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samedi 31 mars 2012
Suicides/travail: le FSU écrit à N. Sarkozy
AFP Publié
Schizophrène à 20 ans: «Je pensais que c’était Dieu qui me parlait»
Par Marie Nicollier. Mis à jour le 27.03.2012
Pablo Xavier raconte son combat contre la schizophrénie, une psychose qui frappe un jeune sur cent
La maladie a surpris Pablo Xavier à 20?ans. Sept années plus tard, il voit enfin le bout du tunnel. Image: PATRICK MARTIN
La schizophrénie n’est pas une fatalité. Si ce message tient à cœur à Pablo Xavier, c’est que le jeune homme est sur la voie de la guérison. «Je veux dire aux gens: bougez-vous, on peut s’en sortir. Même si c’est un combat continu.»
L’Yverdonnois fait partie des 1% de Suisses victimes de cette maladie. Un trouble mental souvent incompris qui frappe de plein fouet les jeunes et se déclare habituellement entre 16 et 25 ans. Pour informer les étudiants, les 9es Journées de la schizophrénie investissent demain l’Université.
La Poste: sacrifier l'humain au nom de la productivité
«Apache», la cinquantaine est cadre à la Poste. Il a dirigé plusieurs établissements. Suite aux récents suicides dans l’entreprise, il a choisi de témoigner dans Mediapart sur l’évolution des conditions de travail à la Poste, qui compte 270.000 salariés.
Sans doute tout a commencé vers 1999/2000, lors de la mise en place des trente-cinq heures à la Poste. Privée d’aide de l’Etat, la Poste a alors décidé de remettre toutes les organisations à plat. L’objectif était faire faire à tous les agents en 35 H ce qu'ils faisaient en 39 H.
C'est ainsi, que pour la 1ère fois, les services des facteurs (notamment) ont été réorganisés sur l'autel de la productivité. A cette époque, ce ne fut pas trop douloureux. Mais en douze ans les choses ont bien changé.
Vers 2002, on a vu arriver comme directeurs de groupement et direction opérationnelle territoriale courrier (DOTC) des personnes externes, des contractuels qui ne venaient de la Poste.
Ce choix managérial était clair: pas de sentiments, la Poste doit être rentable en vue d'une privatisation, voire d'un actionnariat. On fonce dans le tas. Objectif: productivité maximum.
Joëlle se souvient précisément du moment où elle a eu le déclic : "J'étais au soleil chez mon amie Marie quand le téléphone a sonné. Mon père de 80 ans venait de tomber chez lui." En plein mois de juillet 2008, Joëlle gère à 800 kilomètres de distance l'hospitalisation paternelle. Un placement en maison de retraite est d'emblée évoqué par le corps médical.
Le moment d'urgence passé, les deux amies discutent. "Nous sommes convenu que nous ne voulions pas fairevivre cela à nos enfants", se souvient Joëlle. "Marie a alors parlé de sa bastide, où nous étions, près d'Aix-en-Provence. Ses enfants, disait-elle, allaient partir. Nous nous sommes regardées, et avons lancé que vivre ensemble pourrait être une idée ."
Quatre ans plus tard, la conversation à bâtons rompus est devenue un projet de couples. Joëlle (52 ans désormais) et Marie (54 ans) ont entraîné dans l'aventure Léon (57 ans) et Jacques (62 ans), leur mari respectif, puis Cécile (58 ans) et Jean (62 ans). Tous ont bien l'intention de se retrouverdans la bastide. "D'ici cinq à dix ans, quand nous serons tous à la retraite,explique Joëlle, cela donne le temps de s'y préparer."
Joëlle et son mari ont d'ailleurs adoré le filmEt si on vivait tous ensemble ?de Stéphane Robelin - sorti en janvier - campant une bande de septuagénaires colocataires. "Ce film nous aide à en parler autour de nous. Beaucoup de gens de notre génération sont tentés", remarque-t-elle.
Alors que s'ouvre, jeudi 29 mars, le Salon des seniors à Paris, voilà une solution spontanée et pragmatique qui jaillit un peu partout en France. Dans le Gard, en Ile-de-France, en Rhône-Alpes, dans les Pyrénées... des dizaines de colocations se sont déjà organisées. Sur le tas. Et ces exemples font gamberger les septua, sexa et même quinquagénaires.
Volonté farouche d'éviter la maison de retraite, envie de rompre la solitude, moyens financiers insuffisants pour rester seul, désir d'épargner ses enfants... "La colocation entre seniors est une sorte de réponse collective à l'individualisme ambiant", analyse Yankel Fijalkow, sociologue urbaniste, auteur de Sociologie du logement (La Découverte, 2011). "Elle s'inscrit dans le même phénomène que le co-housing (maison avec des services en commun) en Europe du Nord et aux Etats-Unis, ou l'habitat coopératif. Face à la fragilité des cellules familiales apparaît un désir de recomposer une quasi-famille." Mais, ajoute cet expert : "Il ne faut pas être idéaliste. C'est avant tout un échange marchand alors que le logement est cher. Avec la recomposition des modèles familiaux, on passe facilement d'une vie en couple à un habitat en solitaire ou en colocation. Les gens sont agiles et s'adaptent alors que le marché immobilier, par son coût, débloque."
Illustrant ce système D, plus de 5 000 personnes se sont inscrites surColocation-adulte.fr (ex-Partage-senior.net) depuis sa création en mars 2009. "Mille cinq cents membres sont réellement actifs, majoritairement des femmes entre 50 et 60 ans", explique son fondateur, Pierre Lelal. Engouement similaire sur le plus récent Coloc-senior.fr. "Sans aucune publicité, 500 personnes ont déposé une annonce depuis un an", s'étonne son créateur, Jean-Michel Thomas. Même le spécialiste du marché étudiant, Appartager.com, propose, depuis janvier, un service senior et 500 offres sont en ligne. "Des personnes disposant ou cherchant un logement et dont la moyenne d'âge est de 65 ans", précise Fanny Dolo, responsable pour la France.
Les modèles européens font école. C'est en s'inspirant d'un CPAS belge(équivalent d'un centre communal d'action sociale) que l'association nantaise Colocation seniors a déjà accompagné, depuis trois ans, plusieurs dizaines de volontaires, qui sont suivis une fois la colocation installée. "Nous recevons des requêtes de toute la France pour s'inspirer de notre vécu", assure la présidente Jocya Almor. Même l'ONG Abbeyfield, qui a cinquante ans d'expérience en colocation senior au Royaume-Uni, cherche à s'implanter en France après l'avoir fait dans quatorze autres pays. "Les nouveaux occupants de nos maisons ont une période d'essai d'un mois pour voir s'ils s'intègrent bien", explique David Coe, directeur international.
Car choisir ses colocataires n'est pas aisé, comme l'a constaté la septuagénaire Christiane Baumelle, auteur du Manuel de survie des seniors en colocation (Deuxième Vie, 192 pages, 14,95 €). "Colouer entre amis est délicat, car les amitiés anciennes n'ont pas été choisies pour cela", constate cette psychosociologue, créatrice, en 2007, du forum sur la colocationCocon3s.com. "Un millier de personnes se sont manifestées en ligne, estime-t-elle. Je passe mon temps à les mettre en contact mais, d'expérience, les femmes sont bien plus indécises que les hommes pour selancer."
Marie-Louise Challier (84 ans), ancienne salariée d'un cabinet d'experts-comptables à Lyon, et Bernadette Ricou (62 ans), ex-coiffeuse parisienne, en savent quelque chose. En colocation depuis deux ans à Chambéry (Savoie), après s'être rencontrées - et appréciées - sur Cocon3s, elles cherchent désespérément une troisième comparse pour diviser leurs 922 euros de loyer mensuel. "Nous avons reçu une vingtaine de candidatures. Certains enfants ont freiné. Une infirmière semblait partante, et puis non", témoigne Marie-Louise. Bernadette et elle sont bien conscientes que leur appartement, avec une seule salle de bains, peut décourager. Alors elles ont des pistes comme "ce quartier en construction à La Ravoire avec des appartements ad hoc", dit Marie-Louise. En attendant, elle est bien contente de suivre chaque semaine avec Bernadette des cours de philosophie.
Jean-Marie Jarnac, lui aussi, a pris le taureau par les cornes. Après avoirentendu à la radio parler de colocation, ce bientôt septuagénaire a déposé une petite annonce sur Leboncoin.fr, proposant avec humour un "colloque à Banca", un gîte au coeur des Pyrénées. Dix personnes ont répondu à l'appel et se sont prêtées à un jeu de rôle : "Tous ont tiré un petit papier avec un verbe : "faire les courses", "décorer, résoudre les conflits"... Chacun devait imaginer comment gérer cette action dans une colocation."
C'est à cette occasion que Jean Marie a rencontré Nicole (72 ans) et Hélène (65 ans). Tous trois étaient séparés. Neuf mois plus tard, en janvier 2011, ils aménageaient ensemble dans une maison à Lamarque-Pontacq (Hautes-Pyrénées), petit village entre Lourdes, Tarbes et Pau.
Un an après, Jean-Marie est intarissable sur l'aventure : installation d'un potager de 200 m2 ; cours de jardinage suivis en commun ; accueil des enfants (onze, à eux trois) et petits-enfants dans les deux chambres libres et les combles... "C'est super-chouette, avoue-t-il, mais nous savons bien que ce n'est pas toujours le cas." La bande cherche même un quatrième homm , e, pour équilibrer un peu, et fait désormais du prosélytisme. Ils organisent, le 8 avril, un "colloque à Lamarque-Pontacq"entre maison et potager... pour les intéressés !
Dans son dernier ouvrage, Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste (personne n'est parfait) « ... interroge le risque dans ce qui ne permet ni son évaluation ni son élimination … le risque cet engagement du côté de l’inconnu, du non-savoir, un pari face à ce qui ne peut se trancher. Le risque qui ouvre la possibilité de l’inespéré. »
Femmes battues : réquisitoire contre l'indifférence aux assises du Nord
Par Pascale Robert-Diard
C'est une sale affaire de violence et de misère. Une de celles auxquelles on rechigne à s'intéresser parce que tout cela semble trop loin, trop moche et qu'on en a bien assez comme ça. C'est ce que l'on pensait, au début. Comme sans doute les six jurés - quatre femmes, deux hommes - tirés au sort devant la cour d'assises du Nord pour jugerAlexandra Guillemin, 32 ans, qui comparaissait pour le meurtre de son mari, Marcelino.
Un soir de juin 2009, dans la cuisine de leur appartement à Douai, cette mère de quatre enfants a dit à son mari qu'elle voulait le quitter. Il a explosé de fureur, a cherché à l'étrangler, elle a saisi un couteau de cuisine. La plaie dans le cou mesurait 13,5 cm de profondeur. Il est mort sur le coup,"dans une mare de sang", dit le procès-verbal des policiers. Voilà pour les faits.
Le procès s'est ouvert mercredi 21 mars. Alexandra Guillemin comparaissait libre après dix-sept mois de détention provisoire. Elle s'est assise dans le prétoire, le visage légèrement incliné, ses longs cheveux sombres noués sur la nuque, les yeux baissés, les mains posées sur les genoux et elle n'a plus vraiment bougé. Dehors, c'était le printemps, le ciel était bleu tendre. Le soleil inondait les murs clairs de la salle d'audience. C'est là, dans cette lumière si blanche, si crue, qu'une cour et des jurés ont plongé dans la nuit d'une femme.
Alexandra avait 17 ans, elle était en première, au lycée, quand elle a rencontré Marcelino, un Gitan sédentarisé, de quatorze ans son aîné. Elle est tombée amoureuse, a claqué la porte de chez sa mère qui ne l'aimait guère et rompu avec son père qui était en colère. Quelques mois plus tard, elle s'est mariée, le premier des quatre enfants est né et Alexandra Guillemin a renoncé à passer son bac. Le reste est un long calvaire. Une épouse que l'on viole, frappe, insulte et humilie. Que l'on menace lorsqu'elle murmure des confidences à sa sœur au téléphone ou cherche à voir son père. Que l'on épie quand elle tente de se confier à l'assistante sociale. Que l'on écrase et engloutit. Au XXIe siècle, dans une ville française, une ombre dans une caverne.
Pendant trois jours, un homme ne l'a pas quittée des yeux. Luc Frémiot est avocat général. Cela fait plus de dix ans qu'il se bat contre les violences conjugales. Qu'il essaie de secouer les consciences. Qu'il tonne à l'audience, bat les estrades, s'invite dans les colloques. Qu'il donne des instructions écrites aux policiers pour transmettre systématiquement au parquet les "mains courantes" déposées par les femmes, afin de ne paslaisser échapper la moindre chance de briser le silence, d'endiguer la violence dès le premier coup porté. Pour qu'il ne soit pas suivi d'un deuxième, puis d'un troisième, qui fait plus mal, détruit plus profond.
Il l'a regardée, Alexandra Guillemin, lorsqu'à la barre elle triturait son mouchoir, en répondant d'une voix faible aux questions de la présidente,Catherine Schneider. Lorsque des larmes roulaient sur son visage à l'évocation par les voisins, par les rares amis, par les dépositions de ses enfants, de ce qu'avait été sa vie. Lorsqu'elle chassait de la main les images qui l'assaillaient, honteuse de devoirexpliquer ce que son corps avait subi et qu'elle avait toujours tu. Luc Frémiot observait tout, aspirait tout. Il a dévisagé aussi ces femmes assises dans le public, dont soudain s'échappait un cri, presque un ordre : "Parle, Alexandra ! Parle !" Il a crucifié du regard cet officier de police judiciaire concédant un "dysfonctionnement"quand on lui a demandé d'expliquer comment et pourquoi son service n'avait pas jugé nécessaire de donner suite à la plainte que voulait déposer Alexandra Guillemin contre son mari. Elle avait l'œil tuméfié, on lui a conseillé une main courante et on l'a renvoyée chez elle parce que "ça ne saignait pas".
Vendredi 23 mars, l'avocat général s'est levé. Ou, plus justement dit, il s'est jeté. Les notes sur le carnet ne disent ni la voix qui enfle et se brise, ni les silences, le souffle qui emporte, les mains tendues qui escortent les paroles jusqu'aux visages concentrés des jurés, le regard suspendu de l'accusée.
"Alexandra Guillemin, nous avions rendez-vous. C'est un rendez-vous inexorable, qui guette toutes les victimes de violences conjugales. Ce procès vous dépasse parce que derrière vous, il y a toutes ces femmes qui vivent la même chose que vous. Qui guettent les ombres de la nuit, le bruit des pas qui leur fait comprendre que c'est l'heure où le danger rentre à la maison. Les enfants qui filent dans la chambre et la mère qui va dans la cuisine, qui fait comme si tout était normal et qui sait que tout à l'heure, la violence explosera.
Elles sont toutes sœurs, ces femmes que personne ne regarde, que personne n'écoute. Parce que, comme on l'a entendu tout au long de cette audience, lorsque la porte est fermée, on ne sait pas ce qui se passe derrière. Mais la vraie question, c'est de savoir si l'on a envie de savoir ce qui se passe. Si l'on a envie d'écouter le bruit des meubles que l'on renverse, des coups qui font mal, des claques qui sonnent et des enfants qui pleurent.
Ici, dans les cours d'assises, on connaît bien les auteurs des violences conjugales. De leurs victimes, on n'a le plus souvent qu'une image, celle d'un corps de femme sur une table d'autopsie. Aujourd'hui, dans cette affaire, nous sommes au pied du mur, nous allons devoir décider.
Mon devoir est de rappeler que l'on n'a pas le droit de tuer. Mais je ne peux pas parler de ce geste homicide sans évoquer ces mots des enfants : 'Papa est mort, on ne sera plus frappés'. 'Papa, il était méchant'. 'Avec nous, il se comportait mal, mais c'était rien comparé à ce qu'il faisait à maman'. On n'a pas le droit de tuer, mais on n'a pas le droit de violer non plus. D'emprisonner une femme et des enfants dans un caveau de souffrances et de douleur.
Je sais la question que vous vous posez. 'Mais pourquoi Alexandra Guillemin n'est-elle pas partie avec ses enfants sous le bras ?' Cette question est celle d'hommes et de femmes de l'extérieur, qui regardent une situation qu'ils ne comprennent pas et qui se disent: 'Mais moi, je serais parti !' En êtes-vous si sûr ? Ce que vivent ces femmes, ce qu'a vécu Alexandra Guillemin, c'est la terreur, l'angoisse, le pouvoir de quelqu'un qui vous coupe le souffle, vous enlève tout courage. C'est sortirfaire les courses pendant cinq minutes, parce que celui qui vous envoie a calculé exactement le temps qu'il vous faut pour aller lui acheter ses bouteilles de bière. Et c'est à cette femme-là que l'on voudrait demander pourquoi elle est restée ? Mais c'est la guerre que vous avez vécue, madame, la guerre dans votre corps, dans votre cœur. Et vous, les jurés, vous ne pouvez pas la juger sans savoir les blessures béantes qu'elle a en elle. C'est cela être juge, c'est être capable de se mettre à la place des autres. Alexandra Guillemin, il suffit de l'écouter, de la regarder. De voir son visage ravagé. Mais un visage qui change dès qu'elle parle de ses enfants. On a beaucoup dit qu'elle était 'passive'. Mais c'est une combattante, cette femme ! Ses enfants, elle leur a tenu la tête hors de l'eau, hors du gouffre. Il n'y a pas beaucoup d'amour dans ce dossier, mais il y a le sien pour ses enfants, et ça suffit à tout transfigurer. Sephora, Josué, Saraï, Siméon ont 13, 11, 8 et 6 ans aujourd'hui, ils vous aiment, ils seront votre revanche.
Nous, la question que nous devons nous poser, c'est : 'De quoi êtes-vous responsable, Alexandra Guillemin ?' Quelle serait la crédibilité, la légitimité de l'avocat de la société qui viendrait vous demander la condamnation d'une accusée, s'il oubliait que la société n'a pas su la protéger ? Alors, je vais parler de légitime défense. Est-ce qu'au moment des faits, Alexandra Guillemin a pu penser qu'elle était en danger de mort ? Est-ce qu'en fonction de tout ce qu'elle a vécu, subi, elle a pu imaginer que ce soir-là, Marcelino allait la tuer ? Mais bien sûr ! Cela fait des années que ça dure. Alexandra a toujours été seule. Aujourd'hui, je ne veux pas la laisser seule. C'est l'avocat de la société qui vous le dit : vous n'avez rien à faire dans une cour d'assises, madame. Acquittez-la !"
Vendredi 23 mars, six jurés - responsable de paie, retraitée, techniciens, ingénieur, assistante d'achat - et trois magistrats professionnels l'ont écouté. Et d'une sale affaire de violence et de misère, si loin, si moche, ils ont fait un grand moment de justice, si proche.
"On a notre place", estime Yves, bipolaire et "pair-aidant" psychiatrique
Yves Bancelin est l'un des 30 médiateurs psychiatriques recrutés en janvier. Atteint de troubles bipolaires, il raconte que "le contact avec les malades vient beaucoup plus vite", du fait de son passé qu'il va "enfin pouvoir transformer en quelque chose de positif".
"Franchement on a notre place", résume ce jeune homme avenant de 29 ans, attablé à un café. "Les usagers abordent plus rapidement des sujets importants de leur vie avec nous, on sent qu'ils se livrent plus".
La maladie d'Yves Bancelin a été diagnostiquée à l'âge de 19 ans lors d'une cure de désintoxication. "Viré du bahut après avoir explosé une voiture dans le mur", il est hospitalisé pendant un mois, passe le bac et "vadrouille pas mal" après avoir grandi en Auvergne.
D'anciens malades en renfort en psychiatrie: un programme qui fait débat
Embaucher d'anciens malades pour accompagner les usagers au sein des équipes de santé mentale: l'idée pouvait paraître séduisante, mais elle a soulevé un tollé chez les syndicats qui réclament l'arrêt de l'expérimentation.
Ce programme "Médiateurs de santé/pairs", inspiré de projets mis en oeuvre au Québec, en Ecosse, aux Etats-Unis et en Angleterre, a été lancé en janvier dans trois régions: Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord/Pas-de-Calais.
Conduit par le centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé (CCOMS) de Lille, il consiste à former 30 personnes disposant "d'un savoir issu de leur expérience personnelle" des troubles psychiques, et à les intégrer en parallèle dans des équipes soignantes pour une durée de deux ans.
Les médiateurs "sont rémunérés sur la base d'un temps plein en tant qu'adjoints administratifs 2e classe - 6e échelon, soit 1.272,73 euros nets par mois", selon la note de synthèse du CCOMS.
Avec ce faux documentaire sur un homme caméléon capable de toutes les transformations, Woody Allen signe l'un de ses films les plus personnels. Où il sera question de Moby Dick, de Mia Farrow, de jazz, d'Hitler et de... psychanalyse.
Avec « Synchronicity », Carolyn Carlson met en mouvement ces petits riens qui font la vie
24.03.2012
Entre l'écran et les danseurs, Carolyn Carlson présente un «entre-deux», sorte d'inconscient collectif.
| DANSE |
Dans sa nouvelle création « Synchronicity » actuellement en gestation ...
- et qui sera présentée au Colisée du 4 au 6 avril -, Carolyn Carlson parle de la vie. « Synchronicity, ce n'est pas la synchronisation des mouvements », mais celle de petits événements qui, parce qu'ils coïncident avec un contexte particulier, prennent un sens plus fort. La « synchronicité », concept emprunté par la chorégraphe au psychiatre Carl Jung, ce sont aussi des rencontres. Et d'abord celle de Carolyn Carlson avec ses neuf danseurs. « Dans notre archétype, nous avons tous une mémoire. » Les seize séquences qui composent Synchronicity ont été pensées à dix et donnent à cette notion psychanalytique une dimension universelle.
[Échos de campagne]Les médecins à contre-courant plébiscitent Nicolas Sarkozy
05.03.12 - 15:07 - HOSPIMEDIA
En cette période de campagne électorale, la rédaction d'Hospimedia a sélectionné quelques événements marquants, petites phrases ou insolites survenus ces derniers jours. Au menu, le chef de l'État massivement soutenu par les médecins mais qui s'emmêle les pinceaux sur le CHU de La Réunion, François Hollande qui se positionne sur les droits des patients et Nora Berra écartée par l'UMP.
[Sondage] Selon une enquête IFOP publiée dans le Quotidien du médecin, le corps médical se démarque du reste de l'opinion en plaçant en tête Nicolas Sarkozy au 1er comme au 2e tour de la présidentielle. Avec 36% au 1er tour, le chef de l'État perd toutefois 12 points depuis 2007. Derrière, François Hollande obtient 26% (contre 16% pour Ségolène Royale en 2007) et François Bayrou 19% (-10 points). Au 2e tour, le candidat UMP décroche 58% contre 42% pour son opposant socialiste. Le sondage publié ce 5 mars par le Quotidien du médecin
[Fait marquant] Dix ans de la loi du 4 mars 2002 obligent, les droits des patients s'invitent dans la campagne. Dénonçant 'l"échec cuisant" de l'année des patients (2011), François Hollande entend indemniser sur fonds publics les représentants des associations et reconnaître le droit aux actions collectives en justice. Pour sa part, le ministère de la Santé plaide pour la création d'un portail Internet unique d’information en santé "GPS Santé". La réaction de François Hollande Le communiqué ministériel
[Citation] À la Réunion, "on peut créer une grande faculté de médecine (...). J’aurais l’occasion, au mois d’avril, de faire des propositions sur le sujet". Une intention louable que cette annonce de Nicolas Sarkozy le 27 février sur RTL si cette Unité de formation et de recherche (UFR) Santé n'existait pas déjà depuis le 6 mai 2010 (délibération du CA de l'université actant cette création) et le CHU n'était pas né le 29 février dernier. Un "effet de manche", ironise le Journal de l'Île. Le commentaire du Journal de l'Île À lire le nouveau CHU de la Réunion, ce 5 mars, sur Hospimedia
[Initiative] Cette semaine, c'est au tour des sites d'information Huffingtonpost et Rue89 de compiler deux-trois idées fortes des programmes politiques des présidentiables, notamment dans leur volet santé. Le comparatif du Huffingtonpost Le check-up santé de Rue89
[Dans la presse] "Une faute politique, éthique et morale". À lire la réaction de Nora Berra, il n'est pas sûr que le refus par l'UMP d'investir la secrétaire d'État à la Santé pour les législatives dans la 4e circonscription de Lyon signe le clap de fin de ce feuilleton électoral. Pour l'heure, Nora Berra ne précise pas si elle entend se présenter dans la circonscription qui lui a été attitrée, la 3e. L'article diffusé sur Nouvelobs.com
[Santé publique] Dans une tribune diffusée sur le Huffingtonpost, Emmanuel Hirsch, directeur de l'espace éthique de l'AP-HP, déplore qu'en ces temps électoraux les projets politiques ne prennent nullement la mesure des risques sanitaires mais détournent les enjeux de santé publique par de grandes controverses (euthanasie, recherche sur les cellules souches embryonnaires...). Selon lui, il est pourtant "évident" que "la gestion d'une crise sanitaire constitue un modèle transposable dans toute situation de crise". La tribune d'Emmanuel Hirsch