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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 25 mars 2024

« Zone interdite » sur le secteur du handicap : Fadila Khattabi, « choquée », annonce des contrôles

Par Le HuffPost avec AFP   25/03/2024

M6 a diffusé dimanche soir une enquête de « Zone Interdite » sur les défaillances de l’État dans le secteur du handicap.

HANDICAP - C’est un reportage choc qui a suscité de nombreuses réactions. Ce dimanche 24 mars dans la soirée soir, M6 a diffusé une longue enquête de Zone Interdite sur les défaillances de l’État dans le secteur du handicap. L’émission montre notamment un IME (institut médico-éducatif) délabré, qui refuse de laisser entrer des parents, alertés par un éducateur sur les conditions déplorables d’hébergement de leurs enfants.

L’enquête donne aussi la parole à des parents qui indiquent avoir porté plainte après avoir constaté des signes de maltraitance sur leur fils autiste majeur.

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dimanche 24 mars 2024

Neurobiologie. Le cerveau des ados leur permet d’explorer la nouveauté


Tom Leslie

Le processus de maturation du cerveau donne aux adolescents le goût pour les expériences nouvelles et les lieux inconnus. Il leur permet aussi d’avoir envie de tisser des liens, d’après des recherches récentes en neurobiologie.

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Qui sont vraiment les ados ? Ils ont la réputation d’être pénibles, égoïstes et irresponsables, mais ces stéréotypes sont forcément réducteurs. La plupart des autres animaux, y compris les primates les plus proches de nous, quittent le nid dès la fin de la puberté et ne connaissent pas l’adolescence prolongée propre à notre espèce. Pourquoi les humains ont-ils évolué ainsi ? Si l’on regarde de plus près le cerveau des ados, on peut en déduire que l’adolescence présente probablement un avantage sélectif caché.

Festival «Le Printemps des Humanités», trois jours pour redoubler de soin

par Benjamin Leclercq   publié le 20 mars 2024

Organisé par le Campus Condorcet à Aubervilliers, le festival «le Printemps des Humanités» propose d’utiliser les sciences humaines et sociales pour repenser, ensemble, les formes du «prendre soin».
Scandales sanitaires, crises climatiques, politiques de santé… Le Campus Condorcet organise le 21, 22 et 23 mars 2024 trois jours de débats et de rencontres sur le thème du «prendre soin». En attendant l’événement, dont «Libération» est partenaire, nous publierons sur ce site interviews, reportages et enquêtes sur les thématiques du forum. A suivre le 23 mars la conférence «le chant du chardonneret : quand la passion conduit à la menace d’extinction».

C’est une question ample et vitale, tout à la fois individuelle et collective, sociale et politique, qu’a retenue pour sa première édition le Printemps des Humanités : comment une société, la nôtre, peut et doit s’organiser pour bien soigner ses membres. «Politiques publiques, inégalités de genre, santé des femmes, vulnérabilités psychosociales, âges de la vie, vieillesse et mort…, la thématique du prendre soin rencontre une actualité extrêmement vive car elle est à l’agenda de multiples réflexions en France, à un moment où la santé est un secteur en plein trouble», témoigne le sociologue Pierre-Paul Zalio, président du Campus Condorcet, pôle de recherche dédié aux sciences humaines et sociales, à l’origine de l’événement.

Psychiatrie : l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu célèbre son bicentenaire

Par


Le doyen des établissements de soins lyonnais organise une série d’activités culturelles pour fêter ses 200 ans d’existence et placer le sujet de la santé mentale dans le débat public.

Une exposition retraçant 200 ans d’histoire sera visible du 15 mai au 31 octobre 2024 dans la chapelle historique du site.

Certainement moins connu que son voisin du Vinatier (Bron), le Centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu est pourtant le plus vieil établissement de soins en activité dans l’agglomération lyonnaise. L’hôpital du quartier du Moulin-à-Vent (Lyon 8e) obtiendra-t-il plus de visibilité au terme de l’année de son bicentenaire ? Pour marquer le coup, la Fondation ARHM (Action et recherche handicap et santé mentale), gestionnaire de l’hôpital, ouvre en mai un cycle d’événements culturels ouverts au grand public (voir par ailleurs). Cette série de rencontres commence avec une exposition intitulée « Un long fleuve intranquille », visible dans la chapelle historique de l’hôpital jusqu’au 31 octobre.


Espalion. L’extension du centre médico-psychologique inaugurée

Publié le 

L’inauguration s’est effectuée en présence des élus et partenaires.

L’inauguration s’est effectuée en présence des élus et partenaires.

L’inauguration de l’extension des locaux du centre médico-psychologique (CMP), 16 avenue de Saint-Pierre a eu lieu récemment.

Le Centre médico-psychologique (CMP) est une structure de soins du secteur de psychiatrie générale qui propose des prises en charge individualisées et s’adresse aux personnes adultes ou jeunes de plus de seize ans présentant une souffrance psychique.

Installé depuis 2010, le CMP, compte-tenu de son évolution et de son organisation, avait besoin de s’agrandir. Depuis la mi-janvier, il dispose de 55 m2 supplémentaires, avec deux bureaux dont un offrant discrétion et confort pour les séances de relaxation et d’hypnose, et une grande salle de réunion.

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samedi 23 mars 2024

Vers une thérapie cellulaire neuronale pour guérir l'épilepsie focale

Mardi, 19/03/2024

Vers une thérapie cellulaire neuronale pour guérir l'épilepsie focale

Des résultats très encourageants ont été annoncés pour une thérapie expérimentale à base de cellules neurales dans l’épilepsie lors du congrès annuel 2023 de l'American Academy of Neurology (AAN) et confirmées par la suite. Cette nouvelle piste thérapeutique a entraîné une réduction de plus de 90 % des crises chez deux patients atteints d'épilepsie du lobe temporal mésial résistante aux médicaments, lors du premier test chez l'homme. « Il est remarquable que la réduction significative et précoce des crises observée dans cette étude semble être durable chez ces deux premiers patients traités avec une seule administration de NRTX-1001 », a déclaré l’auteur principal, le Docteur Robert Beach, dans un communiqué de presse.

« Il est également encourageant de constater que le premier patient n'a plus eu de crises invalidantes à partir du deuxième mois et qu'il a amélioré ses performances de mémoire lors de plusieurs tests cognitifs, car les difficultés mémorielles peuvent être un problème pour les personnes atteintes d'épilepsie du lobe temporal mésial résistante aux médicaments », a déclaré le Docteur Beach, chef du service d'épilepsie et professeur de neurologie à l'Université médicale SUNY Upstate de Syracuse, dans l'État de New York. La thérapie NRTX-1001 (Neurona Therapeutics) consiste en une dose unique d'une suspension injectable d'interneurones inhibiteurs de haute pureté qui sécrètent le neurotransmetteur inhibiteur acide gamma-aminobutyrique (GABA).

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Chronique «Aux petits soins» Fin de vie : ces histoires où la nouvelle loi ne serait d’aucune aide à mourir

par Eric Favereau   publié le 19 mars 2024 

Depuis qu’Emmanuel Macron a révélé son projet de loi sur la fin de vie dans les pages de «Libération» et de «la Croix», des histoires remontent. Montrant que bien souvent, des situations resteront sans réponse.

On adore parfois les grands mots dans les débats sur la fin de vie. «C’est une loi de fraternité», a expliqué, le 11 mars dans Libération, Emmanuel Macron en présentant son projet de loi. «L’aide à mourir est le contraire d’un projet de fraternité», a rétorqué, vendredi 15 mars, Jean Leonetti, auteur de la loi précédente. «Accompagner quelqu’un à mourir peut être un acte de soin», a expliqué l’ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de la vie Véronique Fournier. «Donner la mort est tout sauf un soin», a répété la présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).

Reportage. «Ce devrait être une mission de service public» : à Bagnolet, menaces sur un lieu d’accueil pour jeunes femmes victimes de violences


 


par Marlène Thomas   publié le 18 mars 2024

En Seine-Saint-Denis, le lieu d’accueil et d’orientation Pow’Her, dédié aux 15-25 ans, pourrait fermer ses portes faute de trésorerie. Encadrantes et personnels de santé se mobilisent pour défendre cette structure unique en France.

Seuls le zip de sa trousse et le bruissement de sa feuille viennent troubler le silence dans cette pièce chaleureuse. Non loin de Nadia (1), une boxeuse sur une affiche proclame, comme pour l’interpeller : «Je m’affirme, je me défends.» Sur conseil d’une amie, la lycéenne de 16 ans a poussé, il y a quelques jours, la porte du Lieu d’accueil et d’orientation pour les jeunes femmes victimes de violences (LAO) Pow’her à Bagnolet. «C’était compliqué pour moi de demander de l’aide. J’espère trouver un appui ici», lâche cette lycéenne au milieu d’un grand salon où les jouets pour enfants côtoient des tapis de yoga aux couleurs électriques. L’adolescente confie à Hélène Leblanc, conseillère conjugale et familiale, lors d’un entretien : «L’école a longtemps été une échappatoire.» Une échappatoire à l’insécurité régnant dans son foyer familial, où un membre de sa famille, accusé par sa sœur de l’avoir violée, est toujours accueilli. «Tu peux me rappeler le rôle des parents par rapport à leurs enfants ?» questionne Hélène Leblanc d’une voix douce. «Nous protéger», répond la jeune fille, elle-même troublée par des «flash-back».

Comme Nadia, 537 ados et jeunes adultes ont été accompagnées par le LAO depuis son ouverture en septembre 2019. Parmi elles, 86% ont subi des violences intrafamiliales et 83% plusieurs types de violences au cours de leur vie (intrafamiliales, conjugales, sexuelles, mariages forcés, prostitution).

Violences intrafamiliales Autorité parentale et violences : «On a fait en sorte que l’enfant soit protégé, écarté de son agresseur»

par Marlène Thomas   publié le 12 mars 2024

Après l’adoption définitive ce mardi 12 mars par le Parlement de son texte visant à faciliter le retrait de l’autorité parentale des parents violents et à protéger les enfants dès la mise en examen, la députée socialiste Isabelle Santiago revient pour «Libé» sur la genèse de cette loi.

Un pas décisif pour la protection de l’enfance. Au terme d’une navette parlementaire longue de plus d’un an, la proposition de loi de la députée socialiste Isabelle Santiago a été définitivement adoptée, ce mardi 12 mars, lors d’une ultime lecture au Sénat. Faisant écho aux recommandations de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), ce texte vise à renforcer la protection des enfants victimes de violences intrafamiliales en facilitant la suspension de l’autorité parentale et du droit d’hébergement, dès l’ouverture d’une enquête pour violences sexuelles incestueuses ou crime sur l’autre parent. Une urgence alors que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année et que 4 millions sont exposés aux violences conjugales, selon la Fédération nationale Solidarité femmes. Isabelle Santiago détaille à Libération les avancées portées par ce texte.

Comment votre loi va élargir les cas de suspension de l’exercice de l’autorité parentale, des droits de visite et d’hébergement avant une condamnation ?

La procédure aujourd’hui telle qu’elle était organisée ne couvrait pas ce champ-là. Entre une mise en examen et une décision du tribunal, il peut parfois s’écouler dix-huit mois à trois ans. Avant le procès, certains enfants se retrouvaient donc chez leurs agresseurs lors de visites médiatisées [dans un espace de rencontre, ndlr] ou non. Certains pères ont également pu refuser la prise en charge de leurs enfants en [consultations de] psychotraumatisme alors qu’ils avaient été témoins des féminicides de leurs mères. D’autres n’ont pas pu être hospitalisés ou encore envoyés en vacances avec leurs grands-parents. Cela touche plein d’aspects de la vie quotidienne. La France avait d’ailleurs été rappelée à l’ordre par l’ONU après la saisine des hautes instances internationales par trois mères. Avec cette loi, la suspension de l’exercice de l’autorité parentale, des droits de visite et d’hébergement interviendra dès le début de la procédure de mise en examen. Ce qui induit une automaticité de la protection de l’enfant en vue du procès. En revanche, le dépôt de plainte et le temps de l’enquête ne sont pas concernés par le texte.

Un patient meurt après une bagarre à l'hôpital psychiatrique du Havre

De Lila Lefebvre   Lundi 18 mars 2024

Un patient de l'hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre est mort au CHU de Rouen vendredi 15 mars, indique le groupement hospitalier dans un communiqué ce lundi. La veille au soir, il s'est battu avec un autre patient au sein de l'établissement.

Groupement Hospitalier du Havre.
Groupement Hospitalier du Havre. © Radio France Lila Lefebvre

Un patient de Pierre Janet, l'établissement de psychiatrie du Groupement Hospitalier du Havre (GHH), est décédé vendredi 15 mars, au lendemain d'une violente altercation avec un autre pensionnaire, indique le GHH à France Bleu Normandie ce lundi soir, confirmant une information de nos confrères de Paris-Normandie.

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TRIBUNE Monsieur Macron, avec votre projet de loi d’aide à mourir, la logique mortelle s’imposera

par Jean Lacau St-Guily, cancérologue  publié le 11 mars 2024

Le Président veut faire cohabiter une loi de liberté pour la mort assistée et de solidarité via une généralisation des soins palliatifs. In fine, ce texte accentuera notre pulsion individualiste aux dépens des plus vulnérables, alerte le cancérologue Jean Lacau St-Guily.

Le président Macron vient de préciser le projet de loi sur la fin de vie : il offrirait à toute personne majeure, capable de discernement, atteinte d’un mal incurable mettant en jeu son pronostic vital à court ou moyen terme, la possibilité d’être aidé à mourir. Parallèlement, une stratégie de soutien des soins palliatifs serait mise en place (pour les encourager, les diffuser à l’ensemble du pays, les rendre accessibles à tous) – certaines dispositions de soutien des soins palliatifs étant incluses dans le projet de loi.

Entretien Mineurs exclus de l’aide à mourir : «Nous ne sommes pas gouvernés par des gens courageux»

par Adrien Naselli   publié le 12 mars 2024

Stéphane Velut, chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours déplore un projet de loi trop restrictif, qui ne permettra pas de répondre à tous les cas, notamment, celui des personnes mineures souffrant de maladies incurables.

par Adrien Naselli

publié le 12 mars 2024 à 17h51

Dans son livre la Mort hors la loi («Tracts», numéro 31, Gallimard, 2021), le chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours se dit «hanté» par des patients en souffrance incurable. C’est le cas de Déborah, 6 ans, atteinte d’une tumeur sans espoir de guérison, qui la fait terriblement souffrir – et de sa mère, qui la veille jour et nuit. L’équipe médicale débat. «On sait tous qu’on ne peut faire que ça : quelque chose qui l’endorme et finalement la tue. Mais qui ? Qui est prêt à faire ça […]. Nous sommes en 1982, sur ça, il n’y a pas de loi, écrit Stéphane Velut. Pour la première fois, rien de ce qu’on m’avait appris […] ne me parut plus dérisoire, rien de mes fragiles connaissances théoriques ne me parut plus inutile.»

La "fatigue de printemps", une pathologie de langue allemande

Publié le 

Par 

"La Sieste ou Le Rocking-chair, Jeanne", Henri Manguin, 1905.

Une grande fatigue envahit les Allemands le printemps venu, sorte de veisalgie post-hivernale… Si bien qu'ils lui consacrent un mot : la Frühjahrsmüdigkeit. Une curiosité linguistique et culturelle.

Il est de ces mots qui n'existent que dans une seule langue et dont la traduction, parfois hasardeuse, nous amuse tout en nous révélant une idée bien précise sur laquelle nous ne pouvions justement mettre un terme. Parmi eux, le doux nom de "Frühjahrsmüdigkeit". Composé de "Frühjahr" (qui signifie printemps) et "Müdigkeit" (fatigue), il désigne cette lassitude ou épuisement que l'on peut ressentir avec l'arrivée des beaux jours, au sortir de l'hiver. Le terme a même sa déclinaison verbale : on dira "ich bin frühjahrsmüde", littéralement "je suis fatigué du printemps" ou plutôt "j'ai la fatigue du printemps".

En quoi consiste cette étrange maladie ? Les Allemands sont-ils si épuisés qu'il leur fallait dédier un mot de leur langue, réputée propice à la création de concepts, à ce mal printanier ? Pourquoi n'avons-nous pas un mot français pour le désigner ? La Frühjahrsmüdigkeit s'arrêterait-elle, tel un nuage radioactif, à la frontière franco-allemande ? Ou comment d'un phénomène mi-pathologique mi-linguistique que nous voyons comme une curiosité d'un côté de la frontière, révèle de l'autre une réalité culturelle… De quoi mêler ici conseils contre la fatigue saisonnière dignes d'un magazine pour salle d'attente, goût des "intraduisibles" et réflexions sur l'hypothèse linguistique de Sapir-Whorf, laquelle voudrait que la langue influe sur la façon dont on conçoit la réalité.

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Votre voisine de bureau est-elle une mère solo ?

Darons daronnes

Par Clara Georges

La semaine dernière, une lectrice m’a écrit un courrier qui m’a happée par sa force. Je vous en retranscris une grande partie ici. Camille :

« J’ai 46 ans et je vis seule avec mon fils de 10 ans. Son père s’en occupe un week-end sur deux et en moyenne un quart des vacances scolaires. Il y a deux ans, il a pris la tangente sans prévoir de garde alternée. Aujourd’hui, je gère ; en courant et en cramant mes années de vie plus vite que la moyenne, mais je gère. J’ai même démarré un nouveau job cette année, qui me demande de l’investissement, un challenge immense dans ma modeste carrière. C’est dur, mais j’en avais besoin : trop riche pour la CAF [Caisse d’allocations familiales], mais pas assez pour partir en vacances, je voudrais voyager avec mon fils, lui faire voir des choses avant de ne plus être là.

Au bureau, je m’abstiens proprement de signaler ma situation personnelle, et pour l’emploi du temps je fais appel à qui sera dispo pour m’aider. J’ai la chance d’avoir une famille présente et aidante pour les sorties d’école et activités. Car la mère seule avec un fils n’a pas bonne presse dans l’entreprise, si moderne et ouverte soit-elle dans ses process de management. On ne va pas non plus arrêter de mettre des réunions le mercredi après-midi et partir du bureau à 17 h 30, et puis quoi !

Dans ce nouveau job, beaucoup de trentenaires, assez peu de parents, ou depuis peu. Mais voilà que l’autre jour j’entends parler de X, le manageur que tout le monde adule. Je sens qu’il est spécial pour l’équipe, un discret mouvement de tête penchée quand on l’évoque. Après trois phrases d’introduction roulées dans la dragée, on me regarde pour m’annoncer sur le ton de la connivence le secret de cet homme incroyable : “C’est un papa tout seul.”

Le ton mielleux de la phrase me fait instantanément grimper au plafond. Pas le temps de m’en remettre qu’on a déplié le tapis pour X qui, malgré ses quatorze minutes de retard, ne souffrira d’aucune remontrance puisqu’il ouvre la réunion d’un impérieux : “I had to take care of my daughter” [“je devais m’occuper de ma fille”].

Wait, what ? Un “papa tout seul” qui a une fille ! On ne peut pas lutter. Je vois l’assemblée se recouvrir d’empathie pour X, l’œil mouillé, on échange des sourires entendus sur l’héroïsme moderne de cet homme courageux et intègre. Car, oui, il s’occupe de sa fille “tout seul” ! Quelle générosité, quel altruisme ! Le sous-texte est tellement puissant que je l’entends presque sortir du cerveau de mes collègues : ça doit être dur pour lui quand même.

Le choix des mots a ici son importance : un “papa”, terme affectueux qui place l’amour et la bienveillance au premier plan (“mon papa que j’aime”), mais le génie du truc c’est quand même “tout seul”. Pas “seul” hein, “TOUT seul” . Comme un enfant perdu, abandonné, sans recours. Il est tout seul, en miroir à son enfant qui est, pour le coup, amputé d’un parent. On imagine tout de suite le papa un peu gauche mais chaleureux, qui reste à la maison le samedi soir et s’endort devant Peppa Pig à côté de sa fille, après lui avoir brossé les cheveux maladroitement. “Papa” + “tout seul”, le bingo de la comédie des sexes.

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Où en est-on dans les traitements de la migraine

Dr Christian Lucas   13 mars 2024

La physiopathologie de la migraine a énormément évolué ces dernières années avec notamment la place de la libération du CGRP (Calcitonin gene releated peptid) au pourtour des artères méningées lors d’une crise migraineuse aboutissant à la céphalée. Ceci a permis des avancées thérapeutiques conséquentes avec des molécules ciblant la voie du CGRP tels les anticorps monoclonaux anti-CGRP ou les gépants ou la toxine botulique de type A. Par ailleurs, concernant les anciennes molécules, notamment le topiramate, des signaux alertant sur le risque neurodéveloppemental sont apparus modifiant radicalement les possibilités de prescription.


Le tragique ironique de Shakespeare

Mercredi 13 mars 2024

Provenant du podcast

Avec philosophie

Portrait de William Shakespeare (né le 26 avril 1564 - 23 avril 1616), dramaturge, poète et acteur anglais. ©Getty - mikroman6

Il n’est pas facile de décrypter le tragique apparent des trois pièces "Richard III", "Macbeth" et "Hamlet". Quelque chose de monstrueux surgit là, semblant autoriser la notion de tragique, quoique différemment dans les trois cas. Mais de quoi s’agit-il exactement ?


Avec

  • Gisèle Venet Professeure émérite à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, spécialiste de William Shakespeare et du théâtre élisabéthain et jacobéen

  • Philippe Raynaud Professeur émérite de science politique à l'université Panthéon-Assas, membre de l'Institut universitaire de France



Peut-on se préparer au syndrome du nid vide ?

Darons daronnes


 Par Clara Georges

J’ai la chance, depuis mon salon, d’avoir vue sur un spectacle gratuit dont on ne se lasse jamais : un jardin. C’est une chance parce que, en ville, c’est rare, et comme l’explique ma collègue Cécile Cazenave dans sa chronique « Chaud devant », observer les bourgeons du sureau avec ses enfants est peut-être plus utile pour les éveiller à la fragilité du vivant que leur livrer des informations écoanxiogènes. C’est une chance parce que c’est chaque matin différent.

Et c’est une chance parce que, depuis plusieurs années, je regarde, dès le mois de mars, le même couple de merles y préparer son nid consciencieusement, amasser des brindilles, former ce cercle à l’architecture fascinante, dans un coin isolé. Ces jours-ci, la merlette couve. En s’approchant, on voit dépasser sa queue. Le merle sautille, creuse deux-trois trous dans l’herbe, surveille les alentours. Si tout va bien, nous allons ensuite assister à ce moment que nous avons découvert avec émerveillement pour la première fois pendant le confinement de mars 2020 : la naissance des merleaux. Ils sont affreux, avec des becs démesurés et grand ouverts, un gosier gigantesque, un corps dépourvu de plumes. Et ils ne font que piailler. Mais soudain, alors qu’on n’y a pas prêté attention pendant quelques jours, les voici déjà dans le jardin, tout gros et pleins de plumes, à suivre leur mère d’un pas incertain tandis qu’elle les entraîne à voler. Des toutes petites étapes : une branche basse ; un muret ; le sol, et on recommence. Cela dure ainsi quelque temps ; ils s’aventurent de plus en plus haut dans le sureau. Et un matin, à peine deux mois après l’installation des parents, les merleaux sont partis.

C’est comme assister à ma propre vie en accéléré. Mes trois enfants, je les ai trouvés parfaits à la naissance, alors qu’ils ressemblaient certainement, dans leur genre, à des merleaux déplumés. Et voilà qu’à présent j’ai à peine cligné des yeux, et ma fille aînée, 9 ans, me demande comment l’on s’y prend pour dire à quelqu’un qu’on l’aime. Si je n’y prends garde – et même si j’y prends garde ! –, il suffira d’un nouveau clignement d’œil pour qu’elle et les deux autres nous annoncent, avec une joie mêlée de crainte, qu’ils quittent la maison. Au-delà des branches basses et du muret, de l’autre côté, là où notre regard de parent ne pourra plus porter.

Comment se préparer à ce moment ? Peut-on s’y préparer ? J’ai déjà abordé cette question dans une précédente lettre, mais j’y reviens parce que je voudrais partager avec vous de nouvelles lectures qui m’ont amenée à réfléchir.

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