par Thomas Legrand publié aujourd'hui
Voilà bien un cas d’école réjouissant : le bruit et la fureur de la Manif pour tous n’étaient pas ceux d’une vague montante de l’opinion rétive au droit des homosexuels, mais plutôt le râle presque final d’une homophobie passée de majoritaire à largement minoritaire. La sinistre clown Frigide Barjot, égérie branchouille des cathos tradis, a disparu, même des plateaux bollorisés qui ont abandonné ce thème frelaté. Le vent réac qui souffle sur nos têtes est, pour bien des sujets, une illusion d’optique, tout au plus la manifestation classique du paradoxe de Tocqueville qui veut que plus on s’approche d’un but, plus la distance qui nous en sépare nous paraît insupportable. Oublier ce théorème nous fait souvent noircir le tableau social et sociétal de la société française.