De plus en plus de salariés ou de demandeurs d’emploi décident, sur le tard, de se reconvertir pour devenir enseignants. Pour beaucoup, les attentats ont été un déclencheur.
LE MONDE | 26.12.2016 | Par Mattea Battaglia
Le mot « vocation » les fait tiquer – ils ne se reconnaissent pas dans sa dimension un peu mystique. C’est une « quête de sens », un besoin de « s’engager » que mettent en avant les enseignants qui ont embrassé la carrière sur le tard. La trentaine bien tassée, voire 40 ans passés.
A l’heure où des pans entiers du territoire – académies de Créteil, de Versailles… – cherchent leurs profs, ils ont fait le choix, assumé, de reprendre le chemin de l’école. Ils sont même de plus en plus nombreux à le faire : en 2015, 25 % des admis au concours de professeur des écoles étaient salariés du public et du privé ou demandeurs d’emploi, peut-on lire dans un rapport remis par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) en novembre. Hors demandeurs d’emploi, le ratio frôle les 15 %, contre 8,4 % il y a dix ans. Dans le second degré, il atteint 16 %.