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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 13 août 2016

Saint-Malo. Vingt-deux créateurs bruts pour un art tendance

28/07/2016 


L’art brut est devenu, en quelques années, un phénomène de mode. Le 4e Lieu à la Grande Passerelle expose des créations d’artistes français, pas ordinaires, grâce aux Amis de l’abbé Fouré.

Quel est le point commun entre Alain Robillard, René Coadou, Jean Tourlonias, Yvonne Robert ou l’abbé Fouré ? Ce sont des créateurs en art brut. 

Dans un hôpital psychiatrique

« Ce sont des autodidactes, qui ne sont pas passés par des écoles d’art », explique Michel Leroux, collectionneur de la Mayenne (53). Certains sont des « gens du commun », mais sans culture artistique particulière. D’autres « des personnes qui, suite à un choc psychologique, affectif… se mettent à dessiner, par nécessité, pour évacuer un mal-être. »
Comme André Robillard, le plus connu d’entre tous. Surtout pour ses fusils. « Son père était garde champêtre et il l’a vu tirer sur sa mère. » Agé de 84 ans  il vit depuis plus de 60 ans dans un hôpital psychiatrique. Michel Leroux a apporté ici quelques-uns de ses dessins, avec des fusées, dans le thème de l’exposition, sur les voyages.

André Robillard, une figure incontournable dans l’art brut.

Dans les musées

Voyages amoureux, intimes, spirituels… En roulotte avec Yvonne Robert, en camion avec Emmanuel Tharin, à vélo avec Gaston Mouly, en voiture avec Jean Tourlonias, à dos d’âne avec Jaber, en barque avec Claudine Goux…Depuis quelques années, cet art est devenu un phénomène de mode.

«Nous sommes démunis face à ces agresseurs»

15 août 2016



Suite au drame de Saint-Gall, l’avis du psychiatre Panteleimon Giannakopoulos, responsable médical de Curabilis à Genève, sur les motivations des auteurs de ce type d’attaques

QUELLE CONSCIENCE DANS LE COMA ?

16 AOÛT 2016

Grâce aux progrès de la médecine, on maintient en vie des patients souffrant de graves lésions cérébrales, dans un état appelé "coma". Comment pouvons-nous déterminer s'ils sont conscients ou inconscients ? Comment les diagnostiquer ? Souffrent-ils ? Quel traitement existe? Quelles questions éthiques leurs cas soulèvent-ils ?

Flickr / Sam Bald
Avec Sarah Wannez, neuropsychologue à l'Université de Liège et au Centre hospitalier universitaire de Liège, Belgique.

La détresse des jeunes lupiques décortiquée

19/07/2016







Le lupus systémique a de graves impacts sur de nombreux organes, conduisant à une mortalité trois fois plus élevée que dans la population générale. Le lupus affecte des sujets jeunes et 15 à 20 % des malades sont atteints dès l'enfance ou l'adolescence. Par rapport à un début à l'âge adulte, la forme à début juvénile est plus agressive avec une activité de la maladie plus importante, plus de complications organiques et une plus forte incidence de lupus cardiovasculaire, rénal ou psychiatrique. Le poids de la corticothérapie et des drogues immunodépressives est plus important chez les enfants et les adolescents que chez les adultes et les soins sont plus complexes car il faut s'adapter à la maturation physique et psychosociale de l'enfant et impliquer les parents dans les soins. Une équipe australienne a réalisé une étude dont l'objectif était de décrire les expériences, le ressenti et les perspectives des adolescents et jeunes adultes atteints de lupus à début juvénile.
Vingt-six malades âgés de 14 à 26 ans ont été recrutés depuis 5 hôpitaux australiens différents entre 2013 et 2014 pour participer à des groupes de discussions et des entretiens semi structurés en face à face. Cinq thèmes récurrents ont pu être identifiés au travers de ces entretiens :
-identité perturbée (sentiment d'isolement, conscience de soi accrue),
-grandes décisions de la vie limitées (options de carrière rétrécie, peur de ne pas devenir parents), -confusion multiforme et incertitude (frustration au moment du diagnostic, besoin d'information adapté à l'âge et à la culture, ambiguïté sur la cause des symptômes, pronostic incertain, transition vers les soins aux adultes),
-ressentiment face au traitement longue durée (animosité par rapport à l'usage des médicaments), -gagner en résilience et en capacités d'adaptation (désir d'indépendance, dépendance envers la famille).

En conclusion, ces jeunes malades perçoivent de façon importante et douloureuse que leurs  capacités physiques sociales, leurs objectifs personnels et professionnels sont limités.
Les auteurs estiment que si l'on souhaite soulager la détresse psychosociale et améliorer l'adhérence aux traitements, il est impératif de mener des interventions psychosociales et éducatives pour augmenter la confiance de ces jeunes malades.
Dr Juliette Lasoudris laloux


RÉFÉRENCES
Tunnicliffe DJ et coll. : Lupus Means Sacrifices: Perspectives of Adolescents and Young Adults With Systemic Lupus Erythematosus. Arthritis Care & Research 2016 (68) 6 : 828–837.

Coup de chaleur sur la dépression

 22/07/2016



Le traitement de la dépression est basé sur la psychothérapie et les antidépresseurs, essentiellement aujourd'hui les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Cependant, une grande proportion des patients traités restent déprimés après plusieurs lignes de traitement, et il y a donc un manque criant de nouvelles voies thérapeutiques.
C’est à l’Université d’Arizona, au milieu du désert, qu’ont été développés ces dernières années des études animales, puis une étude pilote chez l’homme, visant à évaluer l’effet de l’augmentation expérimentale de la température du corps dans les épisodes dépressifs majeurs. Cette hypothèse repose sur le fait que, comme c’est la "règle" pour le système nerveux central, chaque région du cerveau est mise à profit pour plusieurs tâches. Certaines zones sont impliquées aussi bien dans la régulation de la température corporelle que dans celle de l’humeur, comme en témoignent les fines modifications de la régulation thermique que l’on peut retrouver chez les patients souffrant de dépression. 

1 heure au micro-onde… 

Janssen et coll. présentent dans le JAMA Psychiatry le premier essai contrôlé randomisé en double aveugle visant à évaluer l’efficacité d'une procédure d’hyperthermie corporelle. 

L'Anap propose un outil d'autodiagnostic des parcours en psychiatrie et santé mentale




Après l'outil d'autodiagnostic en consultations externes ou encore enstérilisation (lire ci-contre), l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements sanitaires et médico-sociaux (Anap) met en ligne ce mois de juillet un outil d'autodiagnostic des parcours en psychiatrie et en santé mentale. Concrètement, il permet "de vérifier le niveau d'acceptation et d'engagement à s'inscrire comme intervenant actif dans le parcours de vie des personnes vivant avec des troubles psychiques chroniques".

L'outil est composé de soixante-douze questions. Elles permettent d'interroger le positionnement de l'établissement, du service ou du pôle. Celles-ci sont réparties autour de "cinq portes d'entrée où sont constatés les risques de rupture les plus fréquents dans le parcours".

Le retour de la mère parfaite

LE MONDE  | Par Zineb Dryef
Enfants assortis au canapé, balades en forêt et goûters d’anniversaire « home made » : les « happymamas » sont devenues les attachées de presse de leur bonheur familial très scénarisé.
n la croyait disparue, la femme en robe pastel et aux cheveux figés qui, en attendant le retour de son mari et de ses enfants, préparait des gâteaux dans une cuisine immaculée. Délivrée de sa souveraineté domestique – astiquer, repasser, aspirer, cuisiner et sourire ; reléguée dans les archives sexistes des publicitaires. On croyait la parfaite ménagère des années 1960 définitivement enterrée.
Mais la voilà ressuscitée sur les réseaux sociaux. Désormais active, sportive et libérée du patriarcat, l’icône s’est modernisée. Quand elle n’est pas en voyage, en réunion ou au yoga, elle trône, gracieuse et souriante, dans un intérieur où la vaisselle est délicate, les fleurs fraîches, les tapis berbères, les canapés scandinaves et les brioches home made. Mais surtout, plus que tout, elle est heureuse d’être « maman ». Elle est #happy, elle est #comblée, elle est #épanouie, et elle le clame avec force hashtags et photos sur Instagram. Plus ses clichés sont beaux, plus ils sont likés.
Les « beaux enfants » et le « mari merveilleux » de James Kicinski-McCoy
Ceux, superbes, de James Kicinski-McCoy lui valent d’être l’une des mamans les plus suivies d’Instagram ; 244 000 abonnés. L’Américaine, « maman de quatre beaux enfants »« mariée à un homme merveilleux », partage son quotidien entre sa famille, son travail et ses tentatives de « préparer (elle-même) du pain frais ». Faire son pain, un jeu d’enfant pour Mimi Thorisson, qui nous livre, en direct de son Médoc adoptif, ses secrets de parfaite cuisinière dans son blog rédigé en anglais, Manger, véritable ode au raffinement et au terroir français, entourée de ses adorables enfants, de ses magnifiques chiens et de sa merveilleuse vaisselle chinée.

Psychiatrie : les décisions d'admission rétroactives ne sont plus admises

Dans un important avis du 11 juillet 2016, la Cour de cassation dit que la loi du 5 juillet 2011 modifiée le 27 septembre 2013 n’autorise pas de donner un effet rétroactif à une décision administrative imposant des soins psychiatriques sans consentement, au-delà du temps strictement nécessaire à l'élaboration de l'acte.

LE PROJET BAROMÈTRE, OUTIL DU RÉTABLISSEMENT

Le Projet québécois « Baromètre », outil numérique et collaboratif qui met en lumière les forces et les marges de progrès de la personne dans sa communauté en vue d’un rétablissement, a été présenté au Centre Collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS) le 1er juillet dernier. 

Fethi Benslama : « Les médias ne devraient pas publier les photos du tueur de Nice »

LE MONDE  | Propos recueillis par Nicolas Truong
Membre de l’Académie tunisienne, Fethi Benslama est psychanalyste, professeur de psychopathologie à l’université Paris-Diderot. Auteur de Un furieux désir de sacrifice. Le surmusulman (Seuil, 160 pages, 15 euros), spécialiste de la « radicalisation », il insiste sur le risque d’amplification du crime de ces individus suicidaires si les médias révèlent et mettent en scène leurs identités.
Le carnage du 14 juillet à Nice franchit-il, selon vous, un nouveau palier dans l’exercice de la terreur ?
Il s’agit d’une nouvelle variante dans les actes de terreur, qui aggrave notre sentiment d’insécurité. Un banal camion que n’importe qui peut louer, pendant la grande fête nationale, dans un lieu complètement ouvert, pour tuer en masse des promeneurs paisibles, sans distinction, malgré la présence policière. Si l’on ajoute à cela que son auteur n’a pas été repéré par les services de renseignement, cette variante a la particularité de déjouer tous les paramètres habituels de la surveillance. Elle veut confronter l’Etat à l’impuissance et le pays au désespoir de pouvoir se protéger. Si c’est n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, avec n’importe quoi, alors le sentiment de vulnérabilité est radical, et la détresse peut conduire à des réactions de défense extrêmes qui sapent les fondements de l’Etat de droit et la cohésion de la nation. Le terrorisme appelle à une surenchère de protection, vers un type de défense auto-immunitaire où l’organisme se détruit lui-même en se défendant. Il faut de l’intelligence collective pour ne pas y céder, les Français ont des ressources pour y résister ensemble.

Nice : ces déséquilibrés qui passent à travers les mailles du système psy français

Le cas du tueur de Nice, dont on sait désormais quelques uns des troubles comportementaux, relevait du domaine de la psychiatrie. Comme beaucoup de Français (et d'autres) qu'il faudrait, dans l'idéal, pouvoir suivre... mais qui heureusement ne commettront (probablement) pas d'horreurs comparables.

MedecinDirect lancera des téléconsultations en ligne et par téléphone en septembre

Sophie Martos    19.07.2016

MédecinDirect, plateforme spécialisée dans la pré et post-consultation en ligne, lancera ses premières téléconsultations médicales par téléphone et via Internet le 1er septembre 2016.
La plateforme a obtenu le feu vert de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) le 16 juin dernier et une autorisation de l'ARS Ile-de-France en décembre 2015. « Ce nouveau service sera très sécurisé et permettra un gain de temps pour les patients et les professionnels de santé », précise le Dr Frédéric Dussauze, cofondateur de la plateforme.
Un million de patients concernés
Seuls les adhérents des mutuelles, assurances et entreprises partenaires de MedecinDirect bénéficieront de l'option de téléconsultation médicale, soit un million d'adhérents.

En “DrômArdèche” la psychiatrie ne respecte pas les limites départementales

Alternatives   Economiques
Le Rhône est-il une frontière ? Nous avions consacré un article intitulé Drôme et Ardèche ou DrômArdèche ? aux nombreuses politiques conduites en commun dans les deux départements, à contrario d’une construction intercommunale tendant à affirmer le Rhône comme frontière.
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En matière de santé, en tous cas le Rhône n’est pas considéré comme une limite pertinente. Nous l’avons vu avec les territoires de santé (voir Territoires de santé et force du département), puis, très récemment, avec les Groupements Hospitaliers de Territoire (voir En Auvergne Rhône Alpes, deux logiques dans le découpage des Groupements Hospitaliers de Territoire).
Cela est confirmé, comme nous l’apprend Hospimedia, avec la nouvelle organisation de l’offre de soins en psychiatrie. 49 communes drômoises relèvent du CH Sainte-Marie à Privas, dans l’Ardèche, établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic) qui relève de l’Association hospitalière Sainte-Marie, alors que 25 communes ardéchoises relèvent du CH Le Valmont à Montéléger dans la  Drôme.

Médicament et sérendipité Modafinil, de l'anti-sommeil au dopage intellectuel

Dr Isabelle Catala
| 09.08.2016   Les étudiants anglais en sont friands. Conçu initialement pour traiter la narcolepsie et l'apnée du sommeil, le modafinil est largement détourné pour ses propriétés de dopant intellectuel.
La petite histoire
Dans les années 1970, un laboratoire français, Lafon, décide de tester plusieurs nouvelles molécules sur des maladies du système nerveux central. Une quinzaine ont été sélectionnées et administrées à des souris par voie orale ou intra-péritonéale à des souris. Le comportement des animaux a ensuite été observé.
Cette expérimentation s’est révélée tellement décevante que le projet a été suspendu. Pourtant, les personnes chargées de l’entretien des souris avaient remarqué que l’une des substances, l’adrafinil, produisait une hypermobilité dose-dépendante chez l’animal.
Le neurobiologiste Michel Jouvet – qui le premier a décrit le sommeil paradoxal – a eu vent de cette découverte et a demandé au laboratoire Lafon de poursuivre ses recherches. Pour lui, ce traitement pouvait être adapté, notamment au syndrome de Pickwick, une hypersomnie retrouvée parfois chez des personnes obèses.
Il a demandé à utiliser ce traitement chez un jeune homme atteint de narcolepsie, puis d’autres patients ont été traités.
L’adrafinil a reçu l’AMM pour le traitement de la narcolepsie en 1986 sous le nom de Olmifon.
Des recherches menées par la suite ont montré que l’adrafinil était métabolisé en modafinil. Cette substance a été synthétisée à son tour comme la première molécule anti-sommeil sans effets secondaires, à l’inverse des amphétamines.
Le 24 juin 1992, le modafinil obtient une AMM dans les pathologies avec somnolence diurne excessive telles que la narcolepsie et le syndrome d’apnée du sommeil.

Sour El-Ghozlane L’EHS en psychiatrie opérationnel dès septembre Jumelage avec l’EHS Fernane Hanafi de Oued Aïssi en vue

16-08-16




L’établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie (EHS) de la commune de Sour El-Ghozlane sera opérationnel à partir du mois de septembre prochain.
C’est du moins ce que nous a assuré, récemment, le directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Bouira.




vendredi 12 août 2016

LE PRE-PROGRAMME DU MEETING DU 16 OCTOBRE 2016

                    

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« L’ENFANCE EFFACÉE ? … RÉSISTER INVENTER »
APPEL POUR UN MEETING ORGANISE PAR LE GROUPE ENFANCE DU COLLECTIF DES 39
MEETING Dimanche 16 octobre 2016 de 9h à 18h
à la PAROLE ERRANTE – Maison de l’Arbre – à Montreuil (93) 9 rue François Debergue, M° Croix de Chavaux
Accueil à 9h avec Musiciens et Comédiens (Aurélien Chaussade, Martine Irzenski, Claire Lapeyre Mazerat, Hélène Bouchaud et Théodora Marcadé), TOLTEN et la Fée Annabelle.
Jean-Michel Rodrigo, Réalisateur filmera ce meeting dans son intégralité.
Intervenants :
– Pierre Dardot  (Philosophe)
– Christian Guibert (Pédopsychiatre)
– Richard Hamon (Documentariste, présentera son film « Vitruve une école de la république » )
– Liliane Irzenski (Pédopsychiatre-Psychanalyste)
– Marie-josé Mondzain (Philosophe)
– Aurélien Vernant (Historien d’Art)

DISCOURS D’OUVERTURE ST ALBAN 2016



Texte de la présidente de l’association culturelle de Saint Alban
Pour ceux qui en doutent…
Unknown
Bonjour à tous,
Tout d’abord une pensée émue pour Dalila Idir Val et Pascal Crété qui ne pourront être là, mais qui ont déjà pris date pour nos prochaines Rencontres.
Jean Jacques Lottin, Michel Balat, Philippe Chavaroche s’excusent de ne pouvoir être parmi nous cette année ainsi que Sophie Pantel notre Présidente du conseil de surveillance.
Nous avons également une pensée pour tous ceux, qui retenus par leur institution ne peuvent se joindre à nous.
Nous remercions le CHFT, le Directeur de notre établissement, le Conseil Départemental, le conseil Régional, la municipalité de Saint Alban, et toutes les personnes de l’institution qui nous ont donné un coup de main.
Et merci à tous, d’être là, aujourd’hui.
L’Association Culturelle du Personnel de St Alban tenait aussi à remercier Mr Alain Peyrefitte, ministre de l’information, qui dans l’édition du journal télévisé du 20 avril 1963, présente aux citoyens que nous sommes, la nouvelle formule du journal du soir. Il annonce solennellement que « cette nouvelle formule qui supprime les commentaires pour laisser parler seulement les images ou les faits ou alors des dialogues marquera un progrès vers l’objectivité et la dépolitisation. »
Dans les raies de ce langage se dessinent les labours lessivés d’une politique néo-libérale.
C’est l’image d’une folie déchaînée que nous tentons tous les jours d’enchaîner ;
Celle d’une fracture entre le savoir et la pensée, qui nous a fourni une idéologie clef en main ;
Celle de la dévaluation locale des savoir-faire en matière de culture du soin psychiatrique ;
Celle d’un jeu qui n’est plus possible.
Mais il ne faudrait quand même pas oublier, que c’est grâce au système libéral que nous avons pu marcher sur la tête des rois. Alors ne lui devons-nous pas un peu de gratitude ?
Tentons alors raisonnablement de rétablir les choses.
Pour ceux qui en doutent, à St Alban, nous travaillons dans un hôpital psychiatrique.
Et pour preuve, nous baignons dans un milieu ambiant logique, cohérent, ordonné, parfaitement adapté à la folie que nous sommes censés soigner.
Le reflet de ce travail est informatisé, son image est précise, évacuant les résidus de doutes possibles.
Alors quoi de plus rassurant, quand vous êtes hospitalisé en psychiatrie, au prise avec votre délire, que d’être pesé, mesuré, tant par la taille que par votre périmètre abdominal. Ces marqueurs s’inscrivent alors à côté de votre nom et prénom.
Nous nous rapprochons ainsi de plus en plus du soin, tel que la médecine dite purement scientifique et le système financier le définissent, car notre réflexion s’élabore de moins en moins, laissant place au raisonnement, à la déduction.
Ainsi, l’échelle de la douleur est un préalable fixe, devant contenir votre souffrance, même si cette dernière prend des envolées jusqu’à 10, nécessitant ainsi une médication bien spécifique et qu’importe qu’elle retombe à 0 une demi-heure plus tard, les médicaments eux, peuvent mettre deux jours à arriver.
Cette systématisation du système nous veut du bien, pourvu que tout reste en place.

Violences en psychiatrie

04/08/2016

Dans la représentation classique de la maladie mentale ancrée dans le public (et même parmi les médecins), la place de la violence en psychiatrie demeure très importante, qu’il s’agisse de « simples » menaces verbales ou de passages à l’acte effectifs comme des agressions physiques. Et la médiatisation de faits divers tragiques (en particulier les tueries de masse) ne fait que renforcer cette conception caricaturale d’une violence qui serait consubstantielle aux maladies mentales, même si d’autres contextes (survivalistes, extrémistes religieux ou politiques) viennent parfois brouiller la donne.
Analysant des données recueillies pendant deux ans (mai 2010 à mai 2012) dans une unité de « soins psychiatriques intensifs » en Norvège, et portant sur 886 épisodes de violences commises par 230 patients (83 femmes et 147 hommes), une étude précise la fréquence de ces attitudes et comportements violents.
Les auteurs observent que les patients n’ayant connu qu’une seule hospitalisation en psychiatrie sont comparativement moins violents que ceux déjà hospitalisés à deux reprises (ou davantage). Autre constat : il existe une « différence statistiquement significative » entre le niveau d’études et celui de la violence, les comportements violents se révélant presque deux fois plus fréquents chez les sujets sans niveau d’études secondaires.