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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 1 novembre 2019

“Soignants épuisés, patients en danger” : une nuit aux urgences

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
31/10/2019
28 MIN

Les uns sont des patients, les autres sont des soignants ou accueillants des premiers. Tous se rencontrent entre le crépuscule et l’aube au service des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Une nuit d’urgence, sans repos ni temps-morts.
Aux Urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, une banderole devant l’entrée témoignant d'un mouvement social
Aux Urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, une banderole devant l’entrée témoignant d'un mouvement social
Un agent d'accueil qui ne peut pas prendre de pause, des patients qui se succèdent et s'accumulent jusqu'au bout de la nuit, une infirmière tétanisée, une cadre qui se rappelle la fois où l'hôpital a failli littéralement exploser, les rondes d'un vigile dans une salle d'attente qui héberge des femmes sans-abris… “Patients épuisés, soignants en danger” est un récits de patients, de soignants et d'accueillants qui se rencontrent entre le crépuscule et l'aube au service des Urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, lors d'une nuit sans repos ni temps-morts.
Mazinio, 56 ans, travaille à l’accueil de nuit du public de l’hôpital (de 21h à 7h du matin). Il est le seul intermédiaire entre les patients et l’Hôpital.  
Pour travailler aux urgences, il faut être apte et solide mentalement.
Je suis le seul à l’Hôpital qui ne prend pas de pause car au bout de 3 ou 4 minutes s’il n'y a personne, une urgence peut être fatale.

Enseignant, job moins pénible qu’infirmier? Deux chercheurs de l’UCL proposent de lier la pénibilité d’un métier à l’espérance de vie au travail

sudinfo.be

 Par Didier Swysen   

BELGIQUE

Tenir compte de la pénibilité d’un métier, mesure compensatoire annoncée par le gouvernement Michel pour adoucir le report du départ à la pension à 67 ans. Comment calculer cette pénibilité ? Deux chercheurs de l’UCL proposent une approche différente de celle du gouvernement.

« Des sondages révèlent que plus de 80 % des citoyens sont favorables à la prise en compte de la pénibilité dans les conditions d’accès à la pension. La question se pose alors de savoir comment identifier les métiers pénibles. C’est difficile mais pas impossible », avertissent d’emblée Arno Baurin et Jean Hindriks.
Deux approches distinctes peuvent être utilisées : une approche directe et une approche indirecte. « L’approche directe est la voie suivie par le gouvernement Michel. Quatre critères avaient été définis par les partenaires sociaux : le travail physique lourd, l’organisation du travail pesante, les risques pour la sécurité et la charge mentale et émotionnelle. Cette réforme est aujourd’hui dans une impasse. Cette approche est selon nous inadéquate et mène à des discussions sans fin sur la pondération entre les critères. »

L'algorithme raciste du système de santé américain

Slate.fr

Repéré par Thomas Messias — 
Vu de l'extérieur, c'est peut-être difficile à concevoir, mais c'est pourtant un fait: nos systèmes de santé utilisent eux aussi des algorithmes. Aux États-Unis, entre 100 et 200 millions de dossiers seraient concernés, comme l'affirme Ziad Obermeyer, spécialiste en politique de santé à l'université de Berkeley. L'une des tâches exécutées par les algorithmes, explique NewScientist, consiste à éplucher les antécédents médicaux des patients et patientes afin de tenter de prédire leur futur état de santé, en leur attribuant un score lié à leur degré de risques.

Ce système est à la fois utilisé par les hôpitaux, les organismes de santé et les cabinets d'assurance: il leur permet d'identifier les personnes les plus susceptibles d'avoir besoin de soins dans les années à venir. Un système de soins préventifs permet alors de prendre tout particulièrement en charge les patients et les patientes dont les situations pourraient s'avérer les plus coûteuses en cas de nouvelle maladie ou de rechute.

Pour Ziad Obermeyer et ses collègues, quelque chose ne collait pas dans ce système: «Au fur et à mesure, nous avons constaté de véritables différences de score entre des personnes noires et des blanches présentant pourtant le même état de santé». Au cours de son investigation, l'équipe a réalisé que l'algorithme actuellement utilisé attribuait le même score à des personnes noires malades et à des personnes blanches à l'état de santé moins préoccupant. «C'est comme une file d'attente dans laquelle la population blanche et relativement bien portante se retrouverait devant une patientèle noire davantage touchée par la maladie», explique le spécialiste.

En travaillant à rééquilibrer l'algorithme de façon à ce que celui-ci ne réagisse plus de façon différente en fonction de la couleur de peau des patients et patientes, Obermeyer et son équipe ont obtenu des résultats hallucinants: le pourcentage de personnes noires parmi les bénéficiaires d'allocations de santé est alors passé de 17,7% à 46,5%. Hélas, comme il est impossible de connaître en détail la liste des organismes de santé qui ont recours à cet algorithme, il est extrêmement difficile de déterminer combien de personnes noires ont été flouées jusqu'ici.

Comment expliquer une telle différence de traitement entre population noire et population blanche, y compris par une intelligence artificielle? «Le traitement des données utilisés est le reflet de la société qui les produit», explique Ziad Obermeyer. «L'algorithme se base sur de nombreux facteurs socio-économiques liés à l'accès aux soins, comme les conséquences directes de la couleur de peau sur la relation entre corps médical et patientèle.»


jeudi 31 octobre 2019

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31 octobre 2019

Hachem Tyal psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste
Les derniers chiffres sur la santé mentale au Maroc sont ahurissants. D’autant plus que le Maroc manque terriblement d’infrastructures hospitalières adaptées et de professionnels de la santé formés dans le traitement de ces pathologies.
Dans cet entretien, Hachem Tyal psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste, nous explique ce qu’est le trouble mental en particulier et la maladie mentale en général. Il insiste également sur l’importance de la conjugaison des efforts pour combattre l’exclusion et la stigmatisation dont souffrent les personnes atteintes de troubles mentaux, ainsi que leurs familles. Notre interlocuteur souligne que les pouvoirs publics, la société civile, le secteur d’exercice de la psychiatrie public et privé, doivent unir leurs efforts pour atténuer les souffrances des personnes atteintes de maladies mentales et psychologiques, ainsi que de leurs familles.
«Dans le Maroc d’aujourd’hui, trouble mental ne doit plus rimer avec exclusion sociale».
En tant que spécialiste praticien, qu’elle définition donnez-vous au trouble mental ?
Il faut distinguer ici trois notions différentes. La santé mentale, la souffrance psychologique et le trouble mental qu’on peut appeler trouble psychique ou trouble psychologique.  
La santé mentale est une notion bien définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est un état de bien-être qui permet à un individu de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive en l’absence de toute maladie mentale. C’est ce bien-être qui permet à tout être humain de remplir ses tâches quotidiennes de manière adaptée.   
On parle de souffrance psychologique, dès lors qu’un individu se trouve dans une situation de mal-être liée à un évènement difficile à gérer, qui ne perdure le plus souvent pas.
Concernant le trouble mental ou trouble psychique, on commence à en parler lorsque l’état psychologique dysfonctionnel d’une personne commence à se répercuter durablement sur son quotidien avec des conséquences à moyen et long terme sur sa vie personnelle, professionnelle et sociale. Cet état est également lié à la notion de «normes sociales et culturelles». C’est ainsi que dès qu’on s’écarte d’un cadre pré-établi par la société, d’une représentation que la société a du normal et du pathologique, la personne présentant un trouble mental va être considérée comme mentalement «anormale».

Le psychologue clinicien sorelois Jean Guimond démystifie la psychothérapie

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QUEBEC

Par Katy Desrosiers   29 OCTOBRE 2019

Le psychologue clinicien Jean Guimond partage son expérience avec son nouveau livre, La psychothérapie, ce n’est pas pour les malades!, paru en octobre aux éditions Un monde différent. Dans cet ouvrage, il démystifie la psychothérapie et propose une approche différente concrète aux difficultés psychologiques qui poussent les gens à consulter.
Pour ce livre, il a collaboré avec le docteur en psychologie du sport Sylvain Guimond et la neuropsychologue Johanne Lévesque. La préface a été signée par Ginette Reno.

L’auteur a choisi ce titre pour défaire le préjugé voulant que la psychothérapie s’adresse seulement aux personnes avec une « maladie mentale ». Selon lui, il n’a plus sa raison d’être depuis que la psychiatrie a compris le fonctionnement chimique du cerveau et qu’elle possède des médicaments efficaces contre la psychose. Aux yeux de M. Guimond, les gens souffrant de folie n’en sont généralement pas conscients, alors que ceux qui éprouvent des symptômes d’anxiété et de dépression oui. Il ajoute que les résultats sont plus durables avec une psychothérapie que seulement avec de la médication.



Comment Vladimir Boukovski a révélé au monde la psychiatrie punitive soviétique

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Schizophrénie paresseuse

Vladimir Boukovski, fils d’un journaliste soviétique, est devenu un dissident critique de la société soviétique à l’adolescence - et ce n’était pas sans danger en URSS. En 1960, Boukovski a écrit un article fustigeant le Komsomol (organisation de jeunesse soviétique) : « Le Komsomol est mort. Son cadavre embaumé semblait être un corps vivant trop longtemps… ». 
Boukovski a appelé à la démocratisation de l'organisation - mais les autorités ont répondu par la répression. En 1962, on a diagnostiqué chez Boukovski une schizophrénie lente, une maladie très soviétique « développée » dans les années 1960 par le psychiatre soviétique Andreï Snejnevski.
« La plupart des pays du monde ne reconnaissaient pas une telle maladie. Mais c’était très pratique pour le KGB, permettant de déclarer une personne folle, même sans aucun symptôme [de schizophrénie]. L’absence de symptômes s’expliquait par la lente progression de la maladie », écrit Arzamas. Décrire les dissidents comme des malades mentaux était le principal instrument de la psychiatrie punitive soviétique, un phénomène que Boukovski révélerait plus tard au monde.

Années difficiles

Boukovski a passé la plus grande partie des années 1960 derrière les barreaux : la psychiatrie soviétique a changé d'avis sur son diagnostic, le déclarant fou et sain d'esprit à différentes occasions, l'envoyant dans des asiles (1963, 1965) ou des camps de prisonniers (1967). Dans ses mémoires, il a décrit les conditions de vie dans les asiles psychiatriques comme horribles : les personnes étaient droguées, parfois battues et torturées, placées dans les mêmes cellules que des patients dangereux.
L'hôpital psychiatrique spécial où Boukovski a été enfermé

Les agents anti-inflammatoires réduisent de manière efficace les symptômes dépressifs majeurs

Univadis

Dawn O'Shea   30 oct. 2019

Les agents anti-inflammatoires peuvent réduire de manière sûre et efficace les symptômes de dépression majeure. C’est ce que révèle une analyse combinée des données probantes disponibles, qui a été publiée en ligne dans la revue Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry.
Univadis


Dawn O'Shea   30 oct. 2019

Un rapport issu de la revue The Lancet appelle à élaborer une nouvelle approche internationale face à la consommation de drogues, en ayant recours à des politiques fondées sur des données probantes qui s’adaptent plus rapidement et répondent plus humainement et efficacement aux nouvelles drogues, à leur disponibilité et à leurs modes de consommation en perpétuelle mutation.

MDS : La neurostimulation intracérébrale 2.0

Univadis

Dr Christian Geny    24 oct. 2019

La Neurostimulation intracérébrale chronique a été une avancée spectaculaire pour les Parkinsonologues. Des milliers de communication et d'articles en ont précisé les indications et essayé d'expliquer le mode d'action. Cependant, il faudrait optimiser cette thérapeutique car elle reste sous utilisée et il existe des problèmes techniques. Ainsi, il peut être nécessaire de repositionner l'électrode dans un deuxième temps si les résultats cliniques après l'intervention apparaissent décevants. Et maintenant "what is the next step ?". Cela a été la mission de H. Brown-Stewart (Stanford. USA) que de répondre à cette question en 45 minutes à partir d'une revue des dernières avancées sur la neurostimulation 2.0.

L’art brut entre au musée

Alors que de plus en plus de jeunes plasticiens se réclament aujourd’hui de l’art brut, deux musées, le Crédac, à Ivry-sur-Seine, et le LaM, à Villeneuve-d’Ascq, mettent à l’honneur des œuvres de cet art longtemps marginalisé.
Par   Publié le 30 octobre 2019
La Toile judéo-chrétienne (1937), de Victor Simon, exposée au LaM.
La Toile judéo-chrétienne (1937), de Victor Simon, exposée au LaM. D. Cueco/LaM, Villeneuve-d’Ascq
L’art contemporain et l’art brut, main dans la main ? Voilà encore dix ans, un tel mélange entre l’art dit « noble » et celui produit par des créateurs sans aucune culture artistique serait passé pour sacrilège. Et pourtant, jusqu’au 15 décembre, au Crédac, à Ivry-sur-Seine, Sarah Tritz fait dialoguer ses propres œuvres, bricolages fragiles et poétiques, avec celles d’invités mystérieux sortis des confins de l’art brut, comme Benjamin Bonjour, Madame Erlihabt ou Alfred Leuzinger.
Il y a un an, au même endroit, le duo Louise Hervé-Chloé Maillet avait choisi de communier avec des œuvres d’artistes spirites prêtées par le Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut (LaM), à Villeneuve-d’Ascq. En retour, le musée nordiste les a invitées à intervenir dans l’exposition « Lesage, Simon, Crépin : peintres, spirites et guérisseurs », qu’il orchestre jusqu’au 5 janvier.

Comme le personnel infirmier, les stagiaires sont en détresse physique et psychologique


Publié le 2 novembre 2019

BELGIQUE

Des stagiaires à bout
Des stagiaires à bout - © RTBF

Surcharge de travail, flexibilité de chaque instant, augmentation de la cadence et de la polyvalence, les blouses blanches sont à bout. Les infirmières et infirmiers dénoncent leurs conditions de travail, d’autant plus que la pénurie du personnel est plus qu’alarmante. Indirectement, cela se répercute sur les stagiaires qui n’en finissent plus d’enchaîner les stages. Stéphanie est en quatrième année. Elle a failli arrêter ses études, tant les stages sont éprouvants : " Je me suis retrouvée le deuxième jour avec une infirmière malade, et moi qui doit prendre onze patients en charge. On n’est pas là en plus dans le service. On est là à la place d’une infirmière ce qui fait qu’on a une surcharge de travail par rapport à ce qu’on est censé savoir faire. Malheureusement, j’ai été dans un service où j’ai subi de la maltraitance psychologique. On m’a hurlé dessus devant tous les autres partenaires de soins, les patients. La moitié a perdu confiance en moi. J’ai fini le stage en ayant l’impression d’être une incapable. Je suis fatiguée avant même d’arriver sur le terrain ! ".


La protection de l'enfant. La nécessaire préservation de l'intime dans l'éducation

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SAINTIN Rodolphe
Psychologue et psychanalyste, docteur en psychologie, Rodolphe Saintin a exercé principalement en Centre psycho-pédagogique et dans le cadre de la Protection judiciaire de l’enfance.



Protéger un enfant, c'est lui permettre d’acquérir ses propres capacités de protection.


Protéger un enfant c’est lui offrir la possibilité de se doter, de se construire un intime suffisamment sûr, stable, pérenne, dans lequel il puisse se rétracter et mettre à distance les réalités extérieures, un lieu psychique secret, caché, inaccessible.



QUEL ACCUEIL POUR LES FAMILLES ?





N° 241 - OCTOBRE 2019

N° 241 - Octobre 2019

Alors qu’au quotidien, l’essentiel de l’accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiques est assuré par la famille, les proches se sentent encore trop souvent rejetés, mal informés, voire culpabilisés. Dans ces conditions, comment peuvent-ils soutenir la personne malade ? Témoins de l’itinéraire et du positionnement complexe des aidants, qui absorbent la maladie aiguë puis deviennent acteurs du rétablissement, des soignants tentent de les écouter, de leur transmettre des savoirs et de consolider leurs ressources.