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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 11 octobre 2010






Polémique
Ces “facteurs culturels” qui favorisent la délinquance, selon Hugues Lagrange


Pourquoi les jeunes issus de l'Afrique sahélienne sont-ils surreprésentés dans la délinquance en France ? Dans “Le Déni des cultures” (Seuil), le sociologue Hugues Lagrange insiste sur les facteurs “culturels” : polygamie, soumission des mères, autoritarisme des pères… Et provoque un débat incendiaire. Retour sur quinze jours de polémique.

Résumé des épisodes précédents
Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po, fait le constat que les Noirs, et plus précisément « les jeunes issus de l'Afrique sahélienne », sont surreprésentés dans la délinquance en France. Se démarquant de l’approche socio-économique de la majorité des chercheurs travaillant sur la question, il met en avant le « facteur culturel » : le déficit d’autonomie des femmes, l'autoritarisme des pères ou la polygamie, eux-mêmes aggravés par la façon dont la France accueille ses immigrés expliqueraient, pour une bonne part, les « dérives des quartiers d’immigration ».

Un vrai débat ou un coup marketing ?
A la lecture du livre, un curieux malaise s’installe : comment Hugues Lagrange a-t-il pu conclure que les « facteurs culturels » expliquent « la dérive des cités sensibles » alors que ses études, très fouillées, s’étalant sur plusieurs années, des ghettos noirs de Mantes-la-Jolie (1) au 18e arrondissement de Paris, invitent à plus de circonspection. De tableau en tableau, de statistique en statistique, on voit bien que la question est évidemment plus compliquée. Et que le « facteur culturel », largement mis en avant dans le titre, l’introduction et la quatrième de couverture, est loin d’être le critère unique et même déterminant pour expliquer la délinquance.

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dimanche 10 octobre 2010






La loi enfermera-t-elle encore davantage ?

La violence est ailleurs que chez les fous, les étrangers, les Roms…

Par Pierre Paresys, Vice-président de l’union syndicale de la psychiatrie


L’esprit de la loi de prévention de la délinquance (5 mars 2007), rédigée à quatre mains par madame Dati et monsieur Sarkozy, sa volonté évidente de constituer par association une « image type du supposé nuisible », de « l’ennemi intérieur » où chacun trouvera le sien sans pour autant s’y reconnaître, trouve à nouveau sa parfaite illustration dans l’actualité. Le chapitre 3 de ce texte (les dispositions tendant à limiter les atteintes aux biens et à prévenir les troubles de voisinage) associait dans sa dernière mouture les gens du voyage, les chiens méchants et les malades mentaux.

Il s’agissait d’instrumentaliser les travailleurs sociaux et les éducateurs, les enseignants, la psychiatrie et l’ensemble du secteur sanitaire afin de contrôler la population sous couvert de délinquance habilement associée à la précarité, à la fragilité, à l’absentéisme scolaire, à la santé mentale voire à l’immigration.

La partie concernant les malades mentaux a été retirée du projet définitif et les Roms ont temporairement relayé les fous, les autres étrangers et les gens du voyage comme instruments de la propagande sécuritaire.

Certes, un pousseur dans le RER, cela choque, fait peur, d’autant plus que cela paraît incompréhensible et semble pouvoir toucher n’importe quel innocent, mais faut-il pour autant instrumentaliser cette peur, la commercialiser ? Il s’agit là d’actes dramatiques mais exceptionnels, qui paraissent nous envahir par leur surmédiatisation et leur instrumentalisation, là ou la violence d’État se développe à bas bruit.

La plume qui, par les lois et décrets qu’elle signe, pousse la population à ne pas se soigner, les hôpitaux et les médecins à faire du chiffre, à se résigner pour certains à « adapter leur éthique », à sélectionner les actes et les patients, à réduire ces patients à des clients et à des sommes d’actes, le professionnel de la santé à un producteur d’actes, n’est-elle pas beaucoup plus dangereuse que les images qu’on exhibe pour nous faire peur ? La voix qui prétend classer les hôpitaux en fonction du taux de mortalité ne peut ignorer la sanction qui peut en résulter pour les patients âgés, fragiles, trop lourds, etc., priés de mourir avant l’admission, après leur sortie ou leur transfert. L’évaluation tous azimuts, le culte des chiffres tue en éloignant les équipes soignantes de leur objet : l’humain. La plume qui transforme le travailleur social en délateur, le policier en chasseur de sans-papiers, de gens du voyage ou de pauvres en situation d’expulsion n’est-elle pas responsable de la dégradation de l’image de ces agents de l’État et de la mise en danger de ceux-ci au même titre que tous les représentants de l’État ?

La réponse à la précarité des conditions de vie doit être une politique de simple gestion des débordements et c’est dans ce contexte que le projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques favorise la généralisation des soins sous contrainte en ambulatoire.

Cette loi n’aurait pas d’autre résultat que d’éloigner les patients des soins, de favoriser leur marginalisation et leur abandon. Il s’agit, par une généralisation de la contrainte, de faire des équipes de psychiatrie une menace pour la population et, par là même, de retarder l’accès aux soins par la méfiance et la peur qu’elles susciteront.

Là où l’accueil, le temps de l’écoute étaient possible, l’effet d’ambiance, la crainte, la méfiance rendront toute véritable alliance thérapeutique impossible. Plusieurs dizaines d’années de travail vont être annihilées là où l’accueil et l’écoute étaient encore une exigence.

L’échec inévitable de cette politique conduira à l’extension de l’enfermement pour le plus grand profit des bétonneurs sans pour autant, bien au contraire, parvenir à l’impossible risque zéro, confortant là encore, pour le plus grand bonheur de nos stratèges, le sentiment d’insécurité.

Pierre Paresys

Les hommes, les femmes et la communication - Mais que vient faire le sexe dans la langue ?
Sophie Bailly
Anne-Marie Houdebine
(Préfacier)

Résumé

Selon une idée répandue et souvent exploitée à des fins commerciales, les hommes et les femmes auraient des difficultés à communiquer et à se comprendre: les femmes seraient bavardes et les hommes laconiques, les femmes seraient polies et les hommes grossiers, les femmes préféreraient se confier et les hommes se défier...
Alors, les hommes et les femmes parlent-ils la même langue? Communiquent-ils de la même façon et avec les mêmes intentions? En quoi le sexe, le genre et la sexualité influent-ils sur la pratique de la langue? Cet ouvrage, qui s'adresse aussi bien à des étudiant-es, des enseignant-es et des chercheur-es en sociolinguistique, en anthropologie linguistique et en études du genre qu'à toute personne intéressée par le rapport entre le sexe et la langue, est le fruit d'une recherche sur la question de la construction langagière de l'identité sexuée.
A l'épreuve des enquêtes et des analyses il apparaît que, dans leurs pratiques de communication quotidiennes, les femmes et les hommes se ressemblent plus souvent qu'ils ne diffèrent. Cependant des stéréotypes de la différence sexuelle dans le langage persistent et influencent, non seulement la façon dont nous parlons et ce que nous disons, mais aussi la façon dont nous percevons et interprétons les paroles d'autrui.
L'auteure interroge alors le rôle de ces stéréotypes dans la communication et dans la production sociale d'inégalités liées au sexe et au genre.

L'auteure en quelques mots...

Sophie Bailly est docteure ès sciences du langage et auteure d'une thèse sur la différenciation sexuelle dans la conversation.
Professeure à Nancy Université, elle est membre du CRAPEL, équipe de recherche en didactique des langues du laboratoire CNRS ATILE Ses recherches, à l'interface de la sociolinguistique et de la didactique des langues, sont menées sur des terrains divers mais convergent autour du rôle joué par l'identité sociale dans l'interaction et dans l'enseignement et l'apprentissage des langues.



Édition du jeudi 7 octobre 2010

Beziers.

Le "psy" est indispensable dans le centre pénitentiaire

Pour les psychiatres Nicolas Geissmann, chef du pôle psychiatrie au centre hospitalier et Éric Vallier, responsable des patients sous contraintes au centre psychiatrique Camille Claudel, les soins et le suivi des malades pris en charge par l'Ucsa peut éviter des hospitalisations d'office. Le "psy" était une priorité dans la mise en place de la structure. Pour eux, il y a « un rapport à construire entre ces deux mondes ».

L'Unité a 4 temps pleins de psychologues et 2,7 en temps partiels de psychiatres. Ces derniers ne sont pourvus qu'à 2,4. Pour le docteur Geissmann, « vu les temps de pénuries actuelles, ce n'est pas mal » . En raisonnant sur 800 patients potentiels, il estime qu'il y a, « une rotation de la file active en psychiatrie très importante » . Chaque patient est vu au moins une fois dans l'année.

Au centre pénitentiaire, le rôle des surveillants est aussi très important. Il arrive souvent qu'ils détectent des cas de prisonniers qui ne relèvent pas du "punissable" mais du "psy". Alain Leclerc, délégué FO pénitentiaire, confirme qu'à l'ouverture du Gasquinoy, beaucoup d'établissements se sont déchargés de leurs cas difficiles. Cela a entraîné un nombre important de demandes d'hospitalisations d'office et certaines ont dû se faire « manu militari et avec entraves sur la civière » . L'homme regrette que le seul Service médico-psychiatrique régional (SMPR) soit à Perpignan. L'ouverture d'une unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) pour les personnes détenues atteintes de troubles mentaux est programmée en 2011... Mais à Toulouse.




L’Ordre inquiet pour la clause de conscience

L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe examine ce jeudi un projet de résolution intitulé « Accès des femmes à des soins médicaux légaux : problème du recours non réglementé à l’objection de conscience ». Le rapport de Christine McCafferty (groupe socialiste) au nom de la Commission des questions sociales, de la santé et de la famille souligne le développement du recours à la clause de conscience, pratique qui, en grande partie, n’est pas réglementée dans de nombreux États, surtout en ce qui concerne la santé de la reproduction. Et il estime nécessaire « d’établir un équilibre entre l’objection de conscience d’un individu qui refuse d’accomplir un acte médical donné, d’une part, et la responsabilité professionnelle et le droit de chaque patient à recevoir un traitement légal dans un délai approprié, d’autre part ».

Pour l’Ordre des médecins, la clause de conscience est menacée. Réaffirmant son souci du maintien du principe de la liberté de conscience pour tout médecin, le conseil national dénonce plus particulièrement certains aspects du projet de résolution : l’obligation pour les professionnels de santé de « donner le traitement désiré auquel le patient a légalement droit en dépit de son objection de conscience » ; l’obligation de « prouver que leur objection est fondée en conscience ou sur des croyances religieuses et que leur refus est donné en toute bonne foi » ; la création d’un registre des objecteurs de conscience.

Pour le CNOM, ces éléments sont « inacceptables et en contravention flagrante avec les règles éthiques généralement admises en Europe et plus généralement dans le monde ». Il demande le retrait immédiat de ces dispositions.

› R. C.

Quotimed.com, le 07/10/2010



La ville s'est couchée sur le divan des psychanalystes urbains

07 octobre 2010

Hier, une séance de thérapie de groupe a mis au jour les névroses de la cité

Si Aubagne était un fruit, quel serait-il? Si c'était une qualité? Une névrose? Si elle avait un ennemi? Quel lien familial l'unit à Marseille? Ce portrait chinois a été proposé aux Aubagnais, sur le cours Foch, pendant deuxheures hier après-midi. Cette thérapie artistique du 4e Festival "Small is beautiful", orchestrée par Lieux Publics et L'Agence nationale de psychanalyse urbaine, est l'un des Grands Rendez-vous d 'Aubagne. Elle a visiblement interpellé la rue sur l'état moral de la cité et le résultat de cette analyse sera dévoilé vendredi, à l'espace du Bras-d'Or, au terme de la conférence ludique "Aubagnol" qui proposera un traitement décalé pour soigner les maux de la ville.

"Bonne santé mentale"

Le collectif ANPU, qui a déjà sévi dans nombre de cités françaises et étrangères, est dirigé par Laurent Petit, ingénieur et psychanalyste. Il travaille en collaboration avec des scientifiques, des architectes et des acteurs du patrimoine pour imaginer des solutions un peu folles aux problèmes urbains."Aubagne n'est pas une ville très névrosée au prime abord, diagnostique-t- il. Elle est plutôt en bonne santé mentale et dispose d'un environnement familial assez solide. On note une relation quelque peu conflictuelle avec sa grande sœur marseillaise et l'un des remèdes à cette "pathologie" pourrait être d'imaginer un moyen de transport et de communication innovant".

Un peu comme à Port-Saint- Louis - qui fait partie de l'expérience avec Marseille et Aubagne- où les thérapeutes ont proposé une sorte de transbordeur tyrolien pour relier la ville du delta du Rhône à la cité phocéenne afin de désenclaver les riverains. Ou une grande passerelle qui relierait le centre-ville marseillais aux quartiers Nord.

Quant aux "patients", ils se sont volontiers prêtés au jeu des questions-réponses. Comme la conseillère municipale Barbara La Barbera, qui s'est portée volontaire pour cette expérience insolite. "C'était ma première psychanalyse et j'ai trouvé les questions marrantes. De se confier en plein air sur un transat, c'était plutôt surprenant. Maintenant, il me tarde de découvrir le résultat de cette étude."

Pour Nicole, recrutée comme bénévole aux ateliers théâtre de la MJC, endosser la blouse du psy n'a pas été qu'une sinécure même si elle a pris du plaisir à participer. "J'ai eu quelques gamins turbulents qui cherchaient la provocation mais, dans l'ensemble, les gens étaient plutôt ouverts."

Rendez-vous vendredi pour découvrir les mots et les maux d'Aubagne ainsi que les prescriptions du psy.

Nathalie CORNAND




JOURNÉE D'ÉTUDE
Mardi 23 novembre 2010  |  Paris (75013)

Origine et maternel

RÉSUMÉ

Recherches et débats se poursuivront à l'université Paris 7 sur les liens et les ruptures entre origine et maternel, comme une interrogation de longue durée sur les faits religieux, à partir de questions posées autour du « malaise dans la civilisation » au XXIe siècle.

ANNONCE


Le premier Forum de Jérusalem* s’est tenu en novembre 2008, sur le thème : Psychanalyse, croyance et conflits religieux. Il a réuni deux cents participants représentant les domaines des sciences humaines et des disciplines scientifiques de plusieurs pays. Les exposés, rencontres et confrontations ont permis à des psychanalystes, des anthropologues, des sociologues, des théoriciens des lettres et des arts, des historiens, des théologiens et des physiciens de débattre dans un cadre interdisciplinaire de « L’incroyable besoin de croire » présent chez l’homme.

En prolongement avec cette problématique, recherches et débats se poursuivront à l’université Paris 7 sur les liens et les ruptures entre ORIGINE et MATERNEL, comme une interrogation de longue durée sur les faits religieux, à partir de questions posées autour du « malaise dans la civilisation » au XXIe siècle.

A peine esquissée chez Freud, mais objet récurrent de la recherche psychanalytique post-freudienne, l’expérience maternelle place les femmes au carrefour de l’origine (le destin biologique des êtres humains) et du sens (la construction de la subjectivité, le lien à autrui, la transmission du langage et des codes culturels). Elle interpelle aussi bien le féminisme qui peine à se positionner entre « émancipation » et « tradition », que la biologie (diverses procréations assistées) et les standards éthiques hérités des religions ou en cours de recomposition dans la modernité. La sécularisation serait-elle la seule civilisation qui manque de discours sur la maternité, parce qu’elle en sait trop - ou pas assez – sur l’origine ?

Programme


09 : 00 Accueil

09 : 30 Allocution de Julia Kristeva

Professeur émérite (Université Paris 7), psychanalyste, écrivain

Etiologie et originel


10 :15 Alain Vanier : « Origine et commencement »

Professeur des Universités, directeur du CRPM (Université Paris 7), psychanalyste

10:45 Pierre Zaoui : « Biologie, généalogie, archéologie, mythologie : les cercles freudiens de l’origine »

Maître de conférences en philosophie (Université Paris 7)

11 :15 Eva Weil : « Que sont cigognes, choux et roses devenus ? »

Chercheur associé aux Universités Paris 1 et Paris 7 et au CNRS, psychanalyste

11 : 45 Discussion : François Richard

12 : 15 Pause déjeuner

Origine, maternel et le féminin

14 : 00 Danièle Brun : « Aux origines de la maternité entre mères et filles »

Professeur émérite, psychanalyste (Université Paris 7

14 : 30 François Richard : « Le paradigme freudien du Nebenmensch. L’exemple des jeunes femmes en analyse aujourd’hui »

Professeur de psychopathologie - CEPP (Université Paris 7),psychanalyste

15 : 00 Discussion : Alain Vanier

15 : 30 Pause café

Littérature et origine

16 : 00 Sara Thornton : « L’angoisse des origines : malaise du soi dans Jekyll et Hyde de Stevenson et Malaise dans la Civilisation de Freud »

Professeur de littérature britannique (Université Paris 7)

16 : 30 Keren Gitai : « Archéologie d’une nouvelle langue maternelle : le site textuel de l’hébreu moderne »

Psychologue clinicienne, doctorante (Université Paris 7)

17 :00 Fethi Benslama : « L’alliance avec Hagar »

Professeur de psychopathologie, directeur de l’UFR SHC (Université Paris 7), psychanalyste

17 : 30 Discussion : Eva Weil


Fichiers attachés
   * Programme_journ_e_d___tude_ORIGINE_et_MATERNEL.pdf

Lieu
   * Paris (75013) (15, rue Hélène Brion (Amphi Buffon))

Date

   * mardi 23 novembre 2010

Contact
   * Keren Gitai
courriel : kgitai (at) yahoo [point] com

Urls de référence
   * Université Paris 7 Denis Diderot- UFR Lettres, Arts, Cinéma
   * Université Paris 7 Denis Diderot-UFR Sciences Humaines Cliniques

Les Livres de Psychanalyse
http://les-livres-de-psychanalyse.blogspot.com/

Robert Walser, le promeneur ironique - Enseignements psychanalytiques de l'écriture d'un "roman du réel"
Philippe Lacadée


Robert Walser, écrivain Suisse d'expression allemande, reconnu de son vivant par les plus grands - Franz Kafka, Robert Musil, Walter Benjamin - est " un de ces "artistes de la langue" tels que les définira André Breton ". Il se voue à incarner une sorte de poète moderne : " C'est pour moi une sorte d'écrivain pointilliste. Comme un kaléidoscope. Son univers est tout entier contenu dans chaque point. Cette fragmentation fait qu'il est à mes yeux l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, du moins pour la littérature allemande ".

Philippe Lacadée fait le choix ici de ne pas tenter une " biographie " classique de cet homme si secret, si à l'écart du monde et autres, mais de la déduire de ses écrits. Ce sont les héros de Walser qui le présentent au monde. Lui-même ne se représente pas dans une mise en scène pour un Autre toujours improbable, mais se donne tel quel, dans une foule de détails, si singuliers, dont foisonne cette écriture d'apparence tantôt naïve, honnête et simple, tantôt si déroutante.

Robert Walser est dans son écriture, dans ce qu'il nomme son roman du réel, qui structure tous ses romans. Il est à partir du récit de ses héros que nous chercherons à déduire ce qu'a été sa vie. Dans cet essai, Philippe Lacadée montre que le poète, tout en devançant la psychanalyse, nous éclaire : son écriture miniature radicalise en quelque sorte les deux modes de l'écrit, soit le signifiant et la lettre, elle marque la distinction entre l'écrit qui ne parle que pour lui et le dessin de l'écriture miniature.

C'est un Walser avec Lacan qui nous est ici proposé et qui éclaire aussi bien le psychanalyste que le poète.

samedi 9 octobre 2010







08/10/2010

Belle et handicapée : en Belgique, l’affiche qui ose


CAP48, sorte de téléthon, détourne la pub Wonderbra.
Elle pose sur des affiches en soutien-gorge. Seins et sourire engageants. Sans rien cacher de son handicap : un avant-bras lui fait défaut. «Je l’ai fait parce que, pour une fois, je peux me montrer telle que je suis et pour ne plus me cacher. Il faut arrêter de penser que je ne suis pas un être humain mais uniquement un petit bras qui se balade avec une personnalité. Les gens, souvent, pensent que les personnes handicapées n’ont pas de personnalité, que ce sont des gens étranges. Il faut que l’on voie que je suis avant tout une femme qui peut être belle et sexy.» Voilà, c’est pour toutes ces (bonnes) raisons que Tanja Kiewitz, trentenaire, infographiste, a accepté d’être l’égérie de la campagne de CAP48, sorte de téléthon belge francophone qui récolte des fonds en faveur des handicapés. Et s’apprête à organiser sa grande soirée annuelle ce week-end avec la RTBF.
Bigrement culottée Tanja ? Sacrément quand on saura que sa pose sur l’affiche de CAP48 est un copier-coller d’une campagne pour les soutiens-gorge Wonderbra de 1994, alors portés par Eva Herzigova, soi-même. Une femme bien équipée aussi au niveau de l’humour. «Filtre à cons» : c’est ainsi que Tanja a baptisé son demi-bras.

Très forte, destinée à mettre à mal les discriminations à l’encontre des handicapés, cette campagne (de l’agence Air) a forcément fait jaser. Voire choqué. «Une plainte a même été déposée auprès du Jury d’éthique publicitaire mais elle a très vite été rejetée, explique Renaud Tockert, président de CAP48. Nous avons aussi et surtout reçu des tas d’encouragements». Le signe d’une autre façon de regarder le handicap ? C’est bien le but de cette pub qui justement s’appelle «Regard».

Par CATHERINE MALLAVAL

jeudi 7 octobre 2010




La délinquance des filles explose-t-elle ?
05.10.10

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié, mardi 5 octobre, une étude (PDF) sur la délinquance des mineures. Selon les chiffres de police et de gendarmerie, les filles sont de plus en plus mises en cause pour des faits de délinquance, avec une hausse sensible sur cinq ans pour les violences aux personnes. Des nuances sont cependant à apporter.

"Nous constatons qu'il y a de moins en moins d'écart avec les garçons pour ce qui est de régler leurs comptes", affirme notamment le criminologue Christophe Soullez, l'un des responsables de l'ONDRP, organisme chargé de la publication des statistiques officielles de la délinquance, et l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice. Entre 1996 et 2009, la hausse du nombre de mineures mises en cause a été de 6,8 % en moyenne, une hausse "régulière" mais plus importante que celle des garçons. Elles représentent 15,5 % du total des mineurs mis en cause (pour des délits non routiers), soit 33 316 personnes sur 181 296. En 1996, elles ne pesaient que 9,9 % du total.

Les chiffres policiers traduiraient aussi une hausse des actes violents, selon l'ONDRP. Certes, entre 2004 et 2009, les filles "mineures sont majoritairement impliquées pour des atteintes aux biens", rappelle l'institution. Mais au cours de la même période, le nombre de mineures mises en cause pour des atteintes aux personnes a augmenté de 83,7 %. "Pour un oui pour un non, un contentieux, des jalousies, des vengeances, il y a un recours à la violence, c'est un phénomène nouveau et récent", affirme Christophe Soullez. Précisons toutefois que, pour ce dernier chiffre comme pour d'autres, la tendance pour les garçons est elle aussi à la hausse: + 46 %. Et il y a d'autres limites à l'interprétation de ces chiffres, soulignent des sociologues.

"FRONTIÈRE ENTRE LES GENRES"

Le sociologue Sebastian Roché rappelle que "le gros des violences physiques et à main armée reste le fait des garçons". De fait, seulement un mineur sur dix mis en cause dans un vol avec violence est une fille, selon l'ONDRP. Mais "il ne serait pas illogique que la délinquance des filles progresse", poursuit-il. "La frontière entre les genres est moins imperméable, l'égalisation des conditions et des styles de vie adolescents pouvant aider les filles à faire 'comme les garçons' car s'identifiant à leurs modèles de rôle", poursuit Sebastian Roché.

Pour la sociologue Coline Cardi, l'hypothèse d'un rapprochement des comportements délinquants entre hommes et femmes a déjà été formulé, dans les années 70 aux États-Unis, mais ne s'est pas vérifié sur une longue période. "Les chiffres de la délinquance des mineures restent assez faibles, et il faut donc les nuancer, même si on peut avoir l'impression que les augmentations sont fortes, estime la chercheuse. Et dès que les filles transgressent des normes de genre, comme la violence, associée au masculin, cela choque davantage."

"NIVEAU DE TOLÉRANCE"

Pour Laurent Mucchielli, du CNRS, la publication de l'ONDRP est une occasion de rappeler une fois de plus que "les statistiques de police recensent les procès-verbaux dressés par les fonctionnaires, pas la réalité". Plus précisément, il pointe les chiffres différents obtenus dans les enquêtes de population générale – menées de façon anonyme auprès d'échantillons représentatifs. "Ces indicateurs montrent que les problèmes sont stables sur une quinzaine d'années", affirme-t-il.

Comment expliquer alors la hausse des chiffres policiers ? Laurent Mucchielli, comme Coline Cardi, avancent la notion de "niveau de tolérance". "Dans la représentation policière, comme dans la représentation générale, une fille est à l'origine moins délinquante qu'un garçon", note la chercheuse, qui fait l'hypothèse que cette affirmation peut être moins vraie aujourd'hui. "Dans la société, le niveau de tolérance à la violence baisse, ajoute Laurent Mucchielli. Et les filles, elles, partent de plus loin."

Le Monde.fr avec AFP



Le miroir fêlé
Svestislav Basara


Éditeur : Les Allusifs

Prix : 13 euros

 Le miroir fêlé est un roman court. Anan, un jeune homme plein de ressources décide de développer sa propre névrose dans un monde où sortir de la norme est peu recommandé ; ce qui le conduit en psychiatrie avec l’accord de son père. « Ainsi, du jour au lendemain, au lieu du pithécanthrope, c’est le néant qui est devenu mon ancêtre. Cela, je le ressentais dans ma chair ».

Anan s’appuie sur un préalable : sa propre inexistence, pour renaître de son introspection et de son refus de la norme. Refus du cadre temporel dont il fixe arbitrairement les limites. Refus de la raison au profit de l’immortalité de l’âme. Refus du mensonge. Rien est épargné : religion, traditions, famille. Refus de la comédie humaine et des simples usages (du bonjour au merci). L’homme ne descend pas du singe, il y va !

Anan lui-même est personnage et écrivain de l’absurde. L’auteur est irrévérencieux d’un bout à l’autre, malmène tous les acquis, toutes les habitudes narratives, oscillant entre essai et roman, extravagance et réalité, folie et rationalité. Il emporte son lecteur dans une vague violente et souvent drôle, grinçant peut-être, et nous tend ce Miroir fêlé. À chacun de s’en emparer comme il le peut.

extrait

//« Qu’est-ce que c’est que ce début ? » se demanda le typo à l’imprimerie en lisant : « Qu’est-ce que c’est que ce début ? » Puis il haussa les épaules et continua de composer le texte. C’est ainsi que le roman commençait alors qu’il était achevé depuis longtemps. Mais ce dont parle le roman avait commencé bien avant : la nuit où j’avais compris que je ne descendais pas du singe.
Cette nuit-là, mon monde s’est écroulé.»//

Né en 1953, Svetislav Basara est un écrivain parmi les plus brillants de sa génération, mais aussi un des plus controversés. Ses petits chefs-d’œuvre d’absurde forment une œuvre iconoclaste, et malmènent les règles du roman et l’ordre du monde en une farce cynique et grinçante.







Batailles nocturnes dans les maisons closes, approche anthropologiques et psychanalytique de l'univers onirique des prostituées de Bolivie
Par Olivier Douville
mardi 5 octobre 2010

Dans les maisons closes de Bolivie, le diable s'appelle Tio. Il se dédie à s'approprier du corps et des âmes des femmes. Cette expérience, qui accompagne l'apprentissage féminin de la prostitution, se fonde sur l'intériorisation d'un corpus narratif érotique qui met en scène des rencontres oniriques avec le diable. Des relations sexuelles menant à l’heureuse jouissance de la femme, généreusement rémunérées, et le marquage (bleus, traces de doigts et de fouet, etc.) du corps de la rêveuse en constituent le dénouement le plus fréquent. D'autres récits, en revanche, parlent de viol, de harcèlement, ou de mariage diabolique. Nous les avons complétés par des récits d'expériences éveillées qui renvoient aux mêmes fictions sociales A la croisée de l'anthropologie et de la psychanalyse[1], tous peuvent s'appréhender du point de vue de la construction sociale de l'expérience de la prostitution et sa gestion psychique. L’apport de la lecture psychanalyste semble légitime, car il est question du rapport du sujet au sens que peut prendre pour lui le rapport sexuel. Le psychanalyste portera son intérêt aux opérations par lesquelles le « Tio » se fait place dans la scène subjective. Figure mythique le Tio est un masque, une création qui vient pallier un manque, crée une nostalgie et, s’il n’est pas décomplété dans une négociation et une lutte, devient agent d’une duperie. Pour autant la méthode psychanalytique qui considère les associations verbales « librement » produites par ce que le rêveur peut associer à partir de son rêve est loin d’être dépliée dans cette recherche. Aussi la lecture psychanalytique se limitera-t-elle à l’application de grilles interprétatives qui vont jouer à partir du moment où le choix méthodologique fait de ces récits de rêve un matériel bi-face. Soit d’une part, ce qui dans la restitution de ces récits (car nous n’atteindrons jamais le rêve en tant que tel) met en avant des scénarii et des archétypes culturels et sociaux qui fournissent de l’identité et de l’altérité conventionnelle et normativante. En ce sens, le chercheur aimera trouver en de tels récits la marque d’une internalisation de schémas fictionnels qui donnent enveloppe et contour au commerce du sexe et à la circulation de l’argent dans ses maisons closes. Faire de tel rêve est le signe que la rêveuse fait partie d’un ensemble « féminin », ensemble surcodé dans son traitement de la différence des sexes et des jouissances sexuelles, dans un monde très codifié. Mais, d’autre part, dès que le psychanalyste considère ces images du rêve et envisage la nervure fictive qui les plie en autant de récits typiques et groupaux, il s’arme de quelques-uns des plus solides enseignements de Freud, et il va alors aboutir sans trop de peine à la conclusion qu’un archétype rêvé se décompose et se déconstruit dans les logiques de la condensation et du déplacement. Qu’impliquent ici l’utilisation de ces termes canoniques des thèses de Freud portant sur le récit de rêve et son interprétation ? D’abord sera mis en valeur le fait qu’une figure que l’ethnographe ne manque pas d’entrevoir qu’un motif envisagé dans sa compacte unicité d’archétype groupal - le diable, le « Tio », en la circonstance- est souvent psychiquement sise au carrefour de plusieurs lignées associatives qui ne se réfèrent pas toutes à une modalité toute masculine du sexuel, le diable n’est pas que le « surmâle », pourrions nous dire paraphrasant Jarry, sous son lustre, son faste et sa mascarade d’homme incastré il met au jour, nous le verrons, des séductions plus archaïques et bien peu phalliques. Par la suite, nous insisterons sur ce que les récits tiennent pour peu, soit les détails, tant les informations inconscientes les plus décisives et les plus scandaleuses aussi souvent gîtent dans des détails.

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mercredi 6 octobre 2010




Psychiatrie: «un projet de loi inique et injuste»


Mediapart publie l'intervention de Noël Mamère, député (Verts) et maire de Bègles, prononcée lors du colloque réuni le lundi 4 octobre 2010 à l'Assemblée nationale, sur le thème «Continuité des soins ou continuité de la contrainte?» et organisé par le Collectif des 39 autour du projet de loi «relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge ».

    Chers amis,  je veux d'abord dire clairement la position des écologistes dans ce débat. Nous sommes totalement solidaires de la démarche de l'appel des 39 et nous réclamons le retrait du projet de loi qui réforme les règles relatives aux soins psychiatriques. Ce projet de loi est inique, injuste et il transforme le patient  en un prisonnier potentiel.

Ce projet de loi en introduisant notamment une garde-à-vue psychiatrique de 72 heures, sans avocat, au seul motif d'une menace à l'ordre public qui peut simplement résulter de la seule « notoriété publique » est un retour en arrière, une régression sociale sans précédent. Les dispositions qui imposent des soins contraints, aussi bien pour des personnes malades hospitalisées, que pour des personnes qui sont suivies dans le cadre de soins ambulatoires sont de nature à transformer profondément la nature des soins psychiatriques, à transformer les infirmiers en matons.

Si ce débat n'a pas été inscrit pour le moment  à l'ordre du jour de l'Assemblée, il peut l'être à tout moment dans le tunnel législatif sécuritaire, imposé par un gouvernement qui, entre les lois anti-immigrés et la loi Loppsi 2 est saisi d'une frénésie sans précédent pour courir après les voix des électeurs du Front national. Nous devons donc redoubler de vigilance et exiger le retrait de projet de loi. Pour autant, le débat sur l'alternative n'est pas clos.

Je voudrais insister sur trois questions :

- Premièrement la proposition de loi, si elle apporte de mauvaises réponses qui doivent être combattues en tant que telles posent de réelles questions auxquelles sont confrontés à la fois les patients, les soignants, l'institution, et les citoyens. Il existe des hypothèses où une personne va tellement mal, qu'il faut impérativement mettre en place un système de soins sous contrainte, qui ne peut être articulé que sur la base de trois éléments,
- d'une part, ces soins doivent impérativement être limités dans le temps ;
- ensuite, ils doivent être ordonnés en raison d'une dangerosité immédiate ;
- enfin, il doivent impérativement être ordonnés dans le cadre d'une présentation au juge judiciaire, qui est le gardien des libertés et est seul à même d'effectuer un contrôle de la mesure qui est demandée. Concernant le débat sur la judiciarisation, c'est-à-dire l'intervention du juge, s'il est légitime  de se poser la question il convient d'abord de supprimer la mesure de sûreté et loi de police actuelles sous lʼautorité du préfet, pour une loi basée sur la protection de la personne. Cʼest dire que toute mesure de contrainte, tout soin sans consentement relève de l'autorisation préalable d'un juge judiciaire et de son contrôle ensuite.

En revanche, la loi ne doit pas laisser faire ni penser que le soin sous contrainte serait une manière de soigner les patients d'une manière générale. C'est contre cette banalisation de l'enfermement qui constitue le cœur de ce projet de loi que nous nous battons. Ce projet de loi organise l'exception psychiatrique et c'est cela qui est inacceptable.  C'est pourquoi nous appuyons la demande d'une remise à plat de la loi de 1990 qui détermine les conditions actuelles d'internement d'office notamment. Nous devons trouver un équilibre entre des intérêts qui peuvent apparaître comme étant contradictoires, à savoir l'intérêt du patient, de la famille, de la société, et des soignants. Mais ce n'est pas en procédant à un effacement du tiers ou en subsidiarisant le tiers que l'on règle des questions complexe comme celle du comportement d'une personne en crise importante, pouvant porter atteinte à elle-même ou être dangereuse pour son entourage au sens large.

- Deuxièmement, cette loi s'inscrit dans une stratégie de démantèlement du service public des soins psychiatriques et  de la santé .
Ainsi, 1985 marque la fin de l'internat en psychiatrie, ce qui a divisé par dix le nombre de psychiatres. Quelques années plus tard ce sont les études des infirmiers en psychiatrie qui ont été supprimés, ce qui signifie qu'aujourd'hui il y a une délégation des tâches vers les aides-soignants dont le bagage de formation n'est évidemment pas le même. Parallèlement, 2004 a marqué la fin de la carte sanitaire en psychiatrie, c'est-à-dire la fin des secteurs, ce qui a entraîné une disparité régionale et donc une absence d'égalité devant le service public de la santé psychiatrique. Le récent vote de la loi HPHT en 2010, parachève ce mouvement qui s'inscrit dans une conception managériale de l'hôpital, y compris en ce qui concerne l'hôpital psychiatrique. Ce démantèlement du service public de la psychiatrie doit être stoppé. Il faut inverser la tendance. La gauche  si elle revient au pouvoir en 2012 devra proposer avec les professionnels du secteur un plan d'urgence dans ce domaine.

- Troisièmement, on assiste en réalité, au travers de l'examen de ce projet de loi, à une banalisation de l'enfermement qui s'accompagne en réalité d'une extension de l'enfermement.
L'existence de ce projet de loi s'inscrit évidemment  dans une perspective d'ensemble où d'un côté l'on voit apparaître nombre de lois pénales bureaucratiques et démagogiques, qui apparaissent dès lors qu'il y a un fait divers. Cette loi s'inscrit dans la construction d'un État pénal se substituant à un État social. L'État pénal a pour objet de punir les pauvres en produisant des exceptions à la norme.
L'exception des prostitués, celle des Roms et des gens du voyage, celles des jeunes des quartiers sensibles, celle des délinquants récidivistes, celle des sans papiers, celle des drogués. Ceux que l'on appelle des fous n'échappent évidemment pas à la règle. Dans une société d'exception, ce sont toujours eux qui sont parmi les premiers à être mis à l'index. Or, le fou, faut-il le rappeler est d'abord une personne comme les autres qui a le droit à la dignité comme les autres et dont il faut respecter l'intégrité comme les autres. Ce projet de loi construit une psychiatrie sécuritaire, autoritaire et paternaliste qui au nom de la prévention sécuritaire  autorise l'intrusion dans l'intimité et le corps du patient La loi proposée est donc complémentaire et exemplaire de ce phénomène de surveillance des classes dangereuses.
Elle s'inscrit parfaitement dans la multiplication des lois sur les fichiers, la vidéo surveillance, la rétention de sûreté, la pénalisation des personnes les plus fragiles. Ce projet contient d'ailleurs la perspective d'un fichage national généralisé de toute personne bénéficiant de soins spécialisés. Une société qui traite correctement les maladies mentales est une société équitable. Celle qui les isole, les enferme, les nie dans leur personne est une société injuste. Le sarkozysme fait avec la psychiatrie ce qu'il fait en général le mieux : punir les pauvres, diviser les populations, stigmatiser et chercher des boucs émissaires. Il amalgame la folie avec la dangerosité, ce qu'ont toujours fait les régimes autoritaires. C'est pourquoi, nous devons prôner un débat public citoyen pour s'opposer aux lois sécuritaires et notamment à celle sur les soins psychiques. Nous devons œuvrer pour le développement d'une politique du soin psychique respectueuse de la personne et de ses droits fondamentaux.

Au moment où l'image de la France est salie par un gouvernement qui n'hésite pas à recourir aux méthodes les plus discriminatoires et répressives, l'appel des 39 nous rappelle que la convergence des luttes contre le nouvel ordre sécuritaire et la justice social ne font qu'un. 





Non à la garde à vue psychiatrique
05 Octobre 2010

A l'issue du colloque tenu lundi 4 octobre 2010 à l'Assemblée nationale, sur le thème «Continuité des soins ou continuité de la contrainte ?», le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire lance un appel solennel aux préfets.

Appel aux préfets et aux grands corps d’Etat.

Le collectif des «39 contre la nuit sécuritaire», né de l’inquiétude suscitée par le discours prononcé à l’hôpital d’Antony par Mr Sarkozy le 2 décembre 2008, vous interpelle ce jour. 

Lors de cette intervention, les valeurs républicaines ont été mises à mal, et une catégorie de citoyens, les malades mentaux, désignée à la vindicte. Des mesures d’exception leur ont été promises.  L’attaque contre les valeurs qui fondent notre démocratie n’est pas acceptable.

Les soignants en psychiatrie regroupés au sein de notre collectif, soutenus par 30000 signatures, vous alertent de l’atteinte aux droits fondamentaux concomitante de la dégradation des soins.

Dans l’attente de la réforme de la loi de 1990 régissant l’hospitalisation sous contrainte, les préfets sont sommés de durcir la sortie de patients hospitalisés en Hospitalisation d’office ; ceci en contradiction avec la Cour européenne des droits de l’homme qui stipule que «si la privation de liberté n’est pas justifiée par l’aliénation, elle est alors arbitraire» et que  «l’internement ne peut se prolonger sans la persistance d’un trouble mental médicalement constaté».

Le projet de réforme adopté en Conseil des ministres instituerait «une garde à vue psychiatrique de 72 h», «un casier psychiatrique», des soins sous contrainte assortis de menaces d’internement et voudrait faire croire qu’une camisole chimique administrée chaque mois suffirait à la prise en charge de situations complexes.

Une telle politique de soins, si peu soucieuse des libertés individuelles, si elle devait être adoptée, ne serait pas sanitaire mais sécuritaire.

Les soignants que nous sommes ne peuvent accepter et légitimer des thérapeutiques régressives. Les citoyens que nous sommes ne peuvent accepter sans rien dire le démembrement de toutes les fonctions régaliennes de l’Etat alors que l’Etat est la condition de la démocratie.

Nous en appelons donc aux Préfets, au Conseil d’Etat, au Conseil constitutionnel, à la magistrature, au médiateur de la République, ainsi qu’à tous les grands corps d’Etat :

Les citoyens vous ont confié une part éminente dans la défense de la République, de l’Etat et des valeurs démocratiques qui nous unissent. Le temps est venu de rappeler les principes de nos institutions et de marteler qui est souverain, qui est légitime et qui est pérenne.

Vous avez su, au cours de l’histoire, dans de difficiles conditions, marquer vos prérogatives. Refusez aujourd’hui d’appliquer des mesures contraires à notre Constitution.

Collectif des 39 – Lundi 4 octobre 2010 – Assemblée Nationale



un psychanalyste dans la cité
03 Octobre 2010

«La civilisation du cliché »

Par Heitor O'Dwyer de Macedo

Ce lundi à 14 heures, les groupes Socialiste et Europe-écologie, reçoivent à l’Assemblé Nationalele collectif des 39 contre la nuit sécuritaire. Ce collectif exige le retrait pur et simple du projet de loi sur la santé mentale qui, à la demande de Nicolas Sarkozy, propose de criminaliser la folie. Tous les autres groupes parlementaires sont invités à participer à cette rencontre.

Dans le compte rendu du meeting du collectif des 39, du samedi 25 septembre dernier à Villejuif, meeting qui a réuni plus de mille personnes, on peut lire que « selon l'écrivain Leslie Kaplan ces mesures proposées par le gouvernement actuel révèlent une tendance profonde qui s'aggrave tous les jours : promouvoir avant tout et toujours la simplification, instaurer une civilisation simplifiée, dans laquelle je refuse de me reconnaître et que j'appelle ‘ une civilisation du cliché ' ».

Je pense que cette formulation d’une civilisation du cliché est un opérateur de pensée qui permet de reconnaître les manœuvres insidieuses, présentes actuellement dans l’institution de la culture, afin qu’on rejette toute complexité de nos vies et qu’on promeuve la bêtise comme l’accomplissement de nos existences forcément vides et dépourvues de sens.

Pour ceux qui ne connaissent rien aux possibilités d’accueil de la folie et du lien entre celle-ci et la vie vivante, je vais raconter une histoire qui est le contre-exemple de tout ce qu’on veut nous infliger comme mensonge. Contre-exemple de ce qu’on veut nous inculquer comme cliché de pensée concernant une douleur extrême par rapport à laquelle nul n’est à l’abri.

Il est 15h30 lorsque Renue débarque ce vendredi d’août au Centre Antonin Artaud à Reims. Ce vendredi c’est le jour de la fête annuelle du Centre. Nous avons eu un festin pour le déjeuner qui a réuni 70 malades plus l’ensemble de l’équipe. Une semaine de préparation, des plats berbère, français, brésilien, des desserts somptueux. À la fin l’Atelier Chant a donné un concert très émouvant, qui s’est terminé par une aire d’Opéra chantée à capelle par la responsable de l’Atelier, une jeune psychologue stagiaire, moment extraordinaire.

15h30 c’était jusqu’après la fin du repas. Patrick Chemla, psychiatre et psychanalyste, médecin directeur de l’Hôpital et du Centre Artaud est assis à la table qui vient d’être desservie, entouré des malades, des membres de l’équipe, des stagiaires en psychiatrie et psychologie et de deux psychanalystes qui ont passé en visiteurs la semaine au Centre Artaud.

Renue arrive comme un bolide. C’est une petite jeune femme de 24 ans très jolie, dont on devine la force et la détermination. Pour l’instant elle est hallucinée. Elle vient de s’enfuir de l’Hôpital et elle le déclare à haute voix à Patrick Chemla devant toute la compagnie. Le médecin directeur lui dit qu’il regrette qu’elle ait quitté l’hospitalisation et il ajoute : « Donc vous venez lundi prochain au Centre ? » Elle : « Vous n’allez pas me dénoncer à la police ? » Le médecin directeur (en riant) : Bien sûr que non, ce n’est le style de la maison. Donc, vous venez, lundi ?

Renue s’assoit et très très énervée se met à injurier l’équipe de l’Hôpital : «Le médecin chintok c’est un connard, je vais lui éclater la tête. La brune, ah la brune est une poufiasse je vais lui bouffer les tripes.» Elle continue de la sorte pendant un certain temps. Patrick Chemla, vraiment affecté fait la remarque : « Mais vous insultez tout le monde.» Renue se lève, comme s’il y avait un ressort sur sa chaise : «  Au revoir, à lundi donc.» - A lundi,  lui répond le médecin directeur.

Pendant cet échange personne assis à table n’est intervenu, ni les malades ni aucun membre de l’équipe. Renue sortie, la conversation reprend sur la fête qui vient d’avoir lieu. Environ un quart d’heure après Renue revient, se rassoit, se remet à insulter l’équipe hospitalière. Le médecin directeur, à nouveau, lui fait la remarque. Elle reste en silence. La conversation de la tablée  reprend. Renue remarque alors le jeune homme qui est à côté d’elle, grand, beau gosse. Elle déplace toute l’énergie qu’elle utilisait pour lutter contre les hallucinations dans une démarche de séduction où, malgré la fébrilité, on perçoit une sensualité très subtile. Le jeune répond calmement par monosyllabes, garde ses distances. Renue change d’attitude, on comprend qu’elle a compris quelque chose : « Vous êtes médecin ? » - Non, je suis psychologue et je fais un stage. - « Alors, si vous êtes psychologue, qu’est que j’ai ? » Le jeune homme se sent dans l’obligation de répondre (peut-être parce qu’on lui a appris qu’un psychologue doit toujours savoir répondre). Et, évidemment il ne sait quoi dire. Renue perçoit sa gêne et règle l’affaire très vite : « Vous êtes psychologue et vous ne savez pas me répondre, ma chance, quoi ! » Au médecin directeur, sur un autre ton : « Vous pouvez me donner des médicaments docteur ? J’ai peur pour le WE. » La conversation reprend pendant que Patrick Chemla lui fait une ordonnance. Elle prend l’ordonnance, remercie, dis au revoir et repart.

Et revient peu de temps après, s’assoit, reprend les insultes. Et là, un des malades, qui est donc pour elle, dans les circonstances, un petit autre, un de ces voisins qu’on croise dans la vie, lui dit : « J’aime beaucoup l’infirmière dont tu parles, elle est très bien, elle est ma copine ».  Et un autre : « Tout à l’heure tu as dit du mal du Dr. Untel. Mais je l’aime bien, moi. Il s’occupe bien de moi. » La discussion se généralise sur la qualité de l’équipe hospitalière, la pluralité des jugements, les affinités. Renue s’apaise, se plaint, raconte son hospitalisation, ses griefs. Le médecin directeur retourne à ce qu’il disait au psychologue et à la psychiatre stagiaire, il était en train de parler de l’essai de Mauss sur le don. La conversation glisse sur le sacrifice, on parle d’Abraham. Renue qui a suivi très concentrée la conversation intervient pour dire que dans le Coran il n’y a pas de sacrifice. Le médecin directeur acquiesce et explique que dans le Coran Dieu doit toujours être amour. Mais il s’étonne que Renue connaisse le Coran. Il rappelle à tous que Renue est turque et que le Coran est écrit en arabe. Renue récite l’alphabet arabe que son père, décédé depuis, lui a appris. Et elle demande à Patrick Chemla : «  Vous êtes arabe ? » - Oui, je suis arabe, lui répond Chemla.

Je voudrais vous faire remarquer que par cette question Renue change radicalement le lieu d’où elle s’adresse au médecin directeur, en même temps qu’elle le change de place.  La question ne s’adresse pas au Docteur Chemla mais au sujet Chemla, à Chemla comme petit autre, à Chemla comme un ami rencontré dans la vie. Et l’extraordinaire c’est que Patrick Chemla accepte ce changement. Ce changement est, bien sûr, une opération éminemment symbolique. Ce passage d’une figure tutélaire au voisin, à l’ami, est un passage qui donne de l’air, qui ouvre une porte dans l’être, qui atténue la férocité du Surmoi. Un psychanalyste confit verrait dans cet appel au petit autre chez le personnage symbolique de référence une stratégie hystérique. Et par l’évitement, c’est-à-dire d’une manière bête et protocolaire, il aurait répondu en disant une stupidité du style : qu’est-ce que vous fait poser cette question ?

Apprenant que Patrick Chemla est arabe Renue raconte : «J’ai une amie qui m’a dit qu’il ne faut pas boire du coca-cola ni du vin, que les deux viennent des juifs et que donc c’est mauvais.» - Mais je suis juif, dit Chemla. Renue ne le croit pas. Elle prend l’assemblée à témoin, il vient de dire qu’il est arabe. – C’est vrai. Je suis arabe et je suis juif. « Pas possible, les arabes n’aiment pas les juifs » - Oui, c’est possible je suis arabe et juif. Renue tente une sortie : «Et vous croyez en Dieu, au moins ! » - Non. Je suis arabe, juif et athée. « Pas possible », Renue ne croit pas ce qu’elle vient d’entendre. « Et ce qui a dit mon amie ? » - Des conneries, répond Patrick Chemla.

À ce moment, comme dans un film, le téléphone sonne et Patrick Chemla répond. C’est Nawal la psychiatre algérienne qui travaille avec Patrick Chemla. – Salut Nawal. Tu sais, je suis ici avec Renue. Et, figure-toi qu’elle ne crois pas que je sois arabe juif et athée. Elle ne croit pas non plus que je puisse être ami avec des arabes. Je te la passe. « Allo, Nawal ? Vous êtes qui ? Ah, oui avec des mèches dans les cheveux, n’est pas ? Vous êtes médecin, non ? Dites, le docteur Chemla vient de me dire qu’il est arabe, juif et athée. C’est vrai ça ? Ah bon ! Et vous êtes amie avec lui ? Ah bon ! De toute façon, peu importe, il est mon médecin et il me soigne bien. Je vous repasse votre docteur. Au revoir. Oui, je viens lundi au Centre Artaud. » Ajoutons : Patrick Chemla est d’autant plus son Docteur qu’il accepte aussi d’être à la place d’un voisin, d’un petit autre !

Il est 17h, le Centre ferme, il faut qu’on se quitte. Renue dit qu’elle est très contente d’être venue. On sent son apaisement, il n’y a plus de lutte contre l’hallucination. Renue prend son temps pour partir, s’adresse à chacun des présents. De toute évidence elle est vraiment joyeuse, contente, joueuse.

Grâce à l’accueil fait à son désespoir, Renue a pu utiliser la force de sa démesure comme une force au service de la vie. Pendant un bref espace de temps le champ du possible a été élargi. Donc un nouveau possible est, sera, envisageable.

Cette histoire n’aurait pas pu exister si on vivait selon la loi voulue par Nicolas Sarkozy. Si l’on vivait selon la loi voulue par Nicolas Sarkozy, Renue aurait été mise en chambre d’isolement avec dessoins obligatoires.

Cette histoire démontre que criminaliser la folie n’est rien d’autre que criminaliser la démesure de notre humanité à tous, démesure sans laquelle il est impossible d’inventer des nouveaux horizons.

Cette histoire illustre que la vulgarité et le refus de toute complexité qui accompagnent la civilisation du cliché qu’on veut nous imposer sont des figures de la haine, de l’attaque au lien, de la disqualification de l’amitié.




Les députés durcissent le droit au séjour des étrangers malades

Pour durcir le droit au séjour des étrangers malades, les députés de la majorité ont retrouvé le chemin de l'hémicycle, lors du quatrième jour de l'examen du projet de loi Besson sur l'immigration, l'intégration et la nationalité, à l'Assemblée nationale, mardi 5 octobre.

Alors que l'hémicycle était quasi vide et presque léthargique, les bancs se sont remplis et les discussions se sont animées à l'approche de l'adoption d'un dispositif concernant les étrangers atteints de pathologies graves, c'est-à-dire ceux «dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait entraîner pour lui des conséquences d'une exceptionnelle gravité», selon la définition inscrite à l'article L313-11-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers. Thierry Mariani s'est énervé, Éric Besson lui a tapoté le dos pour le calmer, l'opposition s'est égosillée, et l'article 17 ter remanié par le gouvernement, soutenu par la majorité, a été voté, en première lecture (112 voix pour, 82 contre).

Depuis la loi Chevènement de 1998, ces personnes, malades par exemple du sida, d'une hépatite, d'un diabète ou d'un cancer, obtiennent une carte de séjour temporaire lorsqu'elles ne «peuvent effectivement bénéficier d'un traitement approprié» dans leur pays d'origine. En commission des lois, le député UMP Thierry Mariani – et rapporteur de la loi – avait fait adopter un amendement stipulant qu'elles ne puissent en bénéficier qu'en cas d'«inexistence» du traitement dans leur pays d'origine.

Ce qui changeait complètement la donne, dans la mesure où, pour les patients, la question n'est pas de savoir si les médicaments existent, mais s'ils y ont accès. Dans de nombreux pays, les traitements sont théoriquement disponibles, mais les personnes qui devraient en bénéficier ne peuvent les acheter pour de multiples raisons: soit parce qu'ils sont trop chers, soit parce qu'ils sont disponibles en quantité insuffisante, soit encore parce que la distance avec le lieu de distribution est trop élevée pour se les procurer.

Face au tollé provoqué par cette initiative, notamment dans le milieu associatif et médical, le gouvernement, au cours du débat, s'est voulu conciliant, en remplaçant «inexistence» par «indisponibilité». C'est cette version, retouchée par Éric Besson, qui a été votée. Moins restrictive que celle voulue par Thierry Mariani, elle n'en constitue pas moins une régression par rapport à la situation actuelle, parce que «disponible» n'est pas synonyme d'«accessible».

Comme régulièrement lors de l'examen du projet de loi, le député UMP des Yvelines, Étienne Pinte, est monté au créneau le premier. «Dans beaucoup de pays, a-t-il souligné, les traitements existent, mais ils sont réservés à une élite. Si le traitement existe mais que l'intéressé ne peut y accéder en pratique, les conséquences d'une exceptionnelle gravité sont inéluctables: aggravation de la pathologie, progression des complications, voire décès.» Selon lui, une modification législative conduirait à deux types de situation: «Certaines (personnes) repartiront ou seront renvoyées dans leur pays d'origine avec les risques que cela comporte pour elles-mêmes mais également pour les autres, certaines resteront en France en situation de très grande précarité», avec des implications négatives en matière de santé publique.

Membre du groupe sida à l'Assemblée nationale, Martine Billard (Parti de gauche) a jugé «ficti(f)» le «pseudo recul» proposé par Éric Besson. Pour elle, «inexistant ou indisponible, le résultat est le même» car «que se passe-t-il si la personne n'a pas les moyens de se payer les traitements ou si elle habite loin de la capitale où les médicaments sont disponibles ?» En référence aux quelque 29.000 étrangers concernés par cette mesure, soit 0,8% des étrangers installés de manière régulière en France, le centriste Dionis du Séjour a estimé que «nous avons les moyens de les soigner» et qu'il en allait de «l'honneur du pays» de ne pas les mettre en danger.

Des régularisations «au fil de l'eau»


Pour justifier son dispositif, Thierry Mariani a lui hésité sur la stratégie à adopter: d'un côté il a assuré que cet article «ne changerait rien» et qu'il consistait en une simple clarification juridique, de l'autre il a fait planer la menace d'une mise en péril du système de protection sociale en déclarant qu'en cas de rejet, «chaque étranger qui ne bénéficie pas d'une sécurité sociale aussi généreuse que la nôtre pourra venir s'installer en France». «J'en ai assez de prendre des leçons de morale qu'elles viennent de la gauche comme de la droite», a-t-il lancé, perdant son sang-froid, alors qu'il avait tout fait, jusque-là, pour apparaître consensuel.

Même si certains, comme Claude Goasguen l'ont trouvé trop timoré, Éric Besson, lui, n'a pas eu à hausser le ton. Jouant la «nuance», selon son expression, il est parvenu à faire voter une disposition que plusieurs gouvernements de droite ont, en vain ces dernières années, essayé d'imposer par décret.

Fructueuse, la journée l'a été pour le ministre de l'immigration, qui, après avoir fait adopter, la semaine dernière, l'extension de la déchéance de nationalité et la création de nouvelles zones d'attente, a continué de dérouler son projet de loi comme il l'entendait. Les élus ont ainsi voté une proposition du gouvernement visant à faciliter les reconduites à la frontière de ressortissants européens, autorisés à un séjour de moins de trois mois, représentant «une charge déraisonnable pour le système d'assistance sociale».

Ils ont aussi donné leur feu vert à un article sanctionnant de 7 ans de prison et 30.000 euros d'amende les mariages «gris», selon le terme du ministre, à savoir les unions «fondées sur une tromperie volontaire de l'étranger sur ses sentiments et son intention matrimoniale aux dépens de son conjoint qui a été abusé dans sa bonne foi».

La surprise, au fond, est peut-être venue du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, qui a présenté un amendement – rejeté  – proposant la régularisation «au fil de l'eau» des sans-papiers résidant en France «habituellement depuis plus de cinq ans», pour peu qu'ils ne soient «pas en état de polygamie».

Allant au-delà de la position officielle du PS prônant «une large régularisation sur la base d’une procédure assouplie et simplifiée (...), selon des critères clairs et transparents, prenant en compte notamment les liens de travail, la scolarisation des enfants, une durée significative de présence, une intégration effective», cette initiative n'a pas échappé à Éric Besson, qui a considéré, avec ironie, qu'elle allait «éclairer de manière intéressante la campagne» pour l'élection présidentielle de 2012, si elle était intégrée dans le programme socialiste.




04/10/2010

L'architecture retrouve une place en psychiatrie


Malgré un contexte difficile, de réels efforts ont été faits ces dernières années pour améliorer le confort des malades mentaux. Avec, parfois, de vraies ambitions architecturales, mais encore des progrès à faire

Marie-Jo garde un mauvais souvenir des conditions d’accueil de son fils, hospitalisé à « Sainte-Anne», à Paris, il y a une dizaine d’années. Murs tristes, chambre exiguë, promiscuité… Cette mère de famille, membre de l’Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiatriques), estime que si l’architecture ne fait pas tout, « elle compte ». « Souvent, il n’y a pas de vrai lieu de rencontre entre le patient et ses proches, regrette-t-elle, surtout depuis la fermeture des salles fumeurs. Quant aux chambres, il faut s’asseoir sur le lit pour discuter… »

Pourtant, de gros efforts ont été faits, ces dernières années, pour améliorer le confort des patients. Au centre hospitalier de Sainte-Anne, depuis la mauvaise expérience de Marie-Jo, le pavillon Ferrus-Joffroy (construit en 1867), a ainsi été entièrement repensé, avec des jeux de couleurs, de cloisons mobiles et une attention particulière à la circulation des malades et du personnel soignant.

On pourrait citer d’autres exemples, comme le service de psychiatrie de l’hôpital d’Arras ou encore le pôle psychiatrique d’Heinlex, à Saint-Nazaire. Des projets indissociables de la « sectorisation », qui a conduit à l’abandon des grands complexes asilaires au profit d’une prise en charge en ville, à l’hôpital mais aussi dans des structures alternatives de proximité : consultations, centres de jour, appartements thérapeutiques…

Un vrai mouvement d’humanisation

« Il y a eu, récemment, un vrai mouvement d’humanisation, souligne le psychiatre Jean-Charles Pascal, co-auteur d’un ouvrage sur les rapports entre architecture et psychiatrie. Pendant longtemps, les malades mentaux, qui ne faisaient pas de lobbying, n’ont eu droit qu’au minimum : des douches communes, des dortoirs, des bâtiments décrépis… Dans certains endroits, il y a quinze ans, la situation était dramatique. Heureusement, les choses vont dans le bon sens aujourd’hui. »

Comme beaucoup, il estime que, au-delà des grandes réflexions architecturales, « la meilleure chambre pour un malade mental, c’est celle d’un hôtel trois étoiles : un lieu bien tenu, clair, avec une salle de bains individuelle, le téléphone et la télévision », ce que confirme le président de l’Unafam, Jean Canneva, pour qui des patients anxieux ont avant tout « besoin d’un endroit calme, propre, avec de l’intimité ».

Architecte et historien, Donato Severo s’insurge contre une spécialisation à outrance. « Ce qui compte, c’est de construire un lieu de vie agréable, lumineux, favorisant la rencontre, le bien-être… Ce qui vaut pour le bien-portant vaut pour la personne fragilisée », explique-t-il.

Sans renier ce postulat, plusieurs architectes notent tout de même que, dans le domaine psychiatrique, il faut parvenir à de délicats équilibres : ménager des espaces intimes tout en encourageant la rencontre ; donner une impression de liberté dans des endroits souvent fermés ; favoriser le sentiment de prise en charge tout en travaillant le retour à l’autonomie… Sans parler des contraintes de sécurité, en particulier à l’hôpital, désormais réservés aux phases de crise aiguë.

Des projets « complexes » et «passionnants»

C’est la raison pour laquelle l’architecte Thierry Roze parle de projets « complexes » et «passionnants». Ce dernier est à l’origine d’une belle réalisation, parfaitement représentative du mouvement d’intégration des malades mentaux au cœur de la ville : l’établissement de soins psychiatriques Maison-Blanche, rue d’Hauteville à Paris, une structure de cent lits installée dans un hôtel particulier du 10e arrondissement.

Bien loin des conceptions du siècle dernier, où « Maison-Blanche », conçue comme « une machine à guérir », pouvait accueillir jusqu’à 2 800 patients à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), la nouvelle unité permetaux patients de continuer à vivre dans leur cadre ordinaire, dans un lieu favorisant la lumière, la fluidité et la lisibilité des espaces. C’est d’ailleurs à partir de ces mêmes postulats qu’ont été créés le foyer de postcure de l’Élan retrouvé (Paris 13e), le service psychiatrique de l’hôpital Bichat (Paris 18e) ou encore l’Adamant, un hôpital de jour sur une péniche.

Ces réussites ne doivent pas faire oublier qu’il reste encore beaucoup à faire. Dans certains services psychiatriques, même récemment rénovés, le manque de lits a de lourdes conséquences. « On a fermé les asiles, c’est une bonne chose, mais sans compenser par un nombre de places équivalent en ville… Il aurait fallu en créer cinq fois plus ! », calcule le psychiatre Jean-Charles Pascal.

Résultat : une forte promiscuité, avec des malades aux pathologies mentales très diverses se retrouvant ensemble. « Il faut différencier la personne déprimée de la jeune fille anorexique ou du malade délirant qui rechute deux fois par an », poursuit le médecin. Or, ce n’est pas toujours possible. Comment, dès lors, porter un projet architectural ayant du sens ? D’autant que le manque de financements publics pèse aussi directement sur le bâti.

Des freins financiers mais aussi culturels


L’autre grand frein n’est pas financier mais culturel. « Il y a, c’est vrai, de plus en plus d’exemples de collaborations réussies entre les directeurs d’hôpitaux, le personnel soignant et les architectes, note Donato Severo. Pour autant, il reste beaucoup d’endroits où il n’y a aucune recherche sur la conception du lieu, avec des gestionnaires indifférents au rôle de l’architecture dans la prise en charge des patients.

Du moment qu’il y a des portes, des fenêtres, une couleur, c’est bon ! », regrette l’architecte. Viviane Kovess-Masféty, présidente de l’Apaqesm (Association pour l’assurance qualité en santé mentale), qui a largement participé au mouvement d’humanisation des unités psychiatriques, pense surtout au rôle du « programmateur ». « Il intervient avant l’architecte pour établir le cahier des charges du futur bâtiment, en fonction des besoins exprimés par l’équipe médicale, fait observer cette psychiatre. Le problème, c’est que celle-ci est rarement formée et sensibilisée au rôle de l’architecture.

Or, une fois le cahier des charges établi, la créativité de l’architecte est forcément bridée. » Directrice du département d’épidémiologie à l’École des hautes études en santé publique, auteur d’un ouvrage de référence (lire les Repères), Viviane Kovess-Masféty milite donc aujourd’hui pour former les directeurs d’hôpitaux et les équipes à l’architecture en psychiatrie.

Marine LAMOUREUX


Le Magazine Littéraire
http://www.magazine-litteraire.com/content/Homepage/article.html?id=16801

Quelle importance que ce soit une maladie ?


Un jour de 2006, la romancière Siri Hustvedt s’apprête à rendre hommage à son père, mort deux ans et demi plus tôt. Alors qu’elle commence à parler, elle est soudain saisie de tremblements convulsifs. Elle continue cependant son allocution. Qui est La femme qui tremble ? Tel est le sujet de ce livre, à la fois quête personnelle et plongée dans la psychanalyse, la psychiatrie et les neurosciences.

L’intérêt de Siri Hustvedt pour ces disciplines ne date pas de cet épisode. On se souvient que le héros d’Élégie pour un Américain, Eric Davidsen, était lui aussi psychiatre et psychanalyste. De ses recherches parfois arides dans les zones glaciales des sciences dures ou dans les sables mouvants de l’interprétation naît une histoire, construite sur le va et vient entre savoir et mystère, connaissance et secret de l’intimité, à la fois essai et récit. La romancière souffre d’autres maux, chroniques ou épisodiques : convulsions dans sa petite enfance, migraines quasi permanentes – auxquelles son premier livre Les yeux bandés faisaient déjà allusion – neuropathie périphérique, hallucinations auditives. Mais jamais aucun examen médical n’a permis d’en connaître les causes. Sa personnalité empathique, son hypersensibilité à l’environnement, autant de signes d’une personnalité qu’on pourrait penser fragile, s’ils n’étaient au service de son talent d’écriture, de sa créativité. Du reste, qu’est-ce que la santé? s’interroge Siri Hustvedt, citant le psychanalyste et pédiatre Winnicot: «Se réfugier dans la normalité, ce n’est pas la santé. La santé tolère la mauvaise santé ; à vrai dire, la santé gagne énormément à se trouver en contact avec la mauvaise santé sous tous ses aspects.» Le tour d’horizon des différentes disciplines la conduisent à questionner les connaissances actuelles à propos de l’hystérie (appelée aujourd’hui «conversion»), de l’épilepsie, de la mémoire, du rêve, des émotions, autant de domaines où les théories s’opposent, nous confrontant aux limites de notre savoir, et à l’ambiguïté fondamentale de la maladie. C’est cette ambiguïté qui aura le dernier mot. Peu importe le nom qu’on mettra sur ce trouble récurrent dont elle souffre, même si un traitement est venu à bout de sa manifestation la plus visible. Après tout, comme le dit le prince Michkine de Dostoïevski, « Quelle importance que ce soit une maladie ? ». Reste à accepter en elle la femme qui tremble, comme elle l’a fait pour la migraine, à domestiquer ce double sauvage. « Il y a des moments où nous nous refusons à revendiquer ce qui devrait nous appartenir. » La force d’un écrivain se mesure à sa capacité d’éveil du lecteur. On lit La femme qui tremble les yeux grands ouverts sur nos propres mystères.




5e semaine de dialogue : les labos dessinent la médecine du futur

En abordant le thème des avancées promises par la médecine de demain, le LEEM (Les Entreprises du Médicament) place haut la barre pour sa 5e semaine de dialogue avec les patients. L’industrie pharmaceutique a engagé ce dialogue sur les enjeux du médicament avec les « citoyens patients » voici 5 ans, en choisissant un thème nouveau chaque année.

Différents aspects de la médecine du futur y seront abordés, et classés en deux rubriques distinctes. Le « Déjà possible », comme « Traiter les causes des maladies », « Bénéficier d’une médecine personnalisée », ou encore « Permettre au corps de se soigner lui-même ». Les autres aspects sont rangés dans la rubrique « On en est au début », comme « Réparer sans remplacer »,« Attaquer la maladie avant qu’elle ne frappe », « Suivre les maladies à la trace », ou encore « Toujours plus acteur de ma santé ».

Avec ces thèmes, le LEEM ambitionne d’aborder la médecine de demain sous tous ses angles ou presque : les neurosciences, les tests prédictifs, la médecine régénératrice, les biotechnologies, les bio banques, la thérapie cellulaire, la médecine personnalisée, les cellules souches, la télémédecine, la recherche translationnelle ou les bio médicaments. « Autant de notions encore abstraites aujourd’hui, précise le LEEM, et qui suscitent de nombreuses interrogations et soulèvent autant de défis ». Le LEEM a réalisé sur ces différents thèmes une brochure en partenariat avec le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) et les conférences des doyens des facultés de médecine et de pharmacie.

Un site Internet (www.santedemain.org) synthétise cette opération de dialogue, donne les lieux et dates de chaque débat en région, et fait le point sur l’ensemble des thèmes abordés.

› H. S. R.

Quotimed.com, le 05/10/2010




Mieux vaut une thérapie familiale qu’individuelle pour l’anorexique

Une étude randomisée américaine menée chez 121 adolescents atteints d’anorexie mentale démontre définitivement la supériorité de la thérapie familiale (ou méthode de Maudsley), qui donne aux parents un rôle actif, par rapport à la thérapie individuelle. Deux fois plus de patients sont en rémission complète à la fin du traitement de 1 an.


« NOTRE RECHERCHE était grandement nécessaire. L’anorexie mentale est une maladie qui peut engager le pronostic vital, et il est incroyable de constater le manque d’information sur la façon de la traiter », souligne dans un communiqué le Dr James Lock (université médicale de Stanford) qui a codirigé l’étude avec le Pr Daniel Le Grange (université médicale de Chicago). Selon ce dernier, « cette étude démontre sans équivoque que pour une adolescente atteinte d’anorexie mentale et médicalement stable, la thérapie familiale doit être le traitement de choix ». Il ajoute, toutefois, que la psychothérapie individuelle réussit mieux dans certains cas. Les chercheurs analysent maintenant les données pour établir s’il est possible d’identifier des sous-groupes pour lesquels l’un ou l’autre traitement serait plus indiqué.

Dans l’étude, 121 adolescents atteints d’anorexie mentale (âgés de 12 à 18 ans), essentiellement des jeunes filles (91 %), ont été affectés par randomisation pour bénéficier, pendant un an, de 24 sessions d’une thérapie soit familiale, soit individuelle. Les patients étaient évalués au début, puis à la fin d’un traitement de 1 an, et enfin 6 et 12 mois après l’arrêt.

La thérapie familiale (ou méthode de Maudsley) est conduite en 3 phases. Elle favorise le contrôle parental de la restauration du poids, tout en améliorant le fonctionnement familial face au développement de l’adolescent. Les parents sont pris comme « cothérapeutes » et guidés pour aider l’adolescent à manger suffisamment et à ne pas se surmener physiquement. Un parent doit notamment être présent à chaque repas et chaque goûter.

Le principal critère d’efficacité était le taux de rémission complète, c’est-à-dire normalisation du poids et du comportement alimentaire. À la fin du traitement, 42 % des patients en thérapie familiale étaient en rémission complète, contre seulement 23 % de ceux en thérapie individuelle. La différence est, cependant, jugée comme non significative.

Mais après 6 et 12 mois de suivi, la thérapie familiale se montre significativement supérieure à sa concurrente. Le taux de rémission complète à 6 mois se chiffre à 40 % pour les patients en thérapie familiale, contre 18 %. À 12 mois, les taux s’établissent respectivement à 49 et 23 %. En ce qui concerne les rémissions partielles, les deux traitements donnent les mêmes taux à 6 et 12 mois. Enfin, durant la prise en charge, moins d’adolescents en thérapie familiale ont été hospitalisés pour stabilisation médicale (seulement 15 %, contre 37 % pour les autres).

› Dr VÉRONIQUE NGUYEN

« Archives of General Psychiatry », 4 octobre 2010.
Quotimed.com, le 05/10/2010




Bachelot lance l’année des droits des patients

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a lancé officiellement mardi matin l’opération « 2011, année des patients et de leurs droits ». Les travaux, présidés par la journaliste et médecin Marina Carrère d’Encausse, seront orientés selon trois axes. Le premier : faire vivre les droits des patients, autrement dit faire en sorte qu’ils soient plus visibles et effectifs. C’est Laure Albertini, responsable du pôle démocratie sanitaire à l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, et Alain-Michel Ceretti, conseiller santé du médiateur de la République, qui sont responsables de cette première mission.

Michelle Bressand, conseillère générale des établissements de santé, Martine Chriqui-Reinecke, psychosociologue, et le Dr Michel Schmitt, radiologue, sont chargés de plancher sur la bientraitance à l’hôpital. La troisième mission est confiée à Joëlle Kivits, sociologue, Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace éthique de l’AP-HP, et Nicolas Brun, chargé de mission à l’Union nationale des associations familiales et président d’honneur du CISS (Collectif interassociatif sur la santé). Elle s’attachera aux nouvelles attentes du patient... citoyen.

Les travaux, coordonnés par deux rapporteurs, Christian Saout, président du CISS, et Christine d’Autume, inspectrice générale des Affaires sociales, devront être rendus à la fin de cette année, avec des préconisations. L’année des droits des patients sera inaugurée par un colloque fin janvier et six débats en région sur la bientraitance auront lieu jusqu’à un débat de restitution en mai. Un site dédié et participatif doit être lancé dès le début de 2011.

› AU. B.


Quotimed.com, le 05/10/2010