Par Marie Charrel Publié le 5 juin 2021
Dans les pays en développement, 47 millions de femmes ont basculé sous le seuil de pauvreté en 2020. Si, en Europe, le chômage partiel a limité les destructions d’emplois, nombre de mères ont dû jongler entre vie professionnelle et vie privée pendant les confinements.
« J’ai juste oublié de vivre », confie-t-elle, à demi-mot. Lorsqu’elle se repasse le film des derniers mois, Fatima Montagu a le sentiment de s’être comportée « comme un robot programmé pour fonctionner vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jongler entre la vie professionnelle et la vie personnelle, avec la peur permanente de rater un rendez-vous en visio », raconte cette chargée d’affaires dans une grande entreprise, mère de trois enfants.
Audrey Guillet, elle, a vécu l’annonce du deuxième confinementcomme « un choc émotionnel ». « A l’idée de revivre le télétravail avec deux enfants en bas âge, de tout mener de front alors que je venais de créer mon entreprise, j’ai craqué. »
Pour Julie Mourier, c’est l’attente qui est devenue insupportable. L’hôtel-restaurant de la Côte d’Azur où elle travaillait, à l’accueil, l’a mise au chômage partiel en avril 2020 et ne l’a pas encore rappelée. « Ils veulent être sûrs que l’activité reprend vraiment. » Pendant ce temps, elle angoisse dans le studio qu’elle partage avec sa sœur : « Et si une nouvelle vague arrivait à l’automne ? Et s’il valait mieux changer de métier tout de suite ? »