu Garrigou-Lagrange et Ovidie pointent un changement de mentalité sur les questions des rapports sexuels dans notre société aujourd'hui.  Pour l'un comme pour l'autre, le contexte social et historique que nous connaissons,  remettent en cause de les fantasmes et poussent à une déconstruction du désir. 

On a senti qu’il se passait quelque chose et surtout qu’on commençait à en parler. On nous a fait croire que tout le monde faisait l’amour, que tout le monde a une vie sexuelle riche et trépidante. La vérité c’est que beaucoup de personnes n’ont pas de vie sexuelle, n’en n’ont plus ou font une pause. Ovidie

Lire la suite et écouter le podcast ... 


Le gouvernement sécurise un peu plus l’hébergement des femmes victimes de violences

par Marlène Thomas  publié le 30 avril 2021 

Les ministres de l’Egalité et du Logement, Elisabeth Moreno et Emmanuelle Wargon, annoncent dans «Libération» la revalorisation du financement des 1 000 places d’hébergement supplémentaires prévues en 2021 pour l’accueil des femmes victimes de violence.

Le gouvernement entend muscler sa réponse à la question cruciale de l’hébergement des femmes victimes de violences, pointée par des experts comme lacunaire. En visite ce vendredi dans un centre d’hébergement d’urgence de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) tenue par l’association Foyer international des travailleuses, une femme, un toit (FIT), la ministre déléguée chargée de l’Egalité, Elisabeth Moreno, et la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, s’apprêtent à confirmer la création de 1 000 nouvelles places en 2021 par le lancement d’un appel à projets. Un pas en avant, déjà promis début septembre par le Premier ministre, Jean Castex, en sus des 1 000 places déjà créées dans le cadre du Grenelle l’an dernier. 535 de ces nouvelles places seront dévolues à l’hébergement d’urgence et 465 seront créées par le biais de l’allocation de logement temporaire (ALT). Les premiers projets devraient voir le jour dès le 15 juillet.

Dans les Cévennes, sur les traces de la femme des bois

Par    Publié le 30 avril 2021




Sur la route départementale, le sentier démarre juste dans un tournant. Là, il faut abandonner la voiture. Un muret éboulé, la rivière, trois planches mangées de mousse qui esquissent un pont, et c’est déjà la forêt. On peut continuer à flanc de montagne sans remarquer, à quelques pas du chemin, une bâtisse pas plus grande qu’une cabane, quatre murs nus en pierres sèches qui s’accoudent au rocher. Dans cette vallée des Cévennes, elle est longtemps restée à l’abandon au milieu des châtaigniers et des genêts.

En la voyant, Maud s’est enthousiasmée. Ici, elle pourrait venir s’échapper quelques jours par semaine. Elle ferait pousser des plantes aromatiques et médicinales. Ce serait un abri pour sa fille – sait-on jamais – une enfant de 8 ans. Sur son dos, elle a monté un matelas, un poêle, un baquet pour l’eau, quelques outils. La voilà au paradis. On est en 2017.

Jérémy, infirmier et YouTubeur, partage ses connaissances et sa vie de soignant en vidéo

  

Etudiant en école d’infirmier anesthésiste, Jérémy a lancé sa chaîne Youtube en 2019. « Les minutes de Jérémy » compte aujourd’hui 18 000 abonnés et plus de 730 000 vues.

Jérémy, infirmier et YouTubeur, partage ses connaissances et sa vie de soignant en vidéo

Capture d'écran, "Les minutes de Jérémy".

Infirmier, futur IADE et Youtubeur, Jérémy Guy multiplie les casquettes.

Après un parcours d’IDE aux urgences et en réanimation pédiatriques, il est aujourd’hui étudiant en école d’infirmier anesthésiste. A 25 ans, il est le visage de la chaîne Youtube Les minutes de Jérémy.

Passionné de vidéo depuis longtemps, il fédère autour de lui une communauté qui rassemble professionnels de santé, étudiants et accueille de plus en plus le grand public. « Je souhaite parler des soignants dans leur globalité », confie-t-il.

En 2019, Jérémy crée ses premiers tutoriels, « comme des tutos de bricolage, version santé et soins », s’amuse-t-il. Dans ces vidéos il transforme sa chambre ou son salon en salle de travaux pratiques, anecdotes et conseils professionnels à la clé. « C’est ce qui m’a permis de me faire connaitre du monde infirmier. » Depuis 2 ans, Jérémy publie au moins une vidéo tous les 15 jours.

Lire la suite ...


Antisémitisme, terrorisme : quand la justice se heurte à la psychiatrie

LE 29/04/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

De nombreuses voix se sont élevées suite à la décision de la Cour de cassation qui a confirmé l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi en raison de bouffées délirantes.

Manifestation à Los Angeles devant le consulat français
Manifestation à Los Angeles devant le consulat français Crédits :  Apu GOMES - AFP

Le meurtre de Sarah Halimi ne donnera pas lieu à un procès. La Cour de cassation a en effet jugé que Kobili Traoré a manqué de discernement à cause d'une «bouffée délirante aiguë», induite par la prise de cannabis. 

Que dit la loi ? 

Marie Dosé rappelle que selon la loi, n'est pas pénalement responsable une personne atteinte au moment des faits d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. Seul compte le point de savoir si ce trouble a été d'une telle intensité que l'auteur a perdu effectivement toute conscience de ses actes. 

Cela ne signifie pas que la consommation de stupéfiants exonère de toute responsabilité. Il y a un rapport de cause à effet qui n'est pas juste dans cette affaire. Ce n'est pas la consommation de stupéfiants qui explique l'irresponsabilité pénale, mais l'abolition du discernement qui en est éventuellement la conséquence. Le consommateur de stupéfiants s'attend à l'ivresse cannabique, et parfois il l'espère mais pas la bouffée délirante qui a aboli son discernement. Donc, on est ici sur l'imprévisibilité de l'effet de la consommation de stupéfiants. Marie Dosé

Comment un fou est-il jugé en France ? 

La réforme de 2008 a permis d’instaurer la qualification d’un crime commis par un fou, à la place d’un non-lieu qui laissait entendre aux victimes qu’il n’y avait pas de crime. On qualifie donc le crime et son imputabilité à l’auteur, et ensuite on se penche sur sa responsabilité ou son irresponsabilité. 

Pour avoir assisté à ces audiences devant la chambre de l'instruction, je peux vous assurer que c'est extrêmement troublant parce que généralement vous vous retrouvez avec quelqu'un dans un boxe qui ne comprend strictement rien et qui délire. Je peux vous assurer aussi que c'est compliqué pour les parties civiles de le supporter. Marie Dosé

Distinguer la folie, la violence … et le discours politique

Fethi Benslama rappelle qu’entre 3 et 5 % des actes violents reprennent les thèmes du terrorisme et du djihadisme, alors qu'ils n'ont rien à voir avec le jihad. Selon lui, amener le débat de l'antisémitisme et du racisme sur ces questions de la folie ou non, c'est le détourner de la question de fond idéologique

Lire la suite et écouter le podcast ...