Alors qu’elle était âgée de 14 mois, Haven Shepherd a eu le bas des jambes arraché par une bombe utilisée par ses parents vietnamiens pour se suicider. Adoptée par une famille américaine, celle qui a aujourd’hui 18 ans dispute ses premiers Jeux paralympiques à Tokyo en natation. « Quitter Tokyo avec la tête haute, ça a plus de valeur pour moi qu’une médaille d’or », a-t-elle expliqué.
Haven Shepherd, une nageuse de 18 ans de nationalité américaine, prendra part au 100 mètres brasse et 200 mètres quatre nages individuel des Jeux paralympiques de Tokyo. L’athlète est amputée des deux jambes après avoir été grièvement blessée dans la tentative de suicide de ses parents au Vietnam alors qu’elle était âgée de 14 mois, raconte People. Ils sont tous les deux décédés.
Rentrée 2021 intense pour la santé mentale en France... Trois grands rendez-vous sont au programme en septembre et octobre : des assises nationales, un sommet mondial et des semaines dédiées.
Assises nationales de la santé mentale : 27 et 28 septembre
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Sommet mondial sur la santé mentale : 5 et 6 octobre
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32e Semaines d'information sur la santé mentale : 4 au 17 octobre
Oubliez les discours sur la digital detox : les personnages du roman « Une toile large comme le monde » (éditions Zoé) veulent éteindre Internet, littéralement.
Peut-on éteindre Internet ? « Oui, en activant son mode avion » pour quelques heures de déconnexionn’est pas une réponse valide. Pour arrêter réellement Internet, il faudrait couper les 428 câbles sous-marins qui, posés au fond des océans, acheminent messages, mails et vidéos d’un bout à l’autre de la planète (ainsi que cet article, de nous jusqu’à vous). Ces câbles, tout le monde les oublie. Or, « Internet n’est pas un esprit, il a besoin d’un corps », et ce corps est loin d’être inattaquable : c’est ce que rappelle un captivant roman suisse paru fin août. Une toile large comme le monde, écrit par Aude Seigne, croise les existences de plusieurs personnages résolus à provoquer « La Panne », un grand ralentissement dans la course effrénée au toujours plus – et mieux – connecté.
Quand le réseau Internet fut-il inventé ? Etait-ce une invention d'usage public ou était-elle réservée à des fins militaires et scientifiques ? Quels sont les codes qui régissent son utilisation ? Dans quelle mesure Internet a-t-il révolutionné nos moyens de communication ?
En 1969, deux ordinateurs distants l’un de l’autre échangeaient pour la première fois des données. Derrière ce premier échange permis par le réseau ARPANET se dessine la genèse d’une révolution, celle de la naissance d’internet : le réseau des réseaux.
Vingt ans plus tard, advenait une révolution dans la révolution, avec la création du Web. A partir de cette date, le monde a rapidement adopté ce nouveau mode de communication et c’est un bouleversement informationnel, économique, culturel, politique, industriel qui s’est enclenché.
Très tôt, l’écriture sur Internet va se diversifier. On va s’approprier le clavier pour en faire son propre usage… L’appropriation de la communication entre humains avec des machines est une activité un petit peu souterraine, puisqu’au départ les réseaux étaient utilisés à des fins militaires et scientifiques. Cette usage social et humain vient nourrir et donner une raison d’être au réseau. (Camille Paloque-Bergès)
REPORTAGE A Valenciennes et à Onnaing, deux structures pensées comme des « pensions de famille » accueillent des personnes âgées. Une troisième voie entre les Ehpad, de plus en plus décriés, et le maintien à domicile.
« Je suis à Versailles ici ! », s’est esbaudie Jacqueline Dewaele en découvrant le monumental escalier, les murs aux boiseries sculptées, les immenses cheminées tapissées de faïence de Delft, la fresque géante du grand salon et sa chambre de 40 m2. L’ancienne institutrice de 83 ans vit depuis avril 2019 dans le plus grand hôtel particulier du boulevard Watteau, au cœur du quartier le plus bourgeois de Valenciennes (Nord). « Maison de famille pour personne âgées », lit-on sur la haute façade en briques rouges.
Le code de justice pénale qui entrera en vigueur fin septembre prévoit un jugement en deux temps et en douze mois maximum pour les mineurs. Un délai qui inquiète les juridictions déjà débordées.
«Délocaliser [son] ministère» le temps d’une journée, pour présenter aux professionnels du secteur le code de la justice pénale des mineurs (CJPM). C’était l’objectif d’Eric Dupond-Moretti en visite mardi au tribunal judiciaire de Marseille, le troisième du pays. Une visite prévue de longue date, mais qui survient alors que la ville traverse «une période extrêmement compliquée», de l’aveu de sa procureure Dominique Laurens, après une série noire de règlements de compte sur fond de trafic de drogue. «Cent personnes seront dédiées à cette réforme fondamentale», a fait savoir le garde des Sceaux dans la Provence, alors que le CJPM entrera en vigueur le 30 septembre. Et sonnera la fin de l’ordonnance du 2 février 1945 sur «l’enfance délinquante», devenue inintelligible et obsolète à force de modifications.
Les nouvelles inquiétantes en provenance d'Afghanistan affectent profondément Nadia, réfugiée depuis plusieurs années en Espagne. Elle a écrit un livre : "Cachée sous mon turban" raconte sa vie sous les talibans. Aujourd'hui, elle tente de faire sortir ses proches de l'enfer.
Elle avait 11 ans quand les talibans ont pris le pouvoir. Une bombe sur leur maison a tué son frère, et a défiguré l'adolescente. Face au régime imposé par les talibans aux femmes, Nadia a fait un choix incroyable et périlleux.
"Les talibans disaient que les femmes ne pouvaient pas travailler, ne pouvaient pas étudier, ne pouvaient pas quitter leur maison, raconte Nadia Ghulam. Je ne savais pas quoi faire. Mon frère était mort. Mon père était devenu fou, atteint d'une maladie mentale. Alors j'ai décidé de porter des vêtements d'homme pendant une journée. Je me suis dit que ce ne serait que pour un jour, demain les choses changeraient. Je redeviendrai Nadia et je continuerai ma vie d'avant. Pendant 10 ans, j'ai dû vivre comme un homme, travailler comme un homme... J'ai perdu mon identité. J'ai perdu une partie de mon enfance, toute mon adolescence..."
L’une des dernières résistantes vivantes, qui fut aussi journaliste anticolonialiste, a toujours du répondant, de l’aplomb et le goût des plaisirs.
Une minute suffit pour comprendre pourquoi Madeleine Riffaud a été résistante. Et pourquoi elle a été capable de tuer un officier allemand, à Paris, de deux balles dans la tête, le 20 juillet 1944, outrée par l’annonce du massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) et par la mort d’un proche résistant.
A 97 ans, elle les a eus lundi, elle accueille sans s’en laisser conter dans son appartement du IIIe arrondissement où de jolis oiseaux chantonnent dans une cage. Elle n’en sort presque plus, faute d’ascenseur. Madeleine Riffaud râle parce qu’elle n’a pas envie d’être photographiée. Contre nous aussi : encore un jeune blanc-bec qui passe sa vie derrière un bureau, au lieu de parcourir le monde, comme elle l’a fait. D’un mot, elle vous rhabille pour la semaine. D’un geste, elle prend le contrôle de la pièce, malgré sa petite taille. Le caractère est bien trempé.
Portrait de Jean-Luc Nancy, philosophe du sensible mais surtout philosophe du politique, la pensée de la communauté servant de fil conducteur dans toute son oeuvre car pour lui, vivre ensemble, c'est "être avec", se savoir exister dans une communication avec les autres.
Le philosophe Jean-Luc Nancy est mort ce lundi 23 août, à l'âge de 81 ans. En 2018, il était au micro d'Adèle van Reeth dans "profession philosophe", il y retraçait son parcours et dépliait sa pensée de la communauté.
Les Chemins de la philosophie du vendredi vous emmènent chaque semaine à la rencontre de ceux qui ont fait de la philosophie leur métier. La philosophie est-elle une vocation ? Comment viennent les idées ? Comment se fabrique un concept ? À quoi ressemble l'atelier du philosophe ? Et quel rôle le philosophe doit-il jouer dans la cité ? Aujourd'hui, c'est Jean-Luc Nancy, professeur émérite de philosophie à l’Université des Sciences humaines de Strasbourg, qui fait son autoportrait.
Dimanche dernier "Le Parisien" annonçait la décision d'Emmanuel Macron de faire entrer au Panthéon Joséphine Baker.
Un article du Parisien - confirmé depuis par l’Elysée - a révélé hier que Joséphine Baker fera son entrée au Panthéon le 30 novembre prochain, date d’anniversaire de son mariage avec Jean Lion en 1937 qui lui permit d’accéder à la nationalité française.
"Tu ne voleras point". L’injonction est forte mais la tentation est grande. Qui sont les voleurs et pourquoi volent-ils ? Par nécessité, par envie, par rébellion, "la propriété c’est le vol". Pour la beauté du geste, le goût du risque ou le frisson. De Robin des bois à Arsène Lupin, de Cartouche à Georges Randal en passant par Alexandre Marius Jacob, les figures hautes en couleur ne manquent pas. Voleurs occasionnels ou professionnels, pickpockets aux doigts agiles, kleptomanes, ou cambrioleurs, quels sont leurs discours, leurs éthiques et leurs tactiques ? Que ressentent-ils avant, pendant et après leur passage à l’acte ?
"J’ai préféré être voleur que volé. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend" déclarait avec panache Alexandre Marius Jacob, voleur et anarchiste,...
Droits bafoués, soins qui laissent à désirer, mutilations et suicides… Médecins, avocats, magistrats et retenus dénoncent les conditions d’enfermement inadmissibles dans le lieu de privation de liberté situé dans les sous-sols de l’hôtel de police de la ville.
«Je ne suis pas un criminel.» Marius (1) vient de Roumanie et habite depuis deux ans dans une maison près de Poitiers avec sa femme et ses quatre enfants. Il travaille dans la mécanique. Il n’a jamais fait de prison. Pourtant, cela fait sept jours qu’il dort enfermé dans les sous-sols de l’hôtel de police de Bordeaux, avec treize autres retenus. En situation irrégulière, il risque l’expulsion.
Au rez-de-chaussée, la vie du commissariat bordelais suit son cours. Il faut emprunter une porte blindée, d’interminables couloirs et des escaliers exigus pour se rendre dans les profondeurs du bâtiment, vers le plus petit centre de rétention administrative (CRA) de France. C’est dans ce lieu de privation de liberté, sorte de zone grise avant une décision de justice, que Libération est entré en mai, au début de son enquête. Des migrants y sont retenus, jusqu’à quatre-vingt-dix jours, car ils n’ont pas de papiers.
Selon une enquête menée par des journalistes du quotidien « Dagens Nyheter », des cabinets dentaires et centres de soins suédois acceptent d’accommoder les patients qui refusent d’être soignés par des médecins d’origine étrangère.
Jalal El Ali est médecin urgentiste à l’hôpital de Malmö. Agé de 32 ans, il est né en Suède et y a fait ses études de médecine. Mais comme son nom l’indique, ainsi que la couleur mate de sa peau et ses yeux sombres, Jalal a des origines étrangères, ce qui, apparemment, le disqualifie immédiatement aux yeux de certains patients. Dans un article publié le 26 juillet par le journal Dagens Nyheter, le jeune médecin raconte comment un homme, arrivé avec de graves symptômes aux urgences, a refusé qu’il s’occupe de lui, le traitant de « docteur arabe » et exigeant un médecin « ethniquement » suédois.
Avec Yolande Moreau, César de la Meilleure actrice
Dans "Séraphine", Yolande Moreau prête ses traits à une femme peintre autodidacte, considérée aujourd’hui comme une figure de l’art brut et de l’art naïf. Un drame qui lui vaut le César de la Meilleure actrice et qui met en valeur une œuvre longtemps oubliée.
Séraphine : portrait d’une artiste isolée
Avant leurs retrouvailles sur Où va la nuit et La Bonne épouse, Séraphinemarque la rencontre artistique entre le réalisateur Martin Provost et la comédienne Yolande Moreau. Sorti en 2008, le long-métrage retrace une partie de la vie d’une artiste peintre autodidacte.
D’abord servante dans un couvent de Clermont, Séraphine Louis devient ensuite femme de ménage pour des bourgeois de Senlis, dans l’Oise. Dès qu'elle le peut, elle s’adonne en cachette à la peinture. Une vocation qui lui aurait été soufflée par la Vierge. Séraphine dessine des fruits, des fleurs et son travail n’est pas reconnu par les personnes qui l’emploient. Jusqu’à ce qu’il arrive entre les mains du marchand d’art allemand Wilhelm Uhde (Ulrich Tukur), ami de Picasso et Braque, qui révèle au public le Douanier Rousseau.
Consacrée en 2010 mais réservée jusqu’en 2019 aux travailleurs de l’amiante, la notion de préjudice d’anxiété permet l’indemnisation de personnes qui ne sont pas malades mais qui redoutent de tomber malade.
« Enfin ! », s’est exclamé François Dosso, un ancien mineur CFDT, déplorant qu’il ait fallu sept mois pour que l’Etat verse ces indemnités. Jean-Paul Teissonnière, l’un des avocats des plaignants, a salué « un grand succès, arraché de haute lutte » après « un long combat judiciaire ». « C’est l’opiniâtreté des mineurs qui est à l’origine de cette décision face à l’inertie des pouvoirs publics », a-t-il souligné.