| 26.06.2018
Le panorama 2018 sur les établissements de santé de la DREES (ministère de la Santé) confirme la saturation des services d'urgences français. En 2016, 719 structures situées dans 641 hôpitaux, cliniques et établissements privés à but non lucratif (ESPIC) ont enregistré 21 millions de passages, soit une nouvelle progression de 3,5 % par rapport à 2015. 13 % de ces 719 établissements ont une spécificité pédiatrique.
La DREES met en évidence la croissance inexorable de 3,5 % en moyenne du nombre de passages aux urgences, année après année, depuis 1996, à l'exception de 2010. En 20 ans, ce nombre a été multiplié par deux (10,1 millions de passages en 1996) en France métropolitaine – hors service de santé des armées.
En parallèle, 103 SAMU et 399 SMUR ont assuré l'orientation, la prise en charge préhospitalière et le transport des patients.
La médecine d'urgence se concentre à 77 % dans les hôpitaux, à 17 % dans les cliniques et à 6 % dans les ESPIC. 98 % des SMUR et 100 % des SAMU sont implantés dans le secteur public.
Moins de 15 000 passages dans un service sur cinq
À l'heure où le gouvernement s'interroge sur le maintien des structures à faible activité dans des zones frappées par la pénurie d'urgentistes, ce panorama révèle qu'un nombre non négligeable de petits services assurent une bonne part de la prise en charge globale des urgences. Ainsi, 20 % des unités d'urgences enregistrent moins de 15 000 passages par an et 63 % moins de 30 000. En moyenne, les structures accueillent 29 000 patients par an.
Interrogée ce mardi sur Franceinfo sur la santé des urgences à l'arrivée de l'été, période traditionnellement difficile, Agnès Buzyn a convenu que la pénurie médicale obligeait le gouvernement à « repenser les urgences » « Nous savons que nous n'arriverons pas à faire fonctionner certains services parce que nous n'avons pas d'urgentistes formés. On ne peut pas les inventer. »
Appel à des généralistes formés
En anticipation, la ministre de la Santé a indiqué son intention de « mett[re] plus de lits ouverts et effectifs dans les zones touristiques par exemple ». « Certains services vont être obligés de se réorganiser et se mutualiser entre les petits hôpitaux dans des zones où il y a très peu de passage, a-t-elle souligné. Dans certains hôpitaux, il y a moins de dix passages par nuit aux urgences. Pour faire tourner un service d'urgence, il faut huit médecins à temps plein. » Il faudra aussi« faire en sorte que des généralistes participent aux services d'urgence en étant formés », a-t-elle indiqué sans davantage de précisions.
Les grandes orientations de la transformation des urgences et, plus largement, de l'hôpital, seront annoncées « dans le courant de l'été ».
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