Paris, le samedi 2 février 2019 – Alors voilà*. C’est le genre de personne que l’on adore détester ; et la facilité marketing de cette formule n’est pas mal adaptée au sujet. Le docteur Baptiste Beaulieu aurait horripilé ceux qui assuraient que l’on ne fait pas de littérature avec de bons sentiments. Ce médecin généraliste, également écrivain, a pourtant fait de la bienveillance et de l’empathie les principes directeurs de son art et de son exercice. On ne compte plus le nombre de notes sur son blog glorifiant la force de l’amour, du lien et de la compassion. N’en jetez plus. Et pourtant, dans notre monde (qui n’est sans doute pas si différent des anciens mondes), même ceux qui semblent être le mieux adaptés aux diktats du moment (et la bienveillance en fait partie) peuvent un jour être la cible des redresseurs de torts partout en embuscade sur la toile et notamment sur Twitter.
La vérité pure et simple est très rarement pure et jamais simple
Alors voilà. Le très médiatisé Baptiste Beaulieu, repéré par sa belle plume et son sens de l’empathie, tient depuis le mois de septembre une chronique sur France Inter. Très appréciée, elle fait souvent fondre les auditeurs. Dans sa dernière sortie en date, il s’est interrogé sur un sujet vieux comme la médecine : doit-on forcément toujours dire la vérité aux patients ? Cette question ancestrale a connu, on le sait, des réponses qui ont fortement évolué au cours du temps.
Des chercheurs ont développé un outil ayant recours à un capteur portable et à l’apprentissage automatique, qui peut détecter l’anxiété et la dépression masquées chez les enfants.
Dans le cadre d’une étude visant à évaluer l’efficacité de l’outil, 63 enfants, dont certains d’entre eux étaient connus pour avoir des troubles d’internalisation, ont été conduits dans une pièce faiblement éclairée, tandis que le facilitateur faisait des déclarations pour susciter l’attente, telles que « j’ai quelque chose à te montrer » et « ne faisons pas de bruit pour ne pas le réveiller ». Au fond de la pièce se trouvait un terrarium doté d’un couvercle que le facilitateur a rapidement retiré pour en sortir un faux serpent. Les enfants étaient ensuite rassurés par le facilitateur et recevaient l’autorisation de jouer avec le serpent.
Paris - Ils sortent de prison, d'hôpital psychiatrique ou de famille d'accueil et se retrouvent, du jour au lendemain, à la rue. La fondation Abbé Pierre alerte dans son rapport annuel sur la situation de ces "abandonnés" de l'Etat, qui représentent près d'un tiers des SDF.
"Des milliers de personnes chaque année subissent des fins de prise en charge par des institutions sans solution de logement à leur sortie", souligne le document publié vendredi. "Cet abandon institutionnel est une cause majeure de perte de domicile".
Près d'un SDF sur cinq (19%) dit avoir perdu son logement suite à une hospitalisation ou une incarcération. Et plus d'une personne sans domicile sur quatre (26%) née en France est un ancien enfant passé par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) -soit plus de 10.000 personnes-, alors que ce public ne représente que 2 à 3 % de la population générale.
Selon les données annuelles publiées par le ministère de l’intérieur, les plaintes pour viol ont augmenté de près de 17 % et celles pour agression sexuelle ont bondi d’environ 20 %.
Celles pour viol ont augmenté de près de 17 % et celles pour agression sexuelle ont bondi d’environ 20 %, a rapporté le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) dans son bilan annuel. Des hausses sensibles avaient aussi été enregistrées les années précédentes concernant les violences sexuelles (+ 11 % en 2017) – un champ qui rassemble les viols, tentatives de viol, les agressions sexuelles y compris le harcèlement sexuel.
L’institution met en avant le « contexte de libération de la parole et de prise de conscience collective des violences faites aux femmes né de l’affaire Weinstein qui a éclaté en octobre 2017 [aux Etats-Unis] et du mouvement #metoo qui s’en est suivi ». La hausse des plaintes « procède sans doute à la fois d’une plus grande révélation des faits et d’un abaissement du seuil de tolérance à ce type de violences », note le rapport.
Ce concept englobe toutes les entités terrestres, présentes, passées et à venir, en déconstruisant les grandes divisions binaires.
Donna Haraway est une biologiste, philosophe et historienne des sciences, née en 1944, à Denver (Colorado). Alors que l’un de ses ouvrages, Manifeste des espèces compagnes (2003, publié en français en 2010 aux Editions de l’éclat), vient d’être réédité par Flammarion (168 p., 17 €), nous avons souhaité échanger avec elle sur le regard politique et théorique, mais aussi poétique, qu’elle porte sur le monde.
Les principaux personnages de votre « Manifeste des espèces compagnes » sont des chiens, notamment la vôtre, Cayenne Pepper, avec laquelle vous avez noué de profonds liens d’attachement. Ce livre, écrivez-vous, est « une déclaration de parenté » (« a kinship statement »). Que voulez-vous dire ?
La parenté est cette situation à travers laquelle des créatures mortelles, dans leur vie et après, construisent ou héritent de liens durables, tantôt diffus, tantôt intenses. Quand vous avez un enfant ou que vous affiliez un nouveau membre à votre parenté, eux aussi vous affilient. Chacun peut réclamer des droits sur l’autre. Même si on ne s’entend pas avec sa mère, on n’a pas vraiment le choix : il faut en prendre soin. Et imaginons qu’on décide tout de même de ne pas le faire, on le vivra au fond de son être comme un échec, une incapacité. La parenté, c’est une relation de réciprocité. J’ai un cousin, il m’a. J’ai un chien, il m’a. J’ai un territoire chanté – grâce au chant des oiseaux –, et les oiseaux m’ont aussi. Il ne s’agit pas seulement de relations avec des créatures de type Homo sapiens, ou avec les animaux avec qui on vit chez soi : la parenté s’associe à une solidarité diffuse et persistante, dans laquelle des êtres qui vivent et meurent sont en jeu les uns pour les autres.
Des femmes de lettres oubliées au Festival international des écrits de femmes
Christine de Pizan offrant ses Épîtres du Débat sur le Roman de la Rose à la reine de France Isabeau de Bavière.• Crédits : DEA / BIBLIOTECA AMBROSIANA - Getty Lire la suite et écouter le podcast ...
Par Eric Favereau— La femme de Vincent Lambert, Rachel Lambert, en 2016 au tribunal de Reims.Photo François Nascimbeni. AFP
Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) a donné raison ce jeudi au CHU de Reims en s'appuyant sur la volonté exprimée par le patient. Ses parents vont sûrement déposer un recours devant le Conseil d'Etat.
Et de trois. Pour la troisième fois en cinq ans, la justice a validé la décision des médecins d’arrêter les soins pour Vincent Lambert qui se trouve dans un état végétatif depuis dix ans à cause d’un accident de voiture. Ce jeudi, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) a en effet confirmé «l’obstination déraisonnable» que subit Vincent Lambert, ce qui ouvre la voie à la procédure d’arrêt des soins voulue par le CHU de Reims.
La revue « Prescrire » a dévoilé ce jeudi sa nouvelle liste de près de cent médicaments – « plus dangereux qu'utiles », à éviter en raison des risques sanitaires « disproportionnés » qu'ils font courir aux patients.
Parmi les six médicaments ajoutés cette année à sa liste noire que la revue actualise chaque année, on trouve le Décontractyl (comprimés ou baume), un médicament utilisé pour soulager les douleurs des contractures musculaires. Les effets indésirables – dus au principe actif, la méphénésine – sont principalement des somnolences, nausées, vomissements, réactions allergiques graves et abus et dépendances (effets psychotropes). La pommade expose à des atteintes cutanées graves.
[...] À l’occasion de la journée Bell Cause pour la cause, la ministre de la Santé et des Services sociaux, madame Danielle McCann, rappelle l’importance de joindre la conversation afin de mettre fin à la stigmatisation et d’offrir davantage de soutien aux personnes touchées par des troubles mentaux. La ministre McCann est également heureuse d’annoncer le début de la deuxième phase de démonstration du Programme québécois de psychothérapie pour les troubles mentaux (PQPTM), dès le 4 février.
Le nouveau système de tarifs pour les hospitalisations en psychiatrie, Tarpsy, est en vigueur depuis janvier 2018. Son but : maîtriser les coûts de la santé. Mais on peut craindre des restrictions pour les patients, notamment en ce qui concerne la durée des séjours et le processus de réhabilitation. Eclairage.
Tarpsy est un système complexe. Il institue une nouvelle manière de tarifer les hospitalisations en psychiatrie: désormais, les forfaits sont liés aux prestations, par opposition aux forfaits journaliers en vigueur auparavant. Ce nouveau dispositif tarifaire ne concerne que le domaine stationnaire (les séjours hospitaliers comportant au moins une nuit) et non le domaine ambulatoire. Lorsqu’un patient est admis à l’hôpital psychiatrique, le médecin pose un diagnostic. En fonction de ce dernier, mais aussi de l’âge et du degré de sévérité de la maladie, le patient sera classé dans un groupe de coûts psychiatriques (il y en a 22 en tout).
Aux Etats-Unis comme en Europe, des outils intégrant l’intelligence artificielle prétendent répondre aux difficultés scolaires. Individualiste et technocratique, l’approche néglige les finalités éducatives essentielles : l’esprit critique, la réflexion et l’argumentation.
Dans “Face à face”, adapté d’un téléfilm d’Ingmar Bergman, l’actrice et réalisatrice sombre dans la dépression. Une expérience noire mais passionnante mise en scène par Léonard Matton.
Plonger dans l’inconscient d’un être, cheminer à l’intérieur de ses fantasmes et de ses rêves… Voilà ce qu’a toujours superbement autorisé le théâtre à travers ses personnages de chair et de sang, auxquels sont peu à peu mêlés, au fil de la représentation, notre propre chair et notre propre sang. Et cette exploration intime ne se fait pas seulement à travers les mots, la logique construite des phrases prononcées ; mais plutôt à travers leurs musiques, leurs rythmes, leurs non-dits et leurs pauses.
Rencontre / 18h / Rencontre - Arnaud Desplechin &Alain Vanier
Amphithéâtre des Loges
Arnaud Desplechin, né en 1960 à Roubaix, suit les cours de cinéma de Serge Daney et Pascal Kané à l’Université Paris III puis est diplômé de l’Idhec en 1984. Il y rencontre plusieurs de ses futurs collaborateurs : Pascale Ferran, Noémie Lvovsky et Éric Rochant.
« Le Monde en face » consacre un numéro aux personnes ayant eu recours à la PMA ou à la GPA pour avoir un enfant.
Par Audrey FournierPublié le 29 janvier 2019
« L’Enfant de tous les possibles », un documentaire de Lorène Debaisieux. MORGANE PRODUCTION
France 5, mardi 29 janvier à 20 h 55, documentaire
David et J.-C., en couple, Isabelle, célibataire, Virginie et Laurent, en couple. Tous ont été confrontés au désir le plus impérieux qui soit, celui d’avoir un enfant. Infertilité, célibat, échec du processus d’adoption, tous se sont retrouvés face à un choix douloureux : abandonner ou prendre un chemin de traverse pour concrétiser leur souhait.
Niel et Tom ont un point commun : leurs troubles psychiques. Avec "Don't forget me", le spectateur est plongé au cœur de leur histoire d'amour tragi-comique. De leur rencontre impromptue à leur rêve de mariage... Un film en salle le 30 janvier 2019.
Niel, jeune musicien de 27 ans ayant des troubles psychiques, est en phase de réadaptation. Lorsque son ami d'enfance lui propose de rejoindre son groupe de rock et de partir en tournée, il entre dans une phase de manie. Ses sautes d'humeur caractéristiques des troubles bipolaires le poussent à quitter son foyer pour rejoindre son ami à Tel Aviv, en Israël. Tom 24 ans, est hospitalisée au service fermé des troubles de l'alimentation. Elle croise Niel à une soirée caritative, le séduit et profite de son aide pour s'échapper de l'hôpital. Il se dit « fou », elle rêve de devenir mannequin et est obsédée par son poids ; ils sont surtout « follement » amoureux. Petit à petit, leur cavale nocturne révèle leur passion et leur désir de redevenir ceux qu'ils étaient...
La ministre de la santé souhaite notamment réduire la part de tarification à l’activité. Les mesures doivent être inscrites dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020.
Par François BéguinPublié le 29 janvier 2019
C’est un chantier d’envergure auquel la précédente majorité n’avait pas osé s’attaquer. Un an après la promesse du premier ministre Edouard Philippe de mener une « réforme globale » du système de santé, la ministre de la santé Agnès Buzyn a officiellement lancé, mardi 29 janvier, les travaux et les débats visant à rénover en profondeur le financement de l’hôpital et – dans une moindre mesure – de la médecine de ville. Elle devrait ensuite faire connaître en mars ses orientations pour que les mesures soient inscrites dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 ou donnent lieu à de nouvelles négociations conventionnelles entre l’Assurance-maladie et les professionnels de santé libéraux. Objectif affiché : améliorer la pertinence et la qualité des soins au sein d’un système de santé jugé « à bout de souffle ».
Les inégalités, la discrimination et la violence contre les femmes ont récemment suscité l’intérêt des médias, notamment au travers du mouvement #MeToo de Tarana Burke (francisé en #BalanceTonPorc)[1]. Consacrant un éditorial à ce problème de société, The British Journal of Psychiatry pose ouvertement la question : les discriminations liées au sexe affectent-elles la santé mentale des femmes ? Elles peuvent en tout cas avoir un impact sur « tous les aspects de leur vie », en particulier l’accès à l’emploi et le niveau des revenus. Malgré leur caractère officiellement illégal dans de nombreux pays, ces inégalités socio-économiques liées au sexe demeurent criantes : par exemple, même en Europe, les femmes gagnent « en moyenne 20 % de moins que les hommes. » Et la perception de telles disparités liées au sexe peut s’accompagner de divers troubles psychiatriques, notamment la dépression sévère et le syndrome de stress post-traumatique.
Plusieurs études rétrospectives ont montré une association entre des antécédents de maltraitance dans l’enfance et une problématique psychiatrique ultérieure. Les études prospectives sur le même thème sont plus rares, rappellent des chercheurs proposant une publication à ce sujet.
Réalisée à l’Université du Queensland (Australie), cette étude de cohorte de naissance (birth cohort study) concerne 3 778 dyades mères-enfants. L’exposition à une suspicion de maltraitance a été évaluée par recoupement avec des données de l’agence officielle de protection de l’enfance de cet état d’Australie (Queensland’s child potection agency, Department of families, youth and community care)[1]. Plusieurs évaluations des dyades mères-enfants ont été faites : 3 à 5 jours après la naissance, à 6 mois, à 5 ans, à 14 ans, puis à 21 ans (où le taux de suivi pour le questionnaire principal est alors de 52,3 %).
La relation de soin est souvent pensée à partir de la notion de distance. Paradoxe ? Avant même la rencontre avec le patient, le « bon professionnel » doit en effet savoir garder ses distances et gérer ses émotions ! La relation apparaît ainsi comme une pratique à risque qui implique de se protéger (ou de protéger le patient). Mais peut-on soigner sans engager une part de soi-même ?
Réalisé par la F2RSM-Psy, un audit croisé inter-établissements permet d’objectiver et de questionner l’hospitalisation des adolescents en psychiatrie adulte.
La quasi-totalité des unités d’hospitalisation pour adultes (94 %) est amenée à prendre en charge des adolescents, alors qu’elles n’ont pas de lits dédiés. Cette pratique, qui va à l’encontre des recommandations en vigueur, est le sujet de l’audit croisé inter-établissements annuel organisé par la Fédération de recherche en santé mentale des Hauts-de-France (F2RSM-Psy) en 2018. 19 établissements ont participé à cet audit, soit au total 62 unités d’hospitalisation de psychiatrie adulte.