Image extraite de la série «Jihad» (mai 2015) dans laquelle Caroline Delmotte juxtapose des images de propagande sur des photos prises en France pour évoquer la vision fantasmée du jihad que se construisent certains jeunes Français à travers Internet.Photo Caroline Delmotte
Les premiers états généraux psy sur le phénomène jihadiste sont organisés cette semaine à Paris. Pour le psychanalyste, organisateur de l’événement, il faut accentuer l’effort de prévention primaire car le danger des radicalités ne réside pas seulement dans les passages à l’acte terroriste.
Grâce aux actions menées contre les mutilations génitales féminines, cette pratique a régressé parfois de façon spectaculaire. Mais elle persiste dans de nombreux pays.
Campagne contre l’excision dans le collège pour jeunes filles d’Imbirikani, au Kenya, en avril 2016. SIEGFRIED MODOLA / REUTERS
« Il existe des preuves d’une baisse énorme et significative de la prévalence des mutilations génitales féminines et de l’excision chez les enfants », estiment des chercheurs britanniques et sud-africains, dans une étude publiée en ligne par le British Medical Journal Global Health mardi 6 novembre. Sur une ou plusieurs décennies, selon les données disponibles, apparaît une baisse parfois spectaculaire de la prévalence dans plusieurs régions africaines, notamment en Afrique de l’Est où, de 71,4 % en 1995, elle a chuté à 8 % en 2016.
Par Virginie Ballet, Photo Cyril Zannettacci— En couple avec Luis D. à partir de 2008, Vanessa raconte avoir découvert un homme jaloux puis rapidement violent.Photo Cyril Zannettacci
Condamné en première instance à douze ans de réclusion pour les viols de trois anciennes compagnes, Luis D. comparaît ce mardi devant la cour d’appel de Versailles. Ces femmes témoignent dans «Libération» de ce crime encore souvent minimisé.
Elles sont trois. Trois femmes puissantes qui ont trouvé le courage de dénoncer en justice les viols qu’elles auraient subis de la part d’un seul et même homme. Particularité ? Cet homme, Luis D., aujourd’hui âgé de 45 ans, fut à un moment de leur vie un conjoint, un père pour l’enfant que chacune a eu avec lui, mais aussi un bourreau, selon leurs dires. Lui conteste les faits qui lui sont reprochés. Il devra pourtant s’en expliquer à compter de ce mardi devant la cour d’appel de Versailles (Yvelines), où il comparaît pour viols conjugaux.
Ce procès semble hors-norme à plusieurs titres : d’abord par le nombre de plaintes et de témoins faisant état de pareils faits appelés à la barre, et parce qu’il met en lumière un crime encore trop souvent banalisé. En atteste le récent «sondage»polémique publié sur Twitter par Fun Radio : «Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l’amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ?» Sur 583 répondants, 51 % ont estimé qu’il était anormal que la dénommée Charlotte s’insurge d’un tel comportement, pourtant puni par la loi. Dans la foulée, des chroniqueurs de l’émission Touche pas à mon poste, diffusée sur C8 et présentée par Cyril Hanouna, ont livré des analyses douteuses sur le sujet. «Employer le mot "viol" pour ça, c’est une honte pour les gens qui sont violés. […] On sait vraiment ce que c’est que le viol. […] C’est pas un viol en l’attachant, en la contraignant», a notamment déclaré Matthieu Delormeau, suscitant une vague de protestations, y compris de la part de la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a quant à lui reçu des centaines de plaintes. Il semble donc toujours bon de rappeler ce qu’est vraiment le viol, tel que défini par l’article 222-23 du code pénal : «Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise.» Peine encourue : quinze ans de prison, qui peuvent passer à vingt ans en cas de circonstances aggravantes. Et le fait d’être en couple en est une, depuis 2006.
De sa formation en psychopédagogie dans les années 70, le chorégraphe flamand garde une passion pour les gestes et mouvements incontrôlés ou qui pallient l’absence de langage verbal.
Le chorégraphe belge en janvier 2014 à Paris.Photo Pierre Andrieu. AFP
A la tête des Ballets C. de la B. depuis 1984, le chorégraphe flamand Alain Platel a initialement étudié l’orthopédagogie et travaillé avec des enfants en situation de handicap mental et physique. Fasciné par les manifestations corporelles observées dans le milieu médical, il tente d’en formuler une traduction chorégraphique avec ses danseurs, et se réjouit qu’une exposition d’ampleur se saisisse du sujet.
Dans l’exposition «Danser brut», on trouve des références au pédagogue Fernand Deligny, reconnu pour ses recherches auprès d’enfants autistes. Vous vous êtes vous-même beaucoup intéressé à ses travaux…
Oui, quand j’étudiais la psychopédagogie, à la fin des années 70, j’avais même pensé aller vivre dans la communauté d’enfants autistes qu’il avait établie dans les Cévennes. A l’époque, et contrairement à aujourd’hui, ses travaux n’étaient pas populaires. Il n’essayait pas tant d’éduquer ces enfants que d’inventer avec eux un autre type de communication.
A travers un parcours érudit de 300 œuvres issues de ses collections d’art brut, le LaM de Villeneuve-d’Ascq explore les liens entre danse et folie, des possédés du Moyen Age aux hystériques de Charcot en passant par les dessins tardifs d’un Nijinsky devenu schizophrène.
Quelle étrange énergie traverse l’épine dorsale des danseurs ? Qu’est-ce qui soudain met le corps en mouvement et le pousse à se déployer et se replier, à tournoyer sur lui-même, à faire des rondes ou à bondir sur place ? Les danseurs ne seraient-ils pas un peu possédés ? C’est ce mystère que fouille «Danser brut», la foisonnante exposition que le LaM de Villeneuve-d’Ascq (Nord) consacre à un sujet peu popularisé.
Enfants violents ! Qui sont-ils, ces petits monstres qui refusent de se laisser gouverner, éduquer, soigner ? Fauteurs de troubles, de désordre, casseurs, fieffés effrontés qui s’opposent, font de l’obstruction, mutilent leur corps, harcèlent leurs pairs, se révoltent contre les maîtres… Ils ont la haine, la hargne, ils ne se laissent pas faire ! Pas de compromis possible avec ces enfants-là, on ne peut pas leur faire la loi ! Pas tous et pas toujours mignons, nos enfants… Cela peut faire peur ou horreur, et soulever bien des fantasmes.
Ainsi est-ce à l’Autre et aux autres que ces enfants font d’abord violence, fracassant l’autorité, outrageant le bien qu’on leur veut, détraquant la belle mécanique des discours, ruinant toute jouissance légitime. Ce saccage du symbolique produit mais aussi fait découvrir les déchirures dans le tissu social que le maître se refuse à voir. C’est bien ce qui l’enrage et le pousse à incarner une autorité pourtant inefficace qu’il est tentant, en retour, de profaner. La violence comme révolte met ainsi en valeur le « partenaire de l’acte de révolte »1, celui qui fait rencontrer au sujet un impossible à supporter.
Après-guerre, plus de 10 000 patients ont été soumis à une lobotomie, opération qui consiste à sectionner les fibres nerveuses unissant le lobe préfrontal du reste du cerveau. Dans cette vidéo publiée en partenariat avec Universcience.tv, le neurochirurgien Marc Lévêque explique dans quelles conditions cette technique était appliquée et les effets, parfois catastrophiques, qui en résultaient. Elle a été abandonnée à l’arrivée des neuroleptiques. Une nouvelle page de la psychochirurgie s’est ouverte en 1993 avec la première stimulation cérébrale profonde d’un patient atteint de la maladie de Parkinson. Aujourd’hui en France, ces techniques sont très encadrées et réversibles, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.
Avertissement : ce sujet comporte des images qui peuvent heurter les personnes sensibles.
Antoine Chapelot, seul sur la scène du théâtre Na Loba.
Vendredi 9 novembre à 19 heures, le théâtre Na Loba et la compagnie Théâtre de l'Hyménée présentent une première en sortie de résidence : «Seul 1». Un psychiatre renommé est lui-même passé à l'acte… Mis à l'écart de sa profession et interné, il s'interroge sur les raisons de son acte et cherche à comprendre. Un soliloque où la colère, la révolte et le désespoir sont à l'œuvre. Mais aussi l'amour et la tendresse. Quelle sera l'issue de ce chemin ?
Le Dr Pierre Sans, ancien psychiatre à Limoux, a publié un livre sur son expérience d’intervenant.
Le système psychiatrique africain est aliénant. C’est ce que le Dr Pierre Sans, qui a exercé la psychiatrie à Nantes, Limoux, démontre et dénonce dans un livre intitulé "Fous d’Afrique, l’omerta" (il est imprimé sur Amazon).
Le praticien, dont on sait qu’il n’a pas la langue dans sa poche pour dire tout haut ce que d’autres n’osent même pas penser tout bas, lance une attaque en règle contre ce qu’il nomme une "secte thérapeutique" à l’œuvre dans cinq États de l’Afrique de l’ouest.
"Un scandale sanitaire de grande dimension"
Lui-même est allé là-bas, en tant que psychiatre et soignant. Et il a vu ce qu’il se passait.
Il n’hésite pas à parler de "scandale sanitaire de grande dimension puisqu’il affecte un continent peuplé d’un milliard d’êtres humains".
Plus de quatorze ans après avoir été promis par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la santé, le dossier médical partagé (DMP) est désormais officiellement « disponible pour tous ». L’actuelle ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé mardi 6 novembre, le lancement national de ce carnet de santé numérique « gratuit, confidentiel, sécurisé » et non obligatoire, qui centralise les informations médicales des patients, comme les comptes rendus d’hospitalisation et de consultation, les résultats d’analyses biologiques, les radios, etc.
Dans une tribune publiée par « Le Monde » et France Inter, les juges des enfants du tribunal de Bobigny s’inquiètent de l’état de la justice des mineurs.
LE MONDE| | Par Collectif
Nous, juges des enfants du Tribunal de grande instance de Bobigny, souhaitons alerter sur la forte dégradation des dispositifs de protection de l’enfance en Seine-Saint-Denis. Juges des mineurs délinquants, nous sommes, aussi, juges des mineurs en danger. A ce titre, nous devons répondre à l’exigence de protection des enfants, parfois très jeunes, que leur situation familiale met en péril : violences physiques, sexuelles, psychologiques, délaissement parental, négligences dans les soins et l’éducation.
Par Julie Brafman— Le tribunal de grande instance de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, le 3 mars 2017.Photo Geoffroy Van Der Hasselt. AFP
Après la tribune des juges des enfants sur le manque de moyens et l'état alarmant de la justice des mineurs à Bobigny, parue ce lundi, «Libération» a interrogé Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
Plus de droits pour moins de libertés? L'absence d'interdits va-t-elle réellement dans le sens de la liberté? On en parle avec Muriel Fabre Magnan, professeure de droit à l’université Paris 1.
Manifestation anti PMA et GPA (2013, Lyon)• Crédits : PHILIPPE DESMAZES - AFP
Pourquoi les mots liberté et interdits ne sont pas contradictoires… Dans L’institution de la liberté, qui vient de paraître aux Presses Universitaires de France, elle s’applique à les réconcilier, et à démontrer pourquoi liberté n’est pas forcément synonyme de permissivité.
Isabelle, 55 ans, chez elle à Berteaucourt-les-Dames (Somme), le 4 novembre. Elle perçoit 484,82 euros de RSA. « On m’a décelé une ostéoporose et conseillé de manger du fromage et des produits laitiers, avec quoi je peux les acheter ? Du fromage une fois dans le mois, et fini. Demain, je vais payer mes factures, il me restera 230 euros. » En 2013, Ulrich Lebeuf a passé deux mois avec Isabelle et sa fille, Amandine, pour raconter la précarité en France. Il revient à leur rencontre cinq ans plus tard, à la demande d’Amnesty International, pour témoigner de l’évolution de leur situation. ULRICH LEBEUF/MYOP
La pauvreté et le mot « pauvre » ont fait irruption dans le débat public, balayant les précautions oratoires comme « populations défavorisées », « précarité », « vulnérabilité » ou « exclusion sociale », comme si elle concernait désormais beaucoup plus de monde, notamment les classes moyennes.
Selon Louis Maurin, fondateur de l’Observatoire des inégalités et co-auteur d’un rapport sur la pauvreté en France paru en octobre, « depuis 2000, elle ne recule plus comme nous nous y étions habitués depuis les années 1960, et c’est une rupture historique dans notre histoire sociale. Il ne s’agit pas d’un appauvrissement massif des plus pauvres, mais d’une augmentation du nombre de personnes qui décrochent du niveau de vie des classes moyennes ».
Ce n’est pas la jeunesse qui cherche à fuir la mixité et l’engagement, ce sont les classes favorisées, estime un collectif d’associations de jeunes dans une tribune au « Monde ». Il n’est pas juste de lui faire porter ces problématiques sociétales.
LE MONDE| | Par Collectif
Tribune. Le gouvernement actuel déplore un manque crucial de brassage social et territorial et d’engagement au sein de notre société. Problématique à laquelle il souhaite répondre par un Service national universel (SNU) imposé à chaque jeune. Pour nous, le SNU est une mauvaise réponse à des vraies questions. Une mauvaise traduction des concepts d’« engagement », de « mixité » et de « citoyenneté ».
De plus en plus présent dans les médias, le sujet du harcèlement des étudiants en soins infirmiers lors de leurs stages reste largement tabou chez les victimes. Et pourtant, parler de ce qu’elles ont vécu est pour elles la seule manière de passer à l’étape suivante : agir pour éviter que la situation ne se reproduise.