Alors que débute la trêve hivernale, quels sont aujourd’hui les visages de la pauvreté ?
Que traduit le rejet des pauvres ? Samedi 5 novembre doit ouvrir le centre d’hébergement dans le 16e arrondissement de Paris, incendié il y a deux semaines. ATD Quart Monde parle de « pauvrophobie ».
Nicolas Duvoux est professeur de sociologie à Paris 8, membre de l’ONPES (Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale) et auteur de Le nouvel âge de la solidarité (La République des idées, Seuil, 2012)
L'institution de soin, du simple fait qu’elle constitue souvent un recours dans des histoires marquées par le trauma et l’effraction, est un des hauts lieux d'expression et de manifestation de la répétition, de manière manifeste ou latente, consciente ou inconsciente. Mais comment l'appréhender ?
Les auteurs nous invitent à explorer avec curiosité et plaisir les champs neufs de notre longévité durable. Même si celle-ci n’est pas que réjouissante, bien sûr, avec ses difficultés liées à nos fragilités, nos vulnérabilités, la conscience de cette gravité ne saurait pour autant perdre de vue les extraordinaires découvertes que permet la vieillesse.
Un arrêté précise les conditions de création des communautés psychiatriques de territoire.
Les établissements du service public hospitalier signataires d’un même contrat territorial de santé mentale peuvent constituer entre eux, sur la base du volontariat, une communauté psychiatrique de territoire. Pris pour l’application de l’article 69 de la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, un décret du 26 octobre(JOdu 28-10-16) vient préciser l’objet et les conditions de mise en place de ces nouvelles communautés.
Désormais inscrites dans le code de la santé publique, les communautés psychiatriques de territoire ont vocation à fédérer les acteurs de la psychiatrie et de la santé mentale pour « offrir aux patients des parcours de prévention, de soins, de réadaptation et de réinsertion sociale coordonnés et sans rupture », indique le décret.
En matière de recrutement, la profession infirmière reste une profession de santé pas comme les autres. Les dernières statistiques de la Drees montrent pourtant que les futurs infirmiers sont de plus en plus nombreux sur les bancs de leurs facs : 31 800 en première année en 2014 contre 28 500 dix ans avant. Et pour autant, la profession garde ses particularismes originels. À commencer par une grande diversité de provenance. Selon l'étude, 30 % des étudiants de première année sont issus de famille dont le père est employé, 20 % ayant un père ouvrier et 20 % un père cadre. La part d'enfants de professions cadres ou intellectuelle supérieure est de 20 points inférieurs chez les infirmiers en herbe que chez les futurs professionnels des autres professions paramédicales. Et a fortiori pour les étudiants en première année de médecine.
Ceux qui postulent aux études infirmières sont aussi davantage à avoir roulé leur bosse que dans les autres formations paramédicales. Moyenne d'âge : 23,3 ans en première années contre 21 ans ailleurs, 15 % des entrants ayant travaillé auparavant dans le sanitaire ou le médico-social contre 1 % chez les autres !
Ni une, ni deux, bien qu’en déshabillé et un brin décoiffée, Marguerite Steinheil presse le bouton du merveilleux appareil installé à côté de son lit. Immédiatement, une voix suave mais respectueuse, la remercie d’avoir choisi "Lifefizzz" pour veiller sur ses nuits. La procédure à respecter lui est détaillée et Marguerite peut sauver son amant de passage, un certain Félix Faure, qui ne sera pas le premier Président à mourir à l’Elysée, empêchant par ce sauvetage une litanie d’excellents jeux de mots. Quelques instants après l’utilisation du défibrillateur, grâce à la connexion wi-fi de l’appareil, un rapport détaillé de "l’incident" est envoyé sur les smartphones de l’ensemble des collaborateurs de l’aventureux chef de l’Etat. Mais de manière évidemment cryptée, respect du secret médical oblige !
Pour faire le portrait d’un objet connecté
Lifefizzz n’existe pas. Ce « défibrillateur coquin connecté » est une invention moqueuse du médecin et blogeur Jean-Marie Vailloud qui, il y a quelques semaines, a commis plusieurs posts pour moquer l’inanité de la si vantée révolution numérique en santé. L’observation attentive et ironique de l’avalanche de communiqués présentant les dernières « innovations disruptives » décrites comme incontournables et indispensables a permis à Jean-Marie Vailloud de préciser un certain nombre de règles contribuant à remporter cette guerre non pas technologique, scientifique ou médicale mais marketing.
Mille fonctions fonctionnelles
Le premier grand principe est de promouvoir des objets connectés. Sans lien Wi-fi avec le cloud et autres serveurs, point de salut. Qu’importe que ladite connexion n’apporte qu’un bénéfice très restreint. « En fait, tout est dans l’adjectif connecté. Tout repose dessus, et les promoteurs y tiennent comme à leur vie, à cet adjectif, car c’est lui qui fait toute la coolitude du projet » relève Jean-Marie Vailloud dans un post sur un défibrillateur connecté (pour sa part réellement en cours d’élaboration). Dans une autre note il s’interroge : « A quoi sert un tensiomètre…connecté? Après mûre réflexion, à rien. Prenons par exemple le tensiomètre sans-fil Withings (…). Bon, il est sobre et beau, et j’espère que pour le prix, il prend la tension de façon classe, confortable, douce, voluptueuse, fruitée, sensuelle, goûteuse, rythmée, corsée, soyeuse, aérée, raffinée… Car j’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé ce que la connexion à son téléphone peut rajouter de plus par rapport à un tensiomètre non-connecté (…) Le suivi de la tension simplifié, tous les tensiomètres que je connais donnent des chiffres de tension de manière assez simple, genre 123/84. Plus simple, je vois pas. Une information immédiatement disponible, tous les tensiomètres que je connais donnent des chiffres de tension immédiatement. Toutes vos mesures en un coup d’œil. Là, Withings marque un point. En général, si les appareils d’auto-mesure ont un historique, il est limité. C’est là que je conseille à mes patients d’acheter un cahier d’écolier, de tracer 2 colonnes, une pour la date, une pour la TA et de noter leurs tensions » ironise-t-il. Sans intérêt déterminant pour la santé du patient (sauf en cas de réel programme de télésurveillance), le caractère connecté peut également être invoqué comme un gage de fiabilité, l’assurance d’une maintenance permanente. Mais sur ce point Jean-Marie Vailloud remarque encore concernant le défibrillateur connecté : « Mais qu’apporte donc la fameuse connexion? Et bien, un truc qui existe depuis des décennies sur tous les défibrillateurs entièrement automatiques, semi automatiques ou manuels, ça s’appelle l’autotest. Il suffit d’appuyer sur un bouton. En fait, même pas, car pour le Zoll pris en exemple, l’autotest se fait automatiquement selon une périodicité que l’on peut programmer ».
Jocelyne Louvet est visiblement sous le coup de la nouvelle. Il faut dire que la manière a été brutale.
« Avant la semaine qui a précédé l’annonce, on ne savait pas. C’est une surprise. On rencontre régulièrement l’ARS, le conseil régional et rien n’a été dit. C’est très particulier ».
La directrice de l’école d’infirmiers compte bien faire des propositions « avant que ne soit arrêtée l’affectation des quotas », fin novembre.
« Cette fermeture n’est pas compréhensible, cela n’a pas de sens. Les jeunes ont du travail, sont bien formés, sont satisfaits de cette école. Nous avons un potentiel de stages ici : hôpital, Ehpad, clinique, lycées, usines… Cette décision s’appuie sur quoi ? », se demandait-elle le jour de l’annonce de cette fermeture.
Avec le résultat d’un questionnaire à l’appui, elle annonce : « Sur la trentaine d’élèves qui a répondu au questionnaire l’année dernière, tout le monde a du travail ».
Au plus près des patients atteints de cancer et à l'écoute de leurs besoins tout au long de leur « parcours », Stéphanie Malartre, infirmière, fait du lien entre la ville et l'hôpital. Ce n'est pas sa seule mission, un projet lui tient particulièrement à coeur : ouvrir une crèche « pas comme les autres » qui accueillerait des enfants porteurs de handicap ; un projet remarqué et soutenu lors du premier Forum Femmes et Santé en juin dernier à Lyon. Rencontre avec une infirmière pour qui rien n'est impossible !
Stéphanie Malartre - Après mon BAC S, j’ai pu intégrer directement l’Institut de Formation en Soins Infirmiers du centre Hospitalier Le Vinatier en 2003. J’en suis sortie à 20 ans avec un vrai coup de cœur pour la cancérologie. Quelques mois plus tard, j’obtenais un poste dans le service d’hématologie au Centre de Lutte contre le cancer Léon Bérard à Lyon. Un an après mon arrivée, à ma grande surprise, ma cadre me propose de faire ses remplacements. Je me souviens avoir été très flattée, heureuse mais aussi stressée ! Faire tourner un service d’hématologie en toute autonomie du haut de mes 22 ans... un vrai défi s’offrait à moi. Mais je fonce, l’opportunité ne se représentera pas 2 fois ! J’ai poursuivi ces remplacements durant 5 ans avant de tomber enceinte. A mon retour de congé maternité, la direction me propose un poste de « d’infirmière trajectoire », une sorte de « responsable patient » avec pour mission principale la gestion du parcours des patients. Je suis restée à ce poste durant 3 ans en finissant par m’essouffler : manque de contacts avec mes patients, plus de soins techniques. Je commence à nouveau à me poser des questions : quelles sont mes perspectives d’avenir ? Qu’est-ce que je veux faire ? Changer de spécialité après presque 10 ans en hématologie ? Le hasard de la vie a fait qu’une femme assez incroyable est arrivée au Centré Léon Bérard, le Dr. Anne-Sophie Michallet, avec l’envie de déployer un projet complètement novateur : l’Assistance Médicale Ambulatoire. J’ai tout de suite eu envie de la suivre, elle et le Dr. Souad Assaad dans le développement de ce projet qui a vu le jour en mars 2016. Je suis donc devenue alors Infirmière d’Assistance Médicale Ambulatoire.
À quelques jours (le 8 novembre) de la manifestation nationale qui réunira tou-te-s les infirmier-e-s (libéraux, hospitaliers, fonctionnaires et salariés de structures de soins comme de prévention), des professionnels bigourdans adhérents du Sniil (syndicat des infirmiers libéraux) fourbissent leurs trousses de manifestants.
Une étude scientifique devrait détendre ceux qui redoutent la victoire de Donald Trump : nombreux furent les présidents américains atteints de troubles mentaux. Florilège.
Une question glaçante flotte sur la campagne américaine à cinq jours du scrutin, alors que Donald Trump réduit son retard dans les sondages par rapport à Hillary Clinton : et si les Etats-Unis étaient bientôt gouvernés par un président fou ? Le candidat républicain fait régulièrement l’objet d’accusations de troubles mentaux. Fin octobre, c’est le polémiste Glenn Beck qui le taxait de «sociopathe», expliquant : «Je ne l’ai jamais vu affecté par le sort du moindre individu.» Au minimum, Trump serait un «narcissique», selon quelques spécialistes de la psychiatrie qui ne l’ont jamais rencontré et tirent leurs conclusions de ses discours publics - des diagnostics sauvages dénoncés par d’autres scientifiques.
Terrible perspective que d’imaginer un «fou» contrôler la première puissance mondiale ? Oui, il va sans dire. Mais, le plus étonnant, c’est que le scénario s’est déjà produit. Et même à plusieurs reprises. C’est ce qu’affirme une étude du Duke University Medical Center, en Caroline du Nord, publiée en 2006 par le Journal of Nervous and Mental Disease. Trois chercheurs ont passé au crible la biographie de tous les présidents américains entre la Déclaration d’indépendance de 1776 et la fin du mandat de Richard Nixon en 1974. Résultat : 49 % des chefs d’Etat«remplissent des critères suggérant des troubles psychologiques». La définition est large, regroupant aussi bien l’anxiété (8 %) ou la dépression (24 %) que la dépendance à l’alcool (8 %). L’étude relève par ailleurs des comportements bipolaires chez 8 % des présidents : John Adams, Theodore Roosevelt et plus près de nous Lyndon Johnson.
Dans la plupart des cas, la maladie a été parfaitement gardée secrète et le grand public n’en a jamais rien su. D’autant que - et c’est la conclusion la plus perturbante de notre propre recherche sur les présidents des Etats-Unis à travers les livres, articles de presse et autres études, qui nous ont permis de dresser une galerie de cinq portraits édifiants - un dirigeant politique peut produire un travail efficace malgré ce type de désordres. Voire grâce à eux. Le Dr Katherine Nordal, directrice de l’Association américaine de psychologie, a souligné le paradoxe auprès de l’agence AP : «Certains problèmes de santé mentale peuvent, en fait, contribuer à la grandeur» d’un individu.
Theodore Roosevelt (1901-1909) : un Teddy bear bipolaire
Université populaire du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac
Mercredi 9 novembre, 18h30, amphithéâtre Claude Lévi-Strauss
206 rue de l’Université 75007 Paris
La Révolution française a eu pour effet de transformer en héros des hommes jeunes qui, sans elle, seraient restés probablement des inconnus. Cette transfiguration est identique à propos des héroïnes de cette période qui incarnent les idéaux des différentes facettes de la Révolution. Marie-Antoinette représente l’essence même d’une féminité nobiliaire, tantôt porteuse de l’arrogance de sa caste, tantôt déchue jusqu’au martyre.
Plusieurs syndicats de l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) se sont alarmés jeudi de la situation des hôpitaux de la cité phocéenne, et dénoncé un traitement du personnel "complètement opposé à la qualité des soins". Les représentants de FO, de la CGT et de la coordination nationale infirmière (CNI) ont annoncé, en protestation, qu'elles se retiraient des instances officielles "sauf celles qui concernent directement le personnel", lors d'une conférence de presse.
Marqueur de la maladie d’Alzheimer, le taux d’amyloïde cortical présent dans le système nerveux central serait corrélé à la solitude chez des personnes âgées demeurant dans la norme au niveau cognitif. C’est ce que montre une étude publiée dans JAMA Psychiatry du 2 novembre.
Trois mois après une fausse couche précoce (c’est-à-dire avant 20 semaines de grossesse), plus d’une femme sur trois répond aux critères d’état de stress post-traumatique (ESPT), une sur cinq souffre d’anxiété modérée à sévère.
Jérôme Sackur, professeur associé et maître de conférences au Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique à l'École normale supérieure.
Décider, regarder, apprendre, nous croyons être conscients de nos actions alors que la plupart impliquent des processus cérébraux inconscients. Dés lors, que peut nous apprendre la science sur la conscience ? Et comment définir une science de la conscience ? Pour quels résultats ?
La prochaine télésérie de Réjean Tremblay pourrait porter sur la maladie mentale et s’intitulerait Le psy, a révélé l’auteur et journaliste au Journal.
Déjà, trois épisodes sont écrits. Si le projet se concrétise – M. Tremblay attend le feu vert de TVA pour poursuivre l’écriture –, une saison de Psy comporterait 24 épisodes d’une heure. Contactée par Le Journal, une porte-parole de TVA a confirmé que Le psy est présentement un projet à l’étape du développement.
«C’est l’histoire d’un psychiatre, indépendant de pensée, âgé de 48 ans. La maladie mentale risque d’être la maladie du 21e siècle. Ça permet une écriture incroyable. Tu es constamment dans le délire», confie Réjean Tremblay.
A l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, le laboratoire Janssen poursuit son engagement aux côtés des patients atteints de maladies mentales comme les schizophrénies. Avec une prévalence de 600 000 cas en France, cette pathologie multiforme qui affecte considérablement la qualité de vie des malades et de leur entourage reste pourtant encore mal connue et stigmatisée.
Les difficultés de la prise en charge de la schizophrénie sont en partie liées à la non conscience des troubles par les malades (appelée insight). Et ce manque d’insight qui touche 50 à 80 % des patients schizophrènes peut entraîner un refus de traitement. Ces derniers peuvent également oublier de prendre leurs médicaments ou penser qu’ils n’en ont plus besoin lorsqu’ils se sentent mieux. Or, une meilleure adhésion au traitement permet d’éviter les rechutes et les ré-hospitalisations.
Une journée nationale d’action dans les établissements de soins publics a lieu jeudi pour dénoncer une surcharge de travail. Manifestation prévue à Lausanne.
La mobilisation du 3 novembre est emmenée par le SSP, le syndicat des services publics. En photo: David Gygax, secrétaire de la section vaudoise. Image: Philippe Maeder - A
Une «sévère détérioration des conditions de travail» et un personnel de santé «au bord de l’effondrement»… Le Syndicat des services publics (SSP) organise aujourd’hui une journée nationale d’action dans les hôpitaux publics pour dénoncer les effets du nouveau régime de financement hospitalier (SwissDRG), entré en vigueur 2012.
Rappelons que ce dernier a introduit la concurrence entre établissements de soins. «Depuis 2012, les hôpitaux publics doivent se comporter comme des entreprises rentables et réaliser des profits pour financer leurs investissements, relève David Gygax, secrétaire du SSP-Vaud. Et les subventions ne sont plus réservées aux hôpitaux publics puisqu’elles vont aussi dans les poches des cliniques privées figurant sur les listes. Réduction des dépenses, pression financière… c’est le personnel de santé qui trinque (ndlr: le CHUV a enregistré un déficit de 20 millions de francs en 2015).» Le syndicaliste fait état d’une situation alarmante chez les infirmières, aides soignants et assistants en soins et santé communautaire (ASSC) vaudois.
On en rêvait, le jeu vidéo l’a (enfin) fait. Ne plus jouer à un simulateur d’avion de chasse, mais piloter un avion de chasse. Ne plus diriger un Batman de cinq centimètres de haut sur l’écran du téléviseur, mais être Batman, le vrai, et s’écrier : « Je suis la justice ! », seul dans son salon. Casque de réalité virtuelle sur les yeux et les oreilles, on se retrouve projeté dans un décor à 360 degrés.
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Contre : c’est la nausée assurée
Pourquoi les fous se frappent-ils la tête contre les murs ? Parce que cela fait du bien quand ça s’arrête. Il en va de même avec la réalité virtuelle : il existe un réel plaisir, proche de l’ivresse de la délivrance, lorsque l’on retire cette inanité de casque de sa tête.
Comment donner un sens à la guérison quand le corps a été habitué à se rendre absent à lui-même ?
Entre juillet 2005 et mai 2008, Todd Meyers, professeur américain d'anthropologie, a conduit une étude ethnographique dans un centre de désintoxication à Baltimore, qui portait sur 12 adolescents dépendants aux opiacés. 12 adolescents aux histoires différentes, aux situations économiques, sociales et démographiques diverses, qui, durant presque trois ans, ont commencé une cure, l'ont abandonné, y sont revenus, pour certains s'en sont sortis ou pour d'autres ont replongé.
Fait de la matière de leurs témoignages, de ceux de leurs proches, des infirmiers et médecins, cet essai, cependant, soulève d'emblée un problème : comment donner un sens à la guérison alors que les mots sont insuffisants pour décrire l'expérience individuelle de la toxicomanie, entre plaisir, honte ou douleur ? Et comment donner un sens à la guérison quand le corps a été habitué à se rendre absent à lui-même ?