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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 1 juin 2024

Aloïse

ALOÏSE

- Date de sortie : 08/05/2024
- Titre original : Aloïse
- Durée du film : 1 h 55
- Réalisateur : Liliane de Kermadec
- Scénaristes : Liliane de Kermadec, André Téchiné
- Interprètes : Delphine Seyrig, Isabelle Huppert, Caroline Huppert, Michael Lonsdale, Hans Verner, Nita Klein, Marc Eyraud, Julien Guiomar

LA CRITIQUE

Aloïse est un très bon film français que l’on peut (re)découvrir dans une superbe édition restaurée.

Le scénario de la réalisatrice Liliane de Kermadec et d’André Téchiné revient sur l’histoire vraie de la peintre Aloïse Corbaz qui est très connue pour ses tableaux d’Art Brut. On va alors découvrir, qu’après avoir été gouvernante en Allemagne avant la Première Guerre mondiale, ses revendications pacifiques et humanistes dans son pays l’on fait être internée pendant quasiment le reste de sa vie.

Le film de Liliane de Kermadec s’éloigne complètement d’un biopic classique. En effet, si le personnage est au cœur de l’œuvre, la réalisatrice se focalise plus sur la femme que sur l’artiste. Elle ne la met même pas parfois au centre de ses scènes, alors que l’on assiste à des plans très originaux dans lesquels celle-ci est parfois exclue.

Le personnage principal est incarné par deux très grandes comédiennes. On peut ainsi découvrir la jeune Isabelle Huppert interprétant à merveille une jeune fille taiseuse souhaitant devenir cantatrice et promenant son air rêveur au fil de sa jeunesse. Delphine Seyrig prend la suite en tant que gouvernante et fait une prestation digne d’attention alors que les années filent et que le personnage se débat avec ses démons intérieurs.

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Vers une GPA responsable grâce à l’Europe

publié le 8 mai 2024 

par Daniel Borrillo, juriste à l’université Paris-Nanterre, Caroline Mecary, avocate au barreau de Paris et Thomas Perroud, juriste à l’université de Paris Panthéon-Assas

Le 23 avril, le Parlement européen a adopté une directive qui inclut «l’exploitation de la GPA» - et non la GPA elle-même - dans la liste des crimes de traite des êtres humains. Pour les juristes Caroline Mecary, Daniel Borrillo et Thomas Perroud, cette directive vise les abus et devrait permettre d’encadrer la GPA responsable.

Dans une proposition de directive du 23 avril, le Parlement européen inclut «l’exploitation de la GPA» dans la liste des crimes de traite des êtres humains à côté de l’esclavage, du mariage forcé, de l’adoption illégale et de l’exploitation sexuelle. Afin d’éviter toute ambiguïté, le Parlement souligne : «En ce qui concerne la traite aux fins de l’exploitation de la gestation pour autrui, cette directive cible les personnes qui forcent les femmes à être mères porteuses ou qui les amènent à agir ainsi par la ruse.» De surcroît, le texte précise que «ces règles sont également sans préjudice des règles nationales en la matière». Autrement dit, les pays pratiquant légalement la GPA comme le Danemark, les Pays-Bas, la Grèce, la Roumanie ou la Belgique peuvent continuer à l’autoriser.

Humaniser le soin. Histoire d'une psychiatrie libératrice




Mercredi 8 mai 2024

Dix-sept, fou (Siebzehn, irr) de Paul Klee, 1923. Musée d'Art de Bâle. ©Getty - Fine Art Images/Heritage Images via Getty Images

Durant la Seconde Guerre mondiale, une approche psychiatrique d'un genre nouveau voit le jour en Lozère. Un groupe de médecins, de penseurs et d'artistes fuyant le fascisme élabore une nouvelle manière d'aborder la folie et d'accompagner les patients dits "aliénés".

Avec

Camille Robcis Historienne, enseignante à l'Université de Columbia aux États-Unis, spécialiste d'histoire intellectuelle et politique française

Cette histoire est celle d'une aventure médicale et intellectuelle, une aventure humaine aussi, faite d’échanges, d’imagination, et de souci de l’autre. Elle nous conduit en Lozère, dans un château, celui de Saint-Alban, Saint-Alban-sur-Limagnole, dans le Gévaudan.

Un hôpital en résistance

Sous l'Occupation, les hôpitaux psychiatriques sont dans un état humanitaire désastreux. Les patients souffrent de faim, de froid et de la pénurie de médicaments. À Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère, un groupe de médecins, de penseurs et d'artistes convergent vers un même hôpital, fuyant le fascisme sous toutes ses formes. Ensemble, ils élaborent une nouvelle manière d'aborder la folie et les soins à lui apporter, et posent les fondements théoriques et pratiques de la psychothérapie institutionnelle. "Le fait d'être isolé a vraiment contribué à l'émergence de ce mouvement", observe l'historienne Camille Robcis.

 

"Scepticisme et connaissance : de nouveaux défis" partie 1, par Claudine Tiercelin

Lundi 21 août 2023

L'égalité d'humeur du philosophe Pyrrhon dans l'orage, probablement par Maître Pétrarque - Wikimedia Common

Comment limiter le pouvoir d’attraction et de nuisance du scepticisme, de l’Antiquité à aujourd’hui ? Quels sont les nouveaux défis qu’il nous pose à l’ère des fake news et d’un relativisme généralisé dans nos sociétés ? Réponse avec la philosophe Claudine Tiercelin. 


Avec

  • Claudine Tiercelin Philosophe, professeure au Collège de France, membre de l’Institut, Académie des sciences morales et politiques

Aujourd’hui et demain, Claudine Tiercelin, titulaire de la chaire "Métaphysique et philosophie de la connaissance", fait le point sur les enjeux et le spectre du scepticisme depuis l’antiquité et sur les risques que fait courir un pyrrhonisme exacerbé : pour ceux qui parient sur la recherche d’une vérité et d’une connaissance objective, quelles redoutables difficultés suscite le scepticisme de Pyrrhon, philosophe grec qui vécut de 360 à 270 av. J.-C ? Comment nous confronte-t-il à des "problèmes fondamentaux" en nous interrogeant sur les raisons que nous avons de soutenir ce que nous soutenons ? Enfin, de quelle façon le pyrrhonien, qui se déploie par temps de crise, ne pose-t-il pas seulement la question de la possibilité de la connaissance, mais aussi sa désirabilité ?



Carol Gilligan, fondatrice du care : "J'écoute les voix de celles et ceux qui n'étaient pas entendues"

Jeudi 16 mai 2024

Carol Gilligan - Editions Flammarion

Et si la voix du care était non pas féminine mais humaine ? Quarante ans après ses travaux précurseurs sur l'éthique du care, Carol Gilligan revisite ce concept devenu central aujourd'hui.

Avec

Carol Gilligan

En 1982, lorsque la psychologue Carol Gilligan publiait Une voix différente (Flammarion, 2019), elle ne s'attendait pas au retentissement international que connaîtrait son ouvrage. Elle y critiquait les méthodes et les présupposés de ses confrères, étudiant le développement moral des enfants et des adolescents dans une approche binaire, faisant des garçons les tenants de la justice et de la raison, et les jeunes filles celles de l'émotion. Une voix différente faisait alors entendre une autre voix, la voix féminine, celle du care, du soin et de la sollicitude. Aujourd'hui, dans son ouvrage Une voix humaine (Flammarion, 2024), elle fait sa propre critique : pourquoi cette voix ne serait-elle pas la voix de toutes et tous, une voix humaine ?

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400 propositions pour les Assises de la pédiatries

Jean-Bernard Gervais    21 mai 2024

La synthèse sur la préparation des Assises de la pédiatrie, rendue publique fin avril, était attendue. Dans un courrier daté de février dernier, le Dr Emmanuel Cixous, président du conseil national de pédiatrie, s'inquiétait de constater que la pédiatrie n'était pas inscrite à l'agenda du ministre à la Santé Frédéric Valletoux : « Le CNP de Pédiatrie, qui rassemble l’ensemble des instances représentatives de la pédiatrie en France, a activement participé et soutenu les travaux des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant. Or, à ce jour, les arbitrages attendus ne sont pas connus. » En mars dernier, Marion Canalès, sénatrice du Puy-de-Dôme a transmis au gouvernement ses interrogations à ce sujet  (à ce jour restées sans réponse) : « Alors que le travail préparatoire des assises s'est achevé il y a déjà plusieurs mois, la sénatrice lui demande quand les assises auront finalement lieu. » Les Assises de la pédiatrie se tiendront le 24 mai prochain, a finalement annoncé le ministère de la Santé. La publication de la synthèse préparatoire est une première étape, qui devrait réjouir les professionnels de la pédiatrie : elle est en effet agrémentée de pas moins de... 400 propositions. 


jeudi 30 mai 2024

À Morlaix, un mur d’expression mis en place au sein du service de psychiatrie de l’hôpital

Le 23 mai 2024

À Morlaix, à la demande de l’équipe médicale et paramédicale de l’unité de psychiatrie adultes courts séjours de Trévezel, un mur d’expression a été créé en janvier 2024 au sein de la pièce de vie.

À Morlaix, un mur d’expression a été mis en place dans l’unité de psychiatrie adultes courts séjours de Trévezel.

À Morlaix, un mur d’expression a été mis en place dans l’unité de psychiatrie adultes courts séjours de Trévezel. (Photo Centre hospitalier des Pays de Morlaix)

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Encéphale 2024 - Connaitre et repérer la dysmorphophobie chez vos patients

  • Aude Lecrubier
  •    
 9 févr. 2024

Lors du dernier congrès de l’Encéphale , le Pr Antoine Pelissolo (CHU Henri Mondor, Créteil) a fait le point sur une pathologie « trop souvent méconnue », l’obsession de dysmorphie corporelle (ODC), anciennement appelée dysmorphophobie, sous tendue par une préoccupation anxieuse, obsédante et excessive concernant un défaut de l'apparence physique plus ou moins réel [1].

« Les préoccupations obsédantes, les pensées intrusives, se manifestent souvent plusieurs heures par jour avec des émotions de type anxieuses, gêne, honte, colère parfois et tristesse dans certains cas. Le vécu du patient face à son apparence peut être d’une perturbation extrême, entrainer une détresse morale très intense. Mais elle passe souvent inaperçue parce qu’elle est peu visible de l'extérieur », a commenté l’orateur.

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Paroles d'agents sur la violence pénitentiaire

Mercredi 22 mai 2024  

Colère et protestation des agents pénitentiaires après la mort des deux agents tués par un commando. ©Radio France - Mathilde Cariou

Après trois jours de blocus, les syndicats des agents pénitentiaires ont obtenu plusieurs avancées pour la sécurité des personnels. La crise a révélé les violences systématiques subies par les agents. Reportage sur le blocus du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin.

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Robert Mack : Non Coupable pour Cause de Folie

 L'Œil de la Photographie Magazine

22 MAI 2024

© Robert Mack

Robert Mack, photographe, plasticien et cinéaste, a photographié et filmé des criminels aliénés pour son projet Not Guilty by Reason of Insanity. Ces photographies en noir et blanc extrêmement rares ont été prises en 1981 et sont des portraits compatissants mais qui donnent à réfléchir.

Beaucoup d’hommes fous ont commis des meurtres. Les tribunaux ont déterminé que ces hommes étaient dangereux pour eux-mêmes ou pour autrui, et ils ont donc été envoyés dans un hôpital à sécurité maximale pour y être soignés, plutôt qu’en prison pour être punis.

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Enquête Harcèlement scolaire : derrière le suicide de Dinah, un mal-être aux causes multiples

par Elsa Maudet  publié le 23 mai 2024

Très médiatisée, la mort de l’adolescente en 2021 a eu des répercussions politiques, devenant un symbole des défaillances de l’Education nationale. «Libé» révèle de nouveaux éléments remettant en question le récit qui en a été fait à l’époque.

Il aura fallu plusieurs semaines avant que le rendez-vous ne se tienne. Très vite, est apparue l’envie de parler. Enfin. Mais impossible d’écarter complètement la peur et le risque. Une journaliste qui vous sollicite après pareille tempête, bien sûr, on s’en méfie. «Vous ne pensez pas aux conséquences. Pas du tout», lâche Lydie (1), finalement assise face à nous dans le cabinet de son avocat parisien, Maxime Delacarte, aux côtés de Marie (1), son ancienne collègue. «Vous», ce sont ces dizaines de reporters qui ont, des semaines durant, pointé du doigt leurs prétendues défaillances, leur prétendue faute. En passant, selon nos informations, à côté de la vraie histoire.

Lydie et Marie étaient CPE au collège Emile-Zola de Kingersheim (Haut-Rhin) lorsque Dinah Gonthier, leur ancienne élève, s’est suicidée. La jeune fille de 14 ans, qui venait d’entrer au lycée, a mis fin à ses jours dans sa chambre, dans la nuit du 4 au 5 octobre 2021. La famille médiatise alors l’affaire, parle du harcèlement scolaire que Dinah aurait subi lorsqu’elle était en quatrième et en troisième à cause de sa couleur de peau – elle avait des origines marocaines et réunionnaises – et de son homosexualité. Ses parents et son frère répondent inlassablement aux journalistes, dénonçant l’inaction des personnels du collège. Lesquels s’astreignent au silence.

Festival psy de Lorquin : palmarès 2024

Publié le 

Organisé par le Centre national audiovisuel en santé mentale (CNASM), le 43eFestival Psy de Lorquin s’est tenu le 14 et 15 mai. Cette année, 800 festivaliers sont venus découvrir les 60 films retenus en compétition. Palmarès 2024.

« Avec 91 films reçus cette année, en provenance de France, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Algérie, Norvège, Islande, Colombie, Angleterre, USA… le festival psy de Lorquin continue de prouver son ouverture internationale et sa reconnaissance au-delà des frontières, se félicite Alain Bouvarel, cofondateur du Festival Psy de Lorquin. Ainsi, au travers de documentaires, de fictions, de films d’ateliers… chacun peut apporter un savoir, une ressource, un vécu que ce festival souhaite mettre en lumière et partager au plus grand nombre. Cette pluralité de regards prouve l’évolution de la société face au champ de la santé mentale et son intérêt grandissant. »

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LA CONVERGENCE DES LUTTES N’EST PLUS UNE NÉCESSITÉ MAIS UNE URGENCE ! ASSISES CITOYENNES DU SOIN PSYCHIQUE À PARIS À LA BOURSE DU TRAVAIL LES 24 ET 25 MAI 2024

Publié le 22 mai 2024

La convergence des luttes
n’est plus une nécessité mais une urgence !!!

La Fédération SUD Santé Sociaux qui œuvre à la convergence des luttes était invitée au 39ème Congrès de l’Union Syndicale de la Psychiatrie (USP) qui s’est déroulé du 8 au 10 mars 2024 à Paris.

La situation de la psychiatrie partout en France continue à se détériorer malgré les multiples alertes des professionnel·les.

L’USP dénonce des méthodes scientistes qui préconisent essentiellement des traitements médicamenteux et rééducatifs sans proposer une approche relationnelle approfondie du sujet.

Ainsi, des Centre Experts et plateformes scientistes sont déployés aux dépens d’une organisation de la psychiatrie publique, le secteur, de plus en plus en péril par un manque de moyens face à une demande grandissante d’un public de plus en plus fragile.

N’OUBLIONS PAS QUE DES CMPP, CMP, CATTP, HDJ[1] pour des enfants, des adolescents, ou des adultes ont été amenés à fermer, faute de pédopsychiatre ou de psychiatre, ou de façon arbitraire pour laisser place à des centres de diagnostic.

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Suicide. Comment en parler avec un adolescent qui vient de perdre un proche ?

Écrit par Baptiste Renaut    Publié le 

Parler du suicide à un adolescent peut sembler délicat. Lorsqu'un tel drame touche l'entourage d'un enfant, comment aider ce dernier ? Que lui dire ? Voici quelques conseils de spécialistes.

Parler du suicide à son adolescent peut être compliqué. Quand un adolescent fait face à la perte d'un proche ou d'un camarade d'école, il est important que son entourage puisse trouver les mots pour en discuter. 

Voici quelques conseils et pistes de discussion proposés par Emmanuel Guitton, psychothérapeute pour enfants à Caen et de Patrick Genvresse, pédopsychiatre à Hérouville-Saint-Clair.

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Décision de soins palliatifs en réanimation néonatale, l’expérience des parents

Laurence Girard, IPDE


La plupart des décès survenant en unité de soins intensifs néonatals (USIN) résultent de la limitation ou de l’arrêt des traitements de suppléance vitale (LATA), après une décision dans laquelle les parents du nouveau-né sont impliqués, dans le cadre de la « décision partagée ». Les recommandations préconisent que le médecin guide les parents pour les aider à exprimer leurs préférences, et les soutienne tout au long du processus. Toutefois, une enquête française a révélé qu’en cas d’opposition des parents à une décision de LATA, 69 % des néonatologues estiment que la mise en œuvre de cette décision devrait être reportée, alors que seulement 35 % pensent que l'opinion des parents devrait être respectée. Une telle situation ne trouve pas de résolution dans le cadre des actuelles recommandations. 

Une méthode d’étude originale : l’analyse phénoménologique interprétative 

Une étude pilote prospective a été menée dans trois unités de soins intensifs néonatals en France (Artois et Métropole de Lille) entre avril 2019 et mai 2020 pour comprendre l’expérience des parents concernant les décisions relatives aux soins palliatifs à leur bébé. Tous les parents dont les bébés ont fait l'objet d'une décision de soins palliatifs au cours de cette période ont été identifiés (n = 42). Parmi eux, 24 répondaient aux critères d'inclusion et ont été contactés par le néonatologue qui avait supervisé les soins. Huit familles ont consenti à participer à l’étude, 7 mères et 5 pères.

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Déprescription des benzodiazépines : le patient, chainon essentiel

Dr Roseline Peluchon


Malgré les risques de l’utilisation à long terme des benzodiazépines, elles font partie des médicaments les plus prescrits. Dans les pays à revenus moyens à élevés, la prévalence de leur utilisation à long terme varie de 2,2 % à 17,6 %, et concerne le plus souvent des personnes âgées de plus de 65 ans. Près de 40 % des patients qui reçoivent une prescription de benzodiazépine deviennent des utilisateurs à long terme (c’est-à-dire en consomment pendant plus de 2 mois). 

Les dangers sont pourtant bien connus. Chez les personnes âgées, il s’agit de troubles de la mémoire, de risque de chutes, de fractures, d’accidents de voiture, etc. Chez les plus jeunes, ce sont des risques de surdose, de dépendance, d’accidents de voiture, de mésusage. 

Plusieurs interventions ont été mises en place pour tenter de réduire les prescriptions à long terme de benzodiazépines. Parmi elles, les brochures EMPOWER, réalisées par un réseau canadien dans le cadre d’un encouragement à la déprescription. Elles portent sur certaines classes de médicaments, et ont pour objectif d’« informer et outiller » les patients vis-à-vis de certains médicaments à risque d’effets néfastes. Une étude a montré que ce type d’éducation du patient était efficace pour l’aide à l’arrêt. 

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Un « plan pour la santé de l’enfant » face à un secteur en crise

Par  et    Publié le 23 mai 2024

Attendues depuis un an, les Assises de la pédiatrie doivent se tenir vendredi à Paris. L’occasion pour le gouvernement de décliner une feuille de route allant de la prévention à l’offre de lits en néonatalogie, en passant par la santé mentale des jeunes et la formation des pédiatres.

Dans le service pédiatrie de l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris, le 7 novembre 2023.  

Ces mesures suffiront-elles au secteur de la pédiatrie pour surmonter une crise devenue systémique ? Et même, plus simplement, permettront-elles de trouver un pédiatre, un psychologue, un pédopsychiatre, en cas de besoin ? A l’occasion d’Assises de la pédiatrie, convoquées, vendredi 24 mai, à Paris, avec un an de retard sur le calendrier initial promis par le gouvernement, une feuille de route de seize grandes mesures, correspondant à 80 actions ou dispositifs, s’apprête à être annoncée. « L’objectif, c’est redonner de l’élan au secteur, une dynamique », défend le ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux, qui porte ce « plan pour la santé de l’enfant », aux côtés de ses homologues chargés de l’enfance et de la jeunesse, de l’éducation nationale et du handicap.

En Suède, où « il est presque inconcevable qu’un enfant n’ait pas un téléphone à 6 ou 7 ans », des parents s’interrogent sur l’omniprésence des écrans

Par  (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Publié le 23 mai 2024 

« Darons d’ailleurs ». Deux fois par mois, l’un de nos journalistes à l’étranger explore la parentalité hors de nos frontières. Dans un pays où 82 % des enfants de 9 ans ont un portable, il n’existe aucune directive officielle concernant l’usage des écrans.

 

Il a longtemps été difficile d’évoquer le temps d’écran des enfants avec les parents suédois. Non qu’une discussion sur les risques d’une exposition prolongée ou les limites à imposer soit impossible. Mais elle génère souvent l’incompréhension : pourquoi donc refuser un téléphone portable à un gamin de 8 ans, quand la plupart de ses camarades de classe en ont déjà un ? Pourquoi limiter son accès à Internet alors qu’il apprend l’anglais et se fait des amis en ligne ? Ne parlons pas de restreindre l’usage d’une application qu’on aurait installée : ce serait presque de la maltraitance.

Reportage. Prévention des rixes au collège : «Vous allez dire quoi à vos parents ? On l’a tué parce qu’il a marché dans notre quartier ?»

par Elsa Maudet  publié le 23 mai 2024 

Fort de son expérience personnelle, Adama Camara sensibilise les jeunes aux risques des violences entre quartiers, avec une méthode à mille lieues de celle prônée par le gouvernement, axée sur la répression.

Adama Camara change de casquette. «On va dire que j’ai 14 ans, je marche dans votre quartier, je te regarde. Tu vas faire quoi ?» Les mains dans le dos, le président de l’association Sada déambule dans une vaste pièce du collège Jean-Lurçat de Ris-Orangis (Essonne) en fixant un ado. Il le chauffe. Fait venir d’autres élèves. Ça part en baston (fictive). «Je suis sur lui en train de le taper, qu’est-ce qui se passe ?» demande Adama Camara. «Moi, je filme !» réplique un garçon du tac au tac. Ça parle cou attrapé, patate dans la tête, penalty. «Je suis par terre, je bouge plus, qu’est-ce qui se passe ?» relance l’intervenant. «Je mets un dernier coup, après je pars.»