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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 11 janvier 2024

Quel est le trouble mental le plus dangereux du monde ?

Écrit par Marine Cestes   Le 07/01/2024 

[...]

Les maladies mentales les plus dangereuses du monde sont :

  • le syndrome de Fregoli : ce délire apparaît quand celui qui en souffre est convaincu qu’une personne se déguise et se fait passer pour quelqu’un de son entourage pour lui faire du mal ;
  • le délire de Capgras : la personne est convaincue qu’un imposteur remplace une personne de sa vie. C’est typique de la schizophrénie ;
  • le syndrome de Cotard : la personne croit qu’elle est morte ou qu’elle n’existe pas, ce qui crée l’isolement, le manque de soins et l’éloignement de la réalité ;
  • le syndrome de l'atteinte à l’intégrité corporelle : celui qui en souffre ressent le désir irrationnel de s’amputer une partie du corps, et il peut finir par le faire.


Carl Gustav Jung : psychiatre, psychanalyste et gourou

 

Publié en ligne le 8 janvier 2024

PSYCHOLOGIE SCIENTIFIQUE /
Chronique de Jacques Van Rillaer

Carl Gustav Jung (1875-1961) est un médecin suisse, dont le nom évoque la « psychanalyse jungienne » et la « psychologie analytique ». Il a grandi dans un milieu imprégné de croyances irrationnelles. Son père était pasteur protestant. Son grand-père maternel, également pasteur, prétendait être en relation avec des esprits. Dans son bureau, un siège était réservé à l’esprit de sa première femme qui venait lui rendre visite chaque semaine [1]. À l’âge de 23 ans, Jung a participé à un groupe qui effectuait des expériences de spiritisme avec, pour médium, sa cousine Hélène Preiswerk. Il a alors dévoré des écrits sur la parapsychologie. Il a consacré sa thèse de doctorat en médecine à la psychologie des phénomènes occultes. Il a toujours gardé un très vif intérêt pour ces phénomènes.

Le psychiatre

Jung s’est formé à la psychiatrie à partir de 1900 au Burghölzli, le prestigieux hôpital psychiatrique de l’université de Zurich. Le directeur était alors Eugen Bleuler, un des psychiatres les plus célèbres d’Europe. En 1902-1903, Jung fit un stage d’un semestre à la Salpêtrière, chez Pierre Janet. Il en revint avec l’idée de Janet selon laquelle il y a, en particulier chez les malades mentaux, des « idées fixes subconscientes », à forte valeur affective, qui se comportent comme des personnalités parcellaires dans l’inconscient.

Bleuler a invité Jung à réaliser des recherches avec le test des associations verbales qu’avait imaginé Sir Francis Galton, puis développé le psychiatre Theodor Ziehen. L’expérimentateur prononce une série de mots soigneusement choisis. Le sujet doit à chaque fois énoncer le premier mot qui lui vient à l’esprit. Pour Ziehen, un long temps de réaction permet de détecter des « complexes de représentations émotivement chargées » dont le sujet n’a pas habituellement conscience 1.

Jung a notamment constaté la ressemblance des réponses données par les pères et les fils et, d’autre part, par les mères et les filles. Il a estimé que le test permet d’explorer l’inconscient. Il a pensé que c’était un moyen de détecter des criminels, mais a fini par se rendre compte que c’était une méthode problématique. Le test des associations verbales, comme les autres techniques projectives qui viendront après lui, laisse trop de place à l’interprétation de l’investigateur et à la projection de ses propres idées. Jung, qui a travaillé pendant plusieurs années à ce test, a publié en 1906 un livre à son sujet puis a abandonné sa pratique.

Le psychanalyste

En 1900, Bleuler a demandé à Jung de rendre compte du livre de Freud sur les rêves. Jung s’est alors intéressé aux publications de Freud. Dans son ouvrage sur la démence précoce (1906), Jung écrit qu’il ne partage pas les idées de Freud sur l’importance de la sexualité. Pour lui, la thérapie de Freud est « tout au plus une méthode possible ». Néanmoins, il a envoyé son livre sur les associations à Freud en 1906 et est allé le voir l’année suivante à Vienne. Les deux hommes ont été enchantés de se rencontrer. Jung croyait que Freud allait révolutionner la psychologie. Freud se réjouissait de la reconnaissance que lui apportait le numéro deux du célèbre hôpital de Zurich. Il voyait en Jung le moyen, pour sa psychanalyse, d’appartenir à la communauté scientifique de la psychiatrie et d’échapper à la critique d’être une « science juive ». Il a rapidement considéré Jung comme son héritier. Il lui écrivait en 1909 : « Vous serez celui qui comme Josué, si je suis Moïse, prendra possession de la terre promise de la psychiatrie » [2] et à Binswanger deux ans plus tard : « Si l’empire que j’ai fondé devenait orphelin, nul autre que Jung devrait hériter de tout. Vous voyez, ma politique poursuit inlassablement ce but » [3]. Il s’est arrangé pour que Jung devienne en 1910 le premier président de l’Association psychanalytique internationale et le rédacteur en chef de la première revue de psychanalyse.

Toutefois, comme le note le célèbre historien de la psychiatrie, Henri Ellenberger : « Dès le début, leurs relations furent entachées d’un malentendu fondamental. Freud exigeait de ses disciples qu’ils acceptent sa pensée sans réserve. Bleuler et Jung envisageaient leurs relations avec Freud comme une collaboration où chacun conserverait son entière liberté. Au début, les relations entre Freud et Jung se trouvèrent facilitées par une bonne volonté réciproque. Jung avait le tempérament avenant et souple de son grand-père ; Freud était disposé à se montrer patient et à faire des concessions, tout en restant intraitable sur sa théorie du complexe d’Œdipe et de la libido. Mais c’étaient là précisément des idées que Jung n’accepta jamais » [1].

Des divergences de vue étaient apparues dès les premières rencontres. Jung écrit dans son autobiographie : « Mon travail pratique m’avait fait connaître de nombreux cas de névroses dans lesquels la sexualité ne jouait qu’un rôle secondaire, alors que d’autres facteurs y occupaient la première place : par exemple, le problème de l’adaptation sociale, de l’oppression par des circonstances tragiques de la vie, les exigences du prestige, etc. Plus tard, j’ai présenté à Freud des cas de ce genre mais il ne voulait admettre, comme cause, aucun autre facteur que la sexualité. J’en fus très peu satisfait » [4].

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Hybristophilia : pourquoi fantasmer sur un assassin ?

par Agnès Giard  publié le 6 janvier 2024

Dans un livre troublant, Viola Di Basilea donne un aperçu captivant des raisons pour lesquelles tant de femmes, mais aussi d’hommes, éprouvent de l’attirance pour les pires criminels.

Les fans de tueurs, surtout les femmes, sont des cibles faciles : «détraquées», «inconscientes», «paumées», elles sont parfois même perçues comme des meurtrières en puissance. Il n’existait jusqu’ici en France pratiquement aucun ouvrage sur le phénomène. Dans Hybristophilia (publié fin 2023 aux éditions du Camion Noir), Viola Di Basilea fait le récit, haletant, minutieux, d’une plongée en eaux troubles aux allures d’ethnographie intime. C’est son premier livre, écrit sous pseudonyme, à l’âge de 39 ans. «Il ne s’agit ni d’un procès à charge, ni d’un plaidoyer, explique-t-elle. L’ouvrage est né du désir de comprendre pourquoi les sociétés modernes favorisent l’hybristophilie tout en la condamnant. Il y a là une contradiction.» D’un côté, les séries consacrées aux psychopathes se multiplient, encourageant le grand public à fantasmer sur des monstres. D’un autre côté, les médias s’interrogent : faut-il interdire les forums où des fans s’échangent des photos de tortionnaires accompagnées de petits cœurs ? «La tentation est grande de faire fermer ces sites comme s’ils émanaient de dangereuses sectes apocalyptiques, note Viola Di Basilea. Mais une telle censure serait hypocrite. Pire encore : dangereuse.»

Jean Chambry, un pédopsychiatre à l’écoute des jeunes trans

Par    Publié le 06 janvier 2024

Le médecin parisien a été l’un des premiers en France à proposer une consultation spécialisée sur les questions de transidentité pour les adolescents.

Jean Chambry, pédopsychiatre, dans son bureau du Centre intersectoriel d’accueil pour adolescent, à Paris, le 23 mai 2023.  

Ce matin-là, c’est à une consultation un peu particulière que Jean Chambry nous propose d’assister. Le pédopsychiatre parisien, chef de pôle du Centre intersectoriel d’accueil pour adolescent (Ciapa) du 18e arrondissement, à Paris – rattaché au groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie & neurosciences –, a rendez-vous avec Amanda et Léonie (les prénoms ont été changés), mais c’est en visio qu’il va discuter avec elles. Ces deux patientes sont à quelque 10 000 kilomètres de Paris. A La Réunion plus exactement.

Amanda se présente comme une jeune femme transgenre, elle aimerait savoir quels sont les traitements possibles pour une transition. Léonie, elle, se questionne sur son identité. Elle se définit comme non binaire (ni strictement un homme ni strictement une femme). Léonie n’envisage ni opération chirurgicale, ni traitement hormonal, ni même de changer de prénom, elle voudrait juste savoir pourquoi « [elle est] comme ça ». C’est leur psychiatre qui a sollicité le docteur Chambry. « Je n’ai pas beaucoup de compétences sur les questions de genre », a confié le médecin de La Réunion, au début des consultations.

Avec Amanda, puis Léonie, les questions vont s’enchaîner pendant deux heures. Le docteur Chambry ne compte pas son temps. Les consultations sont longues avec lui et doivent répondre à deux principes : accueillir la parole et voir comment aider. « Il faut rassurer ces jeunes. Je les préviens toujours que toutes les questions que je pose, c’est pour faire connaissance, pas pour établir un profil type. D’ailleurs, il n’y en a pas », explique-t-il.

Handicap Ciné Relax, une initiative berruyère pour spectateurs en situation de handicap, sera présenté en marge du Festival de Cannes

Publié le 14/05/2023

Ciné Relax, une initiative berruyère pour spectateurs en situation de handicap, sera présenté en marge du Festival de Cannes

L’écran d’accueil d’une séance Ciné Relax aux cinémas CGR de Bourges.

Lors d’une récente projection ouverte à des spectateurs handicapés ou non, des prises de vues ont été tournées dans une salle des cinémas CGR, à Bourges, pour être présentées en marge du Festival de Cannes.

Depuis 2013, aux cinémas CGR de Bourges, le pli est pris. Chaque deuxième samedi du mois, à 16 heures et à 5,50 euros le billet, une séance mêle spectateurs ordinaires et cinéphiles en situation de handicap, ou autistes, ou bien encore souffrant de la maladie d’Alzheimer.

"Ces personnes peuvent parfois présenter, en public, des comportements atypiques, précise une des encadrantes bénévoles du dispositif. En assistant à la projection, certains par exemple extériorisent beaucoup leurs émotions. D'autres, du fait de leur état, doivent quitter la salle plusieurs fois durant la séance. Préalablement au film, l'assistance est donc prévenue de ces éventualités. De même, des dispositions sont prises pour accueillir au mieux ces spectateurs différents."

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Soumis, la servitude érotique

Samedi 6 janvier 2024

Harnais portés par Arno Ferrera et Gilles Polet pour la pièce Cuir. - Angélique Tibau

Par le verbe, la chair et le souffle, Beverly, Christian, Jean-Pierre et Arno expriment la façon dont le lien de soumission se noue, à quoi il engage ceux qui s’y destinent, et comment ce désir évolue au fil des années. Une Expérience proposée par Léa Racine.

Une "Expérience*"* signée Léa Racine, réalisée par Angélique Tibau

Dans l’érotisme de la contrainte, le désir se teinte de crainte légère, accepte l’inconfort, l’incertitude et la retenue, amplifiant la saveur du réconfort, du soulagement, de l’abandon. On ne s’y soumet pas pour la douleur, mais la capacité à endurer cette douleur fait partie de ce que l’on peut offrir à l’être aimé.

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ENQUÊTELa catastrophe climatique et la violence des guerres conduisent à un pessimisme largement partagé. Pour sortir de la dépression collective, il faut prendre au sérieux le désespoir et le traverser afin de trouver de nouvelles raisons d’agir. Et découvrir que certaines pensées, reliées à des utopies concrètes, invitent à reconsidérer l’avenir.


 



Publié le 05 janvier 2024

Par   

La catastrophe climatique et la violence des guerres conduisent à un pessimisme largement partagé. Pour sortir de la dépression collective, il faut prendre au sérieux le désespoir et le traverser afin de trouver de nouvelles raisons d’agir. Et découvrir que certaines pensées, reliées à des utopies concrètes, invitent à reconsidérer l’avenir.

Partout, l’horizon semble obstrué. Et l’avenir fracassé. La prégnance des guerres accentue la sensation de dévastation planétaire. A tel point que l’inquiétude géopolitique semble reléguer à l’arrière-plan l’urgence écologique. Alertés par les rapports sur le réchauffement climatique, la pollution des espaces et la diminution du nombre d’espèces, les contemporains cherchent moins à transformer le monde qu’à le réparer ou à le conserver.

Savants et intellectuels sont moins nombreux à défendre l’idée de progrès. La révolution semble désormais appartenir davantage au lexique technologique, avec l’entrée de l’humanité dans la nouvelle condition numérique, qu’au vocabulaire politique. La crise de l’avenir pèse sur toutes les consciences. Et la résilience, cette capacité à surmonter une épreuve, apparaît comme l’une des rares modalités actuelles de l’espérance. D’où la nécessité de reformuler la célèbre question posée par Emmanuel Kant (1724-1804) : « Que nous est-il permis d’espérer ? »

Dans Critique de la raison pure (1781), le philosophe allemand posait les trois problématiques majeures de la philosophie dans leur dimension spéculative et pratique : « Que puis-je savoir ? », interrogation à laquelle répond, selon lui, la métaphysique ;  « Que dois-je faire ? », qui relève de la morale ; et « Que m’est-il permis d’espérer ? », dont la réponse appartient notamment au domaine de la religion.

C’était au moment où l’esprit des Lumières s’étendait en Europe, une époque où il fallait, enjoignait-il, avoir le courage de se servir de son propre entendement, loin du dogmatisme, de l’obscurantisme et de l’arbitraire des monarchies. Un moment où il fallait oser sortir de l’état de minorité dont l’homme est lui-même responsable, un temps où il n’était pas déraisonnable, comme il le fit en 1795, de forger un projet de « paix perpétuelle ».

Le patient de l'hôpital psychiatrique recherché à Bordeaux a été retrouvé

Écrit par Maïté Koda  Publié le 

La police nationale avait lancé publié un avis de disparition inquiétante concernant Lucien Ouillet. Cet octogénaire, qui a fugué le 3 janvier du centre hospitalier spécialisé Charles Perrens de Bordeaux, a été retrouvé ce 5 janvier.


Bien connu du prétoire des assises, l’expert psychiatre Roland Coutanceau visé par trois plaintes dans des affaires de violences intrafamiliales

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Ecrit par I.S – le vendredi 05 janvier 2024

Elément parfois capital dans les affaires criminelles, les expertises psychiatriques peuvent renverser un procès d'assises. Figure de la psychiatrie et de la criminologie, le docteur Roland Coutanceau qui intervient très régulièrement dans le prétoire de la cour d'assises du département est visé par trois plaintes dans des affaires de violences intrafamiliales.


Psychiatre et criminologue, président de la Ligue française de santé mentale, le docteur Roland Coutanceau est bien connu des aficionados de la cour d’assises de la Réunion. Régulièrement, son visage s’affiche sur les écrans de visioconférence lors des audiences criminelles. L’expert déroule en détail sa rencontre avec l’accusé et tente d’expliquer ce qui a pu pousser celui-ci à commettre un crime. A l’origine de la création en région parisienne d’un pôle de victimologie et de thérapie familiale qui fait référence, le septuagénaire est l’auteur de nombreux ouvrages sur les violences intrafamiliales (VIF).


BARGE DÉBARQUE AU CHIEN ROUGE !

Mis en ligne le 05.01.2024

C’est la fête ! Les éditions du Chien rouge rééditent Barge, petit bouquin déjà culte, intime et percutant, autour de la santé mentale et de la psychiatrie. Entretien avec l’autrice, suivi de morceaux volés.

Extrait de Barge, de H. K. aux éditions du Chien Rouge

B

arge, c’est le récit de H.K, qui, dans sa vingtaine, a traversé trois épisodes de bouffées délirantes. Nouveau Messie, elle est chargée de répandre l’anarchie sur terre, de manière douce et non violente. Pour ce livre, elle puise dans ses carnets, son dossier médical et des lettres de proches pour raconter sa folie, ses rechutes et son rétablissement. Et dire comment, grâce aux rencontres et aux collectifs, elle politise son histoire personnelle et le rapport à l’institution psychiatrique. D’abord auto-édité par l’autrice en 2019, Barge a connu un succès impressionnant. Aux éditions du Chien rouge, on est très heureux·ses de lui permettre de vivre une nouvelle vie en le rééditant à l’identique. Le livre, en prévente à prix réduit en nous écrivant (abonnement@cqfd-journal.org), sort le 26 janvier en librairie ! Mais en attendant, la parole est à l’autrice !

Tu as sorti la première édition de Barge en 2019. Peux-tu revenir sur ce qui a déclenché l’écriture du bouquin ?

« Cela faisait une dizaine d’années que je racontais des bouts de mon histoire, dans des brochures ou lors de rencontres autour de la psy organisées avec le collectif Crazy Horde1 à Toulouse. Le fait que mon amoureux se lance dans un film sur son histoire à lui2 m’a donné de l’élan pour assumer un récit de moi un peu plus complet. Comme lui, je ne visais pas tant l’autobiographie que de donner à comprendre et ressentir les états aigus qu’on peut traverser lors de bouffées délirantes. Depuis ma place, avec mes mots et mes convictions. »

Ces dernières années, les questions de santé mentale et les témoignages de personnes concernées par des troubles psy se multiplient dans les médias. Est-ce que tu y vois une forme de déstigmatisation de la folie ?

« Les témoignages à la première personne se multiplient et reçoivent plutôt un bon accueil, et c’est tant mieux. On peut trouver plein d’explications à cela : le champ ouvert par les réseaux sociaux pour l’expression de soi et la reconnaissance d’un vécu commun, l’impact des crises liées au Covid sur la santé mentale de la population générale, la présence croissante de personnes concernées dans les instances de la démocratie sanitaire3 (au sein des conseils locaux de santé mentale, des commissions de représentants des usager·es, lors de colloques, etc.). Mais il me semble important de pointer un travers de ces avancées dans la déstigmatisation : le propos y est souvent formaté pour correspondre aux besoins des plateformes (contenu catchy et parfois stéréotypé, montage ultra cut, peu de place pour l’analyse longue,etc.). »

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De l’intérêt collectif du léchage de barres de métro afin de rembourser nationalement notre dette immunitaire

Publié le 06/01/2024

Pour expliquer la recrudescence d’infections, virales ou bactériennes, certains scientifiques militent pour le concept de “dette immunitaire”. Nous avons déjà évoqué combien cette “théorie” demeure scientifiquement discutable. Pour illustrer l’absurdité de certains des arguments invoqués pour défendre l’idée d’une dette immunitaire, le Docteur Michaël Rochoy, médecin généraliste, a proposé au JIM un faux article, en hommage à notre (très) ancienne section “Pitres et travaux”. Cet article est également disponible en anglais ici :https://www.mimiryudo.com/blog/2024/01/immunity-debt/ ou encore sur ResearchGate :https://www.researchgate.net/publication/377177822_About_the_collective_interest_in_licking_metro_bars_to_pay_off_our_national_immunity_debt .

Par Michaël Rochoy1

1Médecin généraliste et chercheur indépendant en science, Ankh-Morpork, France

INTRODUCTION

Selon certains scientifiques français en 2020, les enfants n’étaient pas contaminés par le COVID-19 [1-3], et ne contaminaient ni les enseignants ni les parents [4]. Le Haut Conseil de la Santé Publique saluait également à l’époque le très beau sens de la responsabilité du SARS-CoV-2, qui se transmettait dans le sens “adultes -> enfants” et pas ou peu dans l’autre [5]. Sur la base de publications internationales [6,7], un quarteron de généralistes français a insisté sur le rôle des enfants dans la dynamique de transmission virale ; leur avis discordant a rapidement été balayé puisqu’il est notoire que ces médecins ne voient jamais d’enfants ni de familles [4,8] Par ailleurs, il a été décidé qu’il ne faudrait plus prononcer le nom de SARS-CoV-2, parce que bon, ça suffit un peu, après ça monopolise l’attention — oh regardez, voilà un Mycoplasma parmi 36 de ces Virus-Sans-Nom, ça doit être lui qui cause tant de problèmes [9].

Dans un vibrant appel à “faire confiance aux sociétés savantes” et “limiter les controverses liées à des messages sans argumentation scientifique approfondie”, certains pédiatres incitaient ainsi le 13 octobre 2020 à ne pas masquer les enfants [4]. Il aura fallu 17 jours pour qu’ils donnent un avis diamétralement opposé, saluant la décision politique prise la veille d’imposer le masque dès 6 ans, “une mesure importante à prendre pour protéger les enseignants, les enfants” [10, 11]. En 2021, les mêmes scientifiques décidaient d’opter pour un double avis schrödingeresque : en février, ils déclaraient que “le port de masque se justifiait a posteriori [12], et en juin, que “faire subir un tel truc (le masque) aux enfants, cela n’a pas de sens” car les enfants peuvent être contaminés mais pas transmettre le virus (toujours grâce à la MagieTM). Ils concluaient “qu’au bout du compte le virus ne tuera que très peu d'enfants à l'école et, quand bien même il circulerait, ça ne serait pas épouvantable” [13-15].

La solitude, le facteur de risque négligé

Publié le 06/01/2024

Aurélie Haroche

Sans surprise en cette année olympique pour la France, la Grande cause nationale concerne l’activité physique et sportive. L’enjeu est important pour la santé publique à l’heure où certaines études montrent qu’un nombre croissant d’enfants, adolescents et jeunes adultes n’obéissent pas aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) quant au niveau d’activité physique quotidienne. Cependant, comme toujours, d’autres « causes » auraient peut-être mérité de jouir de ce label (dont on ne mesure pas toujours parfaitement, il est vrai, l’efficacité quant à son influence sur les comportements).

Sédentarité et solitude : même combat

En écho avec l’esprit olympique de rassemblement et de solidarité, la lutte contre la solitude aurait ainsi tout aussi bien pu figurer comme le leitmotiv de cette année 2024. A l’instar, en effet, de la sédentarité, la solitude est un véritable fléau pour la santé publique. De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence comment le fait de vivre seul constituait un facteur de risque accru de souffrir de différentes maladies métaboliques et chroniques ; tandis qu’elle représente également un risque d’une moins bonne prise en charge. Ces dernières années, ces travaux se sont multipliés, tandis qu’une revue systématique et une méta-analyse de 90 études de cohortes publiées dans Nature en juin dernier confirment une association claire entre isolement social, solitude et mortalité « prématurée ». Maladies cardiovasculaires et cancer du sein sont notamment concernés.

Inondations en série : une submersion psy

Arras, le mercredi 3 janvier 2023 

Quentin Haroche

Quelques semaines après avoir déjà vécu des inondations, le nord-est de la France est de nouveau sous les eaux. Une répétition de catastrophes qui use les sinistrés psychologiquement.

Un jour sans fin dans le Pas-de-Calais. Alors que les habitants ne sont pas encore remis des fortes inondations qui ont touché le département en novembre dernier, que les sols sont encore gorgés d’eau et certaines maisons encore délabrées, le département est de nouveau frappé par des inondations majeures en ce début d’année 2024.

Femmes et pornographie : « Il m’est arrivé de jouir, et de me demander pourquoi je regarde ça »

Publié le 06 janvier 2024

Par  

Pause entre deux scènes, Emilie télephone à ses copines. Tournage de film X, société Goldprod, spécialisée dans le film porno pour le web.  Mars 2007, Toulouse. 
Ulrich Lebeuf / M.Y.O.P.

Devant les vidéos de gens nus, aux sexes épilés, aux seins gonflés, aux pénis surdimensionnés, il n’y a pas que des hommes. Les femmes consomment du porno, ça n’est pas un scoop, nombre d’articles ont été écrits sur la question. En France, d’après une récente étude de l’IFOP, c’est le cas de 37 % d’entre elles. Elles auraient même tendance à être de plus en plus nombreuses. Les statistiques de Pornhub révèlent qu’en France le pourcentage de spectatrices a augmenté de 4 points en 2022 sur leur plate-forme, pour atteindre 32 %. Un tiers des visionneurs dans le monde sont donc des visionneuses.

Linguistique : "faire belek", "j’ai dead ça", "chockbar"... Parlez-vous le français de 2024 ?

Publié 

France 2 - P.-Y. Salique, M. Martel, F. Le Moal, J. Weyl, A. Richard, A. Da Silva

Les expressions changent, et c'est bien la preuve que notre langue est vivante. Il est donc temps de vous demander si vous parlez le "2024".

Il serait un peu facile de vous bourrer le crâne de mots ésotériques pour les plus de 28 et 29 ans. "Hassoul, ça veut dire tranquille", "faire belek, c’est faire attention", "un maxeur, c’est quelqu’un qui est toujours dans l’abus", traduisent des jeunes. "En chap-chap, c’est plus une expression ivoirienne, mais ça veut dire faire quelque chose de façon rapide", explique un jeune homme. Le 20 Heures a demandé à plusieurs jeunes de traduire certaines expressions. "J’ai dead ça" veut dire qu’on a réussi. "Je suis chockbar" signifie être choqué. 

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