Greffée des deux bras aux Etats-Unis en 2016, la jeune femme va devoir supporter seule la facture de près d’un million d’euros.
« Déçue ? Le mot est faible, je suis sous le choc, j’en perds mes mots, je trouve ça dégueulasse ». Amputée des quatre membres en 2007 à l’âge de 19 ans à la suite d’un choc septique gynécologique, Laura Nataf a connu des épreuves particulièrement douloureuses dans sa vie qui lui permettent sans doute de relativiser sa situation. Malgré tout, le coup reste rude : ce vendredi, la cour d’appel de Paris a décidé qu’elle devrait supporter seule le coût de l’opération de greffe des deux bras qu’elle a subie aux Etats-Unis en 2016, soit 990 000 euros. « Derrière la grosse machine de l’Assurance maladie, il n’y avait pas d’humanité, la justice vient de montrer qu’elle n’en a pas non plus » commente la jeune femme, désormais âgée de 35 ans et mère d’une petite fille de un an.
Cette décision de justice marque peut être la fin d’une longue épreuve qui a donc commencé en 2007, quand, après trois semaines de coma, Laura Nataf s’est réveillée sans jambes et sans avant-bras. Fini le rêve de la jeune femme, étudiante à la prestigieuse école hôtelière de Lausanne, de devenir cuisinière d’un grand restaurant. Si ses prothèses lui permettent de retrouver un semblant de vie normale, la jeune femme désire rapidement pouvoir bénéficier d’une greffe de bras, notamment dans l’espoir d’avoir plus tard un enfant.
On pense souvent que les hommes peuvent être père jusqu’à un âge avancé. Pourtant, leur fertilité baisse avec le temps. Et la paternité tardive ne fait pas forcément envie à grand monde.
« Dépêche-toi ! » Cette petite voix, Vincent (certaines des personnes interrogées ont requis l’anonymat), 34 ans, professeur dans le Var, l’a entendue de plus en plus distinctement ces dernières années. Une alarme intime d’abord. « Je ressens une urgence car j’aspire profondément à être papa, j’ai ça dans le cœur », explique ce récent célibataire. « A 25-30 ans, j’avais beaucoup d’angoisses et la peur de les transmettre. Aujourd’hui je suis davantage prêt », estime-t-il. A ce timing personnel s’ajoutent quelques catalyseurs : les copains d’enfance devenus pères, les sous-entendus du sien – « quand tu seras un homme, Vincent » –, la confrontation avec la jeune génération lors d’une reprise d’études, ou la calvitie naissante. Par ailleurs, son attirance pour les femmes beaucoup plus âgées « qui ne sont pas dans les mêmes périodes de vie » n’aide pas. « Je prends conscience que le temps file », lâche cet « hypocondriaque », qui surveille son hygiène de vie maisn’a pas fait de test de fertilité. « J’ai une petite angoisse d’être stérile. »
Injonction sociale, processus psychologique, ultimatum physique, l’horloge biologique était jusqu’à présent le tribut des femmes, leur « popote interne », dixit l’humoriste Guillermo Guiz dans son sketch L’Enfant surprise. En ligne de mire : la baisse de la fertilité et le couperet de la ménopause. Les hommes, eux, semblaient préservés de ces considérations. Mais le recul de l’âge du premier enfant, les problèmes d’infertilité partagés à 50 % dans le couple et la chute de moitié de la quantité de gamètes dans le sperme en un demi-siècle les ont amenés à s’interroger. L’homme fertile à tout âge : mythe ou réalité ?
« C’est une idée reçue, véhiculée par les exemples médiatisés de paternités tardives », tranche Geoffroy Robin, gynécologue et andrologue au centre d’assistance médicale à la procréation (AMP) de Lille. Il rappelle que l’homme est sujet à l’andropause, une « baisse progressive de la testostérone », qui devient « significative à partir de 50 ans ». Or, celle-ci a un impact sur le délai de conception et le risque de fausse couche, « indépendamment de l’âge de la femme, mais avec un surrisque si elle a plus de 40 ans ».
Des risques pour le fœtus
En 2001, une étude d’Elise de La Rochebrochard, de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, précisait : « Pour l’homme, la fertilité est maximale à 30-34 ans, puis elle diminue lentement. A 55-59 ans, l’homme a une fertilité deux fois plus faible. » La chercheuse relevait également pour les pères âgés de plus de 40 ans « une augmentation du risque de maladies génétiques » de leur progéniture qui, pour certaines pathologies, est « de même ampleur que le risque de trisomie 21 observé chez les enfants dont la mère a un âge compris entre 35 et 39 ans ». Le docteur Robin reçoit des patients de plus de 55 ans persuadés que l’infertilité du couple vient de leur compagne, « puisqu’ils ont déjà eu des enfants d’une précédente union ». Il plaide pour « une information loyale et collective » du grand public. « Sans inquiéter !, tempère Florence Boitrelle, présidente de la Société d’andrologie de langue française (SALF). Les risques restent minimes en valeur absolue. Il s’agit surtout des hommes de plus de 60-70 ans. »
Parfois, l’alarme sonne plus tôt, dès la quarantaine. Denis Meyer, 47 ans, photographe entre Paris et le Morvan, a vu, en quatre ans, sa quantité de spermatozoïdes chuter de 8 à 6 millions par millilitre, soit 25 % de moins – le risque d’infertilité commence sous la barrière des 10 millions. « Le gynécologue m’a dit que c’était dû à l’âge, mais qu’il m’en restait quand même assez, relate cet indépendant, en couple depuis trois ans avec Maria, une musicienne et photographe de 45 ans. Entre 40 et 45 ans, on perd beaucoup de choses. C’est comme le fait de devenir presbyte. » En 2018, son désir de paternité, présent depuis la vingtaine, s’est heurté à la découverte d’une pathologie génitale, la varicocèle, et aux mauvais résultats d’un testicule opéré à l’âge de 10 ans. Traité depuis pour cette maladie, Denis dope sa fertilité par des méthodes douces : compléments alimentaires, nourriture biologique (éviter les perturbateurs endocriniens), arrêt de l’alcool et du tabac. « Ce serait plutôt le moment d’être grand-père », s’avise le quadragénaire, qui observe aussi « de plus en plus d’hommes à cheveux blancs à la sortie de l’école ». Le couple, qui a traversé deux fausses couches, se lance en Espagne pour une ultime tentative. Avec don d’ovocytes cette fois car, injustice de l’âge, ceux de Maria sont devenus « moins productifs ».« C’est la dernière limite pour nous », conclut l’aspirant papa.
« L’infertilité masculine reste peu explorée. Ce n’est pas un marché porteur » – Florence Boitrelle, présidente de la Société d’andrologie de langue française
Florence Boitrelle se félicite de voir débarquer « depuis cinq à dix ans » des hommes avec leur partenaire dans son cabinet du centre AMP de Poissy (Yvelines). « Avant, ils étaient décalés, ils venaient parce que leur compagne le leur demandait. Aujourd’hui, ils s’impliquent », convient l’andrologue, qui assène : « La charge mentale doit être partagée, depuis les tâches ménagères jusqu’à la fertilité. » Encore faut-il intéresser les laboratoires pharmaceutiques aux traitements masculins. Pour l’heure, comme pour la contraception, le parcours médical ainsi que les traitements de procréation médicalement assistée (PMA) reposent essentiellement sur la femme. « L’infertilité masculine reste peu explorée. Ce n’est pas un marché porteur », déplore la présidente de la SALF, qui souhaiterait intéresser les hommes bien en amont. « Les centres seraient débordés, mais on résoudrait pas mal de choses ! » En France, l’autoconservation de spermatozoïdes peut être réalisée jusqu’à 45 ans, et utilisée jusqu’à 60 ans. Toutefois, à la différence des Etats-Unis, l’initiative n’est pas dans l’air du temps.
Les témoins interrogés dans le cadre de cette enquête– âgés de 31 ans à 54 ans – s’estiment déjà tous « vieux » pour être père. Ils sont pourtant bien loin des paternités très tardives rapportées par les médias, à l’image d’un Charlie Chaplin, père à 73 ans pour la onzième fois, ou d’Yves Montand qui le devint à 67 ans, trois ans avant son décès. En s’engageant avec Myriam, 39 ans à l’époque, Frédéric, 51 ans de son côté, savait que le sujet était « sur la table ». Elle avait un réel désir de maternité, lui avait déjà deux enfants : une adolescente et un fils majeur. « Je me suis beaucoup questionné », insiste ce correcteur free-lance marseillais. Médicalement d’abord : « Mes résultats étaient plutôt bons, pour un mec de mon âge. »Avec ses enfants, ensuite, dont il craignait la réaction. Il redoutait, de plus, « d’être grand-père avant d’être à nouveau père ». En thérapie aussi, « pour prendre de la distance ». Finalement, le couple se lance. Deux mois plus tard, Myriam tombe enceinte. Ils accueillent leur fils en 2020, à 40 et 52 ans. « J’avais envie de vivre ça avec elle, à un moment de ma vie où j’ai plus de temps, moins de stress. A moi de tout faire pour ne pas devenir un vieux croûton », lance le Marseillais, qui sait aussi qu’il n’aura « pas une vie complète » avec lui.
Luxembourg — En novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne rendait un arrêt affirmant que le cannabidiol (ou CBD) n’était ni un médicament, ni un stupéfiant. En conséquence, l’interdiction française de le vendre était une atteinte à la libre circulation des marchandises. Même si la transformation du cannabis reste interdite en France, vendre du CBD est devenu légal. Depuis, les boutiques de vente se sont multipliées et l’engouement pour ce produit ne semble pas ralentir [1].
L'exposition "Les interstices" du photographe Frédéric Stucin est à voir jusqu'au 15 avril 2023 au pôle photographique Stimultania de Strasbourg.
Pendant près d'un an, le photographe Frédéric Stucin s'est installé dans la cafétéria du service psychiatrique de l’hôpital de Niort. Son objectif : observer et photographier les patients et soignants qui animent le lieu. L'exposition Les interstices au pôle photographique Simultania de Strasbourg, est le résultat de ce temps passé là-bas. Au total, quatre-vingt-deux photographies sont exposées, des portraits puissants de ces personnes souvent mises au ban de la société.
Chaque mois pendant une semaine, le photographe a demandé aux malades et aux membres du personnel d'imaginer un scénario de représentation de soi qu'il puisse mettre en images. Des yeux qui nous fixent, des visages durs, perturbants ou au contraire très doux ; à travers ses portraits, Frédéric Stucin scrute l'âme humaine. "Je me suis rendu compte que les gens imprègnent les lieux et que les lieux imprègnent les gens. Les deux s'imbriquent, se rencontrent et se mélangent, et j'ai essayé de rendre en image ce que je ressentais", explique le photographe.
L'exposition Les interstices est à voir jusqu'au 15 avril 2023. (France 3 Alsace : O. Stephan / V. Roy / N. Gerolt)
Face aux accusations de la psychothérapeute Caroline Goldman et au débat sur le « time out », la pédiatre, qui est l’une des voix de l’éducation positive en France, défend ses convictions.
La pédiatre Catherine Gueguen, qui a« accompagné des parents et des enfants toute [s]a vie »,appelle à une « vraie révolution » en France, pour passer « d’une éducation punitive à une éducation non violente ». L’autrice du best-seller Pour une enfance heureuse (Robert Laffont, 2014), vendu à 176 000 exemplaires, ou de Lettre à un jeune parent (Les Arènes, 2020), a créé en 2019un diplôme universitaire d’accompagnement à la parentalité pour les pédiatres à Sorbonne Université. Reconnue comme l’une des voix de la parentalité positive en France aux côtés d’Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen a récemment été visée par la psychothérapeute Caroline Goldman qui, dans un entretien au Monde, l’accuse de « désinformation » auprès des parents.
La docteure en psychologie de l’enfant Caroline Goldman met en cause votre interprétation de l’éducation positive. En particulier, elle vous accuse de « rogner les limites éducatives ». Que répondez-vous ?
Préface de Sigmund Freud. Traduction de Marc GIRAUD.
Collection Travail social et psychanalyse
Comment donner accès à l’énigme de l’enfant ? Qu’est-ce qu’une pratique d’éducation qui ne ferait pas l’impasse sur la dimension de l’inconscient ?
Jeunes en souffrance est issu de l'expérience éducative d'un compagnon de Freud, auprès des sujets en difficulté, délinquants, cas sociaux, carencés, dans les années 1920. Il représente la première tentative de fonder l'acte éducatif à partir de la psychanalyse. D'une grande richesse clinique, prenant appui sur les dimensions de la rencontre, de la relation éducative, des inventions et des trouvailles qui se font jour dans la vie quotidienne de l’institution, l'ouvrage d’August Aichhorn ramène les éducateurs à ce qui fait le cœur de leur fonction : la rencontre à chaque fois nouvelle et l'accompagnement sur leur chemin de vie, de sujets en souffrance.
Dans un moment troublé où beaucoup d'éducateurs se demandent ce qu'ils font, voici un ouvrage qui nourrira autant la réflexion que la pratique éducative, sans cesse à réinventer.
"Si l’éducateur a appris la psychanalyse en l’expérimentant sur sa propre personne et s’il se trouve en situation de l’employer dans des cas limites et mixtes pour étayer son travail, il faut de toute évidence lui autoriser l’exercice libre de l’analyse, et non vouloir l’en empêcher pour des motifs qui ne relèveraient que de l’étroitesse d’esprit.".
Les prescriptions de psychotropes pour les enfants et adolescents ont augmenté de manière préoccupante et concernent des «dizaines de milliers d'enfants». De plus en plus atteints par la souffrance psychique et les troubles psychologiques, les enfants sont confrontés à des capacités de soin insuffisantes, alerte le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA).
La consommation de psychotropes a doublé en dix ans chez les enfants. Un enfant sur 20 serait désormais concerné, relève le Haut Conseil dans un rapport intitulé «Quand les enfants vont mal, comment les aider?», révélé dans Le Parisien lundi 13 mars. Dans le détail, la consommation de psychotropes chez l’enfant et l’adolescent a augmenté de +49% pour les antipsychotiques, +63% pour les antidépresseurs et de +155% pour les hypnotiques et sédatifs entre 2014 et 2021, selon les données collectées par le HCFEA, organisme placé auprès du Premier ministre et chargé de conseiller le gouvernement. Pour la seule année 2021, l’augmentation est de +16% pour les anxiolytiques, de +224% pour les hypnotiques, de +23% pour les antidépresseurs. «Ce phénomène de sur-médication ne concerne pas des cas isolés mais bien des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevés) avec ceux observés au niveau de la population générale», indique par ailleurs le rapport. Des chiffres «inquiétants», selon la secrétaire d'Etat à l'Enfance Charlotte Caubel.
parJulie Brafman, Envoyée spéciale à Draguignan publié le 17 mars 2023
Pendant deux jours, les jurés se sont penchés sur un mystérieux matricide. Une nuit de 2019, à la Seyne-sur-Mer, l’accusée a étouffé sa mère de 86 ans avec un coussin. Sans parvenir à s’en souvenir.
L’obscurité s’est abattue d’un coup, juste après l’ouverture du procès, au moment où le psychologue en visioconférence évoquait le «black-out» de l’accusée. Coupure générale d’électricité. «Ça doit être la grève», a soupiré l’huissier. Peu importe, on a continué comme ça, dans une pénombre seulement éclairée par la verrière. La greffière a escaladé le box pour actionner une porte, l’expert a achevé sa déposition sur un portable en haut-parleur et les jurés se sont serrés autour de l’appareil. Dans cette cour d’assises déserte – sans public ni partie civile – avec des airs de veillée clandestine, Caroline G., 36 ans, s’est avancée tout près de l’estrade. Faute de micro, la jeune femme a murmuré : «Il y a eu la mort de ma grand-mère. Ma mère a été accusée. Vous voulez que je vous raconte l’histoire ?» Patricia G., 60 ans, longs cheveux gris tressés, polaire grise et teint gris, a tendu le cou hors du box. Elle a écouté «l’histoire», celle deplusieurs générations de femmes, de fantômes et d’une impossible filiation. Jeudi en fin d’après-midi, sous les néons blafards, elle a été condamnée à une peine de huit ans d’emprisonnement.
Début mars, une femme victime d'un viol en 2016 a obtenu le droit d'euthanasie par un médecin et deux psychiatres en Belgique. Une question qui relance le débat sur la prise en charge médicale des victimes de violences sexuelles. Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie, explique à Causette le parcours psychotraumatique des victimes.
« Je ne pouvais plus être avec ma famille. Je ne supportais plus que mon mari dorme avec moi, je ne supportais plus de manger à table avec eux. J'ai eu des crises de panique et d'anxiété, j'ai fini par avoir des pensées suicidaires et j'ai effectivement fait une tentative de suicide » a raconté Nathalie Huygens dans un entretien accordé au quotidien belge néerlandophone Het Laatste Nieuws, relayé et traduit par le site d'informations 7sur7. Cette femme, violée en 2016, a obtenu début mars le droit à l'euthanasie par un médecin et deux psychiatres. Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie a accepté d'expliquer à Causette le parcours psychotraumatique des victimes de violences, les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Elle aborde également la question de l'euthanasie pour les victimes.
La Cgt de l’établissement girondin a rassemblé 68,33% des votants aux élections professionnelles fin 2022. Le fruit d’une combativité sans relâche des personnels pour défendre leur indispensable travail.
« Nous devons penser le soin comme un tout, y réfléchir et nous mobiliser ensemble ». DR
L’hôpital public s’effondre. À Cadillac (Gironde), ce n’est pas qu’une métaphore. Dans la nuit du 23 janvier, un pan entier d’un mur d’enceinte de l’établissement psychiatrique (3,5 mètres de haut sur 50 mètres…) a déferlé sur la chaussée extérieure. Le voisinage a été alerté par le choc, et par la perspective de se retrouver nez à nez avec des patients dangereux : l’Unité pour malades difficiles (Umd) occupe en fait une autre partie de cet immense complexe. Par ailleurs, les fous ne seraient-ils pas plutôt ceux qui ont laissé dépérir ce bâti, et péricliter les moyens financiers et humains de la psychiatrie en France ?
Cadillac est un des plus anciens hôpitaux psychiatriques de France : un hospice existe dès le 13e siècle, sa vocation à accueillir des « aliénés » date de 1838. Ses occupants, parmi lesquels plus de 1200 personnels et soignants, n’ont cependant aucune intention de se laisser ensevelir sous les ruines. L’hôpital tient parce qu’ils tiennent. « Nous ne tenons pas, nous luttons, au quotidien, sur le terrain ! » insiste Jocelyne Goût, infirmière et secrétaire générale du syndicat Cgt du site. Le local syndical, connu de tous, en témoigne : chaque jour, des adhérents et militants du syndicat (qui rassemble plus de 10 % des effectifs !) y passent. Parfois avec des collègues non syndiqués, ou pour signaler un problème et envisager collectivement les moyens d’y remédier. « On ne lâche sur rien. Dans un établissement psychiatrique, nous devons penser le soin comme un tout, y réfléchir et nous mobiliser ensemble. Le moindre dysfonctionnement peut affecter le travail de tous et la qualité des soins aux patients. L’absence d’un médecin (il en manque 13 sur 80 unités) peut se traduire par la fermeture d’une unité, l’indisponibilité de certains soignants (40 postes d’infirmiers vacants) entraîner des fermetures de lits parfois définitives, en plus d’une intensification du travail pour ceux et celles en poste ».
«Plan de formation», «ressources pédagogiques»… Dans la foulée d’un recours en justice déposé par SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial, les annonces gouvernementales faites dans le cadre du «Plan égalité» sont regardées avec prudence.
publié le 17 mars 2023 à 16h29
C’est l’une des priorités. Bien que noyée dans la centaine de mesures du plan pour l’égalité entre les femmes et les hommes, présenté à l’occasion du 8 mars par la Première ministre, Elisabeth Borne, la mise en œuvre des séances d’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires figure bien dans la politique que le gouvernement souhaite déployer d’ici à 2027. Hasard – ou non – du calendrier, quelques jours avant cette présentation, SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial ont annoncé attaquer l’Etat en justice sous la bannière du collectif Cas d’école.
Un audit de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igesr), remis en 2021 mais que le précédent ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer avait pris soin d’enterrer, a confirmé fin septembre que la loi n’est toujours pas respectée. Depuis 2001, trois séances d’éducation à la vie sexuelle et affective doivent obligatoirement être dispensées chaque année du CP jusqu’à la terminale. Plus de vingt ans plus tard, seuls 15 % des élèves bénéficient de ces trois séances à l’école élémentaire et au lycée, moins de 20 % au collège. Ces dernières peuvent être assurées par des enseignants formés, les infirmières scolaires ou des intervenants extérieurs.
C’est un énième cri d’alarme, un cri du cœur des soignants pour dénoncer leur quotidien au CHU de Nantes. Le 10 mars dernier,le syndicat CGT du CHU de Nantes a tenu, en présence des députés Nupes des 2e et 3e circonscriptions de Loire Atlantique, Andy Kerbrat et Ségolène Amiot, une conférence de presse pour pointer les problèmes de recrutement, d’attractivité et de pénibilité des métiers de l’hôpital public.
Comment se forge une réputation quand on a 13 ans ? Par quels mécanismes devient-on un élève populaire ou bouc émissaire ? La sociologue décrypte la fabrique des rumeurs et des mauvaises images, dont le harcèlement scolaire peut-être une forme ultime.
Fin décembre et début janvier, les suicides respectifs d’Ambre, 11 ans, puis de Lucas, 13 ans, tous deux victimes de harcèlement scolaire ou homophobe, ont remis en lumière l’impuissance publique à endiguer ce fléau. Si les passages à l’acte sont rares, entre 800 000 et 1 million d’enfants seraient victimes chaque année de harcèlement scolaire, selon un rapport du Sénat rendu en 2021. Pour sa thèse, publiée sous le titre A l’école des mauvaises réputations (PUF, 2023), Margot Déage, sociologue à l’université Jean-Jaurès de Toulouse, s’est plongée dans les relations entre collégiens au fil d’une enquête de terrain dans quatre établissements de Paris et d’Ile-de-France. Le collège correspond à un moment de la vie marqué par un grand conformisme et un contrôle social extrême, explique-t-elle. Dans l’entre-soi de l’établissement, les adolescents se jugent entre eux : «Donner son avis en permanence sur les autres alimente les conversations.»
Alors que le nombre d’élèves frappés par des troubles anxieux augmente, infirmières, conseillers d’éducation, enseignants et chefs d’établissement racontent leurs efforts pour mettre en place un accueil personnalisé et éviter la déscolarisation, et leurs difficultés.
« On bricole », « on patauge », « on bidouille ». Que faire quand un enfant ou un adolescent ne peut plus aller à l’école car l’angoisse est trop forte, quand les parents appellent pour dire qu’ils n’ont pas réussi à le faire sortir de sa chambre ou qu’ils sont arrivés devant le collège ou le lycée mais ont dû faire demi-tour, leur progéniture étant dans l’incapacité de franchir les grilles ? Les professionnels de l’éducation se posent la question régulièrement, avec désarroi.
Si aucune statistique n’est produite par l’éducation nationale, tous constatent une augmentation depuis quelques années du refus scolaire anxieux, autrefois appelé « phobie scolaire », chez leurs élèves de tous âges, tous milieux sociaux et niveaux scolaires. « Au moins un ou deux par classe », estiment des chefs d’établissements.
Le 19 mars 2008, Chantal Sébire, une enseignante à la retraite, se suicidait à son domicile de Plombières-lès-Dijon. À 52 ans, elle souffrait d'une forme rare et incurable de tumeur au visage et avait tenu à médiatiser son histoire. 15 ans plus tard, comment la législation sur la fin de vie a-t-elle évolué ?
Chantal Sébire avait tenu à témoigner de sa souffrance, sans espoir d'amélioration de sa santé, et du refus de sa demande d'euthanasie par le tribunal d'instance de Dijon. Puis elle avait décidé de s'éteindre à son domicile, entourée des siens et en toute conscience, en absorbant une dose mortelle de barbituriques, des médicaments sédatifs.
Cette ancienne enseignante qui résidait à Plombières-les-Dijon souffrait d'un cancer incurable des sinus et de la cavité nasale, qui lui déformait le visage et lui causait d'atroces douleurs. Elle témoignait dans ce reportage auprès de France 3 Bourgogne.
Une étude de l’Arcom pointe des progrès par rapport à 2017 en matière de représentation : désormais, la part des femmes dans la publicité est très proche de la réalité. Pourtant, les stéréotypes et l’objectification persistent.
Un jour, une publicité pour un parfum montrera un homme en string léopard alangui sur un lit, avec un regard de biche qui papillonne, et ce sera un grand progrès pour l’humanité. Notre prochain masculin expérimentera enfin un truc qui fait partie du quotidien des femmes depuis l’apparition de la réclame. Prenez ce spot pour des parfums Paco Rabanne : «Sur un fond de musique triomphante, un homme fait la course sur une moto à cornes, torse nu avec des tatouages, dans une posture de conquérant, contre d’autres véhicules dans le désert. Il fait exploser l’ensemble des véhicules concurrents. A la fin, une femme est installée derrière lui, en amazone. Elle porte une jupe à paillettes et elle lui caresse le torse de manière lascive». On n’invente rien, c’est l’Autorité publique de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) qui décrit cette caricature cheap de Mad Max, dans une très intéressante «étude sur la représentation des femmes dans les publicités télévisées» publiée le 6 mars.