par LIBERATION et AFP. publié le 30 avril 2024
Smartphone sans réseaux sociaux jusqu’à 15 ans
Pour «reprendre le contrôle» face aux écrans, ils ne vont pas par quatre chemins. Ils appellent à empêcher tout usage par des enfants de moins de 3 ans, en ouvrant ensuite, entre 3 et 6 ans, un accès «fortement limité», «avec des contenus de qualité éducative et accompagné par un adulte». La commission propose également de «limiter autant que possible» l’usage des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités. Et voudrait voir interdire les ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles. Elle appelle en outre à des «actions renforcées» auprès des assistantes maternelles.
La commission préconise aussi de n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans, via un téléphone sans Internet jusqu’à 13 ans. A partir de 13 ans, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux «éthiques» sans que l’on ait pour l’heure des précisions sur lesdits réseaux auxquels elle fait référence.
Le groupe d’experts souhaite s’attaquer aux «services prédateurs» des acteurs économiques, comme le «fil de déroulement infini» ou le «lancement automatique de vidéos», et permettre aux utilisateurs de mieux paramétrer les fonctionnalités des applications et le contrôle parental. «Les biais cognitifs sont utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser», dénonce Amine Benyamina, neurologue et coprésident du comité d’experts dans un entretien à Ouest-France. Il assène : «C’est une économie de la captation. Les parents sont quasiment hors-jeu, face à un marché qui s’est imposé à la société.» «Ce qui nous a heurtés, c’est que les professionnels n’ont pas comme priorité la protection des enfants. Derrière les discours de façade, c’est “business à tous les étages”»,abonde Servane Mouton, neurologue et également coprésidente.
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