Dans la nuit de samedi à dimanche, ils ont été plusieurs dizaines de milliers à dormir dans les rues de New York, Londres, Brisbane ou Delhi. L’opération, baptisée The World’s Big Sleep Out, avait pour objectif d’alerter l’opinion et les politiques sur la situation intenable des sans-abri.
“Vivre dans la rue en dépendant des banques alimentaires est devenu un cancer que nous avons fini par accepter et ignorer. Je trouve effrayant de voir comment ce phénomène fait désormais partie de notre vie, comment nous avons fini par l’accepter.” Ce coup de gueule, on le doit au comédien écossais Brian Cox qui, dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre, a pris part à Édimbourg au World’s Big Sleep Out (qui pourrait être traduit comme “Une nuit à la belle étoile planétaire”), raconte The Herald.
Dans 52 villes à travers le monde, dont Londres, Chicago, Hong Kong, Madrid ou Manille, ils ont été 60 000 à braver, pour certains, le froid ou la pluie le temps d’une nuit. Plus que les 50 000 espérés par les organisateurs de cette campagne, en tête desquels Josh Littlejohn, “le propriétaire écossais d’une chaîne de magasins de sandwiches qui n’a de cesse de lutter pour que les gens dans le besoin aient accès à des emplois, des abris et des logements”, précise le New York Times.
Outre le “coup médiatique” du World’s Big Sleep Out, amplement servi par la présence de stars, à l’image de l’acteur Will Smith à New York, l’objectif était de recueillir des fonds, “50 millions de dollars”, selon la BBC sur son site internet. La moitié de cette somme sera remise à des associations portant secours aux sans-abri, “l’autre moitié à des organisations caritatives comme l’Unicef qui viennent en aide à des personnes déplacées non seulement par une pauvreté extrême mais aussi par les conflits armés et les catastrophes naturelles”, note le New York Times.
À l’origine de cette opération planétaire, figure donc un jeune entrepreneur écossais, Josh Littlejohn, 33 ans. Mais aussi une rencontre décisive. Il y a sept ans, Josh a ouvert sa première boutique “Social Bite” à Édimbourg, raconte le quotidien newyorkais. Un jour, Pete Hart qui essayait de s’en sortir en vendant un journal pour sans-abri a franchi la porte de sa sandwicherie. “Il est entré dans le café, a pris son courage à deux mains et m’a demandé s’il y avait un boulot pour lui”, se souvient Josh Littlejohn. Puis Pete Hart, une fois embauché dans les cuisines, a expliqué que son frère vivait lui aussi dans la rue.
Très vite M. Littlejohn a employé les deux frères et leurs amis. Il a aussi commencé à nourrir une cinquantaine de personnes par jour, sollicitant ses clients en les priant de prendre en charge des repas remis aux sans-abri.”
En 2016, rappelle The Herald, Josh Littlejohn a organisé un premier “Big Sleep Out” dans la capitale écossaise. 270 personnes y avaient pris part. D’année en année, grâce à la présence de figures du monde du spectacle, l’initiative a gagné en ampleur. Pour devenir en moins de trois ans l’événement planétaire de la nuit du 7 au 8 décembre 2019. “Pour avoir travaillé pendant sept ans auprès des sans-abri, je sais ô combien ces personnes peuvent se sentir invisibles et oubliées, a témoigné Josh Littlejohn auprès du journal de Glasgow. Ce qu’ont fait les 60 000 personnes qui ont dormi cette nuit dehors c’est de mettre sous le feu des projecteurs ce problème planétaire et de montrer que nous nous en soucions.”
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