L’ANAP lance jusqu'au 15 décembre deux appels à candidatures : faites-nous part de votre organisation territoriale et/ou participez à la construction d’un prototype de diagnostic territorial en psychiatrie périnatale.
Identifiez les indicateurs nécessaires à construction d’un prototype de diagnostic territorial
Les données liées à un projet territorial sont souvent dispersées, difficiles à mettre en lien, à collecter, organiser, et à interpréter. C’est pourquoi, l’ANAP souhaite construire un prototype de diagnostic territorial qui permettra d’évaluer et d’interpréter plus facilement les données d’un territoire pour mettre en place des plans d'action adaptés.
Qui ? : vous êtes une équipe pluridisciplinaire organisée en réseau, avec une expérience en matière de psychiatrie périnatale et vous avez déjà évalué votre organisation ? Vous êtes en lien avec les acteurs impliqués dans le parcours des femmes et des enfants ? Professionnels de la protection maternelle et infantile, du social, directeurs SI ou du département de l’information médicale, nous avons besoin de vous.
Pourquoi ? : en répondant à cet appel à candidature, vous pourrez valoriser vos travaux, promouvoir votre organisation et nous apporter votre expertise pour contribuer à la production de diagnostics territoriaux en psychiatrie périnatale.
Alain Grandin, psychiatre dans la montagne Noire, à Cuxac-Cabardès, a constaté une hausse du nombre de consultations à son cabinet. Un phénomène lié à la pénurie de psychiatres mais également à la crise sanitaire. Entretien.
A quel moment avez-vous constaté une augmentation des sollicitations à votre cabinet ?
Véritablement au déconfinement. Pendant le premier confinement, j’ai exercé en visio. C’était un peu compliqué parce que, malheureusement, en France, des zones blanches subsistent… Et à la sortie du premier confinement donc, ce fut une inflation des demandes de consultations.
Quels troubles spécifiquement liés à la crise sanitaire et au confinement avez-vous à traiter ?
Il y a des hommes, des femmes, de tous âges, en couple, en instance de séparation, qui sont obligés de rester ensemble, des gens en recherche d’appartement qui se retrouvent coincés… Je reçois également des personnes licenciées après des dizaines d’années passées dans leur entreprise. Pour elles, la situation s’avère très dure à vivre. Il y a une véritable perte de confiance en l’avenir et un souci au niveau de la sécurité de l’emploi.
Avec la crise sanitaire, les troubles anxieux augmentent dans la population générale. Entretien avec le Dr Michel Sinquin, psychiatre, chef du pôle extra-hospitalier à la fondation Bon Sauveur, qui alerte sur le manque de moyen de la psychiatrie.
Comment depuis le mois de mars vous organisez-vous pour recevoir vos patients ?
Nous sommes passés en grande partie par la téléconsultation. La téléconsultation se conçoit aisément pour des patients que l’on connaît bien, ou avec des pathologies pas trop graves. Pour les autres, que l’on connaît moins, c’est tout à fait insuffisant. Pour quelqu’un que l’on ne connaît pas et que l’on a au téléphone pour la première fois, c’est très compliqué de nouer un lien et de comprendre les subtilités de sa souffrance. Il y a aussi les patients pour lesquels il y a une vraie nécessité de présence physique. C’est tellement difficile parfois de s’exprimer, alors s’il n’y a pas un peu de chaleur humaine, on ne dit pas sa souffrance. Et quand les pathologies sont graves, c’est tout à fait désastreux.
Plusieurs vaccins contre le Covid-19 sont dans la dernière ligne droite, la phase III, et pourraient, dans les prochains mois, être disponibles dans plusieurs pays. Mais tous n'utilisent pas la même stratégie pour vaincre le virus.
Et de six. L'Union européenne annonce avoir signé un contrat avec Moderna pour fournir jusqu'à 160 millions de doses d'un futur vaccin contre le Covid-19, mardi 24 novembre. Des accords avaient déjà été passés avec le suédo-britannique AstraZeneca, l'américain Johnson & Johnson, le duo franco-britannique Sanofi-GSK, le duo américano-allemand Pfizer-BioNTech et l'allemand CureVac.
Mais tous ces laboratoires n'ont pas adopté la même stratégie pour développer ces futurs vaccins qui seront peut-être commercialisés en Europe. Trois d'entre eux utilisent l'ARN, deux autres "piratent" un autre virus et le dernier met en culture une protéine. Quels sont les principes de ces différentes techniques pour produire une réponse immunitaire adaptée ? Franceinfo revient sur quatre grandes stratégies mises en œuvre.
1Les vaccins inactivés
>> Projets actuellement en phase III d'essai clinique : Sinovac (Chine), Institut des produits biologiques de Wuhan. Sinopharm (Chine), Institut des produits biologiques de Pékin. Sinopharm (Chine) et Bharat Biotech (Inde).
Depuis Louis Pasteur, c’est la méthode historique et traditionnelle pour concevoir un vaccin, et cette technique a déjà permis d’éradiquer plusieurs infections virales. Elle consiste à injecter tout ou partie d'un virus après lui avoir fait subir un traitement le rendant inoffensif, ce qui provoque une réponse immunitaire contre le véritable virus. Chaque année, des millions de Français ont recours à un vaccin dit "inactivé" pour se protéger de la grippe saisonnière.
Le virus est d'abord cultivé au sein de cellules animales, par exemple des cellules rénales de singes verts (laboratoire Sinovac). L’opération suivante consiste à le "désactiver" en lui faisant subir une forte hausse de température ou un traitement chimique. Puis il est concentré, purifié et stérilisé.Après un tel traitement, ce virus fait figure de fantôme et il n’est plus en capacité d’infecter les cellules.
Tout l'enjeu est "d'inactiver les virus de façon correcte tout en conservant leur immunogénicité [leur capacité à déclencher une réponse immunitaire], explique Vincent Le Moing, du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Montpellier (Hérault), donc on met souvent beaucoup de temps avant de pouvoir passer aux phases cliniques.” En cas de succès, ce virus est K.-O. mais il déclenche une réponse et la production d'anticorps spécifiques.
Développé par Sinovac, le vaccin CoronaVac est déjà disponible dans plusieurs villes chinoises, dans le cadre d'une vaste campagne de vaccination sur la base du volontariat. Pékin a en effet donné son feu vert, alors même que ce produit est toujours en phase III d'essai clinique au Brésil. La Chine veut aller vite et peut compter sur deux autres vaccins inactivés développés par Sinopharm. Objectif : être en capacité, dès la fin de l'année, de pouvoir produire 610 millions de doses par an.
2Les vaccins "sous-unitaires"
>> Projet actuellement en phase III d'essai clinique :Novavax (Etats-Unis).
Cette fois-ci, il n'est plus question d'injecter une version dégradée du Sars-CoV-2, le virus à l'origine du Covid-19, mais de se concentrer sur l'une de ses molécules en particulier. Plus précisément sur une protéine en forme d'aiguille, nommée S (Spike). Présente à la surface du Sars-CoV-2, elle fonctionne comme une "clé" et permet au virus de débloquer la serrure des récepteurs puis de traverser la membrane cellulaire.
Un contrat a été passé avec la Commission, alors même que le laboratoire Gilead connaissait les résultats négatifs d’un essai clinique de l’OMS. La France est le seul pays majeur à ne pas avoir passé commande.
Comment en est-on arrivé à acheter partout sur la planète, à prix d’or, un médicament contre le Covid-19 dont l’efficacité n’est pas avérée ? C’est l’histoire du remdésivir, une molécule mise au point par le laboratoire américain Gilead, d’abord présentée comme un traitement miracle capable de perturber la réplication du virus, et finalement discréditée par un vaste essai clinique piloté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans trente pays, dont la France.
ALERTECe jeudi, le syndicat des infirmières scolaires organisait une mobilisation virtuelle pour alerter, car leurs nouvelles tâches se font au détriment des missions indispensables auprès d’une jeunesse en difficulté
Les infirmières scolaires alertent depuis des années sur leur manque de moyens et d’effectifs.
Avec la crise sanitaire, elles sont surchargées par de nouvelles tâches, le contact tracing et le dépistage notamment.
Pourtant, les enfants et les adolescents ont plus que jamais besoin de leur écoute et de leurs soins pour gérer des difficultés tant physiques que psychiques.
C’est une profession dont on parle peu. Et qui, pourtant, fait partie des soignants en première ligne dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Ce jeudi, le Syndicat national des infirmier.e.s conseiller.e.s de santé (Snics-FSU) organisait une mobilisation nationale et un congrès extraordinaire (à distance bien sûr).
Le but : demander au ministère de l’Education nationale (avec une lettre ouverte) d’entendre leurs revendications. Et d’alerter la presse sur les conditions de travail des infirmières scolaires, dégradées par l’épidémie et les décisions gouvernementales. Et ce alors que les besoins des élèves comme des étudiants, eux, sont criants.
Les médecins spécialistes divergent sur le degré de gravité de la situation depuis la rentrée scolaire et le début du deuxième confinement mis en place en raison du Covid-19.
L’alerte a été lancée début novembre par le professeur Richard Delorme, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert-Debré, qui s’inquiétait d’une nette hausse des tentatives de suicide chez les mineurs de moins de 15 ans depuis la rentrée scolaire. Ce phénomène touchait-il tout le pays, ou était-il localisé au nord-est parisien ? Si D’un bout à l’autre du pays, les psychiatres ont consulté leurs registres d’entrées aux urgences. Les données ne sont pas toujours disponibles. Tous ne font pas aujourd’hui part du même degré d’inquiétude.
Lors d'une journée de grève pour le climat, en 2019 à Sao Paulo au Brésil.
Photo Amanda Perobelli. Reuters
Enfants et adolescents, conscients de l'urgence climatique, sont traversés par des émotions contradictoires, qui les amènent parfois à souffrir d'éco-anxiété, comme l'explique la pédopsychiatre Laelia Benoit.
Espèces en voie de disparition, réchauffement climatique, montée des eaux… Que ressentent les enfants et les adolescents face à l’urgence climatique ? Les jeunes souffrent-ils particulièrement d’éco-anxiété, cette angoisse liée au changement climatique et aux dévastations environnementales ? Qu’est-ce qui motive leur engagement ? Les adultes fondent-ils trop d’espoir sur eux pour sauver la planète ? C’est ce que cherche à comprendre Laelia Benoit, pédopsychiatre spécialiste de l’adolescent et chercheuse associée à l’Inserm. A partir de janvier, elle dirigera pendant un an un projet de recherche à l’université américaine de Yale, aux Etats-Unis, en partenariat avec la France et le Brésil. Objectif : étudier l’impact du changement climatique sur le bien-être et la santé mentale des jeunes.
Deux régimes cohabitent : les personnes légalement présentes en France, qu’elles soient titulaires d’un titre de séjour ou en attente d’en obtenir un car demandeuses d’asile, sont couvertes, comme tout le monde, par l’assurance-maladie. Les sans-papiers bénéficient, eux, sous conditions de ressources et après trois mois de présence irrégulière en France, de l’aide médicale d’Etat (AME), une couverture dont le panier de soins est réduit.
Pour les titulaires d’un titre de séjour, la loi de finances entrée en vigueur le 1er janvier 2020 divise par deux la durée du maintien de leur assurance-maladie au-delà de la date d’expiration de ce titre, la faisant passer de douze à six mois. Cette restriction était passée plutôt inaperçue grâce à l’état d’urgence sanitaire décrété le 17 mars et qui a automatiquement prolongé de six mois la durée des titres de séjour devant expirer entre le 12 mars et le 12 juin. C’est maintenant qu’elle commence à frapper : « En pratique, 800 000 personnes sont touchées », estime Delphine Fanget, chargée de plaidoyer de Médecins du monde. « D’autant que les titres de séjour sont, eux aussi, de plus en plus courts et qu’il est très difficile d’obtenir un rendez-vous en préfecture pour leur renouvellement. On organise l’insécurité avec une politique de découragement et d’usure administrative », juge-t-elle.