Photo Jamie Diamond
La sociologue israélienne a réalisé en 2015 une étude, tout juste publiée en français, sur les femmes qui regrettent leur maternité. Ce tabou très ancré dans la société nécessite de reconsidérer l’injonction à avoir des enfants.
Oui, certaines femmes considèrent que «c’était une erreur de devenir mère». Et ce sentiment troublant est inaudible, quelle que soit la société en question. Car celle qui n’a pas d’enfant est perçue comme suspecte, révélant pour les femmes une assignation à la maternité qui écarte le fait que cela ne puisse pas convenir à toutes.
En 2015, l’étude de la sociologue israélienne Orna Donath, intitulée «Regretting Motherhood : A Sociopolitical Analysis», a suscité des débats houleux partout dans le monde, en particulier en Allemagne où le hashtag #regrettingmotherhood avait fait de nombreuses adeptes. «Le regret d’être mère», enquête composée de nombreux témoignages de femmes de tout âge, a été récemment traduite en français aux éditions Odile Jacob. Pour la sociologue, considérer ce sentiment peut être un moyen de «contester les systèmes de pouvoir», il s’agit d’un «signal d’alarme» qui devrait «appeler les sociétés à en faire plus pour faciliter la tâche des mères […] et à revoir notre conception de la femme assignée à la maternité».