Qu'est-ce qui peut bien pousser un infirmier urgentiste de l'hôpital d'Albi, devenu directeur de soins dans un établissement de santé toulousain, à se tourner d'un coup vers la philosophie. Au point, la quarantaine passée, de consacrer huit années à décrocher un doctorat ?
« L'éthique », répond Christophe Pacific, soignant et philosophe albigeois de 51 ans. « Et un impératif catégorique d'excellence des soins ».
Sur son étonnant parcours, huit ans en service de réanimation des urgences, 13 ans de missions humanitaires au Mali, 10 ans d'enseignement d'éthique et management pour les futurs cadres de santé et d'interventions en qualité de philosophe dans les milieux soignants. Et un livre, le premier, publié en septembre 2011 aux prestigieuses éditions de L'Harmattan, Consensus/dissensus-Principe du conflit nécessaire, que Christophe Pacific présentera jeudi 26 avril, à partir de 18h, à la librairie Clair Obscur à Albi.
Principe du conflit nécessaire
Ce « Principe du conflit nécessaire » en dit long sur le cheminement d'un soignant, confronté dans son quotidien professionnel à des décisions collectives souvent vitales. Décisions de fin de vie, poursuite ou arrêt de traitement, politique hospitalière… : « Au début j'ai travaillé sur le consensus. Je trouvais que c'était génial pour décider. Mais petit à petit, j'ai réalisé que la pensée unique pouvait être un poison, et que l'avantage d'un conflit sain c'est que les gens continuent à réfléchir. ça enrichit le débat », explique-t-il très simplement.
Une thèse philosopho-thérapeutique dans laquelle la puissance des uns n'a de sens qu'au service de la vulnérabilité des autres, pour un renforcement réciproque et une vision réparatrice du vivre ensemble.
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