Patrick WEBEL, Sainte-Gemmes-sur-Loire Publié le
Lettre d’un usager en psychiatrie
« Nous sommes bien trop seuls, en psychiatrie. Je veux attirer l’attention sur la raréfaction d’une espèce en voie de disparition : les soignants.
Le Covid ? Deux-trois soignants ont été détectés positifs au test PCR. Ce n’est pas ça qui décime les CMP, les hôpitaux de jour ou les intras, c’est le manque d’effectifs qui gangrène la psychiatrie depuis des années. Il n’y a pas de remplaçants, comme dans une équipe de foot, et le travail est exigeant : trois ans de formation pour obtenir le diplôme (un an pour les aides-soignants), puis trois ans de pratique dans un service qui n’est pas fait pour retenir les personnels infirmiers. Surcroît de travail et, au même titre que dans les CHU dans toutes les disciplines, déplacement en intra des personnels des CMP et des hôpitaux de jour où, vaille que vaille, les ergothérapeutes continuent leur mission. C’est un grand bonheur d’y venir travailler artistiquement trois quarts d’heure par semaine, mais ce ne sont pas les six heures initialement prévues et l’on s’embête un peu à la maison. Surtout quand on est célibataire ! Où sont Fanny, Antoine, Astrid, Emmanuelle et tant d’autres ? En intra, les CMP sont dépeuplés, les hôpitaux de jour de chaque secteur aussi.
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