Rufisque, 18 août (APS) - Le président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAMM), Ansoumana Dione, a préconisé, samedi, des solutions préventives pour mettre un terme au phénomène de l’errance des malades mentaux, dont la mise en œuvre passe, selon lui, ‘‘par une réelle volonté politique des pouvoirs publics’’.
‘‘Il faut ouvrir des services de psychiatrie dans tous les hôpitaux régionaux du pays, rendre gratuits certains médicaments psychotropes, réduire le coût des traitements’’, a plaidé M. Dione, lors d’un point de presse à Rufisque
Par Peter Maurer (président du CICR), Kristalina Georgieva (commissaire européen à la coopération internationale, à l'aide humanitaire et à la réaction aux crises) et Pascal Canfin (ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé du développement)
Instituée pour honorer la mémoire des personnes ayant perdu la vie dans l'exercice de leur mission humanitaire, et pour saluer les efforts de celles qui continuent à servir cette noble cause, la Journée mondiale de l'aide humanitaire sera célébrée lundi 19 août.
C'est l'occasion de rappeler que les membres du personnel médical sont souvent parmi les premières victimes des guerres et autres situations de violence, ce qui prive un nombre incalculable de personnes des soins dont elles ont besoin. Il s'agit de l'un des défis majeurs auxquels les humanitaires font face à travers le monde aujourd'hui.
En Europe, nous n'avons généralement connaissance des incidents violents contre les personnes qui fournissent des soins, ou celles qui les reçoivent, que les rares fois où celles-ci font la une des médias internationaux. L'attentat meurtrier perpétré en juin contre un hôpital de la ville de Quetta (Pakistan), dans lequel étaient soignés les survivants d'une précédente attaque contre un bus, n'en est qu'un exemple récent.
La parution de leur correspondance et une exposition parisienne montrent l’intensité des rapports entre les deux plasticiens et écrivains.
Par MATHIEU LINDON
C’est une conception de l’art, du rapport à la création, qui rapproche d’abord Jean Dubuffet (né en 1901 et mort en 1985) et Gaston Chaissac (né en 1910 et mort en 1964). Dubuffet considéra un temps les créations littéraires et artistiques de Chaissac comme relevant de l’art brut, avant d’estimer que celui-ci n’était pas assez autodidacte mais trop conscient des productions de son époque pour relever de cette catégorie. «Rustique» était le mot par lequel Chaissac définissait son propre travail. Ce qui est sûr est que la volonté de rester proche du quotidien, de «l’homme du commun», selon la formule de Dubuffet, les réunit tout au long de leur vie artistique. Chaissac peint et écrit sa vie villageoise avec beaucoup d’invention syntaxique et un mépris de l’orthographe et de la ponctuation traditionnelles qui ne peut que plaire à Dubuffet (qui a toujours défendu «le sabir» et inventera lui-même «le jargon» pour écrire la botte a nique). Son érudition est par ailleurs indéniable : «La lettre en question a une allure assez prétentieuse du fait que j’y fais également allusion aux gastolâtres, écclésiophobe et aux catimurons.» Très tôt dans la Correspondance entre les deux hommes, Chaissac raconte un lien entre sa vie poétique et familiale :«Lorsque j’étais gosse et que ma mère était très en colère après moi elle s’asseyait, faisait le geste de s’arracher les cheveux et elle parlait un bon moment de son malheur d’avoir des enfants aussi terribles et ce qu’elle disait ressemblait à de la poësie ce qui me la faisait écouter avec beaucoup d’intérêt.»
A travers 160 œuvres, le musée de la Poste expose l’excentricité de Gaston Chaissac et de Jean Dubuffet.
Par BRIGITTE OLLIER
Quand ils ne s’écrivent pas, Gaston Chaissac et Jean Dubuffet composent des œuvres sophistiquées, écologiques avant l’heure, ils n’ont pas peur de la récupération. Ou des «couleurs dégueulasses»,comme l’annonce Chaissac, «peintre de village» en action sur le couvercle d’une caisse d’imprimerie, ou même d’une lessiveuse, entre deux pots de confiture et la cuisson de girolles.
«Ciment». Le support ne fait pas l’artiste, trop facile, la fantaisie ne se nourrit pas de produits manufacturés. Ni l’un ni l’autre ne jouent aux tontons flingueurs, même s’ils se plaisent à se brûler la politesse et à s’échanger quelques impertinences chères aux gens d’expériences. «C’est incroyable qu’on a pas pensé plus tôt au ciment pour les tableaux», écrit ainsi Chaissac à Dubuffet (1947).
Nul affrontement, donc, au musée de la Poste de Paris, qui n’a pas cherché à établir d’inutiles alliances, plutôt à exposer chronologiquement les œuvres, 160 au total, un palmarès ensoleillé, avec des trésors qui font rosir de bonheur. Comme ce Paysage rosé avec petit animal (1949), une gouache signée Dubuffet, en provenance du musée Unterlinden de Colmar. Tout est si délicat, et l’on s’essaie à suivre la circulation de la main dans cette dentelle de traits, et l’on croit reconnaître la tête d’une biche, c’est possible, Dubuffet et une biche, faudrait pas perdre les pédales ?
Demanderjustice.com permet aux internautes de monter eux-mêmes leurs dossiers dans leurs procédures judiciaires. Le barreau de Paris s’alarme.
Par SONYA FAURE
Sur le site internet, les garagistes ont droit à un onglet particulier. Il y a aussi une case «voisinage», une autre consacrée aux «opérateurs télécom» ou à l’«immobilier-habitation». Le siteDemanderjustice.com veut «accompagner» les internautes dans leurs procédures judiciaires. Quelques clics (et 29,90 euros) plus tard, voilà une demande de règlement à l’amiable envoyée à votre proprio. Il ne répond pas ? Quelques clics encore (+69,90 euros), et c’est un dossier complet qui atterrit sur le bureau d’un juge d’instance. Selon ses deux jeunes dirigeants, 40 000 dossiers ont été montés via le site depuis sa création il y a à peine un an. Depuis, ils ont lancé un site, Saisirprudhommes.com, et comptent s’ouvrir aux actions collectives (que la loi est en train d’instaurer en France) et aux loyers impayés.
La sociologue Myriam Joël-Lauf déconstruit les préjugés liés à l'homosexualité féminine en milieu carcéral.
Myriam Joël-Lauf, sociologue, a fait sa thèse sur la sexualité en prison de femmes. Dans son travail de recherche et dans un papier publié en juillet dans la revue Ethnologie française, elle s'intéresse aux coûts et bénéfices de l’homosexualité dans ces lieux d'enfermement pour sortir d'une «perspective misérabiliste».
«Coûts», «bénéfices», «gains», pourquoi ces termes froids et rationnels pour analyser les relations homosexuelles en prison ?
En tant que sociologue travaillant sur des objets sensibles, il me semble d’abord fondamental de «souffler du froid» sur le «chaud»pour reprendre à mon compte les termes de Michael Pollak. C’est la condition sine qua non pour investir des problématiques qui suscitent de fortes réactions affectives et qui sont associées à de nombreux préjugés (des «préconstructions sociales» pour jargonner un peu) venant entraver la réflexion. Mais surtout, je suis très attachée à une approche de l’individu en tant qu’«acteur social». Pour avoir fréquenté au total une quinzaine de prisons pendant sept ans et rencontré plus d’une centaine de détenues, je peux affirmer aujourd’hui que les conduites des femmes incarcérées ne sont pas surdéterminées par les contraintes carcérales. S’il faut évidemment en tenir compte, il importe néanmoins d’abandonner une perspective misérabiliste. Je pense qu’il est très important de réinscrire l’expérience carcérale des personnes dans leur parcours biographique, mais aussi de s’intéresser aux autres formes de contrôle moins spectaculaires, notamment l’autocontrôle.
La plupart des femmes avec qui vous avez discuté ont-elles découvert ces pratiques homosexuelles en prison ?
Parmi les femmes que j’ai rencontrées, bien peu ont découvert les pratiques homosexuelles au cours de leur incarcération. Il y a en fait un énorme fantasme autour de cette question, y compris au sein de la détention. A entendre les détenues comme les surveillantes, tout le monde aurait viré sa cuti ! On peut recenser une pluralité de facteurs qui favorise ou au contraire qui se dresse contre le développement de l’activité homosexuelle : l’ensemble des pratiques – notamment les violences sexuelles subies par le passé – et des représentations associées à la sexualité et à l’homosexualité, le rapport entretenu à la détention, le rapport aux hommes (la mise en couple avec une femme peut paraître moins propice à l’évolution vers une relation inégalitaire), l’appartenance religieuse et sociale, le moment particulier où les détenues se trouvent dans leur détention (les événements tristes et bouleversants comme le procès ou la maladie d’un proche sont fortement inhibiteurs), etc. La recherche des facteurs déclenchants ne peut finalement se dispenser de celle des facteurs inhibants.
LE MONDE CULTURE ET IDEES | Propos recueillis par Gaëtane de Lansalut
Neurologue, chef du service de neuropsychologie des Hospices civils de Lyon, Bernard Croisile a fait de la mémoire le coeur de son métier. Auteur de La Maladie d'Alzheimer (Larousse, 2010) et de Tout sur la mémoire(Odile Jacob, 2009), il a dirigé l'ouvrage collectif Votre mémoire. La connaître, la tester, l'améliorer (Larousse, 2008).
Certains se souviennent très facilement des faits, d'autres pas du tout... Comment expliquer cette inégalité face à la mémoire ?
C'est une inégalité biologique comme une autre, comme la taille ou le poids par exemple. Certains apprennent et se souviennent facilement, parfois même de façon prodigieuse : Mozart, à 14 ans, retranscrit de mémoire toute la partition a cappella du Miserere d'Allegri, qu'il n'a entendu que deux fois durant la semaine sainte de 1770, dans la chapelle Sixtine, à Rome. D'autres mémorisent ou restituent difficilement ce qu'ils apprennent.
La science explique-t-elle ces disparités ?
Nous ne sommes qu'à l'orée d'un "continent" à explorer. La mémoire implique des milliards de neurones qui nous font apprendre, conserver et restituer des informations. Nous la voudrions parfaite, illimitée, capable de retrouver aussitôt la moindre donnée ; c'est une erreur : un souvenir ne s'inscrit pas dans le marbre, il se construit, se consolide au fil du temps, se modifie. La mémoire est également sélective, chacun contrôlant, consciemment ou non, ce qu'il apprend et ce qu'il retrouve.
Les dauphins sont capables de reconnaître un congénère après vingt ans de séparation, selon une étude publiée mercredi 7 août, qui attribue à ce mammifère marin la plus longue mémoire sociale jamais enregistrée chez un animal. Les éléphants ont bien la réputation de ne jamais oublier un des leurs, mais elle repose à ce jour uniquement sur "des preuves anecdotiques", souligne l'auteur de l'étude, Jason Bruck, de l'université de Chicago.
A 11 ans, il identifie tous les trains en circulation. Et connaît par cœur les panneaux de signalisation ferroviaire.Marin, qui vit à Rennes, est un passionné. Il tient unblog d’actualité sur les chemins de ferdepuis presque un an sur lequel on peut lire des notes exhaustives et étayées sur les réseaux, le matériel roulant ou les aiguillages, ainsi que des photos de son propre train électrique. La syntaxe est remarquable et on ne relève aucune faute d’orthographe. Marin est peut-être le seul enfant de France qui connaissait, avant l’accident de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet dernier, la définition du mot"éclisse"."Et depuis longtemps", précise-t-il. Car Marin ne doute de rien."Un cas de ferrovipathie sévère", commente son père.Interview.
Depuis quand es-tu passionné par les trains ? Depuis l’âge de 2 ans.
Mes parents
m’avaient offert un petit train en bois et en plastique, et c’est comme ça que le virus m’est venu. [il parle vraiment comme ça, Marin. Il utilise le mot "virus", comme dirait un adulte]
L'Allemagne s'apprête à devenir, dès le 1er novembre, le premier pays européen à proposer officiellement la possibilité d'inscrire un sexe "indéterminé" aux nourissons sur leur certificat de naissance, rapporte lundi 19 août le Guardian, citant le journal Süddeutsche Zeitung.
Les bébés intersexuels, c'est à dire ceux qui présentent une ambiguïté sexuelle constitutive, provenant d'une anomalie dans le déterminisme des gonades (ovaires et testicules) ou dans la différenciation des organes génitaux, pourront en effet être déclarés "indéterminé" à leur naissance.
Les traitements par antidépresseurs prescrits aux adolescents sont souvent trop brefs, selon les résultats publiés mercredi d'une étude des Mutualités Libres. Celles-ci plaident pour une accélération de la reconnaissance officielle des "psychothérapeutes et psychothérapies ayant fait leurs preuves".
La "lumière blanche" décrite par les témoins d'expériences de mort imminente (EMI) pourrait avoir une explication scientifique. Une étude publiée par des chercheurs de l'université du Michigan met en évidence un comportement du cerveau qui pourrait générer cette impression paranormale, rapprochée du "paradis" par des milliers de patients "ressuscités" après une mort clinique.
En analysant l'activité cérébrale de rats au moment de leur mort, les chercheurs se sont aperçus que l'activité cérébrale, loin de s'arrêter net par manque d'oxygène, s'intensifiait de façon exceptionnelle dans les trente secondes qui suivent l'arrêt du cœur. La mort cérébrale serait donc séparée de la mort clinique par un "ultime hourra" du cerveau, comme l'a décrit le chercheur Jason Braithwaite à BBC News.
Le pape Jean Paul II, le grand rabbin d'Israël David Lau et le Cheikh Tayssir Tamimi, imam palestinien, en mars 2000 en Israël. (GABRIEL BOUYS / AFP)
Les personnes religieuses seraient en moyenne moins "intelligentes" que les non-croyants, selon une synthèse d'études sur le sujet réalisée par des chercheurs de l'université de Rochester, dans l'Etat de New York, rapporte The Independent.
Autour de la fontaine des Innocents, les grappes de "minots" en sweat sautent aux yeux. La petite place du 1er arrondissement de Paris, à côté des Halles, est le point de rencontre des jeunes des cités dans la capitale."L'avantage des Halles est de bénéficier d'une centralité – c'est accessible en RER depuis leur banlieue – et de n'être pas intimidant pour eux",explique Fabien Truong.
Le travail de ce doctorant du département de sociologie de l'université Paris-VIII remet en question un cliché bien ancré : les jeunes de banlieue,"enfermés dans leur quartier", ne se déplaceraient pas et ne franchiraient pas le périphérique. Faux, rétorque-t-il : ils ont simplement un usage particulier et limité de la capitale.
En Grande-Bretagne, plusieurs jeunes filles qui devaient être mariées de force à l'étranger ont réussi à échapper à leur funeste sort en cachant une cuillère dans leurs sous-vêtements, rapporte le Guardian.
L'idée vient d'une organisation de soutien aux victimes de mariages forcés, Karma Nirvana, qui explique que cette cuillère ainsi dissimulée fera sonner le portique de détection des métaux. Emmenée dans un local dédié aux fouilles intimes, la jeune fille aura alors une dernière chance d'alerter le personnel de sécurité. L'association affirme que ces recommandations ont déjà sauvé plusieurs jeunes filles.
Après le fait-divers de Marseille, le directeur de l'hôpital psychiatrique de Montfavet donne des explications sur le suivi des personnes potentiellement dangereuses.
Photo Valérie Suau
Jean-Pierre Staebler, directeur de l'hôpital psychiatrique de Montfavet : "Nous ne faisons pas sortir sans précautions des personnes potentiellement dangereuses".
Sur les 21 000 personnes soignées à l'hôpital de Montfavet l'an dernier, moins de 150 relevant de notre territoire (l'ensemble du Vaucluse hors canton de Pertuis et du nord des Bouches-du-Rhône, soit 600 000 habitants environ, ndlr) ont été hospitalisées du fait de leur dangerosité publique". Jean-Pierre Staebler, à la tête de l'établissement depuis 5 ans, chiffres à l'appui, tient à battre en brèche ces idées préconçues qui auraient tendance "à tout psychiatriser" : "le risque de passer de vie à trépas en traversant un carrefour est toujours plus grand que de croiser un malade mental potentiellement dangereux".
La gauche ferme les yeux sur les turpitudes de la psychiatrie française
C’était une belle occasion, la loi sur l’hospitalisation sous contrainte lourdement censurée par le conseil constitutionnel devait être modifiée. L’occasion de remettre en cause un système ancien qui enferme de plus en plus de nos contemporains est perdue pour longtemps.
Pourtant, la commission parlementaire était bien partie. Beaucoup d’auditions très intéressantes. Le constat est simple : 78 312 personnes en France hospitalisées en 2011 contre leur gré. C’est à comparer au nombre de détenus lui aussi inflationniste qui est aujourd’hui de 68 000. Les hospitalisations sous contrainte sont en augmentation de 44% en 5 ans, sur 20 ans elles ont doublé. Evidement cela pose problème. C’est de la liberté, de l’intégrité et de la sûreté des dizaines de milliers de personnes dont il s’agit.
Adoptée en urgence à l’Assemblée, une réforme de l’hospitalisation d’office détricote une loi sécuritaire de 2011. Les nouvelles dispositions suscitent le débat, y compris dans le Puy-de-Dôme.
«En matière de psychiatrie, il y a trois curseurs : la santé du patient, la liberté et la sécurité. La loi de 2011 mettait l'accent sur ce dernier point. Aujourd'hui, on sent qu'on veut rétablir le critère de liberté ». M e Cédric Giraudet intervient souvent sur les cas de patients atteints de troubles psychiatriques et soumis à des soins sans consentement. Il s'agit des anciennes hospitalisations d'office, qui peuvent être mises en 'uvre à la demande d'un tiers, du préfet ou d'un maire.
FOCUS - Alors que le meurtrier présumé d'un étudiant à Marseille a été placé ce week-end sous contrainte en milieu médical, Le Figaro fait le point sur cette procédure.
L’hospitalisation en psychiatrie coûte cher, et un tiers des patients n’y a pas sa place. Il existe un dispositif nommé « familles gouvernantes », autofinancé, qui leur rend une place dans la cité… et ne demande qu’à être développé.
Pour des patients dont la maladie est stabilisée, le dispositif « familles gouvernantes » est une alternative à l’hôpital psychiatrique qui leur permet de progresser… et ne coûte rien. Photo Thierry NICOLAS
La formule « familles gouvernantes » est une alternative à la vie en hôpital psychiatrique. Un dispositif méconnu et peu développé. Pourtant, il ne coûte rien et a l’avantage de faire progresser des malades qui développent des ressources inattendues une fois réinsérés dans une vie « normale», dans de grands appartements en colocation. Comme les deux de Sarreguemines qui fonctionnent depuis douze ans. Ça ressemble à une petite famille, avec une gouvernante qui assure le rôle de la mère, qui gère l’hygiène, les rendez-vous, l’argent de poche de cinq majeurs protégés (sous tutelle ou curatelle de l’Udaf, Union départementale des associations familiales). La condition, c’est que les malades soient stabilisés.
La prise en charge médicale des étrangers, qu'ils soient en situation régulière ou irrégulière, est complexe. En effet, elle se heurte plusieurs barrières dont une des plus importantes est la barrière linguistique. Les outils existants qui ont pour but de pallier cette difficulté ont certaines limites. Il manquait un outil intermédiaire qui se situerait entre le livre de traduction et l'interprétariat.
TRADUCMED (http://www.traducmed.fr) est un site Internet créé pour permettre au personnel médical d'estimer une situation en l'absence de traducteur et d'évaluer les urgences médicale, sociale ou administrative. Ce site permet aussi d'expliquer au patient le déroulement de l'examen médical. Il propose des traductions sonores d'un interrogatoire médical en Français et des phrases d'explication de la prise en charge médicale.
Plusieurs instructions écrites de préfectures, auxquelles « La Croix » a eu accès, demandent au 115 de ne plus mettre à l’abri les étrangers en situation irrégulière.
Alors que s’ouvrait hier une concertation nationale sur l’avenir du droit d’asile, les associations de lutte contre l’exclusion haussent le ton.
Accueillir sans distinction chaque SDF en demande d’un refuge, quel que soit son statut administratif, l’endroit d’où il vient, qui il est. Ce grand principe oblige les services de l’État. Selon le code de l’action sociale et familiale, « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Le droit prévoit en outre une continuité de la prise en charge. Le Conseil d’État, dans une ordonnance du 10 février 2012, a même hissé cet accueil inconditionnel au rang de liberté fondamentale. Le gouvernement, quant à lui, a affirmé sa volonté de rester sur cette ligne à plusieurs reprises, notamment lors du comité interministériel de lutte contre les exclusions, le 21 janvier dernier. Certaines administrations, pourtant, demandent aux associations gestionnaires de structures de procéder à une sélection.
Bon gré, mal gré, la soumission à l'autorité médicale a cantonné l'infirmier à un rôle d'écoute. A l'ère de la pluridisciplinarité, ce dernier se doit d'être le relais du patient. Par Stéphane Moiroux, infirmier en unité de soins longue durée.
Voilà un an qu'un « staff » sur les prises en charge a été mis en place au sein de notre unité de long séjour. Les orientations de soins et autres interrogations éthiques, jusque-là réservées aux seuls médecins, peu discutées, voire imposées, sont, depuis, posées sur la table de la pluridisciplinarité. Le « staff » tente le consensus et chacun tâche d’y être entendu.
La revue Nature publiait récemment les résultats d’une expérience pour le moins intéressante. Les auteurs de cette publication sont parvenus à inactiver in vitro le chromosome surnuméraire de la trisomie 21.
Ils ont pour cela reproduit le processus naturel qui intervient au cours du développement embryonnaire, pour neutraliser l’un des deux chromosomes X chez les femelles des mammifères. Les chromosomes X contiennent un gène, appelé XIST (the X-inactivation gene), qui, une fois activé, produit une molécule d’ARN qui vient recouvrir la surface du chromosome comme une couverture, empêchant alors l’expression des autres gènes. Chez les femelles des mammifères, une copie du XIST est activée, réduisant ainsi au silence le chromosome X sur lequel il est situé.
Elle a 32 ans, et travaille depuis trois ans et demi comme urgentiste. Dont une bonne partie comme intérimaire. Comme mercenaire ? "Le terme ne me gêne pas, je sais pourquoi je fais mon boulot : je le fais pour le faire bien", explique la jeune médecin, qui souhaite rester anonyme. Le choix de ne pas occuper un poste de titulaire, elle l'explique par une "envie de liberté".
Après son internat, la jeune femme a commencé à exercer dans un hôpital de Seine-Saint-Denis, près de chez elle. Elle a aimé soigner la population défavorisée qui se présentait aux urgences. Mais pas les conditions de travail : services fermés dans l'hôpital, ce qui compliquait l'orientation des malades, violence de certains patients "qui veulent tout, tout de suite", etc. Au bout d'un an, elle a préféré aller voir ailleurs.
"Profession recherchée : réanimation. Structure : centre hospitalier. Localisation : Nord-Pas-de-Calais. Dates de remplacement : du 12 au 19 août matin. Conditions : 650 euros nets/jour et 1 300 euros nets/24 heures. Logement, repas et frais de déplacement pris en charge par la structure. Pour postuler : Cabinet Prodie Santé." L'annonce est classique : face aux problèmes de recrutement, et particulièrement l'été, les hôpitaux ont pris l'habitude de faire appel à des intérimaires. Certains disent "mercenaires", parce qu'ils font monter les enchères.
Le sujet est tabou, les pratiques irrégulières, mais la boîte de Pandore pourrait s'ouvrir. Un groupe de travail parlementaire s'y attelle, lancé par le député (PS) de l'Isère Olivier Véran. Ses propositions sont attendues pour octobre. Dès qu'il a fait part de son initiative, en mai, le parlementaire a senti que les acteurs de terrain avaient beaucoup à dire, notamment les directeurs d'hôpitaux. "J'ai dû payer des intérims de pédiatrie à 3 000 euros les vingt-quatre heures", a témoigné celui de l'hôpital de Vienne sur le blog du député.
En juillet, les auditions ont commencé avec les agences d'intérim et les syndicats de médecins hospitaliers, pour comprendre comment "ce marché complexe fonctionne", et "combien ça coûte en plus aux hôpitaux". "Passer par l'intérim, cela peut être un bon moyen pour remplacer un arrêt maladie. Mais, ce qui est inquiétant, c'est que des services ne tiennent que par ça, et que cela entraîne une concurrence entre hôpitaux pour attirer des médecins, estime M. Véran. On assiste à des démissions de praticiens, parce qu'en dix jours d'intérim, ils gagnent autant qu'en un mois dans leur hôpital."
Le système d’appel est en panne dans trois chambres du home, «Les Jolis Bois». Les pensionnaires ont dû «jouer aux arbitres» avec les infirmières.
Vieillissante – ce qui a d’ailleurs invité les autorités de Saint-Georges-sur-Meuse à projeter la construction d’une nouvelle infrastructure – la maison de repos et de soins «Les Jolis Bois» a connu un couac inhabituel, ces derniers jours. Le système d’appel des infirmières est tombé en panne au départ de trois chambres. L’installation, qui date des années 90, avait déjà montré de gros signes de faiblesse, il y a quelques semaines, avant de retrouver toutes ses capacités. Par précaution, le pensionnaire de la chambre la plus sensible au problème s’était vu enregistrer dans son GSM le numéro d’appel du service infirmier.
Le souci s’est représenté de façon plus critique, il y a peu. Inhabituelle, la solution trouvée l’a également été avec, dans un premier temps, la distribution aux 5 pensionnaires concernés d’un sifflet pour pouvoir informer le personnel soignant d’un besoin. «J’ai en effet donné ordre de mettre un sifflet autour du cou de ces personnes,rapporte Annick Sacré, la présidente du CPAS de Saint-Georges-sur-Meuse.
La prise en charge de la schizophrénie est quelque peu paradoxale, soulignent deux psychiatres australiens : alors que «la plus grande part de l’invalidité » liée à cette affection résulte de sa symptomatologie négative (aboulie, amimie, apragmatisme) et de son impact sur le fonctionnement cognitif, nos traitements ciblent toujours principalement la réduction des symptômes positifs (hallucinations, délire). Pourtant, la responsabilité majeure des symptômes négatifs est bien établie dans la « limitation de la capacité du sujet à nouer des relations, à obtenir un travail, à assurer son autonomie et sa sécurité financière. »