Si aujourd'hui de nombreuses femmes profitent du confinement pour moins s'épiler, cette norme n’a pas toujours été aussi forte qu’on ne le croit. Ni été uniquement réservée aux femmes.
Une peau lisse et sans poils : c’est l’un des critères de beauté le plus traditionnellement associé à la féminité. Mais au cours de l'histoire, les poils des femmes n'ont pas toujours été “indésirables”. Bien au contraire.
Dans l'Antiquité, l'épilation est mixte
Dans l’Égypte antique, l’épilation concerne autant les hommes que les femmes et relève d’un rituel de pureté. Dans l’Empire gréco-romain aussi, l’épilation des corps est un rituel hygiénique mixte. Jules César, par exemple, avait pour habitude de s'épiler. Mais cette approche du poil non genrée ne va pas durer.
Lisse féminin et dru masculin à la Renaissance
Au XVIe siècle, la barbe et la moustache connaissent un regain d’intérêt et constituent chez l’homme un symbole extérieur de virilité, de sagesse et de pouvoir. À mesure que le statut de l’homme est défini par sa toison, les canons de beauté féminins représentent une femme glabre au teint de porcelaine.
C’est cette opposition entre le lisse féminin et le dru masculin qui a été une constante à l’échelle de l’histoire des sociétés euro-méditerranéennes. Ce que la nature a créé, la culture a eu tendance à le renforcer et à l’exacerber. Avec une valorisation du poil masculin et, au contraire, une dévalorisation du poil féminin. Christian Bromberger, historien du poil
Les poils féminins comme atouts de séduction
Mais les poils des jambes et des aisselles ne sont pas encore un signe distinctif de féminité. Ce qui compte, ce sont les poils qui se voient : les femmes traquent les poils du menton, au-dessus des lèvres ou au niveau des tempes. Les jambes et les aisselles sont cachées par des robes couvrantes et des collants opaques. Les poils sous les bras et les poils pubiens sont alors des atouts de séduction.
Je me rappelle les propos du peintre et inspecteur des Beaux-Arts _Émile Bayard__, en 1904, qui trouvait absolument scandaleux que des femmes aient fait disparaître “ce point sur le ‘i’”, donc les poils sous les aisselles._ Christian Bromberger, historien du poil.
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