J'ai découvert que des parents donnent des devoirs supplémentaires à leurs enfants et ça m'a plongée dans des abîmes de perplexité.
J'ai même fini par demander à mon fils de 7 ans s'il aimerait que je lui donne du travail en plus. | Annie Spratt via Unsplash
Il y a vingt ans, je me souviens qu'on parlait des parents américains avec un air effaré: ils étaient tellement obsédés par la réussite scolaire qu'ils se battaient pour que leur bambin entre dans la meilleure maternelle. Ces gens étaient tarés. Même Docteur House avait été contaminé, un épisode le mettait en scène entraînant sa belle-fille de 24 mois pour réussir les tests d'admission dans le meilleur établissement scolaire.
Eh bien, je suis au regret de vous annoncer que nous y sommes, la compétition scolaire extrême est arrivée chez nous. Vous me direz que le système scolaire français a toujours été compétitif, il est fondé sur la compétition entre élèves, et entre établissements. Certes, mais cette fois, la compétition ne vient plus de l'école mais de la famille.
On sait déjà que le marché des cours particuliers continue son irrésistible progression. Mais il se passe quelque chose de différent. Dans les cours particuliers, on parle plutôt d'adolescent·es, collégien·nes et lycéen·nes. Moi je parle d'élèves de primaire (maternelle et élémentaire, donc). Deuxième différence: on paye des cours particuliers à son ado en général parce qu'il ou elle a des difficultés dans une matière. Là, il ne s'agit pas de difficultés.
Notre journaliste a assisté à une conférence animée par le docteur Jean-Victor Blanc à l’hôpital Saint-Antoine, dont le but est de casser les idées reçues sur la psychiatrie.
« Merci d’avoir bravé ce temps exécrable pour entendre parler de la dépression », lance Jean-Victor Blanc ce samedi matin à la salle quasi pleine. Debout face à son ordinateur portable, le psychiatre de l’hôpital Saint-Antoine démarre sa seconde conférence, « Culture pop et psychiatrie », en expliquant son idée : « Parler différemment des maladies mentales et les déstigmatiser » grâce à des exemples tirés de la pop culture. Avec, comme point de départ, le film Melancholia, « qui illustre bien l’empêchement et l’état de dépression profonde », le médecin décrit les symptômes psychiques et physiques de cette maladie, qui touche trois cents millions de personnes. Lorsqu’une photo de Nabilla lisant La Dépression pour les nuls apparaît sur l’écran, la salle rit. Le trentenaire en profite pour rappeler que ce trouble reste méconnu et souvent incompris par l’entourage.
Ce colloque se destine à l'ensemble de la profession infirmière, tout mode d'exercice confondu.
Les thèmes abordés seront variés : infirmier de pratique avancée, sciences infirmières, place pivot de l'infirmier dans la future organisation des soins, etc...
Pierre Thomas, médecin psychiatre au CHRU de Lille, estime qu’il faut augmenter les effectifs dans les centres pénitentiaires pour mieux prévenir le suicide en prison. - VDN
– Comment se déroule la prise en charge des détenus suicidaires ?
« Il y a eu des progrès dans la prise en charge des détenus suicidaires mais ça reste difficile. Il faut qu’ils aient accès aux soins et soient en mesure de les solliciter. Souvent, il n’y a pas de demande directe. Lorsqu’un surveillant repère des détenus qui s’isolent, il faut qu’il en parle à sa direction. »
– Comment l’améliorer pour les détenus à risque ?
« Il faut cibler les personnes vulnérables, faciliter leur accès aux soins, et installer des psychiatres sur l’ensemble des prisons. En matière de prévention, on ne peut pas se dispenser du soin. Mais dans des établissements pénitentiaires plus lointains, comme celui de Longuenesse, il n’est pas facile de faire venir des médecins. L’un des objectifs est d’augmenter ces effectifs médicaux dans les prisons les plus distantes. »
– Le suicide en prison, est-ce encore un sujet tabou ?
« Il y a un énorme progrès dans ce domaine en raison d’une nécessité : il y a sept fois plus de risques de suicide chez les détenus que dans la population générale. Entre 100 et 120 décès par suicide en France chaque année. La population des détenus est particulièrement vulnérable, davantage soumise à la dépression et à des problèmes mentaux. Un détenu sur deux a des troubles mentaux. Tout le monde est alerté, notamment l’administration pénitentiaire qui forme mieux les surveillants pour identifier les comportements à risques. Les médecins interviennent aussi dans les centres pénitentiaires, donc il y a un dialogue qu’il faut entretenir. »
– Comment détecter un détenu suicidaire ?
« Il y a bien souvent des modifications dans le comportement du détenu, souvent après un parloir qui se passe mal, où il peut y avoir des ruptures familiales importantes. Le surveillant de prison peut voir le retrait, l’isolement, le détenu peut proférer des idées noires, voire suicidaires. Mais parfois, il arrive que ce ne soit pas détectable, ça ne se voit pas. »
– Quelles sont les périodes à risques ?
« C’est généralement l’entrée ou la sortie de détention qui sont très difficiles. Ça peut l’être aussi pendant la détention, il peut y avoir un problème avec la justice qui peut parfois être extrêmement lente, ça peut générer des moments de détresse, de désespoir. Ce sont des moments interférents, surtout si la personne est déjà vulnérable. »
Où sont traités les troubles mentaux des détenus longuenessois ?
À Longuenesse, au centre pénitentiaire qui accueille plus de 800 détenus (capacité de 600 places), il existe une unité sanitaire en milieu pénitentiaire (USMP) ouverte en 1999, rattachée depuis 2001 à l’hôpital d’Helfaut avec des médecins et personnel médical. Un psychologue est présent pour les détenus qui en ont besoin, mais il tourne sur plusieurs établissements.
Lorsqu’il y a des besoins plus intensifs, les détenus longuenessois sont renvoyés vers une unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA), il en existe 9 en France dont une à Seclin, ouverte en 2013, où sont hospitalisés en milieu carcéral une soixantaine de détenus présentant des pathologies psychiatriques. Des détenus peuvent aussi être pris en charge à Seclin, en hospitalisation de jour, au sein de service médico-psychologique régional (SMPR) qui traite les crises suicidaires, les dépressions. Au regard du nombre de détenus présentant des troubles mentaux, le nombre de places demeure largement insuffisant, selon le professeur Pierre Thomas.
L’Afrique au défi de la santé infantile (2/9). Pour pallier le manque de couveuses à Abidjan, le CHU de Treichville expérimente avec succès cette technique inspirée de l’animal australien.
Sa main va et vient sans trêve, c’est devenu un réflexe. La mère caresse la tête et le dos de son bébé blotti contre sa poitrine. Par ce geste presque mécanique, la jeune femme exprime son amour maternel autant qu’elle exorcise la peur qui l’a envahie ces derniers jours, cette angoisse de perdre sa fille née avec onze semaines d’avance, à un poids critique de 800 grammes. Mais aujourd’hui, elle est bien là, collée à elle. Peau contre peau, elles ne font qu’une. Elles ont été admises il y a plus de dix jours au centre de soins mère kangourou (SMK) du CHU de Treichville, à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Depuis, le bébé a grossi de près de 300 grammes et la jeune femme, déjà mère de deux enfants, a retrouvé le sourire.
Les journalistes du magazine Complément d'enquête sur France 2 ont mené des investigations minutieuses sur la médecine anthroposophique. Ils révèlent des pratiques inquiétantes qui n'ont rien à voir avec la médecine et la science.
FRANCE 2 - COMPLÉMENT D'ENQUÊTE
MEDICAMENT. Ce jeudi 12 décembre à 22h50, Complément d'enquête sur France 2 consacre son émission sur les médecines parallèles. Un reportage du journaliste Louis Milano-Dupont est notamment consacré à la médecine anthroposophique, sujet sur lequel Sciences et Avenir a longuement enquêté et publié deux articles disponibles en ligne depuis quelques mois. Cette pratique est l'une des déclinaisons de l'anthroposophie, un courant de pensée spiritualiste, occulte et ésotérique inventé par l'Autrichien Rudolf Steiner (1861-1925). Selon Complément d'enquête, elle revendique près de 3000 médecins et une quinzaine de cliniques privées en Europe. Problème, elle fait appel à des conceptions thérapeutiques qui ne sont pas éprouvées par la science.
Au coeur de cette approche se trouve le Viscum album fermenté, connu aussi sous le nom d’Iscador, un médicament anthroposophe vendu notamment en France en pharmacie et fabriqué à partir d’extraits de gui concentrés (Viscum album est le nom latin du gui). Pour Steiner, la plante détient des forces intrinsèques qui lui permettent de contrôler la prolifération des cellules cancéreuses. Ces affirmations faites il y a plus de 100 ans ne reposent pas sur ses observations ou sur des études scientifiques sérieuses mais sur sa vision de l’univers, de l’homme et de ce végétal, objets d’une succession de réincarnations ! Cette pensée karmique est d’ailleurs détaillée dans son ouvrage Médicaments et médecine à l'image de l'homme.
Des injections de gui pourraient avoir des interactions avec les traitements conventionnels
Aujourd’hui, le Viscum album fermenté est largement utilisé par les médecins anthroposophes qui recommandent de l’injecter sous la peau, au plus proche de la tumeur, et ce en complément des traitements conventionnels contre le cancer. Or, selon la chercheuse allemande Jutta Huebner, professeure d’oncologie intégrative à l'hôpital universitaire d'Iéna que nous avions interrogée lors de notre enquête, ce produit n’a aucun effet positif sur la survie des patients. Plus grave, les injections de gui pourraient avoir des interactions avec les traitements conventionnels et/ou être responsables d’effets indésirables plus ou moins sévères, peu ou pas recensés. : “Il y a très probablement des interactions avec les médicaments antitumoraux - aucun registre n’existant, nous ne savons pas à quelle fréquence -, de possibles croissances tumorales en cas de leucémie, lymphome et mélanome et des réactions allergiques rares”, nous confiait la chercheuse lorsque nous l’avions interrogée.
Tout n'est pas rose au pays des people. Ils souffrent aussi de troubles psychiques que certains osent dévoiler. L'occasion d'un décryptage rassérénant avec le psychiatre Jean-Victor Blanc.
Jean-Victor Blanc est un jeune psychiatre, moderne, à l'allure décontractée, qui écoute de la pop et du R'n'B. Rien à voir avec le vieux Freud, ses costumes trois pièces et son air de patriarche sévère. Désireux « d'évoquer autrement la santé mentale, de mettre à bas les clichés », Blanc a eu une idée simple : pourquoi ne pas sensibiliser le grand public à la question des troubles psychiques en partant de l'exemple de stars et de leurs problèmes de dépression, d'anxiété ou d'addictions ? D'autant que les people ont tendance, depuis quelques années, à beaucoup se confier sur le sujet, comme on l'a vu avec Justin Bieber, Britney Spears, Kendall Jenner ou Ryan Reynolds... Jean-Victor Blanc a ainsi inauguré il y a deux ans un cycle de conférences, « Culture pop et psychiatrie »*, avec un succès tel qu'il vient de publier « Pop & Psy. Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques » (éd. Plon). Un ouvrage à la fois clair et passionnant qui n'a rien de voyeur (il ne s'agit pas d'un tabloïd en mal de ragots), mais qui nous incite à être bienveillant, à sortir de nos préjugés et à être à l'écoute de la souffrance d'autrui (et éventuellement de la nôtre). Pour ELLE, il commente, avec délicatesse et empathie, quelques « cas » de stars en souffrance. Take a walk on the dark side.
Ils se reconnaissent comme « largués », « vieux », « dépassés ». Ces adultes sont démunis face à un univers numérique et une culture adolescente qu’ils...
Myopathies, maladie des os de verre, amaurose congénitale de Leber, lupus érythémateux… Dans l’opinion, l’expression « maladie rare » évoque souvent des maladies dont les symptômes seraient avant tout physiques. Pourtant, certaines d'entre-elles provoquent également des symptômes psychiques moins "visibles" mais tout aussi importants à diagnostiquer.
par Jean-Victor Blanc, psychiatre, praticien hospitalier, chargé de cours en faculté de médecine, Sorbonne Université, publié initialement sur The Conversation
Les liens entre processus créatif et troubles psychiques sont connus depuis l’Antiquité. Comme l’atteste la punchline d’Aristote : « Il n’y a point de génie sans folie. » Deux mille ans et des poussières plus tard, de nombreuses études s’efforcent de prouver de manière scientifique l’intuition du philosophe grec. Sans y parvenir vraiment…
La première difficulté consiste à circonscrire la créativité. On peut en donner une première définition : à savoir l’habileté à transformer les idées neuves et pleines d’imagination en réalité. Mais s’il s’avère que si la créativité est nécessaire aux artistes, elle est tout aussi essentielle dans les disciplines telles que les sciences, la politique ou les affaires. En outre, tous les artistes n’ont pas le même mode de fonctionnement : comment comparer un écrivain à un musicien ? Le succès n’est pas non plus forcément proportionnel à la créativité, un rapide coup d’œil aux singles les plus vendus l’atteste.
"Les psychiatres et les psychologues doivent plaider en faveur de réformes sociales structurelles ", écrit Paul Verhaeghe, professeur de psychologie à l'Université de Gand, dans son nouvel essai. Il est attristé de voir que de plus en plus d'enfants et d'adultes sont aux prises avec des problèmes psychologiques, alors que l'on ne touche pas aux causes sous-jacentes.
Paul Verhaeghe, psychanalyste, psychologue clinicien et auteur de best-sellers mondiaux, a relu la thèse de 1961 qui a rendu Michel Foucault célèbre. Le philosophe français, mort du sida en 1984, était un géant intellectuel et un penseur à contre-courant. Son travail tourne autour de la connaissance, du pouvoir et du désir. Son Histoire de la folie retrace l'évolution de la pensée sur la folie aux 17e et 18e siècles. Verhaeghe y trouve, dit-il, les germes des excès de la psychiatrie contemporaine. Il mentionne en particulier la tendance implacable à la pathologisation. De plus en plus de caractéristiques et de comportements sont qualifiés d'anormaux et de déviants et sont considérés comme une maladie. Cette tendance s'accompagne d'une prolifération de nouveaux troubles psychiatriques. Bien que Verhaeghe le regrette, la vraie folie reste souvent sans nom : la société de performance néolibérale qui rend les gens mentalement malades et malheureux.
Tristement illustré, un peu partout dans le monde, par de trop nombreux faits divers dramatiques, le fléau de la pédophilie a suscité une étude récente au Canada pour documenter avec des données probantes les « tendances actuelles » concernant les abus sexuels dont sont victimes les enfants.
Les auteurs de cette recherche ont analysé les réponses de 15 801 hommes et de 18 669 femmes à l’Enquête sociale générale (ESG)[1] de 2014 afin de comparer la prévalence des abus sexuels dans l’enfance en fonction de l’année de naissance (six groupes d’âge de 15 ans à plus de 80 ans) et en fonction d’autres critères (appartenance aux peuples autochtones du Canada et niveau de revenus). Les données probantes de trois enquêtes rétrospectives dans la population montrent qu’après une hausse significative des actes pédophiles dans les décennies suivant la Seconde Guerre Mondiale, on observe au Canada une diminution depuis le début des années 1990. Constatée pour les garçons comme pour les filles (mais cependant plus marquée pour les filles), cette baisse de la prévalence des abus sexuels sur des mineurs est vérifiée aussi dans les populations autochtones, et pour les personnes vivant dans un foyer à faibles revenus. La tendance s’observe quelle que soit le degré de relation avec les auteurs des agressions sexuelles, c’est-à-dire qu’il s’agisse de familiers (parents, baby-sitters, enseignants, voisins...) ou de personnes étrangères, sans aucun lien avec les mineurs concernés.
Une prise en charge psychologique transculturelle peut être très utile dans le cadre de l'adoption. La psychiatrie transculturelle s’est développée depuis un demi-siècle pour essayer d’apporter aux patients issus de l'immigration une prise en charge adaptée. Il a été prouvé que la situation transculturelle a une influence sur les personnes et les groupes. Le but est de proposer une prise en charge efficace vis-à-vis d’un patient qui souffre.
La dépression est un trouble mental courant et constitue la première cause d’incapacité dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 300 millions de personnes sont confrontées à ce problème, et dans le pire des cas, la dépression peut conduire au suicide.
Comment reconnaître la dépression ? Certaines personnes sont-elles plus exposées au risque de dépression ? Quelle prise en charge pour les personnes atteintes de ce trouble ?
Dr Marie-Claude Gavard, médecin psychiatre, psychothérapeute, psychanalyste à Paris. Auteur de Mais qu’est-ce qui se passe dans ma tête? » chez Marabout et Adoption, blessures d’amour, éd. Odile Jacob
Pr Prosper Gandaho, professeur de Psychiatrie d’adultes et recteur de l’Université de Parakou Bénin. Chef du Service de Psychiatrie du Centre Hospitalier Départemental et Universitaire du Borgou à Parakou, Bénin.
Aux États-Unis, une équipe de chercheurs a testé avec succès la pratique sportive pour soulager les symptômes de différents troubles de la santé mentale et de l’humeur. Une approche naturelle pour des personnes qui se voient trop souvent prescrire uniquement des médicaments lourds de conséquences.
Nous connaissons tous l’adage « bien dans son corps, bien dans sa tête », déclinaison contemporaine d’« un esprit sain dans un corps sain », citation d’un poète satirique romain des Ier et IIe siècles. Pour autant, l’exercice physique n’avait encore jamais été envisagé comme un traitement en tant que tel aux États-Unis, jusqu’aux récents travaux d’une équipe scientifique de l’université du Vermont, aux résultats très encourageants.
Ces chercheurs ont voulu tester une approche intégrative de la santé et du bien-être sur des patients atteints de trouble psychiatrique et de l’humeur en leur proposant des activités physiques et un rééquilibrage alimentaire. Pour ce faire, David Tomasi, Sheri Gates et Emily Reyns ont construit un gymnase avec de la lumière naturelle et une décoration spécialement conçue pour cette étude dans l’unité de psychiatrie du Centre médical de l’université du Vermont.