CheckNews
par Pauline Moullot publié le 16 mars 2021
Question posée par Caroline, le 15/03/2021
La France a donc fini par emboîter le pas au reste de l’Europe lundi soir, annonçant par la voix d’Emmanuel Macron que le vaccin contre le Covid d’AstraZeneca serait suspendu «par précaution». Si un lien entre la vaccination et les thromboses n’est pas encore avéré, l’Agence européenne du médicament (AEM) doit se prononcer d’ici jeudi. Si la décision de l’AEM «le permet» alors la vaccination avec cette marque pourra «reprendre vite», a déclaré le Président.
En attendant, au 15 mars, 1 413 327 personnes ont reçu une première dose depuis le 26 février. Seules 69 ont reçu leur seconde dose, selon data.gouv. Que va-t-il se passer pour ceux qui attendent leur seconde injection ?
Hypothèse prématurée
Interrogé sur le sujet sur France Inter mardi matin, Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, a expliqué qu’il n’y avait pas urgence :«L’intervalle entre la première et la seconde injection est de douze semaines. La vaccination a commencé il y a un petit nombre de semaines, […] donc les premières secondes injections ne seront pas administrées avant deux mois. Donc d’ici là, on saura ce qu’il en est.»
L’avis de la Haute autorité de santé (HAS) du 2 mars recommande bien de respecter un intervalle de douze semaines entre les deux injections du vaccin suédo-britannique. Les premières personnes ayant été vaccinées le 26 février, elles ont jusqu’à fin mai pour recevoir leur seconde injection. Ce mardi midi, l’Agence européenne du médicament (AEM) s’est dite «fermement convaincue» de l’avantage bénéfices-risques du vaccin.
Auprès de CheckNews, la HAS se veut rassurante, et explique que «l’hypothèse [que le vaccin soit totalement suspendu] est prématurée. Pour le moment, ce n’est pas la question qu’il faut se poser. On attend la décision de l’AEM rapidement. D’ici mai, on aura d’autres éléments».
«Nous trouverons une solution»
En Allemagne, qui a annoncé la suspension de la vaccination quelques minutes avant la France, la situation est aussi incertaine. Lundi soir, le ministre de la Santé, Jens Spahn, déclarait : «Cela dépend de la recommandation de l’AEM, si la deuxième vaccination avec le même vaccin peut avoir lieu ou non. Nous trouverons une solution dans chaque cas pour que chacun soit protégé de la meilleure façon possible par les vaccinations.»
Si le vaccin devait être définitivement retiré de la circulation, serait-il possible pour les personnes ayant eu une première dose d’AstraZeneca de recevoir une deuxième dose d’un autre vaccin ? Le 4 février, l’université d’Oxford (qui a co-créé le vaccin avec le groupe suédo-britannique) avait lancé une étude pour étudier la combinaison des vaccins Pfizer et AstraZeneca. A l’époque, les chercheurs expliquaient : «Si nous montrons que ces vaccins peuvent être utilisés de manière interchangeable, cela augmentera considérablement la flexibilité de leur distribution.» Et évoquaient notamment les avantages d’une telle combinaison en cas de tension sur les stocks : «Compte tenu des défis inévitables que représente la vaccination d’un grand nombre de personnes contre le Covid-19 et des contraintes potentielles d’approvisionnement au niveau mondial, il y a des avantages certains à disposer de données susceptibles de soutenir un programme de vaccination plus flexible.»
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