Malgré une contraction du marché en 2012, la vente de médicaments reste importante en France avec 48 boîtes en moyenne par an et par habitant, d’après le dernier rapport de l’ANSM rendu public ce mercredi. Parmi les substances actives les plus vendues en ville, le paracétamol domine très largement le classement.
Alors que le marché des médicaments est en recul de 1,5 % (-2,8 % pour les ventes en pharmacie mais +3 % pour les hôpitaux), la consommation de médicaments est toujours élevée, chaque Français achetant, en moyenne, 48 boîtes de médicaments par an. Voici le principal enseignement qu’on peut tirer du dernier rapport de l’ANSM, publié ce mercredi. L’agence du médicament explique notamment ce paradoxe par « les baisses de prix appliquées en 2012 » ainsi que par « le développement du marché des génériques ». Désormais, en effet, un médicament acheté sur quatre est un médicament générique.
Mais la dernière livraison de l’ANSM établit également un classement des substances actives les plus vendues en ville. Alors que l’Assurance Maladie avait dressé son bilan des médicaments les plus prescrits en 2012 à partir des données de remboursement – on retrouvait donc en tête les molécules les plus chères souvent prescrites dans des pathologies lourdes – l’ANSM s’est basée à la fois sur le nombre de boîtes vendues et les chiffres d’affaires réalisés par les laboratoires. Or, en termes de quantité, les 30 médicaments les plus vendus représentent à eux seuls un peu plus d’un milliard de boîtes ! Le paracétamol domine de loin le classement puisque ses ventes représentent une boîte de médicaments sur deux. En outre, la molécule revient également, en association, à la dixième place du classement ainsi qu’à la deuxième avec la codéine. En dehors des analgésiques et de l’ibuprofène qui, parfois utilisé comme antalgique, se retrouve à la troisième place, apparaissent des pénicillines à large spectre, comme l’amoxicilline (4e place), seule ou en association, mais également des benzodiazépines, utilisées comme hypnotiques (zolpidem, 13e place) ou anxiolytiques (alprazolam, 17e). Le principe actif de l’aspirine apparaît au cinquième rang et la lévothyroxine au sixième. On peut s’étonner de la présence dans ce classement de la méthadone (19e place) mais il faut « relativiser » son classement, nuance l’ANSM, toutes les présentations commercialisées étant en effet des flacons unidose.
Si on se concentre surtout sur le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises (5,8 milliards d’euros pour les 30 médicaments les plus vendus), le classement change, sauf pour le paracétamol qui reste toujours à la première place en dépit de son bas coût. Complètent le tiercé de tête le ranibizumab et la rosuvastatine, respectivement à la deuxième et troisième place. On retrouve trois autres molécules hypolipémiantes (atorvastatine, simvastatine et ezetimibe respectivement 6e, 15e et 29e) ainsi que trois substances anti-ulcéreuses (esoméprazole, oméprazole et rabéprazole). En revanche, aucune substance pour le traitement de l’hypertension artérielle n’apparaît. À noter enfin que sur les trente substances actives les plus vendues en ville, en termes de chiffre d’affaires, la presque totalité (29) d’entre elles relèvent de la prescription médicale obligatoire. Le doute n’est donc pas permis : les médicaments sur ordonnance sont les plus vendus puisqu’ils représentænt plus de la moitié (53%) des quantités vendues et plus de 81 % du chiffre d’affaires des labos.
Giulia Gandolfi
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