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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 24 novembre 2022

“C’est dur ici, mais votre livre nous a donné du power” : rencontre entre la Goncourt Brigitte Giraud et des détenus

– Pauline Gabinari   Publié le 22/11/22

Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, lors d’une rencontre avec des détenus à la Maison d’arrêt du Val d'Oise, 9 novembre 2022.

Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, lors d’une rencontre avec des détenus à la Maison d’arrêt du Val d'Oise, 9 novembre 2022.  Photo Lea Crespi pour Télérama

Quelques jours après avoir reçu le prix Goncourt pour “Vivre vite”, l’écrivaine s’est rendue à la maison d’arrêt du Val-d’Oise. Pendant deux heures, elle a parlé avec une quinzaine de détenus d’écriture, de deuil et de résistance. Reportage.

« Je vous mens pas, quand on a appris que vous avez eu le Goncourt, ça nous a tous mis la pression, mais on a pas douté de vous car vous êtes une femme de parole », lance Ouada dans un large sourire. Le doute, pourtant, beaucoup l’ont eu, avant la venue de la grande gagnante du plus prestigieux prix de la rentrée littéraire, le Goncourt, dans cette prison plantée au sud de Pontoise, célèbre en rien si ce n’est sa difficile accessibilité. Viendrait-elle ou non ? De la présidente du Centre national du livre (CNL), Régine Hatchondo, au directeur de la maison d’arrêt, Nourredine Brahimi, la bonne dizaine d’acteurs institutionnels présents, mercredi 9 novembre, à la rencontre entre l’écrivaine et les détenus, semblent tous sidérés de voir l’autrice en chair et en os dans ce décor pas très glamour.

Comme si, une fois sacré par le prix, un auteur était destiné à ne plus fréquenter que les plateaux télé et donner des interviews aux magazines renommés. « Je vous arrête tout de suite, intervient l’écrivaine, coupant court aux remerciements, les lecteurs qui comptent le plus pour moi, ce sont ceux qui, comme ces hommes, ont cru en mon travail dès août, et non pas à partir du 3 novembre [jour de l’attribution du Goncourt, ndlr]. » L’ambiance se détend immédiatement. Le dialogue est lancé.

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Interview Alice Diop : «Je défie quiconque de pouvoir cerner le mystère de cette femme»

par Elisabeth Franck-Dumas et Didier Péron  publié le 22 novembre 2022

A l’occasion de la sortie de «Saint Omer», co-écrit avec Marie NDiaye, qui retrace le procès de la mère infanticide de Berck-sur-Mer en 2016, la cinéaste, multiprimée et sélectionnée aux oscars pour représenter la France, revient sur sa fascination pour ce fait divers et sur ce qu’il dit de chacun de nous.

Déjà remarquée pour son documentaire Nous, sorti en 2021, exploration d’outre-périph le long du trajet du RER B, Alice Diop pour son premier long métrage de fiction, Saint-Omer, a vu s’aligner favorablement toutes les planètes, entre deux prix prestigieux à la Mostra de Venise, le prix Jean-Vigo et la sélection pour tenter de briser le mauvais sort de la France non retenue aux oscars du meilleur film étranger depuis trop longtemps. Ayant déjà beaucoup voyagé avec son film, du Japon aux Etats-Unis, elle raconte avec une ferveur fascinante le long processus de maturation qui l’a conduite à transfigurer un terrible fait divers pour ciseler le tranchant d’un film qui, comme disait Kafka de la littérature, frappe comme «la hache qui brise la mer gelée en nous».

Histoire des violences faites aux femmes

Le Cours de l'histoire, Du lundi au vendredi de 9h à 10h sur France Culture

© Kelsey Suleau, Getty

À propos de la série

Carcan de soie, prison de taffetas, le vêtement entrave les corps des femmes, qui sont d’ailleurs jetées aux oubliettes quand elles semblent trop proches du pouvoir. Du crime longtemps dit "passionnel" au mythe du sexe faible, une histoire des violences faites aux femmes et des féminicides.

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Dégradation de la psychiatrie publique : mobilisation le 29 novembre prochain

Publié le 

Les représentants de la psychiatrie publique* appellent à une nouvelle journée de mobilisation le 29 novembre prochain alors que la situation sur le terrain se dégrade et que le dialogue avec le ministère de la Santé et de la Prévention n’avance pas. Le syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) a révélé à la mi-octobre les résultats d’une « enquête flash » menée entre juillet et septembre 2022 visant à connaître le nombre de fermeture de lits et l’efficacité des mesures de la mission Braun. Les résultats en attestent et confirment, selon la SPH « les craintes et l’ampleur de la dégradation« . C’est ainsi que depuis le début de la crise sanitaire, 70% des établissements ont fermé des lits.

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Psychiatrie: près de 40 placements forcés ordonnés chaque jour en Suisse

LA COTE

La Suisse effectue beaucoup de placements forcés dans le domaine de la psychiatrie, davantage que la moyenne européenne.

 Un placement à des fins d'assistance dans une institution constitue une restriction importante des libertés. Ici un établissement zurichois.

Un placement à des fins d'assistance dans une institution constitue une restriction importante des libertés. Ici un établissement zurichois.

En Suisse, quelque 16’000 personnes sont placées chaque année dans des cliniques psychiatriques dans le cadre de placements forcés à des fins d’assistance. La fondation Pro Mente Sana déplore le recours trop fréquent selon elle à ces mesures de contrainte.

Un placement à des fins d’assistance dans une institution constitue une restriction importante des libertés, écrit lundi l’organisation. Et la tendance est à la hausse. Environ 40 placements forcés sont ordonnés chaque jour, un nombre supérieur à la moyenne européenne, selon Pro Mente Sana.

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mercredi 23 novembre 2022

Parasites : plus jamais seuls !

Mardi 22 novembre 2022

Provenant du podcast

La Science, CQFD

Ver parasite Brugia malayi ©Getty - Kateryna Kon / Science Photo Library

Les parasites : vers, poux, tiques et autres bactéries… n’ont pas bonne presse. Mais qui sont-ils vraiment ? Sont-ils nécessairement nuisibles ? Comment fonctionne le parasitisme en tant que mode de vie inter espèces ? Et quel rôle jouent les parasites dans les écosystèmes ? 

Avec
  • Serge Morand Écologue de la santé au CNRS et au Cirad
  • Coralie Martin Chercheuse en parasitologie à l'Inserm et au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)

Tique, poux, morpion, ou encore ténia et champignon : on trouve des parasites dans l'ensemble du monde vivant. Comment étudie-t-on le parasitisme et que sait-on de nos chères colocataires ?

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Consultez toutes les dernières références sur la gérontopsychiatrie


MERVEILLE Hervé, Aut. ; BRICAUD Magali, Aut. | 2022 | p. 34-36

[...]


mardi 22 novembre 2022

Réformes Cinq pistes pour un troisième âge heureux

par Clémence Mary   publié le 22 novembre 2022 

Révélées notamment par le scandale Orpea, les maltraitances envers les personnes âgées incitent à repenser les conditions d’un bon vieillissement. Comment permettre à tous d’y accéder face au coût croissant des seniors ? L’économiste Pierre Pestieau dresse cinq pistes de réflexion.

Avec huit milliards de Terriens vieillissants et un sacré papyboom – la génération née après 1945 aura 85 ans en 2030, faut-il avoir peur du troisième âge ? En 2020, la part des plus de 65 ans culminait en France à plus de 20 millions, soit près de cinq points de plus qu’en 2000. Mais vivre plus longtemps n’est pas tout, encore faut-il bien vieillir. Le nombre des maltraitances domestiques ou institutionnelles adressées au dispositif d’écoute national (3 977) a bondi de près d’un quart de plus que l’an dernier. Femme ou homme, chez soi ou en Ehpad, bénéficiaire d’une bonne retraite ou non, toutes les personnes âgées ne sont pas logées à la même enseigne. Comment assurer les conditions d’une bonne vieillesse alors que celle-ci va coûter de plus en plus cher à la puissance publique ? Meilleure reconnaissance pour les aidants, prise en compte de la pénibilité de la carrière ou valorisation de l’activité des seniors : Pierre Pestieau, économiste émérite à l’Université de Liège et coauteur avec Xavier Flawinne de Vivre heureux longtemps. Combien ça coûte ? (PUF), dessine cinq pistes de réforme.

Travail : ce que veulent les jeunes

Lundi 21 novembre 2022

Provenant du podcast

L'Invité(e) des Matins

/ ©Getty - We Are

La crise sanitaire a été un moment de remise en question du rapport au travail, surtout chez les jeunes. Télétravail, entreprises de proximité, recherche de sens et d'équilibre de vie font partie aujourd'hui de leurs nouvelles attentes. 


Avec
  • Jérémie Peltier directeur des études de la Fondation Jean-Jaurès
  • Maëlezig Bigi Sociologue, maitresse de conférences, chercheuse affiliée au Centre d’études de l’emploi et du travail
  • Bruno Mettling Président-fondateur du cabinet de conseil Topics, ex-directeur général adjoint en charge des ressources humaines chez Orange

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"Dans cette folie organisée, l'institution ne nous protège pas" : la souffrance au travail des magistrats, une réalité encore sous-évaluée

Catherine Fournier  Publié 

"Dans cette folie organisée, l'institution ne nous protège pas" : la souffrance au travail des magistrats, une réalité encore sous-évaluée

Dans son évaluation de la souffrance au travail des magistrats, réalisée en 2018 et 2022, le Syndicat de la magistrature dénonce "la logique de démantèlement du service public à l'œuvre depuis les années 2000". (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)

la magistrature dénonce "la logique de démantèlement du service public à l'œuvre depuis les années 2000". (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)

La mort d'une magistrate en pleine audience au tribunal de Nanterre, mi-octobre, a de nouveau imposé dans le débat public la question de l'épuisement de ces professionnels, longtemps ignorée malgré des alertes de plus en plus nombreuses. Un préavis de grève a été déposé pour mardi. 

Lorsqu'il prononce son discours d'installation à la tête du tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine), le 17 octobre, Benjamin Deparis est loin d'imaginer à quel point ses propos vont résonner. Le président du tribunal n'a alors qu'une "seule et haute ambition" pour ses magistrats : "Que vous alliez simplement mieux." Le lendemain, la juge Marie Truchet, 44 ans, s'effondre en pleine audience de comparution immédiate devant la 16e chambre de ce bâtiment des années 1970. Malgré les efforts de réanimation, elle ne se relèvera pas. "Jamais je n'aurais imaginé être confronté" à une telle situation, confie à franceinfo le nouveau chef de la juridiction, "troublé".

Un an après la tribune, dans Le Monde des 3 000 magistrats, qui alertaient sur leurs conditions de travail après le suicide d'une juge de 29 ans à Béthune (Pas-de-Calais), cette mort brutale en plein exercice fait ressurgir le débat sur l'épuisement professionnel des robes rouges et de l'ensemble des professionnels d'une justice à bout de souffle. L'Union syndicale des magistrats (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM) appellent à la mobilisation et à la grève, mardi 22 novembre.

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Au rapport Les enfants de jihadistes s’adaptent bien une fois rapatriés, selon Human Rights Watch

par LIBERATION et AFP   publié le 21 novembre 2022

Les enfants de jihadistes «se réintègrent avec succès dans leur pays d’origine», se sociabilisant comme les jeunes de leur âge, peut-on lire lundi dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) intitulé «Mon fils est juste un enfant comme les autres».

Du grain à moudre pour les pays les plus réticents au retour des enfants de jihadistes sur leur territoire, dont la France fait partie. Une fois rapatriés, la grande majorité de ces mineurs «se réintègrent avec succès dans leur pays d’origine», Human Rights Watch (HRW), dans un rapport publié ce lundi intitulé Mon fils est juste un enfant comme les autres. L’ONG basée à New York, a interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d’une centaine d’enfants âgés de deux à 17 ans, tous revenus de zone irako-syrienne entre 2019 et 2022 et ce dans les sept pays suivants : Allemagne, France, Kazakhstan, Ouzbékistan, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède.

«Résilience et autres guérisons» : guérir et faire guérir

Galadriel Avon

21 novembre 2022

QUEBEC

Yannick De Serre devant son exposition «Résilience et autres guérisons»

Julien Cadena Le Devoir Yannick De Serre devant son exposition «Résilience et autres guérisons»

Artiste et infirmier, Yannick De Serre est une figure singulière du milieu de l’art québécois. Sa pratique artistique est toujours teintée par les événements, parfois tragiques, qu’il vit au quotidien. Dans Résilience et autres guérisons, l’exposition qu’il présente au centre d’art OBORO jusqu’au 10 décembre, l’artiste convoque les notions de présence et d’absence, de vie et de mort. « Dans ma pratique d’infirmier, on côtoie la mort assez régulièrement, et on n’est pas nécessairement outillé pour gérer nos traumatismes multiples. » Ses oeuvres se présentent comme une extension des deuils auxquels doivent faire face les soignants.

Pour évacuer et guérir 

De Serre approche sa démarche comme un lieu de guérison. Elle découle en effet d’une nécessité vitale de prendre le temps et de se retrouver. « Dans la salle d’urgence, on est dans l’aigu, dans l’inconfort. C’est un milieu de travail où le temps est manquant et absent. D’arriver à prendre un moment pour s’asseoir et se donner l’espace pour créer un rituel, c’est vraiment important. »

Ce temps, hormis celui qu’il consacre aux échanges empreints de sensibilité, qu’il essaie de multiplier avec ses patients, s’incarne dans l’attention injectée à ses projets de nature artistique. Par diverses méthodes, il cherche à transposer tous ces deuils qui l’accompagnent et à les apaiser. « La résilience est pour moi la capacité de passer à autre chose sans garder toutes les traces de ces traumatismes. » De Serre est sensibilisé aux expériences douloureuses de la perte humaine, mais n’est pas immunisé contre elles pour autant. Avec son vécu, il tâche de « dire avec les bons et les vrais mots » les traversées émotives qu’imposent ces épreuves, et « de [les] inscrire, de [les] communiquer, d[’en] laisser des empreintes ».

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L’empreinte du poing. La boxe, le gymnase et leurs hommes

Jérôme Beauchez

Editions de l’EHESS, Paris, 2014, 320 pages



Jérôme Beauchez, sociologue, a enfilé les gants durant quelques années dans le club de boxe d’Estville, une périphérie qu’il se refuse à nommer. Adepte de l’« observation participante », il a cherché entre les cordes à « comprendre comment l’épreuve du combat ainsi que l’éducation des corps à la résistance physique s’inscrivent dans des histoires d’hommes mêlées à la pierre des quartiers populaires et aux héritages de l’immigration ».

Saint Omer - Alice Diop - critique

 

Le 20 novembre 2022

Saint Omer n’est pas un simple récit judiciaire. C’est un éblouissement d’écriture, subtil, sur le déterminisme culturel et familial, le cinéma et la maternité avortée.

Résumé : Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement.

Critique : Elle est une brillante professeure d’université. Elle montre un film ancien où des femmes se font raser la tête, à cause de leur engagement aux côtés des nazis, pendant qu’elle lit Duras. Alice Diop ouvre son très beau Saint Omer sur un mystère : celui de ces femmes qui ont trahi la France, peut-être malgré elles, et qu’on affiche comme des images de propagande pour taire les trahisons invisibles du quotidien, les mensonges au cœur des familles. Puis survient le procès de cette jeune mère, africaine, qui tue son enfant en le noyant dans la mer. Elle figure ce qu’il y a de pire dans un crime : l’infanticide, particulièrement s’il émane d’une mère. Et pourtant, il y a, derrière le visage fier de Laurence, la criminelle, la dignité d’une femme détruite.


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Copyright Laurent Le Crabe


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lundi 21 novembre 2022

Anne-Marie Dubois et l’art asilaire

 









par Stéphanie Pioda   

Publié le 


Une table ronde organisée à Drouot par l’Outsider Art Fair s’apprête à débattre de l’histoire de l’art asilaire. Entretien avec Anne-Marie Dubois, psychiatre et responsable scientifique de la collection Sainte-Anne.

F. Kouw, Sans titre, vers 1910, mine de plomb et crayon de couleur sur papier, 31,8... Anne-Marie Dubois et l’art asilaire

F. Kouw, Sans titre, vers 1910, mine de plomb et crayon de couleur sur papier, 31,8 x 24,3 cm, Centre d’étude de l’expression, MAHHSA, musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne. 
© Dominique Baliko 







Quel est l’enjeu pour vous de cette table ronde sur les 170 ans de l’art asilaire ? 
Il n’était pas envisageable d’exposer des œuvres comme on le fait dans les galeries, cela ne correspond ni à notre démarche ni à notre statut. Ce qui m’intéresse est de créer un lien avec la foire en permettant au public de découvrir notre exposition, mais aussi de présenter notre vision de la création lors de cette table ronde et d’échanger avec Thomas Röske en particulier, le directeur de la collection Prinzhorn à Heidelberg. Lui-même est historien de l’art et non psychiatre, il n’a donc pas la même inscription dans l’histoire de la psychiatrie. Mais néanmoins, lui comme moi sommes responsables de collections hospitalières. Lors de cette rencontre, je souhaite traiter justement de ces liens entre l’histoire de la psychiatrie et l’histoire de l’art, en laissant la notion d’art brut de côté, très volontairement, car je trouve que cela brouille les cartes. 
Essayez-vous de donner un nouveau cadre à cette définition  ? 
Oui et non. L’année dernière, nos deux expositions historiques réunissaient une sélection des œuvres les plus anciennes de la collection Sainte-Anne pour montrer qu’une collection institutionnelle d’art pouvait refléter des styles et des provenances extrêmement différents. Lorsque nous abordons les années 1950, les appellations et les concepts se multiplient : il y a eu d’abord «l’art des fous» avec André Breton et les psychiatres du début du XXe siècle, puis émergent ces concepts d’«art brut» et d’«art psychopathologique». J’insiste : les deux sont des concepts et ne sont en aucun cas des catégories artistiques, mais tous ces termes ont été très mélangés. C’est ce que je traite dans le catalogue de notre dernière exposition «De l’art des fous à l’art psychopathologique. La collection Sainte-Anne et après ?» : comprendre ce que veulent dire ces mots et essayer d’éclairer la confusion des genres à partir de données historiques précises et non à partir de débats passionnés. 

Gilbert Legube, Sans titre, 26 juillet 1950 (?), aquarelle sur papier, 23 x 28,4 cm, Centre d’étude de l’expression, MAHHSA, musée d’Art et d’Histoire
Gilbert Legube, Sans titre, 26 juillet 1950 (?), aquarelle sur papier, 23 x 28,4 cm, Centre d’étude de l’expression, MAHHSA, musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne. © Dominique Baliko
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