Propos recueillis par Sophie Viguier-Vinson
Les jardins thérapeutiques se multiplient au sein en psychiatrie, gérontologie... Exemple dans un établissement psychiatrique pour adolescents dans les Hauts-de-Seine.
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Depuis quand existe le jardin au sein de la clinique ?
Il existe depuis une dizaine d'années déjà. Nous le destinons aux adolescents et jeunes adultes souffrant de troubles psychiques et suivis à la clinique en ambulatoire ou en temps plein dans le cadre de séjours prolongés. Ce jardin n'est pas très grand mais il permet tout de même d'organiser des ateliers réguliers tout au long de l'année. Nous avons récemment obtenu le soutien de la fondation Georges Truffaut pour le développer et permettre à plus de patients de s'y investir.
Comment fonctionnent ces ateliers ?
Très simplement. Le jardin est entretenu par les patients et le personnel soignant uniquement. Nous nous retrouvons une ou plusieurs fois par semaine pour désherber, semer, planter, observer, cueillir..., en fonction de la saison, mais aussi de l'intérêt que cela peut présenter pour le patient. Il s'agit d'une médiation thérapeutique, c'est à dire d'un travail donnant la possibilité de partager un plaisir en groupe et avec des soignants en décalage avec leur fonction attendue. Cela s'intègre dans un large protocole de soins, au même titre que les ateliers théâtres,d'écriture, de dessin, ou que le dispositif scolaire. Le jardinage profite à plus d'une dizaine de patients sans considérations d'âge et indifféremment de leur pathologie. Patients et soignants se retrouvent ensemble pour charrier de la terre, porter un sac de terreau, bêcher... Il n'y a pas ceux qui savent d'un côté et ceux qui apprennent de l'autre.