Roxane Curtet
| 26.04.2017
Quand le deuxième cerveau commande le premier… Des neurologues ont démontré pour la première fois que le microbiote intestinal influence nos choix alimentaires. En effet, une étude publiée dans PLOS Biology nous explique que deux espèces de bactéries nous dicteraient ce qu’il est préférable de manger.
Si l’impact du microbiote sur la santé fait à présent consensus, l’idée que ces micro-organismes puissent aussi contrôler certains comportements est tout autre. Pourtant, c’est ce que des recherches conduites par le Dr Carlos Ribeiro, du centre de recherche de la fondation Chaupalimaud, à Lisbonne, suggèrent. L’équipe de scientifiques a remarqué des liens entre les préférences alimentaires des mouches du fruit et leur microbiote.
Plus précisément, les insectes, une fois privés d’un acide aminé normalement présent dans l’alimentation, ont montré un goût prononcé pour de la nourriture riche en protéine. Les spécialistes ont donc testé l’impact de cinq différentes bactéries présentes naturellement dans l’intestin des mouches. Les résultats ont dépassé leurs espérances : deux espèces bien spécifiques Acetobacter pomorum et Lactobacilli, permettent à elles deux de supprimer cette insatiable envie de protéine chez les mouches ainsi sous-alimentées.
Mais comment ces bactéries agissent-elles sur l’appétit ? Apparemment, elles induisent des changements métaboliques qui ont un effet direct sur le cerveau et le reste de l’organisme, imitant ainsi un état de « satiété protéique ». Chez l’homme, ces mécanismes doivent être particulièrement compliqués sachant que « chez la mouche, il y a cinq bactéries majeures, mais chez l’homme il en existe des centaines », ajoute Patricia Francisco, co-auteure de l’étude.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire