La Norvège en quête du genre idéal
Dégel. Activités mixtes dès le plus jeune âge, congé paternité bientôt porté à quatorze semaines : du berceau au bureau, le pays scandinave mise sur l’égalité des sexes.
Un enfant dans le parc de Vigeland, à Oslo, le 11 décembre 2010. - photo Reuters. Toby Melville
Dans le froid d’Oslo, en ce petit matin de décembre, les Norvégiens marchent d’un pas décidé tandis qu’on a du mal à rester debout sans glisser ; 8 heures passé de quelques minutes : les derniers parents déposent leurs enfants dans une crèche nichée dans un quartier résidentiel.
Un père tente d’enlever les nombreuses couches de vêtement de son blond bambin qui attend, stoïque. Dans les Barnehager, un mixte entre la crèche et l’école maternelle, «nous essayons de faire en sorte que les pères soient aussi impliqués, c’est mieux pour l’enfant», explique Robert Ullmann, directeur de Kanvas, une fondation privée qui gère 56 crèches à travers le pays. Dans ce quartier plutôt chic de la capitale, les moyens sont confortables. Une grande salle de sport pour jouer presque toute la journée, une petite piscine où les enfants barbotent dès le matin, des salles avec des ateliers où ils sont mélangés. Un même groupe faisant du dessin peut aller de deux à cinq ans.
«Nous donnons aux garçons et aux filles les mêmes opportunités,assure Robert Ullmann. Il est facile pour les adultes d’avoir des systèmes d’éducation prédéfinis selon les sexes. Nous essayons d’éviter cela. Si un garçon veut se déguiser en princesse, il peut.»
Le gouvernement norvégien, une coalition de gauche au pouvoir depuis 2005, a fait de l’égalité des sexes à tous les niveaux de la société un de ses combats pour sa politique intérieure, mais aussi pour son image extérieure. Le «gender» est devenu un argument de communication de leur économie prospère, un peu plus sexy que l’exploitation du pétrole dans le grand Nord (1).