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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 13 octobre 2011


C e numéro spécial est en grande partie centré sur les nouvelles dispositions relatives aux soins sans consentement en psychiatrie, qui ont été introduites par la loi du 5 juillet 2011, portant modification de la loi du 27 juin 1990.

A peine, un mois après sa publication les établissements ont dû se mettre en conformité avec la loi et prendre, en urgence, des mesures d’organisation, pour appliquer les nouvelles procédures de soins sans consentement. Sans surprise, celles-ci se sont déroulées dans des conditions extrêmement difficiles et elles ont compliqué le travail des soignants.
Une fois encore, l’hôpital public et ses agents subissent, avec cette loi, de nouvelles contraintes.
Nous avons caractérisé celle-ci d’ « usine à gaz ». Une fois encore, en dernier ressort, se sont les personnels qui en font les frais.
Nous assistons à un surcroît de travail, pour ne citer que deux exemples : que ce soit dans les bureaux des entrées dû, notamment, à la gestion des très nombreux certificats médicaux, ou avec les transports vers les tribunaux qui posent de réels problèmes de disponibilité des soignants pour l’accompagnement. Sans évoquer les répercussions sur l’ensemble du fonctionnement des établissements, et tout ceci en plein été.
Nous avons fait connaître au ministère notre appréciation sur ces dispositifs et leur retentissement sur les conditions de travail des personnels et de prise en charge pour les patients.
Quant à la situation budgétaire, comme l’ensemble des établissements hospitaliers, la psychiatrie publique subit la rigueur budgétaire. Régulièrement nos syndicats sont dans l’obligation d’organiser le rapport de force, d’appeler à la grève pour s’opposer à la dégradation des conditions de travail et défendre le maintien des postes.
Dans ce contexte, FO tire le signal d’alarme.

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Coordination Nationale Infirmière


Réforme des soins sous contrainte en Psychiatrie : la CNI interpelle les parlementaires

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Écrit par CNI Coordination Nationale Infirmière   
11-10-2011
Réforme des soins sous contrainte en Psychiatrie : la CNI interpelle les parlementaires
Par cette lettre nous nous permettons d’attirer votre attention sur les difficultés engendrées par la nouvelle loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011 (mise en oeuvre le 1/8/2011) régissant les soins sous contrainte en Psychiatrie et relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques. Cette loi devait mettre la France en conformité avec les directives européennes et protéger les citoyens de tout internement arbitraire.

Dans les faits, il s'agit d'un texte sécuritaire qui impose au patient recevant des soins en psychiatrie sous contrainte, sous la forme d’une hospitalisation (ex H.D.T et H.O), de rencontrer le Juge des Libertés et de la détention (J.L.D.). La convocation du patient (sous quinzaine) a lieu en séance publique et celui-ci est assisté d’un avocat (choisi ou commis d’office) afin que le J.L.D. évalue la nécessité de poursuivre l’hospitalisation.

De plus, les sorties de courtes durées (moins de 12 h) ne peuvent plus avoir lieu si le patient n’est pas accompagné, soit d’un soignant, soit d’un membre de son entourage.

Cette loi, mise en oeuvre en pleine période estivale, complique les processus d’hospitalisation et impose une surcharge de travail aux soignants présents car elle n’a pas été accompagnée de moyens supplémentaires, ni pour les hôpitaux, ni pour les tribunaux, alors que ceux-ci sont confrontés à des réductions de moyens drastiques.

Pour la CNI Coordination Nationale Infirmière, cette loi appelle deux remarques :

La première concerne le vécu des patients qui, confrontés au J.L.D, se sentent coupables. Pour des patients dépressifs ou délirants, que cela représente-t-il ? Comment vont-ils vivre l’intervention du tiers qui leur impose des soins corrélés à une confrontation avec la justice ? Ce passage obligé complique la prise en charge des patients pour l’équipe pluridisciplinaire. Où est le soin quand il est associé à une mesure de justice ? Certains patients sont persuadés que le juge annulera la mesure de soins sous contrainte. Leur déception déclenche des réactions de violence et d’agressivité lors du retour dans l’unité de soins. De plus, l’audience publique est contraire au principe déontologique des soignants car elle ne respecte pas le secret médical. Les informations vont circuler entre l’hôpital et le tribunal via fax etc.…

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Lundi 10 octobre 2011
Mont-de-Marsan

Prise en charge à haut risque

La première fugue d'un détenu admis dans le pavillon psychiatrique spécialisé de Sainte-Anne a ouvert le débat de sa sécurité. Le personnel est sous tension.

Prise en charge à haut risque

Quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, l'évasion d'un détenu est toujours traumatisante. Et elle l'est d'autant plus lorsque ce dernier, comme ce fut le cas mercredi dernier (1), s'enfuit d'une unité psychiatrique.

L'inauguration il y a un an et demi d'un service spécialisé au sein de l'enceinte Sainte-Anne, à Mont-de-Marsan, devait permettre de limiter ces risques. L'objectif a-t-il été atteint ? La première fugue de l'un des patients (lire par ailleurs) a rouvert, en tout cas, le débat de la sécurité qui entoure les hospitalisations des détenus et des prévenus de la prison de Pémégnan.

La problématique n'est pas nouvelle. Elle avait encore refait surface lors de l'évasion de deux autres détenus en février 2010. Les soignants, « sous tension », dénonçaient à l'époque « des moyens inadaptés ». Force est de constater que le dispositif « sécurisé » mis en place par le centre hospitalier Layné n'a pas réglé tous les problèmes.

Alors certes, c'est quand même mieux que si c'était pire. Mieux qu'avant en tout cas. Dans l'esprit du directeur général de l'hôpital public, l'existence de ces six chambres est même « une grande chance » pour Mont-de-Marsan. Alain Sœur s'était d'ailleurs vivement battu auprès du ministère de la Santé pour obtenir l'enveloppe de 1,4 million d'euros nécessaires à son aménagement.

Le personnel soignant, lui, est nettement moins enthousiaste.

En première ligne
Avec ou sans cette unité spécialisée, infirmiers, aides-soignants et agents de service sont toujours en première ligne. Et la simple vue des barreaux malmenés de chacune des six fenêtres réservées aux détenus suffit à comprendre que la tâche n'est pas facile.

Chacun avec ses mots, les représentants majoritaires du personnel que sont la CGT et le syndicat SUD dénoncent « des problèmes récurrents de manque de personnel, particulièrement à Sainte-Anne ». Ils évoquent également « des défaillances techniques signalées depuis plusieurs mois » (fuite de la climatisation dans les faux plafonds, dysfonctionnement de l'alarme, etc.). Bref, pour les deux syndicats, cela ne fait aucun doute, « la direction a une part de responsabilité dans ce qu'il s'est passé ».

Le directeur, qui a reconnu dans ces mêmes colonnes vendredi qu'il y avait des « failles à corriger », rappelle de son côté que la mise en place de cette unité « hors norme » avait été étudiée par des représentants de la santé, de la police et de l'univers pénitentiaire. Qu'il l'avait fait évoluer régulièrement. Et que « grâce à cet outil, l'hôpital Layné est mieux loti que les autres hôpitaux pour assumer la responsabilité de la prise en charge des détenus ».

La chose n'est pas ou peu contestée, mais dans les services de Sainte-Anne « seul le soutien entre collègues permet de tenir le coup », assure la voix du syndicat SUD, Jean-Jacques Richard. Chaque agression ou tentative d'évasion ajoute un peu de tension, de crainte, d'anxiété. L'image, pourtant lointaine, de ce détenu qui avait fabriqué une arme de poing avec une lame de rasoir et une brosse à dents est encore présente dans tous les esprits. Un très mauvais souvenir…

Le représentant CGT, Nicolas Bordes, précise à ce sujet qu'une réunion organisée la veille de la fugue avait mis en évidence « une fatigue générale des soignants et une crainte particulière dans ce pavillon qui accueille les détenus mais aussi des personnes hospitalisées sous contrainte, dont certains criminels jugés irresponsables ». Cette tension se fait d'autant plus forte la nuit lorsque l'unité du pavillon « sécurisé » n'est plus protégée que par un seul soignant. Et c'était justement le cas mercredi dernier.

Une lourde responsabilité
« Le problème en psychiatrie, c'est que contrairement à la médecine générale où les détenus sont gardés par les forces de police, les soignants ont la double responsabilité de leur santé et de leur garde, reconnaît Alain Sœur. Mais l'hôpital ne sera jamais une prison, ce n'est pas sa vocation, et heureusement. »

L'ouverture prévue d'une Unité interrégionale d'hospitalisation spécialement aménagée de 40 lits, à Cadillac, en Gironde, pourrait changer la donne. « Pour ma part je reste très attaché au fait que cette unité puisse se maintenir ici, à Mont-de-Marsan, car c'est un dispositif de proximité qui répond à un vrai besoin », insiste néanmoins le directeur.

Aujourd'hui à Mont-de-Marsan ou demain à Cadillac, la vraie question demeure sans doute celle formulée par l'infirmier CGT de Sainte-Anne, Nicolas Bordes : « Est-ce vraiment à nous, soignants, de nous adapter pour accueillir à l'hôpital ce type de population ? »

Et cette phrase qui résonne à nouveau. « Si tu veux t'évader, il faut que tu passes par Sainte-Anne… » « Ils se passent le mot, ils nous le disent », assure Nicolas Bordes.
(1) Le fugitif qui faisait l'objet d'un mandat de recherche national a été rattrapé après un vol, vendredi, à Bordeaux. Il a été incarcéré au centre pénitentiaire de Gradignan.


L'abus de tranquillisants et somnifères augmenterait le risque d'Alzheimer

Le risque dû à la prise prolongée de benzodiazépines serait majoré de 20 à 50%, selon une étude française.
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"L'Homme qui se prenait pour Napoléon", de Laure Murat : l'Histoire en délires

Critique | LE MONDE DES LIVRES | 13.10.11

Tous les médecins de l'âme se sont posé la question de savoir si les troubles politiques jouaient un rôle dans l'éclosion du délire et dans l'apparition de la folie. C'est dans cette perspective que les fondateurs français de la psychiatrie, Philippe Pinel (1745-1826) et Etienne Esquirol (1772-1840), tous deux héritiers des Lumières, de la Révolution, de l'Empire et de la Restauration, ont abordé cette question à travers leurs écrits et leur pratique clinique.

Laure Murat revisite cette problématique de façon résolument nouvelle dansL'Homme qui se prenait pour Napoléon, un essai fort bien documenté et appuyé sur des archives inédites. L'historienne compare en effet les élaborations théoriques et cliniques des deux aliénistes et de leurs successeurs avec les discours des aliénés, célèbres ou anonymes. D'un côté comme de l'autre, les paroles, les concepts, les diatribes, les engagements s'enchevêtrent. Les savants et les fous sont persuadés, les premiers que les troubles liés aux violences politiques de l'époque se retrouvent dans les délires, et les seconds que ces mêmes troubles sont à l'origine de leur destin glorieux ou malheureux.
Aussi bien Laure Murat retrace-t-elle l'itinéraire du marquis de Sade, haï de tous les régimes et enfermé contre son gré à Charenton, en 1803, pour ses vices et ses écrits alors qu'il n'était pas fou et, a contrario, celui de Théroigne de Méricourt, internée à la Salpêtrière au lendemain de la Terreur, après qu'elle eut sombré dans une mélancolie profonde, consécutive à l'effondrement de son idéal révolutionnaire, qui avait fait d'elle l'une des pionnières du féminisme.
A quoi Laure Murat ajoute l'une des grandes figures paradigmatiques de l'univers asilaire post-impérial, toujours présente dans la conscience collective moderne :"L'homme qui se prend pour Napoléon, monomane coiffé d'un bicorne, la main dans sa redingote grise et le regard braqué sur un horizon de gloire." Et elle cite un rapport d'Alphonse Esquiros rédigé en 1847 : "L'année où l'on ramena à Paris le cercueil de Napoléon, écrit-il, le docteur Voisin constata à Bicêtre l'entrée de treize à quatorze empereurs (...). Cette présence de Napoléon parmi nous, les images, les signes extérieurs dont on entoura sa mémoire et qui semblaient pour ainsi dire multiplier sa figure, tout contribua à créer dans cet événement une cause particulière d'aliénation mentale."
Si chaque maison de fous héberge ses dieux, ses rois, ses reines, ses empereurs, ses ministres et ses courtisans, cela signifie bien que le discours de la folie - celui des fous et celui des savants - va de pair avec une organisation de l'asile et de la clinique qui ne fait que refléter l'ordre social dont il est issu. Pourmontrer que cette concordance existe, Laure Murat reprend à son compte, pour en analyser les effets, la thèse balzacienne selon laquelle, en coupant la tête de Louis XVI, les révolutionnaires auraient mis fin à l'autorité patriarcale et à toute une représentation de la société centrée sur la figure de Dieu le père.
Et d'ailleurs, souligne-t-elle avec subtilité, la naissance de la psychiatrie coïncide avec l'invention de la guillo-tine, dont le spectre demeure présent au coeur de l'oeuvre et de la pratique de Philippe Pinel. Traumatisé par l'exécution du roi, à laquelle il avait assisté le 21 janvier 1793, celui-ci en avait conclu qu'à dater de ce jour la France entière avait "perdu la tête" et que les aliénés étaient les plus touchés. En témoigne cet horloger traité par lui et devenu fou à cause du"mouvement perpétuel" de la guillotine. Il affirmait avoir perdu sa véritable tête au profit d'une autre de substitution qui ne lui convenait pas.
Si les fondateurs de la psychiatrie cherchaient à restaurer la figure de l'autorité patriarcale en inscrivant le fou dans la dépendance du savant, nouveau consolateur des passions d'une époque, leurs successeurs n'eurent de cesse depoursuivre cette entreprise, notamment entre 1840 et 1870.
On sait qu'à partir des années 1860, sous l'influence du darwinisme, le discours psychiatrique épousa de plus en plus les principes répressifs du nouvel ordre bourgeois, au point de définir la notion même de révolution comme un acte de terreur et de folie. Les foules, comme l'indique Laure Murat, furent alors stigmatisées pour leur "hystérie", tandis que se profilait la montée d'un antisémitisme qui allait faire du juif, comme de l'homosexuel, un dégénéré. Quant à l'aliéné, réduit à ses comportements, il fut assimilé à un déviant dangereux et de plus en plus incurable. D'où la transformation de l'asile en une vaste institution d'observation : un lieu de mort et de misère, sans échange thérapeutique, et qui ne sera mis en cause qu'après 1905, avec l'abandon progressif de la doctrine de la dégénérescence et sous l'influence d'un nouveau dynamisme fondé sur l'apport de Freud.
A cet égard, on lira avec intérêt les belles pages que Laure Murat consacre à la Commune et à ses pétroleuses, désignées comme des monomanes syphilitiques : "En cela, les aliénistes confortent l'opinion bourgeoise prompte à assimiler la Commune à un acte de démence." Et elle ajoute, citant Jules Vallès, qu'il faudra bien "un jour renverser les maisons de fous comme celles des rois."
Faire parler le délire
L'ouvrage s'achève sur une visite effectuée par l'auteur à l'hôpital de Charenton, rebaptisé Esquirol en 1973, et devenu de nos jours une sorte de dépôt où sont hébergés en silence des patients hébétés, soumis à des traitements chimiques. Dans une niche, au centre de tous les regards, se dresse une statue d'Esquirol protégeant de son manteau un aliéné étendu à ses pieds : mémorial muet de ce que fut, dit-elle, "la période la plus brillante de la psychiatrie française".
Au terme de ce parcours, on ne peut que se rappeler l'injonction de Bertrand Barère, le 23 messidor an II (11 juillet 1794), annonçant tout à la fois la création de l'asile et l'espoir de sa disparition future. Comme si la Révolution s'était donnée pour tâche de faire parler le délire plutôt que de le taire. Car on sait bien que l'effacement de ses traces menace une société bien plus qu'elle ne la protège. Tel est le message délivré par ce beau livre érudit et original.
Elisabeth Roudinesco

Colloque GYPSY XIème

Organisé par le Pr René Frydman et le Dr Muriel Flis-Trèves

Thème : « Peut-on tout dire ? Transparence ou secret ? »

Cliquer pour consulter le Programme

Vendredi 9 & Samedi 10 Décembre 2011
Faculté de Médecine
45 Rue des Saints Pères - 75006 Paris
Renseignements : 01.43.34.76.71 - jscongres@wanadoo.fr
POLITIQUE DE SANTÉ par C. Le Borgne - Dr. Alain Trebucq le 11-10-2011
2012 : Comment le Monsieur Santé de François Hollande veut tout réformer



Le Dr. Jean-Marie Le Guen, (député PS de Paris), dévoile les grands axes de la réforme du système de santé que la gauche mettrait en place en cas de victoire en 2012. Réforme fiscale, de l’organisation des soins en médecine de proximité et de l’hôpital, sont au programme.

- Quels remèdes préconisez-vous pour guérir l’assurance maladie de ses maux et de ses déficits récurrents ?
Dr. Jean-Marie Le Guen : Indépendamment des années où la crise frappe brutalement et fortement, par exemple en 2008 ou 2009, il n’y a aucune raison pour que notre assurance maladie ne soit pas à l’équilibre. Les déficits attendus pour les années qui viennent sont essentiellement liés à la problématique des recettes, les dépenses d’assurance maladie sont aujourd’hui sous contrôle, l’Ondam (Objectif nationale d’assurance maladie. Ndlr) est respecté et le sera vraisemblablement dans les années à venir. Ce sont donc bien les recettes qui sont structurellement insuffisantes. Cette situation n’est pas satisfaisante d’un point de vue des comptes publics car elle induit l’accumulation d’un déficit qui va se transformer en dette sociale. Et d’un point de vue politique, laisser cette situation se développer fait planer un doute sur l’avenir de l’assurance maladie. Ma première préconisation, c’est de rétablir les finances de l’assurance maladie, de la remettre à l’équilibre car on ne peut accepter qu’elle s’installe durablement dans le déficit. Il faudra ensuite imaginer des mécanismes de régulation qui permettront les années qui suivent, de compenser un trou d’air conjoncturel.  

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BIO ÉTHIQUE par C.A. le 12-10-2011
Les personnes âgées opposées à l’euthanasie



Une étude réalisée par le Centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin*, dirigée par le Dr Véronique Fournier, révèle qu'une grande majorité des plus de 75 ans est opposée à l'euthanasie et fait confiance aux médecins pour les décisions de fin de vie.
«Les personnes âgées ne veulent pas d'euthanasie, résume le Dr Véronique Fournier. Elles attendent de leurs médecins qu'ils se battent au maximum en cas de maladie, mais refusent l'acharnement thérapeutique lorsqu'il n'y a plus rien à faire.»

Ainsi, 83% des personnes interrogées ne sont pas intéressées par les directives anticipées prévues dans la Loi Leonetti de 2005. Un contre-pied aux sondages réalisés récemment sur l’ensemble de la population selon lesquels 70% des Français y seraient favorables.
L'autre grand enseignement de cette enquête est que les personnes âgées font confiance à leur médecin pour les décisions de fin de vie, comme l'arrêt des traitements actifs lorsqu'ils ne servent plus à rien.
* étude réalisée sur 200 personnes

Quand le rock rencontre la médecine des addictions…
             


Le psychiatre Laurent Karila, spécialiste des addictions,  et Renaud Hantson, chanteur pop avec son groupe de rock «Satan Jokers »,  ont réalisé un concept album intitulé «AddictionS » qui s’accompagne d’un e-book traitant de la prévention des addictions



Plus qu’un album concept, « AddictionS » est un superbe projet et éducatif, mené par Renaud Hantson, un artiste complet, auteur, compositeur, interprète à la voix rare, et Laurent Karila, psychiatre addictologue au Centre d’Enseignement, de Recherche et de Traitement des Addictions (CERTA) à l’Hôpital Universitaire Paul-Brousse à Villejuif mais aussi fervent amateur de métal. C’est la rencontre improbable entre  deux personnalités passionnées et motivées par le désir de faire passer un message de prévention et de créer un nouveau support artistique et thérapeutique permettant d’aider des personnes dépendantes.




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Dr Milleret : « C’est l’affaire de tous ! »



13/10/2011 
Docteur Gérard Milleret, CH La Chartreuse. Photo Roxanne Gauthier.
Docteur Gérard Milleret, CH La Chartreuse. Photo Roxanne Gauthier.


« Cette nouvelle problématique du taux de suicide sera évoquée jeudi 13 octobre, à Longvic, lors du conseil local de santé mentale (CLSM) Franco Basaglia », c'est l'affaire de tous déclare le Dr Gérard Milleret, psychiatre du CH La Chartreuse à Dijon. 
« Nous allons poser la question : comment le dépister dans une commune à travers les signes avant-coureurs ? Pour ma part, je n’ai jamais vu autant de circonstances de gens qui se sentent mal au travail. Les médecins du travail nous alertent. Il y a une pression qu’on ne percevait pas il y a quelque temps, et un mal-être général important. Il s’agit souvent de personnes qui sont là, depuis très longtemps dans une entreprise et qui craquent, avec un sentiment de pression, de harcèlement (...). Le malaise au travail rejaillit sur la cellule familiale. C’est souvent un enchaînement en cascade, qui crée une espèce de désespoir… Aujourd’hui, on est en train de réfléchir à l’intégration de psychologues dans les cabinets de généralistes, ce serait une grande avancée. 

Car les suicides ne sont pas que des cas pathologiques. Ce sont aussi des cas réactionnels, souvent facilités par la prise d’alcool ou de cannabis (...).  Après la création du premier conseil local de santé mentale de Bourgogne, associant les communes de Longvic, Quetigny, Chevigny-saint-Sauveur, Genlis, Saint-Apollinaire et Neuilly-lès-Dijon, nous avons saisi le président de l’association des maires de France, afin qu’il fasse parvenir au ministre de la Santé notre demande portant sur la nécessité d’officialiser les initiatives locales de CLSM, mais aussi sur l’obligation d’instituer ces conseils locaux, dans le prochain plan de santé mentale. 

Le but de ces instances est de s’occuper de la santé mentale dans la cité, notamment par des réunions d’informations, et aussi avec des objectifs de réinsertion et de “déstigmatisation” des patients. Il faut que le centre médicopsychologique soit mieux connu, et que des lieux de discussion soit créés. Pas mal de maires sont aujourd’hui en train de s’intéresser à ces conseils locaux qui permettront de mieux communiquer sur la santé mentale. Médecins, élus, services sociaux, forces de l’ordre, justice, associations… en France, nous fonctionnons de manière très clivée, alors que la santé mentale concerne chacun d’entre nous : le suicide, ce n’est pas qu’une affaire de psychiatrie ; c’est aussi une affaire de société et de culture ! »
Anne-Françoise Bailly

L’Organisation Mondiale de la Santé dresse un constat alarmant du peu de moyens encore alloués aux maladies mentales à l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé Mentale.


Dans l’Atlas de la Santé Mentale, publié à l’occasion de la Journée Mondiale du même nom, l’OMS réalise un état des lieux des Services de Soins en Psychiatrie dans une centaine de pays, et s’inquiète du manque de financement de cette spécialité, et pas seulement dans les pays moins développés. La psychiatrie est bel et bien le parent pauvre des spécialités médicales, puisque seuls 3 % des budgets santé lui sont octroyés, alors qu’il en faudrait y consacrer 13 %, représentant la charge réelle des troubles neuropsychiques, selon les experts de l’OMS.


Autre déséquilibre pointé du doigt dans le rapport : 67% des dépenses sont utilisées par les établissements psychiatriques -hospitalisation en psychiatrie par exemple- alors que selon le Docteur Ala Alwan, sous-directeur général à l'OMS, il faudrait davantage se concentrer sur les soins primaires qui permettraient de traiter davantage de monde et réduire les hospitalisations, bien plus coûteuses.
Quant aux traitements, ils sont encore trop basés sur le recours unique aux médicaments. Pour prendre en charge les patients, des soins psychosociaux sont indispensables, mais il y a un manque drastique de professionnels spécialisés dans ce domaine. Ce chiffre ridicule en témoigne : 1.27 psychiatres pour 100 000 habitants en moyenne dans le monde.



L’Europe se démarque comme étant la zone la mieux lotie avec un maximum de8.59 psychiatres pour 100 000 habitants. Pourtant, l’étude récente publiée en septembre par l’ECNP -Collège Européen de Neuropsychopharmacologie- aurait tendance à indiquer que cela reste insuffisant. En effet, selon les auteurs, 38 % des européens -soit 165 millions de personnes- seraient atteints chaque année d’une pathologie neuro-psychologique .


Les pathologies prises en compte par le cabinet sont plus larges que pour l’OMS et parmi les plus représentées : les troubles de l'anxiété (14 %), l'insomnie (7 %), la dépression majeure (6,9 %), les troubles somatoformes (6,3 %), le trouble de déficit d'attention avec hyperactivité (5 % chez les jeunes), la dépendance à l'alcool et aux drogues (4 %) et la démence (1 % chez les personnes âgées de 60 à 65 ans, 30 % chez les personnes âgées de 85 ans et plus).
Bref, il reste encore du chemin à faire...


Les médecines chinoises s'infiltrent à l'hôpital


A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en complément de traitements au long cours.
A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en complément de traitements au long cours.30/BRUHAT Herve

Cela fait des années que Sabine (le prénom a été changé) a des vertiges. Elle est pour cela suivie dans le service d'otho-rhino-laryngologie (ORL) du professeur Georges Lamas à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Après deux séances de shiatsu, la sensation de "tête flottante" qui l'incommode a disparu. Le shiatsu, littéralement "pression des doigts", est une technique d'origine japonaise. C'est une médecine énergétique qui vise à rétablir l'harmonie du corps en agissant sur les méridiens, selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise.

Sabine fait partie de la trentaine de patients de ce service à avoir suivi des séances de shiatsu. "Cette pratique vise à apporter un complément, voire un réconfort aux patients qui sont en souffrance. La rééducation classique ne soigne pas tous les symptômes : acouphènes, raideurs de la nuque, stress", explique Sophie Jamet, infirmière diplômée en rééducation vestibulaire, à l'origine du projet, qui a démarré il y a un an.

Les patients ont droit à trois séances gratuites, puis trois dans un dispensaire proche. Parallèlement, une fois par mois, des massages sont proposés au personnel. La prochaine étape serait d'évaluer scientifiquement ces données, indique Céline Kilhoffer, cadre de santé. Si les bienfaits du shiatsu sont réels, il reste à les évaluer.

Une étude, en cours d'écriture de procédure, sur l'apport du shiatsu pour atténuer la fatigue liée à certaines pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), devrait démarrer au second semestre 2012 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), à l'initiative du docteur Nadine Le Forestier, neurologue à La Pitié-Salpêtrière.

"Cette pratique, qui se veut complémentaire des traitements au long cours, ne pourra être introduite que si elle est officialisée par une recherche thérapeutique rigoureuse", explique le docteur Le Forestier. L'idée est née lorsque ce médecin a reçu un courrier de la fille d'une de ses patientes, décédée. "Cette femme, atteinte de SLA, a vu ses douleurs atténuées par le shiatsu et a eu une fin de vie plus paisible", précise Bernard Bouheret, praticien et enseignant de shiatsu depuis trente ans. L'expérience est également positive pour les parents d'enfants adoptés. Le pédiatre Frédéric Sorge proposait, lorsqu'il était à Saint-Vincent-de-Paul, d'apprendre aux parents adoptifs à toucher leurs enfants avec la technique du shiatsu. Il souhaite poursuivre l'expérience à l'hôpital Necker.

Le shiatsu fait partie des nombreux traitements complémentaires qui font leur entrée dans les hôpitaux. Une vingtaine de services des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) intègrent la médecine chinoise, médecine ancestrale. Elle recouvre quatre grandes disciplines : la pharmacopée, l'acupuncture, les massages thérapeutiques (tui na, shiatsu), et les pratiques psycho-corporelles (qi gong et tai-chi).

L'acupuncture est par exemple utilisée pour traiter la douleur en obstétrique ou en gynécologie notamment. Le qi gong est proposé aux personnes obèses dans le service de nutrition de la Pitié de Jean-Michel Oppert.

"Notre but est d'identifier quels traitements peuvent être efficaces en intégrant la médecine chinoise à la prise en charge conventionnelle", souligne le Dr Catherine Viens-Bitker, chargée de cette question à la direction de la politique médicale de l'AP-HP. "Cela peut être très utile en prévention secondaire des maladies chroniques, poursuit-elle. J'ai suivi une femme atteinte d'un cancer du sein en chimiothérapie. Elle avait des picotements très forts au bout des doigts, de fortes douleurs dans les mains, et perdait ses ongles. Après une séance de shiatsu et de l'acupuncture, la douleur a disparu, les picotements sont devenus gérables et elle n'a plus perdu ses ongles", explique Maxime Rigobert, praticien de shiatsu.

"50 % des patients en oncologie et 75 % des personnes souffrant d'une maladie chronique ont recours à des médecines complémentaires. Elles ont de bons effets, sont sans toxicité majeure et coûtent moins cher", explique le professeur Jean-Raymond Attali, de la Fédération mondiale des sociétés de médecine chinoise (WFCMS). "Le shiatsu atténue les effets de la chimiothérapie, comme la fatigue ou les nausées", explique Bernard Bouheret. "L'usage montre que cela marche. Il faut maintenant mettre en évidence cette efficacité", ajoute le Dr Viens-Bitker.

Neuf projets de recherche ont été retenus dans le PHRC d'Ile-de-France, qui en compte 900. Un colloque sur la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire s'est tenu le 16 septembre à La Pitié-Salpêtrière. Les médecines dites complémentaires constituent en outre l'un des points du plan stratégique 2010-2014 de l'AP-HP. "Le but est de faire de ces thérapies des actes du quotidien, pour la santé de nos patients", a affirmé Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, lors de ce colloque.
Les réticences restent fortes. Le professeur André Grimaldi, diabétologue, a vivement raillé ce colloque. "Notre rôle est d'avancer dans la connaissance de ces médecines, sans a priori", concède le docteur Catherine Viens-Bitker. Malgré les freins, le mouvement est lancé.
Pascale Santi