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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 13 mars 2020

Coronavirus en Corée du Sud: des infirmières portent leurs pansements comme des médailles

  • afp

  • Sur le front, les joues ou le nez, les infirmières qui combattent le coronavirus dans les hôpitaux de Corée du Sud portent des pansements. Comme autant de médailles.
    Ces pansements, elles les posent pour se protéger des plaies et irritations infligées par les équipements de protection portés durant de longues heures pour s'occuper des malades.
    Coronavirus en Corée du Sud: des infirmières portent leurs pansements comme des médailles
    A l'hôpital Dongsan de l'Université Keimyung, l'un des principaux de la ville de Daegu (sud) au coeur de l'épidémie qui a tué dans le pays 67 personnes avec plus de 7.900 cas, quelque 200 infirmiers, pour beaucoup des femmes, s'activent. La moitié sont des volontaires selon la direction.
    Sur leur visage, des pansements symbolisent leurs efforts. «Je fais de mon mieux», confie une infirmière, Kim Eun-hee.
    Coronavirus en Corée du Sud: des infirmières portent leurs pansements comme des médailles
    Des lettres de soutien sont affichées à l'hôpital. «Tout le pays est derrière vous», assure l'une d'elles, arrivée accompagnée de thermomètres et de gâteaux.
    «Vous êtes mes vrais héros, je vous suis infiniment reconnaissant», écrit un internaute sur Naver, le principal portail sud-coréen, où éloges et remerciements se multiplient à l'adresse du personnel infirmier.
    Coronavirus en Corée du Sud: des infirmières portent leurs pansements comme des médailles

"On a reçu une douzaine d'appels" : le timide démarrage du numéro unique pour les personnes pédophiles

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Lancé en novembre par le secrétaire d'Etat Adrien Taquet, le 0 806 23 10 63 a pour but de venir en aide aux personnes attirées par les enfants et d'améliorer la prévention des agressions sexuelles sur les mineurs.

Mis à jour le 
Lancé le 20 novembre 2019, le 0806 23 10 63 est expérimenté dans les Criavs de cinq régions, Paca, Centre-Val-de-Loire, Occitanie, Auvergne et Aquitaine. 

« Einstein-Hawking, l’Univers dévoilé » : le cosmos pour tous

Un ambitieux documentaire en deux parties, produit par la BBC, met en miroir les travaux d’Einstein sur la relativité et ceux de Hawking sur la mécanique quantique. Pour les passionnés comme les novices.
Par  Publié le 14 mars 2020
Stephen Hawking avec son ami et collaborateur Andrew Strominger, de Harvard.
Stephen Hawking avec son ami et collaborateur Andrew Strominger, de Harvard. ANDREW STROMINGER
ARTE - SAMEDI 14 MARS À 20 H 50 -DOCUMENTAIRE
Allergiques aux mathématiques, traumatisés de la physique, cancres des sciences, ne zappez pas ! Si vous n’avez jamais rien compris à cette histoire de relativité, si Einstein n’est pour vous qu’un visage qui tire la langue sur un tee-shirt, si vous n’avez jamais osé ouvrir Une brève histoire du temps (Stephen Hawking, 1988), ce documentaire en deux parties, réalisé par Michael Lachmann et produit par la BBC, s’adresse à vous. Ambitieux dans sa forme et ses moyens, savant mais pas barbant, Einstein-Hawking, l’Univers dévoilé s’intéresse au cerveau bien garni de ces deux scientifiques et à la façon dont les travaux du premier ont été brillamment exploités par le second.
Albert Einstein, à 26 ans, en 1905, à l’office des brevets de Berne, en Suisse. Cette année-là, dans son « annus mirabilis », il a écrit quatre articles qui allaient transformer notre compréhension de l’Univers.
Albert Einstein, à 26 ans, en 1905, à l’office des brevets de Berne, en Suisse. Cette année-là, dans son « annus mirabilis », il a écrit quatre articles qui allaient transformer notre compréhension de l’Univers. ETH-BIBLIOTHEK ZÜRICH, BILDA
Au commencement, il y a deux enfants doués, l’un né à Ulm (Allemagne) en 1879, l’autre à Oxford (Royaume-Uni) en 1942. L’Allemand, qui étudie d’abord la physique en marge d’un travail alimentaire, publie en 1905 un article révolutionnaire : la théorie de la relativité ébranle profondément la communauté scientifique. On se gardera bien de tenter de l’expliquer : le documentaire, qui se veut pédagogique, le fait de façon simple et ludique, en montrant des balles lancées d’une voiture immobile, puis en mouvement.
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Coronavirus : en France, les hôpitaux se préparent au pire

Par Nathalie Raulin Pierre-Henri Allain, à Rennes et Guillaume Krempp, à Mulhouse — 
Devant l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse, lundi.
Devant l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse, lundi. Photo Sébastien Bozon. AFP

D’Alsace en Bretagne, l’inquiétude croît parmi les soignants, épuisés par les réorganisations quotidiennes, face à la virulence des virus et l’afflux des patients.

Un plaidoyer pour une pratique avancée en addictologie




Paris, le jeudi 12 mars 2020 - S’il existe bien un master de pratique avancée en santé mentale et psychiatrie, pour les médecins addictologues l'ensemble des connaissances et expertises nécessaires en addictologie n’y sont pas acquises. Syndicats, sociétés savantes, infirmières ou médicales, pas moins de 18 structures soutiennent un projet de mise en place d’un master de pratique avancée en addictologie. Pour ce faire, elles ont publié deux « référentiels infirmiers » pour cette spécialité. 

Dans ceux-ci, ils interpellent les pouvoirs publics sur l’importance de mettre en place rapidement un  master IPA spécifique.

Association des Psychologues Freudiens

Association des psychologues freudiens

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L'exposition Chicago Calling à voir dès jeudi à Lausanne


Publié le 12 Mars 2020

Entre le 9 et le 13 mars 2020, les étudiants en médecine ont été appelés à "porter un brassard noir en signe de deuil" pour alerter sur les suicides.

Les internes en médecine sont presque six fois plus susceptibles d'avoir des pensées suicidaires que la moyenne nationale.
Les internes en médecine sont presque six fois plus susceptibles d’avoir des pensées suicidaires que la moyenne nationale. (©Adobestock)
Quatre suicides depuis le début de l’année 2020 : c’est le record détenu par les internes en médecine. Un palmarès d’autant plus triste qu’en 2017, une étude menée par quatre syndicats avait dressé un état des lieux alarmant de la santé mentale des étudiants en médecine.
Deux tiers d’entre eux souffriraient d’anxiété, quand un quart devient dépressif au cours de ses études et qu’un autre quart a déjà eu des idées suicidaires. Dans ce dernier cas, c’est 5,9 fois plus que la population générale.
Aussi, pour l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI), le quatrième suicide, survenu début mars une semaine seulement après le précédent, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Et l’occasion d’alerter à nouveau sur les suicides des soignants, avec par exemple cette semaine, du vendredi 6 mars au vendredi 13 mars, un appel à « porter un brassard noir en signe de deuil. »

L’art presque perdu de prêter l’oreille

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« Si l'homme a deux oreilles et une bouche, c'est pour écouter deux fois plus qu'il ne parle », affirmait Confucius. En théorie seulement, pointe la journaliste américaine Kate Murphy. Dans You’re Not Listening, elle s’attache à montrer que, de nos jours, savoir prêter l’oreille est un art presque perdu. Contributrice régulière de The New York Times, Murphy a passé près de deux ans à examiner un large corpus de recherches scientifiques en psychologie, neurosciences et sociologie. Et son constat est sans appel : nous sommes confrontés à une épidémie de « mauvaise écoute ». Au cours du XXe siècle, le temps que nous passons en moyenne chaque jour à écouter autrui a presque diminué de moitié, écrit-t-elle. « You’re Not Listening aborde le problème de façon fascinante et constructive. C’est à la fois un livre de vulgarisation scientifique et un guide pour améliorer notre communication » estime la journaliste Melanie Reid dans le quotidien britannique The Times.


You’re Not Listening: What You’re Missing and Why It Matters de Kate Murphy, Celadon Books, 2020.

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Une histoire génétique : notre diversité, notre évolution, notre adaptation, leçon inaugurale de Lluis Quintana-Murci

LES COURS DU COLLÈGE DE FRANCE
Le 13/03/2020

De quelle manière la sélection naturelle a-t-elle influencé la variabilité du génome humain? Comment agit-elle sur les fonctions immunitaires et de défense contre les agents infectieux? Lluis Quintana-Murci, généticien des populations questionne l’adaptation génétique de l’homme à son environnement.
"D'où Venons Nous / Que Sommes Nous / Où Allons Nous " P. Gauguin / 1897
"D'où Venons Nous / Que Sommes Nous / Où Allons Nous " P. Gauguin / 1897 Crédits : P. Gauguin /The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM),
Comment le peintre Paul Gauguin met-il la quête de la diversité au cœur de son illustre tableau,  intitulé "D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?" s’interroge Lluis Quintana-Murci. Ce généticien des populations, qui a la passion de la diversité, nous entraîne dans un stimulant retour sur la génomique humaine, la notion d’évolution et l’histoire génétique dans le cadre de sa leçon inaugurale au Collège de France ?

Sommes-nous tous malades ?

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth
Le 11/12/2018

Il existe une proximité et une confusion entre déprime et dépression. En France, cette dernière affecterait 2,5 millions de personnes et est devenue un véritable enjeu sociétal. Psychiatrie, santé mentale, de quoi parlons-nous ? Comment définir la crise que traverse aujourd'hui la psychiatrie ?
Sommes-nous tous malades ?
Sommes-nous tous malades ? Crédits : Carlo107 - Getty

Les invités du jour :

  • Pierre-Michel Llorca, professeur de psychiatrie à l'Université d'Auvergne, responsable du service de Psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand, co-auteur de Psychiatrie : l’état d’urgence aux éditions Fayard
  • Pierre Sidon, psychiatre, psychanalyste, médecin directeur du CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) UDSM (Union pour la défense de la santé mentale) à Champigny-sur-Marne, membre de l’ECF (Ecole de la cause freudienne)

Surdiagnostics Quand la médecine nous rend malades

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En médecine, il est difficile d’envisager que faire « plus » puisse être l’ennemi du « bien ». Et pourtant… Détecter précocement ou par hasard une maladie n’apporte parfois aucun bénéfice. C’est le cas, par exemple, si la maladie évolue très lentement. Cette découverte peut s’avérer néfaste et, 
en cas de prise de traitements, rendre vraiment malade. Ces diagnostics en excès, appelés surdiagnostics, se multiplient. Ils sont dus à une utilisation abusive de l’imagerie médicale, à une définition élargie de certaines pathologies et à un dépistage inapproprié de certains cancers. Il faut le reconnaître, l’idée du surdiagnostic est contre-intuitive. Voici donc un décryptage pour mieux comprendre le concept et des moyens pratiques pour y échapper.


Des maladies « surdiagnostiquées » ? Qu’est-ce que cela signifie ? Comment un diagnostic peut-il être superflu ? Le surdiagnostic est un vrai diagnostic (au contraire d’un diagnostic erroné) mais posé à mauvais escient. Il consiste à repérer un problème médical qui, s’il n’avait pas été détecté, serait passé inaperçu, n’aurait provoqué aucun symptôme, n’aurait eu aucune conséquence sur la santé ou la durée de vie. Par exemple, un nodule dans la thyroïde qui n’aurait jamais embêté la personne qui le porte. Mais ce problème, une fois découvert, provoque de l’anxiété et conduit à prendre des traitements inutiles exposant à des effets indésirables… qui, eux, peuvent rendre bien malade. Bref, le surdiagnostic, c’est l’identification d’une anomalie qu’il aurait mieux valu ignorer.

MALADES DE L’IMAGERIE : DES ANOMALIES VUES PAR HASARD

Lors d’un examen d’imagerie médicale sur 5, les radiologues trouveraient autre chose que la raison de la prescription de l’examen. C’est là un effet indésirable majeur, mais méconnu, de ces examens. Certes, ces explorations permettent parfois de prendre en charge ces maladies détectées par hasard avant qu’elles n’atteignent un stade difficilement curable. Mais ce n’est pas la majorité des cas : les conséquences négatives semblent être plus nombreuses que les conséquences positives. Ces découvertes fortuites, baptisées « incidentalomes » ou « fortuitomes », ouvrent la voie à une batterie d’examens invasifs, à un suivi anxiogène, voire à des traitements plus nuisibles qu’utiles alors que les anomalies découvertes seraient restées bénignes ou auraient régressé naturellement.

TROIS EXEMPLES DE SURDIAGNOSTIC


Le développement de l’échographie a ainsi « créé » une épidémie de cancers de la thyroïde en dépistant des nodules qui ne seraient jamais devenus agressifs. En France, le taux de surdiagnostic de ce cancer est estimé entre 70 % et 80 % !

jeudi 12 mars 2020

La Forest-Landerneau. Treizerien multiplie les sorties pour l’autonomie

Publié le 
Elle souffle ses 30 ans cette année. L’association Treizerien (« Passeurs », en breton), qui vient en aide à la santé mentale, n’a de cesse de développer des activités thérapeutiques dans divers domaines, en direction des 200 patients du secteur psychiatrique, hébergés sur les sites de Landerneau, Pont-de-Buis et Crozon.


Coronavirus : crise économique ou changement de modèle ?

L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner
Le 12/03/2020

Alors que la France se prépare au passage au stade 3 de la crise sanitaire, Bruno Le Maire a dévoilé plusieurs mesures à destination des entreprises. Quel sera l’impact de cette pandémie sur l’économie mondiale mais aussi sur la croissance française ? Éléments de réponse avec nos invités du jour.
Les ruptures de stocks de plus en plus importantes dans les grandes surfaces témoignent d'une économie déliquescente et de comportements irrationnels en situation d'épidémie
Les ruptures de stocks de plus en plus importantes dans les grandes surfaces témoignent d'une économie déliquescente et de comportements irrationnels en situation d'épidémie  Crédits : AFP
Tourisme, transport, événementiel… Plusieurs secteurs de l’économie sont très fortement impactés par l’épidémie de Covid-19. Lundi, les bourses mondiales ont connu des chutes comparables à celles enregistrées en 2008, accentuées par la baisse des cours du pétrole. Pour aider les membres de l’Union européenne à surmonter les conséquences de la pandémie, le Conseil européen a annoncé mardi la création d’un fonds de 25 milliards d’euros. Et alors que la France se prépare au passage au stade 3 de la crise sanitaire, Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie et des Finances, a dévoilé une série de mesures à destination des entreprises. Quel sera l’impact de cette pandémie sur l’économie mondiale mais aussi sur la croissance française ? Faut-il revoir les règles de la mondialisation ?
Pour répondre à ces questions, nous recevons Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, professeur émérite à l'université Paris-Dauphine, et Aurélie Trouvé, économiste, porte-parole d’ATTAC.

Covid-19 : « Si la mère est malade, il faut continuer l'allaitement », les conseils d'un pédiatre pour rassurer les mères inquiètes

PUBLIÉ LE 12/03/2020



Le Dr Marc Pilliot, pédiatre et président du groupe Allaitement de l'Association française de pédiatrie ambulatoire, fait un point sur la maternité et l'allaitement dans le contexte de l'épidémie Covid-19. Le spécialiste rappelle « l'effet très protecteur de l'allaitement maternel » tout en soulignant « qu'il est fortement recommandé de continuer l'allaitement ».
Crédit photo : PHANIE
Au niveau mondial, l’épidémie de coronavirus atteint près de 113 800 cas dont environ 4 000 morts. En France, le 9 mars, nous en sommes à plus de 1 400 cas dont 25 morts (1). Puisque cette épidémie continue de s’étendre, et même de s’accélérer, plusieurs points sont à souligner :

Troubles dépressifs : toutes les formes de sédentarité n’auraient pas le même impact…

Univadis

Par Nathalie Barrès    11 mars 2020

À retenir 

Toutes les formes de sédentarité (intellectuellement active comme lire un livre, ou intellectuellement passive comme regarder la télévision) n’auraient pas le même impact sur le risque de dépression caractérisée. C’est ce que vient de démontrer une étude publiée dans le Journal of Affective Disorders. Elle révèle que la sédentarité favorise les troubles dépressifs caractérisés. Mais que cette relation serait médiée par les troubles du sommeil en lien avec cette sédentarité passive.

TRANSE CONGO EXPRESS





Dans la carrière de Kombé, au sud de Brazzaville, mi-janvier.

Tourné à Brazzaville, le film «Kongo» des Français Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav suit l’apôtre Médard, guérisseur et désenvoûteur ngunza. Un travail documentaire au long cours où ils explorent une société baignée de mysticisme. «Libération» s’y est plongé, de rituels en tribunal de sorcellerie.

On a fermé la rue, loué les chaises aux bars avoisinants, emprunté le projecteur, payé la bière aux garants des autorités compétentes, installé le tout devant l’église ngunza. Les garçons de l’équipe de foot ont battu le rappel au mégaphone, du goudron jusqu’aux beuglants boueux du carrefour Dubaï. Pour confisquer leur ­attention, on a fait chanter les enfants, massés sur les bancs des premiers rangs. On a tendu l’écran devant la toile rosée d’un ciel que reflètent les flaques immenses, et attendu qu’elles virent au bleu pour lancer les discours. Ce soir de janvier, un film, sans doute le seul jamais tourné au quartier Moukoundji-Ngouaka, retourne à ces rues bordées d’échoppes en briques colorées et de tôle érigée pour délimiter les parcelles où se tassent les familles du coin. Quand la projection a commencé, un policier, Marley, est venu en voisin s’enquérir, du soupçon plein les yeux : «C’est un long film, ça ? Et ça va aboutir à quoi ? Je veux dire, à la fin, qu’est-ce que les gens vont retirer comme conclusion ?»
Sur l’écran, l’apôtre Médard enfonce ses doigts dans la bouche d’un paroissien possédé par un mal ou un diable, et les enfants de Moukoundji-Ngouaka écarquillent tout ce qu’ils peuvent. Ils connaissent Médard, qui officie dans l’église ngunza, sur sa parcelle, à quelques mètres de là où ils se trouvent agglutinés ce soir. Mais peu d’entre eux peuvent se figurer quels rites, savoirs et traditions s’y exercent, quand bien même la pancarte à l’entrée énumère ­certains champs d’action de la ­doctrine : «Tout type de guérison mystique : désenvoûtement, ­chasse-diables, protection de parcelle, domination-attirance-maris de nuit, diabète, femmes stériles, folie chronique… Consultation : 2 000 francs + un paquet de bougies.»
Le cinéma leur est chose plus étrange ou étrangère encore. Du reste, certains n’étaient pas nés quand le tournage a commencé, et la plupart n’avaient jamais vu de film auparavant. Parmi ceux qui assurent que si, lorsqu’on leur demande lesquels, beaucoup citent des affiches de matchs de football, ou décrivent des séries nigérianes que regardent leurs parents, des histoires de sorcellerie. La République du Congo, comme beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, présente un territoire quasi vierge de salles, et ainsi la projection sur écran y est l’apanage d’autres images. Jusqu’à l’ouverture récente, à Brazzaville, d’un CanalOlympia (l’un de ces complexes déclinés à l’identique par Bolloré dans une dizaine de villes du continent), ne demeurait que la salle de l’Institut français, après que toutes les autres furent détruites ou rachetées par les dollars évangélistes et ­converties en églises de réveil.

Lors de la projection le 15 janvier de Kongo dans le quartier de Moukoundji-Nguaka, où le film fut tourné.