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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 5 février 2014

Roubaix : Quand le vélo apaise les pathologies mentales

03/02/2014
Par Xavier Silly
Depuis presque un an, un « atelier thérapeutique » de réparation de vélos s’est installé à Roubaix, initié par l’Établissement public de santé mental de la ville. Un projet pour socialiser ceux qui sont parfois évincés par la société.

De gauche à droite, Jean-Pierre, Serge Dierkens, l’infirmier de l’atelier, et Willy, ont un beau point commun
: la passion du cyclisme.
Depuis presque un an, l’Établissement public de santé mentale de Roubaix est à la tête d’un « atelier thérapeutique » de réparation de cycles en tout genre. Une activité manuelle, pour permettre aux malades de se confronter au réel, de se resocialiser.
Un établi, des élévateurs pour mettre les vélos à hauteur d’homme. Des tournevis… L’atelier de réparation de vélos de l’établissement de santé mentale a tout le nécessaire pour venir en aide à ceux qui ne peuvent plus se servir correctement de ce précieux moyen de locomotion. Pour faire vivre ces ateliers, ils sont trois, parfois quatre, à se réunir chaque jour, avec leur savoir-faire, et leur passion pour les courses cyclistes.

DEFENDONS LES DROITS DES PATIENTS AUX SOINS DE SECTEUR

HALTE A LA LOGIQUE IN-HOSPITALIERE EN PSYCHIATRIE
DEFENDONS LES DROITS DES PATIENTS AUX SOINS DE SECTEUR

Le secteur de psychiatrie infanto-juvénile du 14ème arrondissement de Paris est actuellement menacé dans l’exercice de ses missions de soins auprès des enfants et des familles dont il a la charge.

Un projet de regroupement de plusieurs sites de consultation du 14ème, nommé « Projet Nouvel IPP Centre Référence Enfance » est en cours, piloté par l’administration de l’Hôpital Sainte-Anne. Cette dernière veut imposer un déménagement dès juillet 2014 sans aucune concertation ni réflexion préalables autour d'un projet médical de soins.

Une avant garde psychiatrique Le moment Gtpsi (1960-1966)

Le Groupe de Travail de Psychothérapie et de Sociothérapie Institutionnelles (GTPSI) rassemble quelques acteurs majeurs de la psychiatrie, liés à l’hôpital de Saint-Alban et à la clinique de La Borde, hauts lieux de la psychothérapie institutionnelle.
S’y retrouvent deux à trois fois par an, de 1960 à 1966, Jean Ayme, Hélène Chaigneau, Roger Gentis, Félix Guattari, Nicole Guillet, Jo Manenti, Ginette Michaud, Jean Oury, Gisela Pankow, Jean-Claude Polack, Claude Poncin, Yves Racine, Philippe Rappard, Jacques Schotte, Horace Torrubia, François Tosquelles et quelques autres – tous engagés dans la transformation du système asilaire.
Lieu d’une pensée collective aux prises avec l’inconscient et la psychose, le GTPSI se distingue d’une simple société savante par une remise en cause permanente de chacun de ses membres, par la volonté affichée “de ne pas s’en laisser passer une”. À la recherche d’une cohérence théorique et clinique, ces praticiens ont choisi de récuser toute position du psychiatre qui tendrait à l’évitement de la folie.
En retraçant l’histoire de cette avant-garde et en donnant à lire l’essentiel des analyses et discussions qui l’ont constitué, ce livre met au jour un moment et des travaux inédits qui restent d’une importance majeure pour nourrir la réflexion psychiatrique contemporaine.
Olivier Apprill est rédacteur en chef d’Arte-Magazine et auteur de documentaires radiophoniques. Ancien stagiaire à la clinique de La Borde, il exerce aujourd’hui la psychanalyse dans le cadre d’une association qui reçoit de jeunes adultes en situation précaire.
Date de parution : mars 2013

Courtil en ligneS

Courtilenlignes

Chère lectrice, cher lecteur,

Nous avons le plaisir de vous informer de la parution d’une nouvelle publication du Courtil.

Le Courtil, institution fondée il y a 30 ans à partir des fondamentaux de l’enseignement de Jacques Lacan, s’est en effet lancé avec Courtil en LigneS dans une nouvelle aventure, celle de la publication d’un bimestriel électronique ! Six fois par an un numéro paraît sur le net, composé de sept rubriques accompagnées d’un éditorial ou d’une carte blanche. En tête, la rubrique « Clinique » comporte toujours plusieurs articles d’intervenants de l’Institut de l’Enfant et de collègues de l’AMP mettant en valeur la démonstration par le cas. Courtil en LigneS a adopté une ligne éditoriale résolument ouverte sur le monde avec la rubrique « Regard » pour mettre en exergue un film, une expo, un concert, une pièce de théâtre, sans oublier les lectures qui nous ont arrêtés, que vous retrouvez dans le « Marque-Page ». Régulièrement nous publions des interviews d’artistes, de politiques ou d’autres personnages importants de la vie sociale. Courtil en LigneS offre un outil vivant au plus proche de l’actualité psychanalytique pour tous ceux qui orientent leur pratique, institutionnelle ou privée, à partir de l’orientation lacanienne donnée par Jacques-Alain Miller.

Courtil en lignes - Morceaux choisis

Récemment, nous avons rassemblé dans une version papier (Courtil en LigneS - Morceaux choisis), une sélection de quarante textes édités dans Courtil en LigneS 1 à 12. Cette nouvelle publication de 306 pages entièrement en couleur avec photos, gravures et dessins est disponible sur www.ecf-echoppe.com au prix de 25 €.

droit au brut



L’art brut revient en force dans la capitale, à côté de l’hommage que lui rend la Halle Saint-Pierre, en présentant «Raw Vision, 25 ans d’art brut», deux autres expositions témoignent de l’engouement pour cet art «hors norme», «hors circuit». L’une au musée Singer-Polignac (1), dans l’enceinte de l’hôpital Sainte-Anne, spécialisé en psychiatrie et, la seconde, à la galerie Christian Berst spécialisée, elle, en art brut.
L’hôpital expose un ensemble d’œuvres appartenant à la collection d’Alain Bourbonnais, créateur de laFabuloserie, qui fête ses 30 ans d’existence. Dans le sillage de Jean Dubuffet, Alain Bourbonnais (1925-1988), soutient l’art brut en ouvrant tout d’abord une galerie en 1972, à Paris, qui, au fil des ans, se transforme progressivement en collection, qu’il finit par transférer en 1982  à Dicy, un village de l’Yonne, où elle prend le nom de La Fabuloserie.

L’amazone et la cuisinière. Anthropologie de la division sexuelle du travail

Alain Testard

C’est un bel exemple d’enquête sur la construction sociale du genre. Depuis des temps immémoriaux et jusqu’à nos jours, les femmes sont exclues de certaines activités comme la chasse ou la guerre, la pêche, la métallurgie et même la vigne, alors que d’autres leur sont pour ainsi dire réservées, comme la cueillette, le tissage ou la cuisine. 

Une telle constance et surtout le caractère presque universel de cette répartition des tâches sont frappants. Si l’archéologie ne peut nous renseigner sur cette division du travail, l’ethnologie des peuples traditionnels qui ont conservé partout dans le monde le mode de vie des chasseurs-cueilleurs peut confirmer l’étonnante permanence de cet état de fait. 

Certains anthropologues ont tenté des explications, comme « la séparation des matières premières » : le dur – métal, bois ou pierre – étant réservé au hommes, le tendre ou le flexible, aux femmes. 

D’autres ont lié cette répartition à la notion de mobilité : les femmes, entravées par le soin des enfants, ne pourraient parcourir les longues distances que supposent la traque du gibier, mais partout dans le monde, chez les Indiens d’Amérique, les Aborigènes d’Australie ou chez les Pygmées, elles prennent part aux chasses collectives à titre de rabatteurs, ce qui entraîne de longs déplacements, et jamais comme chasseurs embusqués et armés, lesquels sont parfaitement statiques. 

Même l’activité de cueillette dont elles ont traditionnellement la charge peut les amener à couvrir de grandes distances, ce qu’elles font souvent la marmaille accrochée à leurs basques. Comme le montre l’anthropologue, les explications naturalistes ne tiennent pas. 

Dans la métallurgie, métier d’homme par excellence, c’est souvent la force qui est invoquée mais les bas-fourneaux utilisés en Afrique ou en Asie sont des constructions modestes, d’ailleurs souvent élevées par les femmes, et le travail du métal au marteau sur l’enclume est-il vraiment au-dessus des forces de femmes qui peuvent piler des heures durant le mil ou le riz en soulevant des pilons de bois aussi grands qu’elles ?



mardi 4 février 2014

UN GRAND ESPOIR EN PSYCHIATRIE : LE RAPPORT ROBILLARD de Guy BAILLON

Le rapport Robillard sur la psychiatrie en 2014 est un événement dont nous devons mesurer toute l’importance. Il remet en perspective une vision évolutive et dynamique de la psychiatrie, alors qu’une série de lois récentes à visée sécuritaires et hospitalocentriques a cherché à créer les conditions de la psychiatrie asilaire d’avant 1940. Il remet en scène la « Politique de secteur » en s’appuyant sur ce qui a été construit entre 1960 et 2000. Le rapporteur propose cette conclusion comme étant la somme de toutes les auditions qu’il a menées sur l’ensemble de la France en 2013. Simultanément il en met en garde l’État devant le constat que la qualité de cette politique est répétée dans la dizaine de rapports précédents, mais sans effet. Il invite cette fois l’État à passer à la phase d’application de cette politique.
La première partie est ici, le seconde est ici, la troisième est ici et la quatrième est là
PS ce texte en trois parties a fait l’objet d’une lecture attentive de Claude Finkelstein, Présidente de la FNAPSY, Yves Gigou, cadre infirmier supérieur, Dimitri Karavokyros, psychiatre des hôpitaux

Un médecin au service des labos vide son sac

YANN PHILIPPIN

C’est un témoignage coup de poing qui va faire mal à l’industrie pharmaceutique, à peine remise des scandales du Mediator ou des pilules contraceptives. Dans un livre qui paraît mercredi, le Dr Bernard Dalbergue, 55 ans, dénonce les «pratiques douteuses» d’une industrie où il a passé deux décennies, dans plusieurs firmes différentes. C’est la première fois en France qu’un ancien cadre dissèque de l’intérieur, documents et histoires vécues à l’appui, la manière dont les labos manipulent les médecins, voire les autorités.

Création de Jardins Thérapeutiques

La Fondation Georges TRUFFAUT encourage la création de Jardins Thérapeutiques 

Création de Jardins Thérapeutiques
La Fondation Georges TRUFFAUT donne la parole à 2 acteurs pionniers de l'Hortithérapie en France


Le premier jardin thérapeutique en France est « l'atelier potager /fleurs » créé en 1997 à l'hôpital de jour de La Pitié Salpêtrière. Ce sont Anne Ribes et leProfesseur David Cohen qui font vivre ce projet. La Fondation d'entreprise Georges TRUFFAUT leur a apporté son soutien à deux reprises pour permettre son agrandissement en novembre 2012 puis mars 2013.


  • Rencontre avec le Professeur David Cohen, en charge du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière.


Pourquoi existe-t-il un service de psychiatrie pour enfants à La Pitié Salpêtrière ?


C'est pour des raisons essentiellement historiques, puisque La Salpêtrière est très orientée vers les maladies du système ner­veux et les maladies mentales. Ainsi, dans les années 35-40, quand la psychiatrie infantile est née, le premier service installé d'abord à l'hôpital Vaugirard puis à l'hôpital Necker est rapi­dement arrivé à la Salpêtrière pour devenir une chaire de psy­chiatrie infanto-juvénile, sous la direction de Georges Heuyer. Aujourd'hui, on se retrouve avec le plus gros dispositif hospi­talier (50 lits d'hospitalisation temps plein, 40 places de jour, une école, des activités ambulatoires très spécialisées) et donc nous sommes incontournables dans la discipline(...).


La beauté est partout : une association combat les préjugés avec des mannequins à l’image de personnes handicapées

Romain Pernet, le 
Dans l’optique de prouver que les personnes handicapées sont comme tout le monde, un magasin de prêt-à-porter suisse a exposé en vitrine des mannequins faits à leur image. DGS vous présente cette belle initiative ayant pour but d’aider ces personnes handicapées physiques à se sentir mieux dans leur peau.
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lundi 3 février 2014

TRISOMIE 21 : LA FONDATION LEJEUNE MENACE PAR HUISSIERS

Les huissiers de la Fondation Lejeune ont eu gain de cause. En se présentant de manière menaçante, avec l'autorisation d'un Tribunal d'enregistrer une scéance d'un colloque scientifique, ils ont obtenu cette ignominie: l'annulation de la conférence de Marthe Gautier dont le travail expérimental permis la découverte de la trisomie-21 .
Le programme des 7ème Assises de la génétique humaine et médicale le prouve: à 12h, vendredi 31 janvier, Marthe Gautier devait prendre la parole pour relater cette découverte. A cette occasion, la Société savante organisant les Assises devait lui remettre son Grand prix.

Prix Marcel-Dassault : la recherche française en santé mentale à l'honneur ...

Par damien Mascret - le 30/01/2014

Le deuxième prix Marcel-Dassault pour la recherche sur les maladies mentales récompense deux chercheurs audacieux, Luc Mallet et Frank Bellivier.
Lors de sa première édition en 2013, le prix Marcel-Dassault pour la recherche sur les maladies mentales avait récompensé des travaux originaux. Ceux d'Angela Sirigu (Lyon), sur le rôle de l'ocytocine dans l'amélioration des interactions des personnes souffrant d'autisme. Pour sa deuxième édition, l'audace et la créativité sont à nouveau à l'honneur. D'abord pour un traitement des troubles obsessionnels compulsifs résistants aux traitements habituels. «C'est une maladie fréquente qui touche 2 % de la population et très invalidante, car le malade ressent une contrainte mentale qui le pousse à des comportements difficilement contrôlables et répétées», explique le Dr Luc Mallet, directeur de l'équipe Inserm «comportement, émotion et ganglion de la base» à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière à Paris, récompensé par le prix Chercheur de l'année, doté de 15.000 euros.
Une récompense attribuée par le comité scientifique international de la Fondation FondaMental(réseau français de coopération scientifique en santé mentale), qui a évalué les dossiers de candidature, alors que les prix sont financés par un mécénat du groupe Dassault (propriétaire du Figaro). «Luc a réussi à trouver une nouvelle cible dans le cerveau, la partie antérieure du noyau subthalamique, pour le traitement des troubles obsessionnels compulsifs par stimulation cérébrale profonde», raconte le Pr Stephan Chabardes, neurochirugien au CHU de Grenoble, berceau mondial de la technique de stimulation cérébrale profonde, découverte par Alim-Louis Benabid.

La Lumière noire du suicide

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Il n'y a pas d'âge pour mourir, on meurt à tout âge ; il n'y a pas non plus d'âge pour se suicider. Le suicide des plus âgés de nos concitoyens n'est en soi pas moins terrible que celui des jeunes, même s'il nous révolte moins... Le suicide, cet acte qui condense nos peurs et notre liberté, résiste à nos tentatives d'interprétation ; il reste éminemment énigmatique, insaisissable et finalement humain.

Avec le soutien du laboratoire Servier ...

Schizophrénie, dépression… : « Happli Day » reçoit le « trophée de la Santé Mobile 2014 » de la meilleure appli.

Publié le Lundi 27 janvier 2014
L’application Smartphone « Happli Day », conçue par le Docteur Philippe NUSS (Hôpital Saint Antoine) avec le soutien des Laboratoires Servier, a obtenu le « trophée de la Santé Mobile 2014 » de la meilleure application à destination des patients et du grand public dans la catégorie schizophrénie, dépression et autres maladies psychiatriques.

« Happli Day » est un outil innovant et facile à utiliser qui a pour but d’aider les patients à suivre leur maladie, en leur montrant de façon objective les progrès qu’ils font au quotidien et qui ne sont pas toujours évidents à percevoir au cours de la dépression.
Le patient peut personnaliser son suivi en choisissant les items qui lui correspondent le plus. Il peut donc suivre et visualiser ses progrès mais aussi retrouver, dans d’autres rubriques, des articles pour l’aider à mieux comprendre sa maladie et des conseils pour améliorer son quotidien. Ainsi, le patient est davantage impliqué, accompagné, incité à parler de son ressenti à son médecin.

dimanche 2 février 2014

Etranges étrangers de Jacques Prévert

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays loin
cobayes des colonies
Doux petits musiciens

soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manœuvres désœuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers

Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres


samedi 1 février 2014

claus drexel: «mon idée était de donner la parole aux sdf, à eux, et à eux seuls»

28 JANVIER 2014 
Alain Les SDF que l’on voit dans votre film ont-ils monnayé leur présence? Que leur avez-vous donné en échange de votre intrusion dans leur vie?
Claus Drexel On ne les a pas rémunérés. Déontologiquement, ça ne se fait pas dans un documentaire. Si on paye quelqu’un, il devient un acteur, on peut lui demander de faire des choses. On voulait avoir des gens qui soient libres de nous dire ce qu’ils ont envie. Mais évidemment, la parole qu’ils nous ont offerte, c’est un cadeau d’une valeur inestimable. On leur a toujours apporté ce dont ils avaient besoin: des vêtements, à manger, ou même de l’argent, mais ce n’était pas une rémunération.
Ce qui est important, c’est que mon producteur reverse une partie des recettes du film à des associations pour que tous les sans-abri puissent en profiter et pas exclusivement ceux qui ont témoigné dans le documentaire.
Carl Comment s’est dessiné l’angle de votre documentaire?
C. D. Ma démarche était l’inverse de celle d’un journaliste. Volontairement, je ne me suis absolument pas documenté avant, parce que je ne voulais pas être influencé par les expériences que d’autres avaient faites avant moi. Je voulais faire ce film un peu comme un extraterrestre arrivant de nuit sur Terre, à l’heure où tous les parisiens dorment, qui se fait une idée de notre monde, grâce aux échanges avec les sans-abri.

Vendre les tranquillisants à l’unité

Humeurs médicales
Réflexions d'un médecin sur les dérives du système sanitaire
Luc Périno

Les benzodiazépines sont les plus connues et les plus utilisées des tranquillisants. Elles ont deux indications médicales majeures : l’attaque de panique et les crises convulsives. Dans ces deux cas, leur utilisation est unitaire et ponctuelle, sous forme orale ou injectable.
Or, dans la pratique, les benzodiazépines sont prescrites essentiellement comme somnifères, bien qu’elles soient un facteur aggravant de l’insomnie chronique. Elles sont aussi utilisées comme myorelaxants et tranquillisants au long cours. Leur principal effet indésirable immédiat est une baisse de la vigilance, avec risque de chute et une augmentation de 60% de fractures du col du fémur. On leur doit aussi une bonne part des accidents de la route.

À plus long terme, les effets néfastes sont une majoration des pertes de mémoire et une augmentation de 50% du risque de démence.