Par Juliette Cerf Publié le 10 mai 2023
On pensait que #MeToo avait changé la donne. C’est le contraire qui semble se produire : remise en cause de l’accès à l’IVG, paroles déconsidérées, violences sur les réseaux sociaux… Partout les droits des femmes reculent. Une offensive conservatrice plus qu’inquiétante.
Action du collectif féministe Nous Toutes en soutien aux victimes de viol et en dénonciation de l’inactivité judiciaire face à ces crimes, le 12 novembre 2022, à Paris. Photo Anna Margueritat/Hans Lucas via AFP
Révocation de l’arrêt Roe vs Wade, en juin 2022, qui garantissait le droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis. Maintien en fonction de plusieurs ministres accusés de violences sexuelles en France. Abandon de la « diplomatie féministe » en Suède, qui en avait pourtant été la pionnière dès 2014, en défendant l’égalité entre les sexes dans les dossiers internationaux. Réduction des femmes à leur fonction maternelle en Italie, où Giorgia Meloni, du parti d’extrême droite Frères d’Italie, refuse de féminiser son titre pour se faire appeler « il Presidente ». Décret forçant les femmes à écouter battre le cœur du fœtus avant de recourir à une IVG, en Hongrie. Obligation faite aux médecins, en Pologne, d’inscrire le nom des femmes enceintes dans un registre qui pourrait devenir un gigantesque outil de surveillance alors que l’avortement y est quasiment interdit. Sans parler des filles effacées de la vie publique en Afghanistan. Ou de la répression massive du mouvement Femme, Vie, Liberté, en Iran.