Fin du patriarcat (5/5) De nombreuses recherches scientifiques démontrent qu’un nouveau fossé se creuse entre les sexes au détriment des hommes, remarque l’essayiste Laetitia Strauch-Bonart.
Entretien. Laetitia Strauch-Bonart est essayiste, chroniqueuse au Point et rédactrice
en chef de la revue Phébé . Elle est notamment l’auteure de Les hommes sont-ils obsolètes ?, (Fayard, 220 p.), et de Vous avez dit conservateur ?,(Cerf, 2016)
Vous affirmez dans votre livre « Les hommes sont-ils obsolètes ? » que la condition masculine vit en ce moment une « transformation radicale » dans le monde occidental. Qu’entendez-vous par là ?
Les anglophones ont une expression qui dit bien les choses, ils parlent d’un new gender gap, un nouveau fossé entre les sexes qui se creuse à l’école, au travail, dans la vie de famille, etc. Cet écart est défavorable aux hommes. Son existence est démontrée par de multiples rapports et études issus de l’économie et de la sociologie quantitative. Il y a quelques décennies, nous n’aurions jamais imaginé un tel retournement. Les femmes ne faisaient pas d’études, elles travaillaient peu ou pas, et leur autorité était limitée à la maison.
Aujourd’hui, tout cela nous semble appartenir à un passé lointain. La position des hommes a également changé. On garde cette image de la prééminence masculine, mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que les hommes font l’expérience d’une forme de déclin. Et parallèlement, on voit une ascension féminine.